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Leçon 94 : Alma 37


Leçon 94

Alma 37

Introduction

Alma poursuit ses recommandations à son fils Hélaman et lui confie la responsabilité des annales sacrées. Il rappelle à Hélaman que les Écritures ont déjà aidé à la conversion de milliers de Lamanites et prophétise que le Seigneur a de grands desseins pour ces annales, à l’avenir. Alma instruit son fils au sujet de ce qu’il devra enseigner au peuple. En comparant les paroles du Christ au Liahona, il insiste auprès d’Hélaman sur l’importance de se tourner vers elles pour être guidé.

Remarque : cette leçon offre à trois élèves une occasion d’enseigner. Afin d’aider ces élèves à se préparer, fournissez-leur, un jour ou deux à l’avance, un exemplaire de la section qu’ils devront enseigner. Vous pouvez aussi choisir d’enseigner ces sections vous-même.

Idées pédagogiques

Alma 37

Alma confie les annales à Hélaman, lui conseille de respecter les commandements et lui rappelle que le Liahona fonctionnait grâce à la foi.

Faites le schéma suivant au tableau :

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Small and Simple

Demandez aux élèves de dresser au tableau une liste de choses petites et simples qui ont eu de grandes conséquences positives dans leur vie. Vous pourriez leur demander d’expliquer leurs réponses.

Expliquez qu’Alma 37 contient les conseils que donne Alma à son fils Hélaman afin de l’aider à se préparer à devenir le prochain gardien des annales sacrées. Alma lui enseigne le rôle des choses petites et simples dans l’œuvre du Seigneur. Demandez à un élève de lire à haute voix Alma 37:6-7.

Que nous apprennent ces versets sur la valeur des « choses petites et simples » ? (Les élèves peuvent employer des termes différents, mais ils doivent exprimer la vérité suivante : le Seigneur travaille à la réalisation de ses desseins éternels par des moyens petits et simples.)

Demandez aux élèves de lire en silence Alma 37:1-5 et de chercher un exemple de choses petites et simples qui peuvent avoir de grandes conséquences dans la vie des gens (les annales sacrées ou Écritures). Une fois que les élèves ont fait rapport de ce qu’ils ont trouvé, écrivez le mot Écritures au tableau, sous l’intitulé Choses petites et simples.

Demandez aux élèves de chercher, dans Alma 37:8-10 des manières dont les Écritures ont influencé les gens du Livre de Mormon. Au fur et à mesure que les élèves font rapport sur ce qu’ils trouvent, inscrivez leurs réponses sous l’intitulé GRANDES CONSÉQUENCES.

  • Comment les Écritures ont-elles influencé votre vie ?

Résumez Alma 37:11-32 en expliquant qu’Alma enseigne à Hélaman que le Seigneur montrerait son pouvoir dans la parution du Livre de Mormon. Il charge Hélaman de respecter les commandements du Seigneur et de garder soigneusement les annales. Il explique aussi à Hélaman qu’il doit utiliser les annales pour instruire le peuple, mais qu’il doit éviter de révéler tous les détails de la méchanceté des Jarédites et de la destruction qui en a résulté.

Demandez aux élèves d’étudier en silence Alma 37:13-16 et de chercher les principes qu’Alma enseigne à Hélaman en lui confiant la responsabilité des annales. (Les élèves peuvent parler de divers principes, mais assurez-vous que, dans leurs réponses, ils soulignent le fait que, si nous obéissons à ses commandements, le Seigneur nous aidera à accomplir nos devoirs. Vous pourriez demander quel rapport il y a entre ce principe et l’idée que les choses petites et simples peuvent avoir de grandes conséquences.)

Le reste de cette leçon est conçu pour être enseigné par trois élèves. Si les élèves sont nombreux, demandez aux élèves instructeurs de se déplacer dans trois coins de la pièce. Séparez la classe en trois groupes. Demandez aux élèves de chaque groupe de prendre leurs Écritures, leur cahier ou leur journal d’étude des Écritures, leur stylo ou leur crayon et de rejoindre l’un des trois élèves instructeurs. Lorsque les élèves instructeurs auront terminé leur leçon, les groupes opéreront une rotation. Si les élèves sont peu nombreux, les élèves instructeurs pourront, à tour de rôle, instruire l’ensemble de la classe. Dans les deux cas, les élèves instructeurs disposent d’environ sept minutes pour présenter leur leçon et animer la discussion.

