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Chapitre 19 : Doctrine et Alliances 50


Chapitre 19

Doctrine et Alliances 50

Introduction et chronologie

Quand Joseph Smith, le prophète, arriva à Kirtland (Ohio) début février 1831, il remarqua que « des notions étranges et des faux esprits s’étaient introduits parmi » les saints. Il commença à enseigner « avec quelque prudence et une certaine sagesse » afin de mettre fin à ces fausses manifestations spirituelles (Manuscript History of the Church, vol. A-1, page 93, josephsmithpapers.org). Quelques mois plus tard, Parley P. Pratt rentra de mission et fut témoin de comportements similaires dans les branches de l’Église à l’extérieur de Kirtland, aussi, lui et plusieurs autres anciens demandèrent conseil à Joseph Smith (Manuscript History of the Church, vol. A-1, page 114, josephsmithpapers.org). En mai 1831, le prophète interrogea le Seigneur à ce sujet et reçut la révélation qui figure dans Doctrine et Alliances 50. Dans cette révélation, le Seigneur commande aux saints d’enseigner et de recevoir l’Évangile par l’Esprit de vérité.

Printemps 1831Des membres de l’Église à Kirtland sont influencés par de fausses manifestations spirituelles.

Fin mars 1831Parley P. Pratt revient à Kirtland d’une mission en territoire indien au Missouri.

30 avril 1831Emma Smith donne naissance à des jumeaux, un garçon et une fille, qui meurent quelques heures plus tard.

9 mai 1831La section 50 des Doctrine et Alliances est révélée.

9 mai 1831Joseph et Emma Smith adoptent les jumeaux nouveau-nés de John et Julia Murdock après que celle-ci eut perdu la vie en leur donnant naissance, le 30 avril 1831.

Doctrine et Alliances 50 : Contexte historique additionnel

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Parley P. Pratt

En 1831, préoccupés par les manifestations de faux esprits parmi les saints, Parley P. Pratt et d’autres personnes allèrent demander conseil à Joseph Smith, le prophète.

Parley P. Pratt était l’un des quatre missionnaires qui avaient contribué à la conversion de plus d’une centaine de personnes dans la région de Kirtland (Ohio) à la fin de l’automne 1830. Après avoir poursuivi sa mission en allant prêcher l’Évangile parmi les Indiens d’Amérique à l’ouest du Missouri, frère Pratt retourna en Ohio fin mars 1831. À ce moment-là, il fut témoin de comportements surprenants parmi les membres de l’Église à Kirtland. Il écrivit : « Tandis que je me rendais auprès des différentes branches, je fus témoin de manifestations spirituelles très étranges, plus repoussantes qu’édifiantes. Certaines personnes semblaient s’évanouir, faisaient des gestes déplacés et prenaient une expression crispée ou qui déformait leur visage. D’autres tombaient en extase et étaient saisies de convulsions, de crampes, d’attaques, etc. D’autres encore paraissaient avoir des visions et des révélations qui n’avaient rien d’édifiant et qui n’étaient favorables ni à la doctrine ni à l’esprit de l’Évangile. En bref, un esprit faux et menteur semblait s’être faufilé au sein de l’Église » (Autobiography of Parley P. Pratt, ed. Parley P. Pratt Jr., 1938, p. 61).

Joseph Smith, le prophète, décrit les fausses manifestations spirituelles qui étaient présentes à cette époque : « Peu de temps après que l’Évangile eut été établi à Kirtland, et en l’absence des autorités de l’Église, beaucoup de faux esprits furent introduits, de nombreuses visions étranges furent reçues et des idées délirantes et exaltées furent entretenues. Sous l’influence de cet esprit, des hommes sortaient en courant, d’autres montaient sur des souches d’arbres et criaient, et toutes sortes d’extravagances s’infiltrèrent parmi eux. Un homme poursuivit un ballon qu’il disait voir voler dans les airs jusqu’à ce qu’il arrive au bord d’un précipice et saute sur le sommet d’un arbre, ce qui lui sauva la vie. On se livra à beaucoup de choses ridicules de nature à jeter la honte sur l’Église de Dieu, à amener l’Esprit de Dieu à se retirer et à déraciner et détruire les principes glorieux qui avaient été conçus pour le salut du genre humain » (Manuscript History of the Church, vol. C-1, page 1311, josephsmithpapers.org).

