Histoire de l’Église
Scellement


« Scellement », Sujets de l’histoire de l’Église

« Scellement »

Scellement

Les saints des derniers jours croient que Dieu a rétabli sur la terre le pouvoir donné à Pierre, apôtre d’autrefois, de lier, ou sceller, sur la terre et dans les cieux. Ce pouvoir de scellement s’exerce dans les temples pour célébrer les mariages et sceller ensemble les membres des familles à travers les générations. Les premiers saints des derniers jours employèrent le mot sceller de manières différentes mais apparentées. On avait l’habitude de sceller des contrats ou des accords officiels. Un sceau fait à l’encre, un cachet de cire ou un timbre à sec validait les signatures d’un contrat1. De nombreux lecteurs de la Bible interprétèrent les passages mentionnant le terme sceller comme le fait de rendre quelque chose officiel aux yeux de Dieu. C’est ainsi que les premiers saints des derniers jours utilisaient ce terme ; lorsqu’ils parlaient des prières, des témoignages, des bénédictions, des onctions, des ordonnances et des mariages célébrés par la prêtrise, ils disaient qu’ils étaient scellés, ou marqués par l’autorité divine, étant ainsi valides au ciel2. Plusieurs des premières révélations données à Joseph Smith enseignaient que l’autorité, les ordonnances et les alliances rétablies pouvaient sceller des personnes jusque dans la vie éternelle3.

Le pouvoir d’Élie

À Nauvoo (Illinois), après avoir reçu d’autres révélations, Joseph Smith présenta de nouveaux enseignements et de nouvelles ordonnances qui donnaient aux saints plus de compréhension et plus de précisions sur le scellement. Il enseigna que « l’esprit et le pouvoir d’Élie » représentaient le pouvoir de mettre « les sceaux de la Prêtrise de Melchisédek sur la maison d’Israël ». Il enseigna aussi qu’il avait été autorisé à invoquer ce pouvoir de scellement pour ses êtres chers et tous les saints des derniers jours par l’intermédiaire des ordonnances du temple4.

Ces mentions du pouvoir de scellement d’Élie provenaient de toute évidence de la vision qu’eurent Joseph Smith et Oliver Cowdery d’Élie dans le temple de Kirtland. Bien que Joseph n’eût pas parlé publiquement de l’expérience, le récit de la vision noté dans son journal expliquait qu’Élie était venu pour « tourner le cœur des pères vers les enfants, et les enfants vers les pères ». Les prophètes d’autrefois dirent à Joseph : « Les clés de cette dispensation sont remises entre tes mains5 ».

Le baptême pour les morts et la famille éternelle

Lorsque Joseph Smith commença à présenter les ordonnances du temple à Nauvoo, il parla de leur pouvoir de lier, ou sceller, ensemble les familles à travers les générations. Dans des lettres adressées à l’Église et contenant des enseignements inspirés sur les baptêmes pour les morts, Joseph parla des baptêmes par procuration comme étant une ordonnance qui formait un « chaînon » entre les générations en offrant le salut aux morts. Il remarqua que, dans un sens, l’ordonnance avait « le pouvoir de sceller et de lier6 ». Lorsque les saints entraient dans les eaux du baptême pour les membres de leur famille décédés, ils unissaient les générations au sein d’une famille de l’alliance élargie.

Une révélation donnée à Joseph Smith, qui fut notée en 1843, expliquait l’ordonnance du scellement du mariage. Le Seigneur déclarait : « Tous contrats, alliances, conventions, obligations, serments, vœux, actes, unions, associations ou attentes qui ne se font pas et ne sont pas contractés et scellés par le Saint-Esprit de promesse, de la main de celui qui est oint […] n’ont aucune validité, vertu ou force dans et après la résurrection d’entre les morts. » Le pouvoir de scellement pouvait lier les mariages pour l’éternité et les ordonnances de scellement ne pouvaient être accomplies que par « l’intermédiaire de mon oint », à savoir Joseph Smith, le prophète7. » La révélation affirmait qu’il n’y en avait « jamais qu’un à la fois sur terre » qui détenait les clés de ce pouvoir. Ainsi, tous les successeurs de Joseph Smith en qualité de présidents de l’Église reçurent les clés et l’autorité de gouverner l’accomplissement des ordonnances de scellement.

Environ un mois après la révélation sur le scellement, Joseph enseigna que ce même pouvoir pouvait sceller les enfants à leurs parents. Il enseigna : « Quand un sceau est mis sur le père et la mère, il assure leur postérité, de sorte qu’elle ne peut se perdre, mais sera sauvée en vertu de l’alliance de ses père et mère8. » Brigham Young affirma que Joseph le chargea d’accomplir de tels scellements une fois que le temple de Nauvoo serait prêt9.

Scellements d’adoption

Après la mort de Joseph Smith, les saints achevèrent le temple de Nauvoo afin de pouvoir recevoir leur dotation et être scellés. Brigham Young et le collège des douze apôtres accomplirent des milliers de scellements. Ils scellèrent des couples, et des enfants à leurs parents lorsque le scellement des parents avait eu lieu après la naissance de leurs enfants. Mais à l’époque, les saints des derniers jours n’étaient pas scellés à leurs parents décédés qui ne s’étaient pas joints à l’Église de leur vivant. Les saints participaient plutôt à des scellements « [d’]adoption » qui les unissaient à d’autres adultes saints des derniers jours, presque toujours des dirigeants éminents de l’Église. Ces scellements les reliaient aux personnes dont ils savaient qu’elles avaient accepté les alliances de l’Évangile rétabli. Pendant les cinquante années qui suivirent, des réseaux complexes d’adoptions se formèrent à partir des scellements du temple, reliant les amis et les proches comme s’ils faisaient partie d’une famille élargie.

Cette pratique continua jusqu’en 1894, date à laquelle le président Woodruff reçut une révélation qui limitait les scellements d’adoption et insistait plutôt sur les scellements de mariage et les scellements parents-enfants. Il exhorta les saints à faire leur généalogie « aussi loin que possible » et à être « scellés à leurs ancêtres ». Il conseilla vivement aux saints d’être scellés à leurs conjoints et à leurs parents décédés, même à ceux qui n’étaient pas membres de l’Église, promettant « [qu’]il y en aura très peu, si tant est qu’il y en ait, qui n’accepteront pas l’Évangile10 ».

Scelleurs du temple

Après la mort de Joseph Smith, Brigham Young et d’autres membres des Douze accomplirent des scellements au temple de Nauvoo et plus tard au temple de Salt Lake City. En 1877, Wilford Woodruff, alors président du temple nouvellement consacré de Saint George, demanda au président Brigham Young l’autorisation de mettre à part d’autres frères pour accomplir les scellements. Brigham Young autorisa frère Woodruff à en mettre à part autant que nécessaire, et bientôt les scelleurs du temple accomplirent régulièrement des scellements pour les vivants et pour les morts. Au début du vingtième siècle, la Première Présidence uniformisa la procédure d’appel et de mise à part des scelleurs par les présidences de temple11. Ces scelleurs continuent d’agir avec l’autorité déléguée du président de l’Église et sous sa direction.