Élève instructeur 1 : Alma 37:33-34

Demandez à vos camarades de penser à un dirigeant local ou à une Autorité générale qui leur a enseigné quelque chose qui a eu une influence sur leur vie. Demandez à quelques élèves de parler de ce que ce dirigeant a enseigné et de l’influence que cela a eu sur eux. Vous pourriez citer un exemple tiré de votre vie.

Demandez à deux élèves de se relayer pour lire à haute voix Alma 37:33-34. Demandez au reste de la classe de suivre, tout en cherchant ce qu’Alma conseille à Hélaman d’enseigner au peuple. Vous pourriez leur suggérer de souligner les expressions « enseigne-lui » et « prêche-lui » pendant qu’ils lisent. Au tableau ou sur une feuille de papier, écrivez Enseignements des dirigeants de l’Église. Une fois que les élèves ont fini de lire les versets, demandez-leur ce qu’ils ont trouvé. Écrivez leurs réponses sous l’intitulé Enseignements des dirigeants de l’Église. Posez les questions suivantes :

  • Comment ces enseignements peuvent-ils nous être particulièrement utiles aujourd’hui ? Pourquoi ?

Demandez à vos camarades de regarder la dernière partie d’Alma 37:34 afin de voir quelle bénédiction reçoivent les personnes qui suivent les enseignements des dirigeants de l’Église. Écrivez le principe suivant au tableau : En suivant les enseignements des dirigeants de l’Église, nous pouvons trouver du repos pour notre âme.. Demandez-leur ce que signifie, d’après eux : « trouver[ont] du repos pour leur âme ». (Ils pourraient répondre : être libéré des conséquences du péché, recevoir la paix par l’Esprit et recevoir la force de persévérer et de vaincre les difficultés.)

Témoignez de la façon dont ce principe s’est avéré exact dans votre vie. S’il vous reste du temps, demandez à d’autres personnes de témoigner de ce principe.

Élève instructeur 2 : Alma 37:35-37

Expliquez à vos camarades qu’il est courant, lorsqu’on plante un arbre, de l’attacher à un tuteur pendant qu’il est jeune, puis d’ôter le tuteur, une fois qu’il a grandi. Demandez-leur pourquoi, à leur avis, on fait cela. Lisez ensuite l’histoire suivante au sujet d’un arbre que le président Hinckley avait planté dans son jardin :

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Gordon B. Hinckley

Gordon B. Hinckley avait planté un jeune arbre, près de sa maison, peu après son mariage. Il n’y fit plus guère attention tandis que les années passaient. Un jour, il remarqua que l’arbre était tordu et penchait vers l’ouest. Il s’arc-bouta contre le tronc pour le redresser, mais le tronc était trop épais. Il essaya de le redresser avec une corde et des poulies, mais sans succès. Finalement, il prit sa scie et coupa la lourde branche du côté ouest, ce qui laissa une vilaine cicatrice. Il dit plus tard, au sujet de cet arbre :

« Plus d’un demi-siècle a passé depuis que j’ai planté cet arbre… L’autre jour, je l’ai de nouveau regardé. Il est grand. Il a meilleure allure. Il embellit beaucoup la maison. Mais quel grave traumatisme il a subi dans sa jeunesse et quel traitement brutal j’ai employé pour le redresser !

« Au moment où je l’ai planté, il aurait suffi d’une ficelle pour le maintenir droit malgré le vent. J’aurais pu et dû lui fournir cette ficelle, ce qui ne m’aurait pas demandé beaucoup d’efforts. Mais je ne l’ai pas fait, et il s’est plié sous l’action des forces qui se sont exercées contre lui » (voir « Oriente le jeune garçon sur la voie qu’il doit suivre », L’Étoile, janvier 1994, p. 67).

Demandez aux élèves de lire les conseils d’Alma à Hélaman dans Alma 37:35. Demandez-leur de réfléchir au rapport entre ce verset et l’expérience du président Hinckley avec l’arbre.

Demandez aux élèves de résumer Alma 37:35 en leurs propres termes. (Leur réponse doit exprimer le fait que c’est pendant que nous sommes jeunes que nous devons apprendre à respecter les commandements de Dieu.).) Demandez aussi aux élèves d’écrire leur réponse aux questions suivantes. (Vous pourriez écrire les questions au tableau ou les lire lentement afin que les élèves puissent les écrire.)

  • Selon vous, qu’est-ce que cela change dans la vie d’une personne si elle apprend, pendant qu’elle est encore jeune, à respecter les commandements de Dieu ?