Parley P. Pratt fit la réflexion que ces comportements déroutants conduisaient certaines personnes à demander des explications au prophète : « Percevant notre faiblesse et notre inexpérience, et de peur que nous n’errions dans notre jugement concernant ces phénomènes spirituels, John Murdock, plusieurs autres anciens et moi, nous nous rendîmes auprès de Joseph Smith et lui demandâmes d’interroger le Seigneur à propos de ces esprits et de ces manifestations » (Autobiography of Parley P. Pratt, p. 61-62).

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Carte 5 : Régions de New York, Pennsylvanie et Ohio (États-Unis)

Doctrine et Alliances 50:1-9

Le Seigneur met en garde les anciens de l’Église à propos des faux esprits

Doctrine et Alliances 50:2-3. « Satan a […] essayé de vous tromper »

Le Seigneur a prévenu les saints qu’il existe des faux esprits sur la terre qui, de même que Satan, cherchent à tromper et à détruire les enfants de Dieu. Boyd K. Packer (1924-2015), du Collège des douze apôtres, a averti les membres de l’Église de ne pas se laisser égarer par des sentiments trompeurs et de faux esprits :

« Soyez sur vos gardes pour ne pas être trompés par une inspiration provenant d’une source indigne. Vous pouvez recevoir de faux messages spirituels. Il existe des contrefaçons d’esprits comme il existe des contrefaçons d’anges (voir Moroni 7:17). […]

Le spirituel et l’émotionnel en nous sont si liés qu’il est possible de prendre une impulsion émotionnelle pour quelque chose de spirituel. On trouve parfois des gens qui reçoivent ce qu’ils pensent être des incitations spirituelles venant de Dieu, alors que ces incitations ou bien sont axées sur les émotions, ou bien viennent de l’adversaire » « The Candle of the Lord », Ensign, janvier 1983, p. 55-56).

À une autre occasion, frère Packer a parlé de l’importance de faire la distinction entre les tentations du diable et les véritables révélations du Seigneur :

« Il peut y avoir des contrefaçons de révélations, des inspirations du diable, des tentations ! Tant que vous vivrez, l’adversaire essaiera d’une manière ou d’une autre de vous égarer. […]

Joseph Smith, le prophète, a dit que ‘rien ne fait plus de tort aux enfants des hommes que d’être sous l’influence d’un faux esprit alors qu’ils pensent avoir l’Esprit de Dieu’ [Teachings of the Prophet Joseph Smith, p. 205]. […]

Si vous ressentez l’inspiration de faire quelque chose qui vous met mal à l’aise, quelque chose que vous savez dans votre for intérieur être mal et contraire aux principes de la justice, ne la suivez pas ! » « La révélation personnelle : Le don, l’épreuve et la promesse », L’Étoile, janvier 1995, p. 72).

Doctrine et Alliances 50:4-9. « Séducteurs et […] hypocrites »

Le Seigneur a mis les saints en garde contre les « séducteurs et […] hypocrites » parmi les membres de l’Église (D&A 50:6). M. Russell Ballard, du Collège des douze apôtres, a expliqué que nous devons nous méfier des faux prophètes et des faux docteurs :

« En qualité d’apôtres du Seigneur Jésus-Christ, nous avons le devoir d’être des sentinelles sur la tour, et de recommander aux membres de l’Église de se garder des faux prophètes et des faux docteurs qui sont à l’affût pour les séduire et détruire leur foi et leur témoignage. Aujourd’hui, nous vous avertissons qu’il s’élève des faux prophètes et des faux docteurs, et que, si nous ne sommes pas vigilants, même certains des membres fidèles de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours succomberont à leurs tromperies. […]

