Histoire de l’Église
Le lieu central


« Le lieu central », Révélations dans leur contexte, 2016

« Le lieu central », Révélations dans leur contexte

Le lieu central

Doctrine et Alliances 52, 57, 58

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Independence, Missouri

Tout au long de l’histoire de l’Occident, les chrétiens de toutes sortes aspirèrent à un nouveau ciel et à une nouvelle terre. La vision époustouflante de Jean le révélateur, dans laquelle il vit « descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem » préparant la voie pour le retour de Jésus-Christ comme Seigneur et Roi, nourrit l’espoir et les aspirations de beaucoup1. Qu’était donc la nouvelle Jérusalem ? Était-ce, comme l’avait soutenu Saint-Augustin, une métaphore de l’immortalité et de l’éternité des saints2 ? Ou était-ce quelque chose de plus littéral, comme le croyaient les Puritains américains du XVIIe siècle quand ils imaginèrent leur colonie comme étant une source de régénération religieuse, une « nouvelle » Angleterre3 ?

L’Église rétablie de Jésus-Christ en était encore à ses débuts, soit moins de six mois d’existence, lorsque les saints des derniers jours commencèrent eux-mêmes à imaginer la nouvelle Jérusalem44. Dans les premières révélations de Joseph Smith, cette entité n’était décrite ni comme une métaphore ni comme une colonie. C’était, en fait, une ville que les saints devaient bâtir. La nouvelle Jérusalem, aussi appelée Sion, devait être un refuge, un havre de paix, un « lieu central5 ».

Deux questions vinrent immédiatement à l’esprit des saints. La première était de savoir où le Seigneur voulait que la nouvelle Jérusalem soit construite. La deuxième était de savoir qui serait bienvenu dans la ville. Une révélation donnée à Joseph Smith en août 1830 offrit une première réponse en commandant à Oliver Cowdery, Parley P. Pratt et plusieurs autres de se diriger vers l’ouest tout en prêchant en chemin. Le Seigneur leur commanda d’aller chez les Lamanites, faisant référence au nom que les premiers saints utilisaient pour désigner les Amérindiens, et de leur prêcher son Évangile pour que son Église soit établie parmi eux6. Les révélations disaient que le site de la ville serait « parmi les Lamanites7 ».

Le groupe d’Oliver Cowdery prêcha à Kirtland, dans l’Ohio, et dans ses alentours, et convertit beaucoup de gens. Puis, il parcourut des centaines de kilomètres du sud à l’ouest, se retrouvant pour finir à la frontière occidentale des États-Unis, entre l’état du Missouri et le territoire indien. Ces missionnaires prêchèrent parmi plusieurs tribus, mais très vite des agents fédéraux en charge des relations entre les Blancs et les Indiens leur ordonnèrent de quitter le territoire8. Ce fut une nouvelle décourageante, mais Joseph Smith était inébranlable, soutenu comme il l’était par la voix de Dieu. Dans une révélation maintenant connue sous le nom de Doctrine et Alliances 52, donnée en juin 1831, le Seigneur commanda à Joseph Smith de se rendre au Missouri, le pays qu’il consacrerait à son peuple9. C’est là que le site de la ville de Sion serait révélé.

Comme il l’avait fait des millénaires auparavant avec le pays de Canaan, Dieu avait désigné le pays comme sacré avant que le peuple de son alliance ne s’y installe, et comme Canaan avant lui, le Missouri n’était pas vide quand le peuple de l’alliance y arriva10. Le site où les saints avaient été appelés à se rassembler avait une histoire d’occupation longue et compliquée.

Frontières contestées

Une fois arrivé au Missouri, Joseph Smith apprit par révélation que le site de la ville de Sion se trouvait sur des terres situées en dessous d’une courbe du fleuve Missouri, à environ dix miles (seize kilomètres) à l’est de la ligne délimitant le territoire indien et le Missouri (actuellement la frontière entre le Missouri et le Kansas). Pendant des générations cette région de l’ouest du Missouri avait été le foyer de tribus Sioux du centre. Jusqu’à la fin des années 1600, les Indiens de ce groupe linguistique avaient migré depuis le sud de la vallée de l’Ohio, jusqu’au Mississipi, vers l’ouest à travers le Missouri inférieur, pour s’installer sur les falaises riches et fertiles entre les bois à l’est et les grandes plaines à l’ouest11.