  • Connaissez-vous des gens qui ont été bénis toute leur vie parce qu’ils avaient appris dans leur jeunesse à obéir aux commandements ? Expliquez par écrit comment ils ont été bénis.

Demandez à quelques élèves de lire ce qu’ils ont écrit. Demandez ensuite à un élève de lire à haute voix Alma 37:36-37. Demandez au reste de la classe de suivre tout en cherchant les conseils précis qui pourraient les aider à respecter les commandements pendant qu’ils sont jeunes.

  • Comment le fait de suivre chaque jour ces conseils vous aiderait-il à respecter les commandements ?

  • De quelles manières essayez-vous de placer le Seigneur en premier dans vos pensées, vos paroles, vos actions et dans votre affection ? (Incitez les élèves à réfléchir à des manières de s’améliorer.)

Exprimez vos sentiments sur la manière dont le fait de consulter le Seigneur vous a aidé à respecter les commandements. Incitez vos camarades à prendre conseil auprès du Seigneur dans tout ce qu’ils font.

Élève instructeur 3 : Alma 37:38-45

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Le Liahona

Montrez l’image du Liahona (Recueil d’illustrations de l’Évangile, 2009, n° 68). Rappelez à vos camarades que le Seigneur a utilisé une boussole pour aider la famille de Léhi à voyager jusqu’à la terre promise. Dans Alma 37:38, nous apprenons que cette boussole s’appelait le Liahona. Expliquez qu’Alma parle du Liahona afin d’enseigner à Hélaman un principe important sur la manière dont le Seigneur guide ses enfants.

Expliquez à vos camarades que vous allez leur poser des questions et ensuite, leur demander de se relayer pour lire quelques versets à haute voix, pendant que tout le monde cherche la réponse. Demandez-leur de répondre à chaque question une fois que le passage d’Écriture associé a été lu.

  • Comment fonctionnait le Liahona ? (Voir Alma 37:38-40.)

  • Pourquoi le Liahona cessait-il parfois de fonctionner ? (Voir Alma 37:41-42.)

  • Quelle comparaison pourrions-nous faire entre les paroles du Christ et le Liahona ? (Voir Alma 37:43-45.)

Vous pourriez expliquer que, dans ces versets, les mots sens figuratif et figure se rapportent à « une personne, un événement ou un rituel qui est semblable à une autre personne, un autre événement ou un autre rituel de plus grande importance qui arrivera… Les vraies figures ont des ressemblances remarquables, apportent des preuves qu’elles viennent de Dieu et sont prophétiques d’événements futurs » (Joseph Fielding McConkie, Gospel Symbolism, 1985, p. 274). Le fait de choisir de suivre ou de ne pas suivre les indications du Liahona est comparable à notre manière de réagir face aux instructions qui nous viennent des paroles du Christ.

  • Où trouve-t-on les paroles du Christ ? (Réponses possibles : dans les Écritures, les paroles des prophètes modernes, les bénédictions patriarcales et les inspirations de l’Esprit.)

Demandez à vos camarades de résumer les paroles d’Alma dans Alma 37:38-45, en particulier aux versets 44-45. Cette discussion doit inclure la vérité suivante : si nous suivons les paroles de Jésus-Christ, elles nous conduiront à la vie éternelle.

Dites comment les paroles du Christ vous ont influencé spirituellement et comment elles vous aident à progresser vers la vie éternelle. Vous pourriez proposer aux élèves d’envisager la possibilité de demander leur bénédiction patriarcale ou, s’ils l’ont déjà reçue, de la lire régulièrement, dans un esprit de prière.

Remarque pour l’instructeur : lorsque les élèves ont fini d’enseigner leur partie de la leçon, remerciez-les et, s’il reste assez de temps, demandez à quelques élèves de témoigner d’un des principes qu’ils ont appris aujourd’hui. Vous pourriez aussi témoigner de ces principes. Terminez en demandant à la classe de suivre pendant que vous lisez à haute voix Alma 37:46-47.

Maîtrise des Écritures : Alma 37:35

Remarque : l’activité suivante, à faire à la maison, préparera les élèves pour la première partie de la leçon suivante (Alma 38). Prévoyez du temps en classe pour expliquer le devoir aux élèves et les informer de votre intention de faire un suivi de leur expérience, la prochaine fois que vous vous rencontrerez.