Quand nous pensons aux faux prophètes et aux faux docteurs, nous avons tendance à penser aux gens qui adhèrent à une doctrine manifestement erronée ou qui prétendent avoir l’autorité d’enseigner le véritable Évangile du Christ selon leur propre interprétation. Souvent, nous supposons que ces personnes sont associées à des groupes extrémistes et marginaux. Cependant, je répète, il y a des faux prophètes et des faux docteurs qui sont membres de l’Église, ou, du moins, affirment l’être. Il y en a qui, sans autorité, affirment que l’Église cautionne leurs produits et leurs pratiques. Gardez-vous d’eux » (« Gardez-vous des faux prophètes et des faux docteurs », Le Liahona, janvier 2000, p. 74).

Certains membres dans la région de Kirtland se comportaient comme s’ils avaient un pouvoir spirituel ou une autorité qu’ils ne possédaient pas en réalité. Aussi le Seigneur les qualifia-t-il de « séducteurs et […] hypocrites » (D&A 50:6). Joseph B. Wirthlin (1917-2008), du Collège des douze apôtres, a donné une définition de l’hypocrisie et nous a exhortés à l’éliminer de notre vie :

« L’hypocrisie […] consiste à chercher à donner l’impression d’être vertueux ou droit et d’être ce que l’on n’est pas. Si nous savons ce qui est juste et professons vivre conformément à cette connaissance, mais ne le faisons pas réellement, nous sommes des hypocrites. Le Seigneur a dénoncé les hypocrites sans ambiguïté [voir Matthieu 23:27-28 ; D&A 50:6, 8]. […]

Que doivent faire les saints des derniers jours ? La réponse est simple. Il ne doit y avoir de fraude dans aucun aspect de la vie des saints : dans leur foyer et leur famille, dans leurs appels dans l’Église, dans toutes leurs relations d’affaires, et particulièrement dans les domaines de leur vie personnelle et privée auxquels seuls eux et le Seigneur ont accès.

Faisons notre examen de conscience et voyons si nos motifs et nos actes sont au-dessus de tout reproche, et voyons s’il n’y a en nous ni tromperie ni fraude » (« Pas de fraude », L’Étoile, juillet 1988, p. 73).

Doctrine et Alliances 50:10-36

Le Seigneur enseigne aux anciens comment discerner les faux esprits de l’Esprit de vérité

Doctrine et Alliances 50:13-18. Enseigner par l’Esprit de vérité

Les membres de l’Église à Kirtland (Ohio) s’étaient laissés influencer par de faux esprits, ce qui fut une cause de confusion. Ils avaient confondu les comportements religieux étranges de certains avec des manifestations du Saint-Esprit. Le Seigneur a décrit le rôle du Saint-Esprit comme celui d’un « Consolateur » et a déclaré que celui-ci était « envoyé pour enseigner la vérité » (D&A 50:14) et non pour semer la confusion. Le Seigneur expliqua aussi que les anciens de l’Église avaient reçu le commandement de prêcher l’Évangile avec l’Esprit et que s’ils essayaient de le faire de quelque autre façon, leurs enseignements ne seraient pas de Dieu (D&A 50:17-18). Dallin H. Oaks, de la Première Présidence, a cité des façons d’enseigner autrement qu’avec l’Esprit :

« Si nous enseignons de la manière que le Seigneur a commandé, il peut envoyer son Esprit pour édifier et éclairer les personnes que nous instruisons. Si nous n’enseignons pas de cette façon, si nous le faisons d’après notre connaissance ou notre intellect, si nous nous attachons servilement à ce que nous avons préparé ou bien à la sagesse ou au texte d’une autre personne, notre enseignement ‘n’est pas de Dieu’ [D&A 50:18]. […]

Si nous nous appuyons sur des techniques de débat, des méthodes de vente ou de la psychologie de groupe, nous prêchons l’Évangile d’une autre manière, et ce n’est pas celle de Dieu. […]

Les caractéristiques intellectuelles, la raison et la logique, peuvent préparer la voie et nous aider dans notre préparation. Mais si nous nous attachons à ces choses plutôt qu’à l’Esprit du Seigneur, nous n’enseignons pas l’Évangile à la manière du Seigneur » (« Teaching and Learning by the Spirit », Ensign, mars 1997, p. 8-9).

