Perfectionnement des saints
Dans les jardins du Roi
Seule, à pas lents, je parcourais les allées du temple.
L’ardeur du soleil m’en aurait dissuadée, en d’autres temps,
mais la fraîcheur des fontaines vivifiait l’air et la peau.
Tout semblait frais et rassurant, et les douces senteurs m’envahissaient de bonheur.
La lumière aveuglante devenait supportable,
les rayons d’argent parvenaient à réchauffer mon âme méditative.
Ainsi donc, le Seigneur était là, il marchait à mes côtés,
il me souriait et me prenait la main tendrement.
Et, c’est comme s’il me disait :
« Va, encore un pas, tu peux le faire. »
Mon cœur lourd prenait des ailes, chantait et doucement se posait sur le sien.
Mon Dieu, mon ami, mon maître, es-tu là ?
Sa voix paisible murmurait :
« Je suis bien là, et jamais ne t’abandonnerais. »
J’avais tant besoin de le savoir sur mon chemin de solitude.
Il me suivait, me précédait, m’accompagnait.
Quand je pleurais, il était là ;
quand j’étais torturée, il souffrait avec moi,
jamais ne lâchait ma main tremblante
et jamais ne laissait mes larmes sans réponse.
Tant que la fin du chemin n’était atteinte, il cheminait en silence.
Mais sa force, sa lumière et son amour irradiaient dans mon cœur incertain.
Et, enfin arrivée au bout du jardin, victorieuse sur le chagrin,
je savais que nous avions vaincu ensemble.
La joie, l’amour, la paix, la satisfaction,
tout était victoire commune.
Ne craignez point « petit troupeau »,
Il est à vos côtés.
Votre âme le reconnaît
quand bien même vos yeux ne le distingueraient.
Et les oiseaux du jardin chantaient :
« Christ est ma lumière en lui seul j’ai foi. »