Faites remarquer qu’Alma 37:35 est un passage de maîtrise des Écritures. Vous pourriez inviter les élèves à le souligner d’une manière particulière afin de pouvoir le retrouver facilement. Demandez-leur d’apprendre ce passage par cœur, ce soir, à la maison, et de le réciter à l’un de leurs parents ou à un autre adulte de confiance. (Sinon ils peuvent lire le verset avec un adulte.) Invitez-les à poser les questions suivantes à l’adulte : (Vous pourriez demander aux élèves d’écrire ces questions sur une feuille de papier à emporter chez eux.)

Comment l’obéissance aux commandements de Dieu t’a-t-elle aidé ?

Quel conseil pourrais-tu me donner pour m’aider à être plus sage pendant ma jeunesse ?

Dites aux élèves que vous leur demanderez de faire un compte-rendu de leur conversation lors de la prochaine leçon.

Commentaire et contexte

Alma 37:6-7. Des choses petites et simples

Pour illustrer le principe que des choses petites et simples peuvent avoir de grandes conséquences, le président Hinckley raconte l’histoire suivante :

« Il y a de nombreuses années, j’ai travaillé pour les chemins de fer aux bureaux centraux de Denver. J’étais responsable de ce que l’on appelle le suivi du trafic passagers. À cette époque, presque tout le monde voyageait par le train. Un matin, j’ai reçu un appel de mon homologue de Newark, dans le New Jersey. Il m’a dit : ‘Le train numéro untel est arrivé, mais sans le fourgon des bagages. Trois cents voyageurs ont perdu leurs bagages : ils sont furieux.’

Je me suis immédiatement mis au travail pour découvrir où le fourgon pouvait se trouver. J’ai appris qu’il avait été correctement chargé et mis dans le bon convoi à Oakland, en Californie. Il avait été dirigé vers notre voie ferrée de Salt Lake City, était allé à Denver, puis jusqu’à Pueblo, puis mis sur une autre ligne et envoyé à Saint-Louis. Il devait y être pris en charge par une autre compagnie ferroviaire qui le conduirait à Newark (New Jersey). Mais à la gare de triage de Saint-Louis, un aiguilleur distrait avait déplacé une petite pièce métallique d’une dizaine de centimètres seulement, une commande d’aiguillage, puis avait tiré le levier pour détacher le fourgon. Nous nous sommes aperçus qu’un fourgon à bagages qui devait être à Newark, dans le New Jersey, se trouvait en réalité à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, à 2 400 kilomètres de sa destination. Le déplacement de cet aiguillage d’une dizaine de centimètres par un employé distrait de la gare de triage de Saint-Louis avait envoyé le fourgon sur la mauvaise voie et la distance qui le séparait de sa destination réelle s’était allongée de façon spectaculaire. Il en est de même dans notre vie. Au lieu de tenir le cap, nous sommes attirés dans une autre direction par une idée fausse. L’écart avec notre destination initiale peut être insignifiant, mais si nous continuons dans cette direction, ce tout petit écart devient très grand et nous nous trouvons loin du but que nous nous étions fixé.

Avez-vous déjà regardé un de ces portails de ferme qui mesurent près de cinq mètres ? Quand on l’ouvre, il a une très large portée. L’extrémité du côté des gonds se déplace à peine, alors qu’à l’autre bout, le déplacement est énorme. Ce sont les petits pivots sur lesquels tourne la vie qui font pour nous les grandes différences, mes chers jeunes amis » (voir « Conseils et prière d’un prophète pour la jeunesse », Le Liahona, avril 2001, p. 34-35).

Alma 37:35. « Apprends dans ta jeunesse à garder les commandements de Dieu »

L. Tom Perry, du Collège des douze apôtres, raconte l’histoire de Creed Haymond, un homme qui avait appris dans sa jeunesse à respecter les commandements de Dieu :

« Creed Haymond [était] un jeune saint des derniers jours qui avait fait sa demande d’inscription et avait été accepté à l’université de Pennsylvanie. C’était un athlète réputé pour sa vitesse et en raison de son comportement et de son engagement, il avait été choisi comme capitaine de l’équipe de course à pied.

« La compétition annuelle de l’Intercollegiate Association of Amateur Athletes of America avait lieu dans le stade de Harvard à la fin du mois de mai 1919. Les plus grands athlètes universitaires étaient venus à Cambridge ; ils étaient mille sept cents en tout. Aux sélections, Penn (l’université de Pennsylvanie) avait qualifié dix-sept hommes. Cornell, sa rivale la plus redoutée cette année-là, n’en avait qualifié que dix. L’équipe de Penn était en bonne position pour remporter le championnat. Les résultats étaient calculés par l’attribution de points pour les cinq premières places, cinq pour la première place, quatre pour la deuxième, trois pour la troisième, deux pour la quatrième et un pour la cinquième. Naturellement, l’équipe qui qualifiait le plus d’hommes avait le plus de chances de remporter la compétition.