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instructeur avec des élèves dans une classe d’institut

Les personnes appelées à enseigner l’Évangile de Jésus-Christ doivent le faire par l’Esprit de vérité (D&A 50:14, 17).

Le Seigneur a décrit son Évangile comme étant « la parole de vérité » (D&A 50:17) ; c’est pourquoi, les personnes qui prêchent l’Évangile doivent s’efforcer de le faire « par le Consolateur, selon l’Esprit de vérité » (D&A 50:17). Le Saint-Esprit rend témoignage de la vérité au moment où elle est enseignée. L. Tom Perry (1922-2015), du Collège des douze apôtres, a expliqué comment les personnes qui prêchent l’Évangile peuvent se qualifier pour recevoir le soutien essentiel de l’Esprit :

« Nous avons la bénédiction d’avoir le Saint-Esprit, membre de la Divinité, comme compagnon constant, pour nous édifier et nous inspirer dans notre préparation d’instructeur. Nous devons nous préparer en obéissant aux commandements de Dieu, afin d’avoir une pleine assurance que lorsque nous ferons appel au Seigneur, son Esprit magnifiera notre enseignement. Lorsque l’Esprit nous guide, nous sommes capables d’enseigner avec une grande puissance. […]

Notre enseignement sera efficace si nous nous y préparons humblement par la prière et l’étude. Nous serons alors aidés par l’Esprit pour transmettre la parole, en accord et en harmonie avec ce que le Seigneur veut que nous enseignions » (« Enseignez-leur la parole de Dieu en toute diligence », L’Étoile, juillet 1999, p. 8).

Lorsque l’Évangile est enseigné avec l’Esprit, les personnes qui sont réceptives à la parole de Dieu seront édifiées et nourries. Jeffrey R. Holland, du Collège des douze apôtres, a enseigné pourquoi chaque instructeur dans l’Église devrait chercher à être guidé par le Saint-Esprit :

« Le Seigneur n’a jamais insisté davantage auprès de l’Église que sur notre devoir d’enseigner l’Évangile ‘par l’Esprit, à savoir le Consolateur qui a été envoyé pour enseigner la vérité’ [D&A 50:14]. […]

Aucune connaissance éternelle ne peut être acquise sans que nous soyons vivifiés par l’Esprit venu des cieux. […]

C’est ce que nos membres désirent réellement quand ils se réunissent ou quand ils viennent dans une classe. La plupart des gens ne viennent pas à l’Église simplement pour apprendre quelque chose de nouveau sur l’Évangile ou pour rencontrer de vieux amis, bien que tout cela soit important. Ils viennent en quête d’une expérience spirituelle. Ils veulent trouver la paix. Ils veulent que leur foi soit fortifiée et leur espérance renouvelée. En bref, ils veulent être nourris de la bonne parole de Dieu, être fortifiés par les pouvoirs des cieux. Ceux d’entre nous à qui l’on a demandé de parler, d’enseigner ou de diriger ont l’obligation de contribuer à leur fournir cela, du mieux qu’ils peuvent » (« Un docteur venu de Dieu », L’Étoile, juillet 1998, p. 26).

Doctrine et Alliances 50:19-22. Recevoir l’Évangile par l’Esprit de vérité

Les personnes qui entendent prêcher l’Évangile de Jésus-Christ par l’Esprit de vérité ont la possibilité de ressentir le Consolateur, d’être édifiées et de recevoir la vérité. Lorsque quelqu’un enseigne la vérité par l’Esprit et que celui qui écoute la reçoit aussi par l’Esprit, « tous deux sont édifiés et se réjouissent ensemble » (D&A 50:22).

