2021
Parvenir à l’auto-suffisance alimentaire dans les îles éloignées de la Polynésie française
Janvier 2021


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Parvenir à l’auto-suffisance alimentaire dans les îles éloignées de la Polynésie française

L’aide apportée aux familles vivant dans les îles pour planter leur propre potager fait partie d’un programme coopératif soutenu par l’Église.

Rester connecté tout en vivant loin des autres, fait partie de la vie et de la culture des habitants des îles de la Polynésie française. Les îles éloignées de Takaroa et de Takapoto se situent à près de 600 kilomètres de la capitale, Papeete, et dépendent du flux de nourritures et de fournitures acheminé par bateau entre les îles. Mais lorsque la pandémie du COVID-19 a frappé, plusieurs de ces îles se sont retrouvées déconnectées les unes des autres en raison de la réduction du transport maritime, ce qui a provoqué parfois une situation de pénurie alimentaire pour certaines de ces populations.

Les dirigeants de ces communautés ont rencontré récemment les dirigeants locaux de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours afin d’aborder la question d’une plus grande auto-suffisance dans ces îles.

En août 2020, les dirigeants du pieu de Faa’a ont rencontré le nouveau tāvana (maire) de l’île de Takaroa, Panaho Temahaga, qu’accompagnait le maire-adjoint de l’île de Takapoto, Mack Maheahea

Ahuura Parker, directeur de la communication du pieu de Faa’a a dit : « La pandémie et le confinement ont souligné la fragilité de l’équilibre économique de la Polynésie française, qui dépend beaucoup des exportations, et mis plus que jamais en lumière la vulnérabilité des îles éloignées en l’absence de lien maritime. »

« Ces difficultés étaient certainement dans l’esprit de chacun, ce qui explique en grande partie le fait que les discussions aient abordé la notion de coopération en termes d’autonomie alimentaire. »

Les dirigeants communaux ont parlé de leurs plans de développement, de leurs visions et de leurs préoccupations avec les représentants de l’Église. L’un des principaux sujets de discussion a concerné les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour aider les familles à être plus autonomes sur le plan alimentaire, de sorte que lorsque les aliments importés ne sont pas disponibles, les familles puissent utiliser leur propre nourriture. L’Église enseigne depuis longtemps à ses membres l’importance de l’autonomie et encourage les familles à stocker de la nourriture pour les situations d’urgence. Elle a aussi développé des programmes destinés à aider les agriculteurs.

Ces idées vont dans le droit fil des leçons apprises pendant la période de confinement qui a conduit le gouvernement de la Polynésie française à vouloir faire de l’autonomie alimentaire l’une de ses priorités. Le gouvernement a prévu d’investir plus de 950 millions de dollars dans l’agriculture au cours des dix prochaines années dans les différents archipels de la Polynésie française.

A l’occasion d’une récente rencontre avec tous les maires, le ministre de l’économie verte, Tearii Alpha, a présenté son plan-directeur pour la période 2021-2030. « Nous voulons que l’agriculture familiale soit le premier pilier, et que chaque famille, dans la mesure du possible, commence à planter ce qu’elle sait planter et qui peut pousser. Deuxièmement, nous voulons qu’elles se mettent à produire des produits agricoles de grande qualité afin qu’ils puissent être exportés. »

Les responsables communaux et les représentants de l’Église ont esquissé un plan de coopération. L’Église fournira une variété de graines et les communes fourniront les équipements agricoles nécessaires grâce à un programme de subventions gouvernementales.

La contribution en graines du pieu sera répartie en trois secteurs :

  1. Autonomie alimentaire pour les familles : « une famille, un jardin potager » et cultures de subsistence

  2. Innovation agro-alimentaire : introduction de nouvelles technologies agricoles telles que la permaculture, la culture hydroponique et l’aquaponie.

  3. Développement de nouvelles activités économiques : aider les familles à investir dans des produits à forte valeur ajoutée tels que la vanille, le gingembre, le pitaya et l’huile vierge de coco

« Takaroa a toujours été une île bénie », a dit le tāvana (NDT: maire) Temahaga. « Elle a connu des temps difficiles ces dernières années, et elle a besoin d’être à nouveau bénie. Retourner à la terre, s’impliquer dans la gestion des ressources naturelles sont des priorités, en particulier pour la génération montante. Le confinement nous a montré l’importance vitale de l’autonomie sur le plan alimentaire. C’est le chemin que nous voulons suivre. »

Conformément aux enseignements de l’Église, l’essence même de ce projet est basée sur la responsabilité de chaque famille et de chaque individu de se comporter en bons intendants, d’utiliser sagement les ressources naturelles que Dieu a donné pour les besoins de Ses enfants sur terre.

Comme le rapporte une écriture des Saints des Derniers Jours : « Moi, le Seigneur, j’ai déployé les cieux et bâti la terre, mon œuvre, et tout ce qui s’y trouve est à moi. Car la terre est pleine, et il y a assez, et même en réserve ; oui, j’ai tout préparé et j’ai donné aux enfants des hommes d’agir par eux-mêmes » (Doctrine et Alliances 104:14,17).

Harold Teivao, président du pieu de Faa’a a partagé : « Ce projet est pour les membres du pieu une opportunité de mettre en pratique ce qu’ils ont appris en matière d’autonomie, de contribuer à fortifier leurs communautés et de construire le Royaume de Dieu sur terre ».

Les communes de Takaroa, Takapoto et le pieu de Faa’a se sont engagés à travailler ensemble pour aider les familles à être autonomes sur le plan alimentaire.