Perfectionnement des saints
L’Expiation à la lumière du handicap… « Laissez venir à moi tous vos petits enfants »…
« Et il ira, subissant des souffrances, et des afflictions, et des tentations de toute espèce ; et cela, afin que s’accomplisse la parole qui dit qu’il prendra sur lui les souffrances et les maladies de son peuple.
Et il prendra sur lui la mort, afin de détacher les liens de la mort qui lient son peuple ; et il prendra sur lui ses infirmités, afin que ses entrailles soient remplies de miséricorde, selon la chair, afin qu’il sache, selon la chair, comment secourir son peuple selon ses infirmités. »
(Alma 7:11-12)
Cette Écriture nous indique clairement que l’expiation du Christ a une portée infinie et éternelle, qui va bien au-delà de l’effacement de nos péchés, du soulagement de nos souffrances et de nos infirmités.
Lorsque j’étudie la vie du Sauveur sur la terre, et tout particulièrement son ministère terrestre, je suis étonné par le temps considérable et l’attention toute particulière qu’il a accordée jour après jour aux infirmités de son peuple.
Il s’est arrêté en chemin pour guérir des aveugles et des sourds, soigner des paralytiques ou des personnes ayant des membres difformes. Il a permis à toutes ces personnes de passer au-dessus de leurs troubles psychiques, physiques ou génétiques. Il n’a jamais condamné personne pour ses infirmités ni jugé quiconque de leur entourage.
Le Christ nous montre un exemple extraordinaire de compassion, de charité et de compréhension face au handicap.
Dans les sociétés anciennes ou modernes, l’intégration et l’attention portée aux infirmités sont toujours un grand défi. À titre personnel, je ne suis pas très à l’aise face aux infirmités ou aux personnes handicapées.
Dans notre paroisse, j’ai été en contact avec trois enfants autistes ou trisomiques. Dernièrement dans notre classe de Primaire, nous avons pu toucher du bout du doigt l’amour infini du Sauveur pour ses enfants handicapés.
Alexandre est atteint de trisomie. Il vient épisodiquement dans notre classe.
Pour les autres enfants, mon collègue de service et moi-même, c’est un grand défi. Alexandre est dans son monde, très en retrait, avec une communication difficile, voire impossible.
Comment l’impliquer dans nos leçons, lui laisser une place, aider les autres enfants à l’intégrer ? Autant de questions pour lesquelles nous ne nous sentons pas bien préparés.
Un dimanche, Alexandre était là pour les exercices d’ouverture à la Primaire. J’ai remarqué rapidement qu’il avait l’air plus éveillé et enjoué que d’habitude. Avec un autre enfant, il a voulu aider à battre la mesure pour conduire la répétition des chants. Puis nous sommes allés dans notre classe. Sa place ce jour-là s’est trouvée tout naturellement. Les enfants se sont mis à dessiner. Alexandre était attentif et concentré, comme s’il était tous les dimanches avec nous. Il a écrit son prénom sur sa feuille et a partagé ses crayons. Les enfants ont parlé les uns avec les autres sans barrière ni incident. À la fin de la classe, nous avons demandé si quelqu’un voulait faire la prière. Alexandre s’est proposé spontanément. Il a croisé les bras et s’est adressé à son Père céleste.
J’ai tout de suite ressenti un esprit spécial qui m’a poussé à prêter particulièrement attention à ses paroles. Il a remercié son Père céleste pour sa maman à plusieurs reprises. J’ai alors réalisé, à ma plus grande joie, l’extraordinaire capacité de progression des enfants de Dieu en dépit de leurs infirmités. Alexandre est ensuite allé voir la présidente de Primaire avec sa maman pour demander un recueil des chants de la Primaire pour les chanter à la maison.
Ce jour-là, Alexandre a été une lumière étincelante pour toute notre classe. Il nous a enseigné le pouvoir infini de l’expiation du Sauveur.
Un autre jeune autiste de notre paroisse que j’ai connu enfant à la Primaire dans un état caractéristique de son handicap, est aujourd’hui en route pour un master à l’université de Lyon. Il sert fidèlement dans sa prêtrise et dans ses appels, fait de magnifiques discours et témoigne de la vérité.
Tous deux me montrent de manière étincelante qu’à Dieu rien n’est impossible.
Le Seigneur secourt son peuple dans ses infirmités. Il nous aide à voir la vie dans toute sa richesse et sa diversité avec une vision glorieuse et éternelle.