Pour recevoir le message de l’Évangile, lorsque ce message est enseigné par le Saint-Esprit, une personne doit être disposée à accepter l’influence de l’Esprit de vérité. A. Roger Merrill, ancien président général de l’École du Dimanche, a enseigné la meilleure façon de recevoir ou apprendre l’Évangile par l’Esprit :

« Nous nous concentrons souvent, à juste titre, sur l’importance d’enseigner par l’Esprit. Mais nous devons nous souvenir que le Seigneur a accordé une importance égale, voire plus grande, au fait de recevoir par l’Esprit (voir D&A 50:17-22). […]

Dans nos réunions de l’Église, dans notre étude personnelle et familiale des Écritures et aujourd’hui même, tandis que nous écoutons les prophètes et les apôtres du Seigneur, certains d’entre nous recevrons plus que d’autres. Pourquoi ? Il me semble que ceux qui reçoivent vraiment font au moins trois choses que les autres ne font peut-être pas.

Tout d’abord, ils cherchent. Nous vivons dans un monde de divertissements, un monde de spectateurs passifs. Sans nous en rendre compte, nous nous surprenons à arriver aux conférences ou à aller à l’Église avec l’attitude ‘Me voici ; maintenant, inspire-moi.’ Nous devenons passifs spirituellement.

Lorsque, au lieu de cela, nous nous efforçons de rechercher et de recevoir l’Esprit, nous nous préoccupons moins de savoir si l’instructeur ou l’orateur réussit à capter notre attention et davantage de nous concentrer sur l’Esprit. Souvenez-vous que recevoir est un verbe. C’est un principe d’action. C’est une expression fondamentale de la foi.

Deuxièmement, ceux qui reçoivent ressentent. Même si la révélation se manifeste dans le cœur et dans l’esprit, la plupart du temps on la ressent. En général, tant que nous n’avons pas appris à prêter attention à ces sentiments spirituels, nous ne reconnaissons même pas l’Esprit. […]

Troisièmement, ceux qui reçoivent par l’Esprit ont l’intention d’agir. Comme l’a précisé Moroni, le prophète, pour recevoir un témoignage du Livre de Mormon, nous devons demander avec ‘une intention réelle’ (Moroni 10:4). L’Esprit enseigne lorsque nous avons honnêtement l’intention de faire quelque chose à propos de ce que nous avons appris (« Recevoir par l’Esprit », Le Liahona, novembre 2006, p. 93-94).

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élèves dans une classe de séminaire

Les personnes qui étudient l’Évangile ont la responsabilité d’apprendre par l’Esprit de vérité (D&A 50:19-21).

Bruce R. McConkie (1915-1985), du Collège des douze apôtres, a présenté l’analogie suivante pour aider les instructeurs et les élèves à comprendre leur rôle dans l’apprentissage de l’Évangile : « Le culte réel, véritable, authentique, né de l’Esprit, lors d’une réunion de Sainte-Cène par exemple, advient lorsque l’orateur s’exprime par le pouvoir du Saint-Esprit et que l’assemblée écoute par ce même pouvoir. » Frère McConkie poursuit en disant que ce qui arrive souvent lors de nos réunions de Sainte-Cène, c’est que l’assemblée arrive en s’étant préparée spirituellement à apprendre l’Évangile, « en désirant être nourrie. Chacun apporte une cruche pouvant contenir cinq litres. L’orateur arrive, dans sa sagesse humaine, avec une petite bouteille d’un demi-litre qu’il verse dans la cruche où tournicote dans le fond. Ou bien, comme cela arrive parfois, l’orateur reçoit sa tâche du Seigneur et se met au diapason avec l’Esprit, il apporte une cruche de cinq litres pour remettre son message, mais personne dans l’assemblée ne dispose d’un récipient plus grand qu’un gobelet. Alors il déverse sa cruche de vérités éternelles et les gens n’en récupèrent qu’un petit échantillon, juste assez pour étancher quelques instants d’une soif éternelle, au lieu de bénéficier du véritable message dont il est question. Cela implique autant l’instructeur que l’élève, l’orateur que l’assemblée, tous doivent s’unir dans la foi pour que ce qui est prêché ou enseigné le soit dans un contexte profitable (« The Foolishness of Teaching », discours adressé aux instructeurs de religion du Département d’Éducation de l’Église, 18 septembre 1981, p. 9-10).