Après un siècle de turbulence pendant lequel les maladies européennes causèrent des ravages parmi les Amérindiens, les peuples de Sioux du centre se réorganisèrent en différentes tribus. Les Wah-haz-he (« le peuple en amont »), que les français avaient appelé les Osages, devinrent les principaux habitants du Missouri inférieur. Décrit comme un peuple « grand, robuste, aux larges épaules ressemblant à des géants », les Osages avaient établi des colonies permanentes entre la rivière Osage dans le centre du nord du Missouri et le fleuve Missouri, près de la ville actuelle d’Indépendence12. Ils construisaient leurs huttes, situées sur des falaises élevées surplombant la campagne, en pliant de jeunes arbres autour de mâts pour former la voûte d’un toit. Ces huttes pouvaient mesurer jusqu’à trente mètres de long. Cette société de chasseurs-cueilleurs, à la structure socio-politique complexe et disposant d’une organisation élaborée basée sur les liens de parenté, domina sur la région du Missouri inférieur pendant des siècles13.

La région autour d’Indépendence, au Missouri, n’était pas le « lieu central » de la société Osage, comme elle le devint pour les saints des derniers jours. Jusqu’à la fin des années 1800, les Osages contrôlaient environ la moitié du Missouri moderne, de l’Oklahoma, de l’Arkansas et du Kansas. Le cœur de leur empire se trouvait dans le centre-sud du Missouri et non à la frontière occidentale de l’État14.

D’autres groupes se disputaient avec les Osages ce territoire que les mormons appelleraient plus tard la nouvelle Jérusalem. L’immensité des étendues inhospitalières de l’Amérique du Nord avait alimenté les rêves grandioses d’empire de plusieurs pays européens. Les Espagnols avaient revendiqué leur droit sur tout le territoire intérieur de l’Amérique du Nord dès 1539, et pour ne pas être supplantés, les Français avaient déclaré en 1682 que l’Amérique du Nord, des Appalaches à l’est aux montagnes Rocheuses à l’ouest, leur appartenait. Ces revendications ne prenaient pas en compte les tribus indiennes comme les Osages, et prêtaient peu d’attention aux territoires éloignés des rives du fleuve Missouri, près d’Indépendence15. L’Europe s’intéressait surtout aux marches de ces empires, aux endroits dotés d’une industrie lucrative et d’un accès fluvial ou portuaire, le long du Saint-Laurent, ce qui deviendrait le Canada et les îles des Caraïbes.

Les Français appelèrent Louisiane la grande bande continentale qu’ils revendiquaient, du nom du roi de France. Le territoire passa finalement sous contrôle espagnol, puis revint aux Français, qui le vendirent ensuite aux États-Unis, par l’acte d’achat de la Louisiane de 1803. Cet achat recouvrait aussi le futur site de la ville de Sion.

L’achat de la Louisiane amena de nouveaux colons quand les citoyens américains emménagèrent au Missouri, qui devint un État en 182116. Les mêmes formes de gouvernement qui se trouvaient dans d’autres États furent importées au Missouri. Les citoyens vivant le long de la frontière ouest demandèrent à l’assemblée législative du Missouri d’organiser un comté, et en 1827, l’assemblée créa le comté de Jackson. Independance, ville nouvellement fondée, située juste au sud du Missouri, sur une route commerciale appelée la piste de Santa Fe, devint le siège du comté.

La révélation de Doctrine et Alliances 57, donnée peu après l’arrivée de Joseph Smith dans l’ouest du Missouri, conduisit les saints dans cet espace socio-politique. Elle disait que le « lieu central » pour Sion serait situé au « lieu que l’on appelle maintenant Independence », qui, à l’époque, comptait à peine quelques centaines d’habitants17. À cette époque les colons blancs occupaient souvent illégalement la terre, pensant qu’elle n’appartenait à personne, ils s’en déclaraient alors les propriétaires auprès du tribunal du comté. La révélation mentionnait ce tribunal et un temple devait être édifié à l’ouest de celui-ci. Au moment où la révélation fut donnée, une grande partie du territoire avait déjà été revendiquée par des colons, ce qui obligeait les saints à négocier avec les propriétaires légaux des terrains. La révélation indiquait que les saints des derniers jours n’obtiendraient pas la Terre sainte par la force comme l’avaient fait les Israélites en Canaan des millénaires auparavant. Le Seigneur déclarait : « Il est sage que la terre soit achetée par les saints18. »