Le soir précédant la rencontre, l’entraîneur de Penn était de bonne humeur. Il fit le tour de chacun des membres de son équipe avant d’aller se coucher. Entrant dans la chambre de Creed, il lui dit : ‘Creed, si nous donnons le meilleur de nous-mêmes demain, nous remporterons facilement la compétition.’

Après un moment d’hésitation, il ajouta : ‘- Creed, je fais boire un peu de sherry aux garçons ce soir. Je veux que tu en prennes un peu, rien qu’un peu, bien sûr.

- Non, je n’en prendrai pas.

- Mais Creed, je n’ai pas l’intention de te saouler, je sais ce que vous pensez de l’alcool, vous, les mormons. Je t’en donne comme tonique, seulement pour que tu sois pied au plancher.

- Cela ne me fera aucun bien ; je ne peux pas en prendre.’

L’entraîneur répondit : ‘Souviens-toi, Creed, tu es le capitaine de l’équipe et c’est toi qui nous rapportes le plus de points. Quatorze mille étudiants comptent sur toi personnellement pour la victoire. Si tu nous laisses tomber, nous perdrons. Je suis censé savoir ce qui est bon pour toi.’

Creed savait que d’autres entraîneurs pensaient aussi qu’un peu de vin était utile quand les coureurs avaient les muscles et les nerfs fatigués et presque au point de rupture. Il savait aussi que ce que l’entraîneur lui demandait de faire était contraire à tout ce qu’on lui avait appris depuis sa plus tendre enfance. Il regarda son entraîneur droit dans les yeux et répondit : ‘Je n’en prendrai pas.’

L’entraîneur rétorqua : ‘Tu es un drôle de gars, Creed. Tu ne veux pas boire de thé à la table d’entraînement. Tu as tes idées. Bon, je vais te laisser faire comme tu veux.’

« L’entraîneur laissa alors le capitaine de son équipe dans un état de profonde inquiétude. Imaginez qu’il ne s’en tire pas bien le lendemain. Que pourrait-il dire à son entraîneur ? Il devait courir contre les hommes les plus rapides du monde. Il devrait faire le maximum, rien de moins. Son entêtement risquait de faire perdre la compétition à Penn. On avait dit à ses coéquipiers ce qu’ils devaient faire, et ils l’avaient fait. Ils croyaient en leur entraîneur. De quel droit se permettait-il de désobéir ? Il n’y avait qu’une seule raison. Pendant toute sa vie, on lui avait appris à obéir à la Parole de Sagesse.

« C’était un moment décisif de la vie du jeune homme. Poussé par toute la force spirituelle qu’il avait en lui, il s’agenouilla et demanda avec ferveur au Seigneur de lui donner un témoignage de la source de la révélation en laquelle il croyait et qu’il suivait. Ensuite il alla se coucher et dormit profondément.

Le lendemain matin, l’entraîneur entra dans sa chambre et lui demanda : ‘Comment te sens-tu Creed ?

- Bien, répondit gaiement le capitaine.

- Tous les autres gars sont malades. Je ne sais pas ce qui leur arrive, dit gravement l’entraîneur.

- C’est peut-être le tonique que vous leur avez donné.

- Peut-être bien’, répondit l’entraîneur.

« À deux heures, vingt mille spectateurs attendaient, assis, que la compétition commence. Au fil de la compétition, il s’avéra que la merveilleuse équipe de Penn avait des problèmes. Dans chaque épreuve, l’équipe de Penn s’en tirait beaucoup moins bien que ce qu’on attendait d’elle. Certains membres étaient même trop malades pour participer.

« Creed courait le cent et le deux cents mètres. L’équipe de Penn avait désespérément besoin qu’il gagne pour elle. Il courait contre les cinq hommes les plus rapides des universités américaines. Lorsque les hommes prirent leurs marques pour le cent mètres, au coup de pistolet du départ, chacun bondit en avant et partit en trombe sur la piste, sauf un seul, Creed Haymond. Le coureur placé au deuxième couloir pour les qualifications (celui de Creed pour cette épreuve), avait creusé un trou pour son orteil à quelques centimètres derrière l’endroit où Haymond avait creusé le sien. On n’utilisait pas de starting-blocks à cette époque. Sous la prodigieuse poussée de Creed, le peu de terre céda et il tomba sur le genou derrière la ligne.