Doctrine et Alliances 50:23-24. « Ce qui n’édifie pas […] est ténèbres. Ce qui est de Dieu est lumière »

Les ténèbres représentent les mauvaises influences de l’adversaire et symbolisent tout ce qui n’édifie pas (D&A 50:23-24). Le Livre de Mormon rappelle à ses lecteurs que les personnes qui « cèdent au diable et choisissent les œuvres des ténèbres plutôt que la lumière » sont condamnées à « descendre en enfer » (2 Néphi 26:10). Quand les gens désobéissent aux commandements de Dieu, leurs péchés font obstruction à la lumière qui vient de l’Esprit du Seigneur et ils se retrouvent à « march[er] dans l’obscurité en plein midi » (D&A 95:6). Joseph Fielding Smith (1876-1972) a enseigné : « Il n’a pas été énoncé de plus grande vérité que ‘ce qui n’édifie pas n’est pas de Dieu.’ Et ce qui n’est pas de Dieu est ténèbres, peu importe que cela soit sous couvert de religion, d’éthique, de philosophie ou de révélation. Alors qu’aucune révélation de Dieu ne manquera d’édifier » (Church History and Modern Revelation, 1953, vol. 1, p. 201-202).

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photo d’un lever de soleil

Les personnes qui reçoivent la lumière de Dieu en recevront de plus en plus, jusqu’au jour parfait (D&A 50:23-25).

Durant son ministère terrestre, le Sauveur a déclaré : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8:12 ; D&A 45:7). Les personnes qui suivent le Seigneur « reçoi[vent] davantage de lumière », ce qui leur permet de « connaî[tre] la vérité » et de « chasser les ténèbres » (D&A 50:24-25). Robert D. Hales (1932-2017), du Collège des douze apôtres, a enseigné :

« La lumière dissipe les ténèbres. Quand la lumière est présente, les ténèbres sont vaincues et doivent disparaître. Surtout, les ténèbres ne peuvent pas vaincre la lumière, à moins que celle-ci ne diminue ou ne parte. Lorsque la lumière spirituelle du Saint-Esprit est présente, les ténèbres de Satan partent. […]

Si nous laissons la lumière de l’Esprit vaciller ou s’éteindre en ne gardant pas les commandements, les ténèbres de l’adversaire ne manqueront pas de se manifester » (« Des ténèbres à son admirable lumière », Le Liahona, juillet 2002, p. 70-71).

Doctrine et Alliances 50:23-24. « Celui qui reçoit la lumière et persévère en Dieu reçoit davantage de lumière »

L’Évangile de Jésus-Christ prépare les enfants de Dieu à devenir parfaits au travers d’un processus de progression spirituelle. Ceux qui s’efforcent de suivre le Seigneur et d’obtenir une plénitude de sa lumière deviendront un jour parfaits comme lui (Moroni 10:32 ; D&A 67:13). Joseph Smith (1805-1844) a enseigné pourquoi le fait de recevoir la lumière spirituelle nous prépare à devenir comme Dieu : « Nous considérons que Dieu a créé l’homme avec un esprit capable d’être instruit et une aptitude qui peut se développer en proportion de l’attention et de la diligence que nous accordons à la lumière qui est communiquée des cieux à l’intelligence ; et que, plus l’homme approche de la perfection, plus ses vues sont claires et plus ses joies sont grandes jusqu’à ce qu’il ait surmonté les maux de sa vie et perdu tout désir de pécher ; et comme les anciens, il arrive à ce point de foi où il est enveloppé dans le pouvoir et dans la gloire de son Créateur et est enlevé pour demeurer en sa présence. Mais nous considérons que c’est un état auquel aucun homme n’est parvenu en un instant » (Enseignements des présidents de l’Église : Joseph Smith, 2007, p. 225).