Des peuples sacrés

Pendant des générations, un petit nombre d’Européens, principalement des commerçants espagnols et français, vécurent parmi les Amérindiens le long du fleuve Missouri, faisant du commerce et se mariant avec eux19. Mais plus les familles blanches allaient vers l’ouest, s’installant dans les terres alors occupées par les Amérindiens, plus elles rejetaient massivement ces échanges culturels. Les Blancs exigèrent que toutes les tribus amérindiennes soient déplacées hors de l’État. Entre 1824 et 1830, les tribus qui avaient vécu dans les régions frontières du Missouri pendant des siècles cédèrent quasiment tout leur territoire. Les puissants Osages vendirent leurs terres en 1825 et migrèrent plus loin à l’ouest, au Kansas et en Oklahoma20. En 1831, au moment où les saints des derniers jours arrivèrent dans le comté de Jackson, les Indiens avaient quitté leurs colonies et étaient partis au-delà de la ligne de séparation nouvellement créée entre les territoires indiens et les territoires blancs.

La révélation de Doctrine et Alliances 57 indiquait l’existence de cette ligne de séparation sans l’approuver. Elle annonçait que Sion devait être édifiée sur « la ligne passant directement entre Juif et Gentil », ou la ligne séparant l’État du Missouri du territoire indien à l’ouest21. La révélation allait à l’encontre des catégories habituelles, principalement par son utilisation curieuse des termes Juif et Gentil. Les termes généralement utilisés à l’époque par les Américains, Blanc et Indien ou Blanc et Rouge, suggéraient une division raciale et culturelle. Les deux groupes étaient à des mondes de distance, et les Blancs utilisaient souvent cette terminologie pour mettre l’accent sur cette incompatibilité22.

Les catégories de Juif et Gentil, elles, indiquaient une distinction entre les groupes, mais pas une incompatibilité. Selon le Livre de Mormon, les Juifs et les Gentils avaient un rôle essentiel à jouer dans l’exécution du plan de Dieu. Dieu les invitait à travailler ensemble. Dans les temps anciens, l’Évangile était allé des Juifs, l’ancien peuple de l’alliance de Dieu, aux Gentils, qui étaient greffés à l’alliance. Dans les derniers jours, la relation s’inverserait, l’Évangile irait des Gentils aux Juifs qui reconnaîtraient Jésus comme le Messie23. Doctrine et Alliances 57 fait écho à cette structure de l’alliance en désignant les Indiens comme Juifs, reconnaissant ainsi le groupe comme faisant partie du peuple de l’alliance de Dieu24. Les Indiens étaient de la maison d’Israël, ils étaient un peuple choisis et bien-aimés, et Dieu se souvenait d’eux25.

Au moment où le déplacement des Indiens, la séparation raciale, était devenu une politique nationale du gouvernement des États-Unis, les révélations de Joseph Smith allaient dans une tout autre direction26. Au lieu de marginaliser les Indiens, de les pousser à la périphérie de la « civilisation », les révélations leur apportaient Sion, plaçant la ville sainte de Dieu au milieu d’eux. Sion devait se trouver « entre » Juif et Gentil, entre les races27. Selon cette disposition, des personnes de toutes races pourraient jouer un rôle essentiel dans l’œuvre de Dieu. Des personnes de tout bord, si elles le souhaitaient, pouvaient avoir « le cœur pur » et demeurer en Sion, dans la sécurité et la paix28.

La révélation de Doctrine et Alliances 58, donnée quand Joseph Smith était encore au Missouri, transmit l’étendue de cette vision. Elle ne disait rien au sujet des Indiens et des Blancs. Cette fois, même ni les Juifs ni les Gentils n’étaient mentionnés. Au lieu de cela, la révélation parlait des « habitants de la terre », englobant ainsi tous les enfants de Dieu29. D’après la révélation, Sion était un endroit où toutes les nations seraient invitées30.

Le mot nations devait trouver un écho dans l’esprit des lecteurs des années 1830, car c’était un mot qu’Indiens et Blancs utilisaient pour décrire la plus grande cellule de leur organisation politique. La révélation allait jusqu’à parler de Sion, comme ayant en son sein « les riches et les savants, les sages et les nobles », des personnes ayant du pouvoir politique et social. Mais Sion inclurait aussi les personnes qui n’avaient pas un tel pouvoir, celles qui avaient été traditionnellement oubliées et marginalisées : les pauvres, les boiteux, les aveugles et les sourds31. En fin de compte, tous les enfants de Dieu auraient une place à la même table. Liés dans une relation d’alliance, tous devraient partager le lieu sacré de Dieu.