« Il se releva et s’efforça de compenser ce mauvais départ. Aux soixante mètres il était le dernier de la course. Ensuite, il sembla voler, dépassant le cinquième comme une flèche, puis le quatrième, puis le troisième, puis le deuxième. Le cœur prêt à éclater sous l’effort, il accéléra encore l’allure à l’approche de la ligne d’arrivée et dépassa le premier pour remporter la victoire.

« À cause d’une erreur d’organisation, les demi-finales du deux cents mètres n’eurent lieu que vers la fin de la compétition. Avec la même malchance qui avait poursuivi l’équipe de Penn pendant toute la journée, Creed Haymond se retrouva dans le dernier groupe de qualification pour le deux cents mètres. Puis, cinq minutes après avoir gagné sa sélection, il dut disputer la finale du deux cents mètres, dernière étape de la journée. L’un des autres coureurs, qui avait couru dans un groupe de qualification antérieur, se précipita vers lui. ‘Dis au starter que tu exiges un repos avant de te remettre à courir. Tu y as droit ; c’est le règlement. J’ai à peine repris mon souffle, et j’ai couru dans le groupe précédant le tien.’

Hors d’haleine, Creed alla trouver le starter pour demander un délai plus long. L’officiel lui dit qu’il lui accordait dix minutes. Mais le public réclamait la course finale à cor et à cris. À regret, l’officiel demanda aux coureurs de prendre leurs marques. Dans des conditions normales, Creed n’aurait pas eu peur de cette course. Il était sans doute l’homme le plus rapide du monde sur cette distance, mais il avait déjà couru trois fois cet après-midi-là, dont un cent mètres à vous faire éclater le cœur.

« Le starter demanda aux hommes hors d’haleine de prendre leurs marques, brandit le pistolet, tira : la course était lancée. Cette fois, le capitaine de Penn partit littéralement comme une flèche. Creed ne tarda pas à émerger du groupe et à prendre la tête. Il sprinta sur toute la longueur et, dans une formidable accélération, avec huit mètres d’avance sur le deuxième coureur, il franchit la ligne d’arrivée, remportant sa deuxième course, le deux cents mètres.

« Penn avait perdu la compétition, mais son capitaine avait étonné les supporters par ses excellentes courses.

« À la fin de cette journée bizarre, Creed Haymond allait se coucher quand, soudain, il se souvint de sa question de la nuit précédente concernant la nature divine de la Parole de Sagesse. La succession de ces événements étranges se présenta alors à son esprit : ses coéquipiers prenant du vin et échouant, son abstinence lui apportant des victoires qui l’étonnaient lui-même ; il reçut alors la douce et simple assurance de l’Esprit que la Parole de Sagesse vient de Dieu (adapté de « Speed and the Spirit », Joseph J. Cannon, The Improvement Era, octobre 1928, p. 1001-1007) » (voir « Courir et ne pas être fatigué », L’Étoile, janvier 1997, p. 42-43).

Alma 37:38-46. Le Saint-Esprit est comme le Liahona

David A. Bednar, du Collège des douze apôtres, compare le Liahona au Saint-Esprit :

« Tandis que nous avançons avec empressement sur le chemin de la vie, nous sommes guidés par le Saint-Esprit, tout comme Léhi a été dirigé par le Liahona […]

« Le Saint-Esprit agit dans notre vie précisément comme le Liahona fonctionnait pour Léhi et sa famille, selon notre diligence, notre obéissance et notre attention […]

« Et le Saint-Esprit nous procure, de nos jours, les moyens par lesquels nous pouvons recevoir, ‘par des choses petites et simples’ (Alma 37:6), une compréhension plus grande des voies du Seigneur […]

« L’Esprit du Seigneur peut être notre guide et nous accordera direction, enseignement et protection spirituelle pendant notre voyage dans la condition mortelle. Nous invitons le Saint-Esprit à se manifester dans notre vie en priant avec ferveur, personnellement et en famille, en nous faisant un festin des paroles du Christ, en obéissant strictement et diligemment, en étant fidèles ainsi qu’en honorant nos alliances et en étant vertueux, humbles et serviables. Et nous devrions constamment éviter ce qui est impudique, vulgaire, grossier, pécheur ou mauvais et qui nous écarte du Saint-Esprit.

« Nous favorisons aussi la compagnie du Saint-Esprit en prenant dignement la Sainte-Cène chaque jour de sabbat » (voir « Afin que nous ayons toujours son Esprit avec nous », Le Liahona, mai 2006, p. 30-31).