Recevoir la lumière spirituelle est le processus qui consiste à acquérir la connaissance spirituelle et à progresser dans la justice personnelle. Dieter F. Uchtdorf, du Collège des douze apôtres, a expliqué comment les efforts d’une personne pour obtenir la lumière fortifient et éclairent son témoignage de la vérité :

« Plus nous tournons notre cœur et notre esprit vers Dieu, plus la lumière des cieux se distille sur notre âme. Et chaque fois que nous recherchons cette lumière volontairement et sincèrement, nous montrons à Dieu que nous sommes disposés à recevoir plus de lumière. Peu à peu, ce qui paraissait auparavant brumeux, obscur et lointain devient clair, lumineux et familier.

De même, si nous nous retirons de la lumière de l’Évangile, notre propre lumière commence à faiblir, pas en un jour ou une semaine mais graduellement, avec le temps, jusqu’à ce que, regardant en arrière, nous ne puissions plus comprendre comment nous avions jamais pu croire que l’Évangile était vrai. Notre connaissance antérieure peut même nous paraître insensée, parce que ce qui était précédemment si clair est redevenu flou, brumeux et lointain. […]

Je témoigne que cette lumière spirituelle est à la portée de chaque enfant de Dieu. Elle éclairera votre esprit, apportera la guérison à votre cœur et la joie à vos jours. Mes chers amis, ne retardez pas le moment de rechercher et de renforcer votre témoignage personnel de l’œuvre de Dieu, l’œuvre de lumière et de vérité.

Votre témoignage personnel de lumière et de vérité sera non seulement une bénédiction pour vous et pour votre postérité dans la condition mortelle, mais il vous accompagnera aussi à toute éternité, parmi des mondes sans fin » (« Recevoir un témoignage de lumière et de vérité », Le Liahona, novembre 2014, p. 22-23).

Doctrine et Alliances 50:26-30. « Ce que vous devrez demander vous sera montré »

Les serviteurs ordonnés du Seigneur ont accès au pouvoir des cieux pour accomplir tout ce que Dieu leur commande. Cette aide divine n’est accordée à personne « s’il n’est purifié et lavé de tout péché » (D&A 50:28). Richard G. Scott (1928-2015), du Collège des douze apôtres, a expliqué en quoi nos efforts pour être purifiés du péché nous préparent à recevoir des réponses à nos prières :

« Nul ne s’attendrait à obtenir un effet d’une loi physique sans y obéir. Il en est de même pour la loi spirituelle. Si nous avons besoin d’aide, nous devons nous attendre à devoir suivre la loi spirituelle qui commande cette aide. La loi spirituelle n’est pas mystérieuse. C’est quelque chose que nous pouvons comprendre. […]

Le Seigneur a le pouvoir de nous bénir à tout moment. Cependant, nous voyons que, pour compter sur son aide, nous devons obéir constamment à ses commandements. […]

‘Et si vous êtes purifiés et lavés de tout péché, vous demanderez ce que vous voudrez au nom de Jésus, et cela se fera. Mais, sachez-le, ce que vous devrez demander vous sera montré’ (D&A 50:29-30 ; italiques ajoutés). […]

Nos prières sincères sont exaucées quand elles se conforment à la volonté du Seigneur. Comme nous ne pouvons comprendre parfaitement sa volonté, nous devons marcher par la foi. Il est omniscient et ses décisions sont parfaites. Le fait que nos capacités restreintes ne nous permettent pas de comprendre tous ses rapports avec l’homme ne limite pas le Seigneur dans les bénédictions qu’il nous donne. Sa volonté est ce qu’il y a de mieux pour nous, que nous la comprenions ou pas. Si nous faisons bon usage de notre libre arbitre, le Seigneur agira selon sa volonté.