Conclusion

Dans les deux années qui suivirent ces révélations à propos du comté de Jackson, Sion fut en flammes, ses habitants fuirent les persécuteurs. Les saints durent abandonner le comté de Jackson, mais pas la tâche de créer Sion le long de la ligne entre Juifs et Gentils, tout d’abord à Nauvoo, puis, plus tard, dans les déserts du Grand Bassin. Partout où les saints s’installèrent, ils invitèrent les gens de toute origine à se joindre à eux32. Aujourd’hui encore, la vision de la société de Sion, où toutes les nations seront invitées à vivre en sécurité et en paix inspire les saints des derniers jours. L’aspiration, la promesse et l’espérance des premières révélations du Missouri restent vivantes.

  1. Apocalypse 21:2-5, 7.

  2. Pour ce concept et d’autres voir A Dictionary of Biblical Tradition in English Literature, éd. David Lyle Jeffrey, Grand Rapids, Michigan : William B. Eerdmans, 1992, « New Jerusalem », p. 546-548.

  3. John Winthrop, « Model of Christian Charity », 1630, Collections of the Massachusetts Historical Society, vol. 7, 1838, p. 47 ; Francis J. Bremer, Building a New Jerusalem : John Davenport, a Puritan in Three Worlds, New Haven, Connecticut : Yale University Press, 2012, p. 174-179.

  4. La nouvelle Jérusalem était mentionnée dans le Livre de Mormon et les révélations ont commencé à mentionner un lieu précis, dès février 1831 (voir 3 Néphi 21:23-24 ; Éther 13:3-6 ; Doctrine et Alliances 42:35, 62).

  5. Doctrine et Alliances 45:66-71 ; 57:3.

  6. Doctrine et Alliances 28:8 ; voir aussi Ronald E. Romig, « The Lamanite Mission », John Whitmer Historical Association Journal, vol. 14, 1994, p. 25-33.

  7. « Revelation, September 1830–A [D&C 28] », Revelation Book 1, p. 41, josephsmithpapers.org. Le passage a été modifié comme suit : « dans les régions frontières près des Lamanites » (voir Livre des commandements [1833] 30:9 [Doctrine et Alliances 28:9].

  8. Ces tribus incluaient les Chaouanons et les Delawares, qui avaient été déplacés de l’est. Voir Documents, Volume 1: July 1828–June 1831, vol. 1 de la série de Documents de The Joseph Smith Papers, directeurs de publication Dean C. Jessee, Ronald K. Esplin et Richard Lyman Bushman, Salt Lake City : Church Historian’s Press, 2013, p. 288-294.

  9. Doctrine et Alliances 52:2-3.

  10. Nombres 33:53 ; 34:2.

  11. Tanis C. Thorne, The Many Hands of My Relations: French and Indians on the Lower Missouri, Columbia : University of Missouri Press, 1996, p. 13-14, 16-17, 20 ; Louis F. Burns, A History of the Osage People, Tuscaloosa : University of Alabama Press, 2004, p. 3, 22.

  12. William E. Parrish, Charles T. Jones et Lawrence O. Christensen, Missouri: The Heart of the Nation, 3e éd., Wheeling, Illinois : Harlan Davidson, 2004, p. 13.

  13. Willard H. Rollings, The Osage : An Ethnohistorical Study of Hegemony on the Prairie-Plains, Columbia : University of Missouri Press, 1992, p. 23-26, 45-66 ; Gilbert C. Din et A. P. Nasatir, The Imperial Osages : Spanish-Indian Diplomacy in the Mississippi Valley, Norman : University of Oklahoma Press, 1983, p. 11-14.

  14. Burns, History of the People Osages, p. 25-28, 30, 46.

  15. La région d’Indépendence n’était ni nommée ni indiquée sur les cartes du XVIIIe siècle. Voir Din et Nasatir, The Imperial Osages, p. 40-41, 64, 288-289, 338-339.

  16. Le nom Missouri date des années 1670, quand le missionnaire français Jacques Marquette ébaucha une carte comportant le nom Ou-Missouri près du fleuve qui porte son nom, sa translittération de la tribu qui vivait le long du fleuve. Les Osages occupaient généralement le territoire au sud du fleuve, l’État du Missouri le territoire du nord.

  17. Doctrine et Alliances 57:3.

  18. Doctrine et Alliances 57:4. Le Palais de justice était le point culminant de la région. En plaçant le temple à côté, la révélation comparait implicitement le temple de la nouvelle Jérusalem au temple de Jérusalem, qui était aussi situé sur un point élevé. Mark Roscoe Ashurst-McGee, « Zion Rising : Joseph Smith’s Early Social and Political Thought », thèse de doctorat, Arizona State University, 2008, p. 233.

  19. Thorne, Many Hands, p. 76-86, 96-97, 135-176.

  20. Ces tribus comprenaient entre autres, les Missouris, les Sauks, les Fox, les Iowas, les Delawares et les Chaouanons, en plus des Osages. Les Missouris ne cédèrent le reste de leur territoire dans l’État qu’en 1854. Voir Billy J. McMahon, « ‘Humane and Considerate Attention’ : Indian Removal from Missouri, 1803-1838 », thèse de maîtrise, Northwest Missouri State University, 2013, p. 7-8, 75-83 ; John P. Bowes, Exiles and Pioneers : Eastern Indians in the Trans-Mississippi West, New York : Cambridge University Press, 2007 ; Charles J. Kappler, comp., Indian Affairs : Laws and Treaties, Washington, D.C. : Government Printing Office, 1904, p. 217-221.

  21. Doctrine et Alliances 57:4.

  22. Voir, par exemple, Nancy Shoemaker, A Strange Likeness : Becoming Red and White in Eighteenth-Century North America, New York : Oxford University Press, 2004.

  23. 1 Néphi 15:13-17 ; 22:8-9 ; 3 Néphi 21:2-5.

  24. Ailleurs les révélations parlaient de « Juifs, dont les Lamanites sont un reste » (Doctrine et Alliances 19:27). À propos des multiples significations du terme Juif dans les Écritures modernes, voir Victor L. Ludlow, « Jew(s) », dans Dennis L. Largey, éd., Book of Mormon Reference Companion, Salt Lake City : Deseret Book, 2003, p. 463-464 ; Thomas R. Valetta, « Jew(s) », Dennis L. Largey et Larry E. Dahl, éd., Doctrine and Covenants Reference Companion, Salt Lake City : Deseret Book, 2012, p. 315-316.

  25. Au moins dès la publication par Thomas Thorowgood de Jewes in America, 1650, Puritains anglais et américains supposaient que les Indiens étaient les descendants des tribus perdues d’Israël. Ces schémas conceptuels ne firent pas long feu. Les révélations de Joseph Smith allaient à l’encontre du récit de base du XIXe siècle qui considérait les peuples autochtones comme des peuples « en voie de disparition », en donnant au « reste de Jacob » un rôle salvateur dans les derniers jours de l’histoire de la terre. Voir Jared Hickman, « The Book of Mormon as Amerindian Apocalypse », American Literature, vol. 86, n° 3, septembre 2014, p. 429-461 ; voir aussi Andrew Delbanco, The Puritan Ordeal, Cambridge, Massachusetts : Harvard University Press, 1989, p. 110.

  26. Selon les termes de l’Indian Removal Act (acte de déplacement des Indiens), le déplacement des Indiens devint une politique du gouvernement fédéral en 1830. Ronald N. Satz, American Indian Policy in the Jacksonian Era, Norman : University of Oklahoma Press, 2002.

  27. Doctrine et Alliances 57:4.

  28. Doctrine et Alliances 97:21.

  29. Doctrine et Alliances 58:48.

  30. Doctrine et Alliances 58:9.

  31. Doctrine et Alliances 58:8, 10-11. Le passage réinterprété de la parabole de Jésus du mariage du fils du roi (voir Matthieu 22:1-14) dans un contexte moderne.

  32. Bien que les saints des derniers n’aient pas toujours été à la hauteur de leurs idéaux dans leurs relations avec les Indiens, le rôle unique donné aux peuples indigènes dans les révélations, a souvent tempéré la façon dont les saints des derniers jours blancs traitaient les Indiens. Voir Ronald W. Walker, « Seeking the ‘Remnant’ : The Native American During the Joseph Smith Period », Journal of Mormon History, vol. 19, n° 1, 1993, p. 1-33 ; sujets de l’Évangile « Paix et violence parmi les saints des derniers jours au XIXe siècle », topics.lds.org.