Nous percevons une part très limitée du plan éternel qu’il a conçu pour chacun d’entre nous. Faites-lui confiance, même si, dans une perspective éternelle, cela peut être temporairement très douloureux. Soyez patients quand il vous est demandé d’attendre alors que vous voudriez une action immédiate. Il pourra vous demander de faire des choses qui vont fortement à l’encontre de votre volonté. Faites preuve de foi et dites : ‘Que ta volonté soit faite.’ Ces expériences, si vous y faites face honorablement, vous prépareront pour de plus grandes bénédictions. Dieu, qui est votre Père, a pour but votre bonheur éternel, votre développement continuel, l’accroissement de vos capacités. Son désir est de partager avec vous tout ce qu’il a » (« Comment recevoir de l’aide du Seigneur », L’Étoile, janvier 1992, p. 93, 95).

Marion G. Romney (1897-1988), de la Première Présidence, a expliqué comment les prières peuvent progresser au point d’exprimer la volonté de Dieu : « Le temps viendra où nous connaîtrons la volonté de Dieu avant de demander. Alors, tout ce pour quoi nous prierons sera ‘utile’ [D&A 88:64]. Tout ce que nous demanderons sera ‘juste’ [3 Néphi 18:20]. Cela se produira en conséquence d’une vie juste, lorsque nous bénéficierons tant de la présence de l’Esprit qu’il nous dictera ce que nous devons demander »

Doctrine et Alliances 50:31-35. « Le pouvoir de vaincre toutes les choses qu’il n’a pas établies »

Comme cela est rapporté dans Doctrine et Alliances 50:31-35, le Seigneur donne à ses serviteurs le pouvoir de discernement afin qu’ils distinguent les faux esprits des véritables dons spirituels et manifestations de Dieu. Avec ce pouvoir, les dirigeants de la prêtrise ont la tâche de désigner ou de dire lorsqu’ils détectent un faux esprit, ou esprit des ténèbres, mais ils ne doivent pas se vanter de cette capacité, au risque d’être eux-mêmes trompés.

Doctrine et Alliances 50:37-46

Le Seigneur appelle ses serviteurs à fortifier l’Église et promet d’être avec eux

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Le bon Berger, tableau de Del Parson

Le bon Berger, tableau de Del Parson « Je suis le bon berger » (D&A 50:44).

Doctrine et Alliances 50:40-46. « Vous ne pouvez pas tout supporter maintenant ; vous devez progresser »

Le Seigneur a dit que les anciens de l’Église étaient comme de « petits enfants » dans leur connaissance de l’Évangile, mais il leur a promis que s’ils le recevaient, ils pourraient « progresser en grâce et dans la connaissance de la vérité » (D&A 50:40) et qu’un jour, ils deviendraient un avec le Père et le Fils (D&A 50:43). Neal A. Maxwell (1926-2004), du Collège des douze apôtres, a rappelé aux saints de ne pas se laisser décourager par une progression spirituelle lente :

« Une progression mesurée n’est pas seulement acceptable aux yeux du Seigneur mais c’est aussi ce qu’il recommande. Des déclarations divines affirment : ‘Vous êtes de petits enfants et vous ne pouvez pas tout supporter maintenant’ (D&A 50:40) ; ‘Je vous guiderai le long du chemin’ (D&A 78:18). De même que les révélations divines sont généralement accordées ligne sur ligne, précepte sur précepte, un peu ici et un peu là, de même notre progression spirituelle se fera graduellement (D&A 128:21 ; 98:12).

Plutôt que d’avoir l’impression d’échouer parce que nous ne devenons pas parfaits immédiatement, nous devrions nous efforcer, pour une qualité telle que la miséricorde par exemple, de devenir plus miséricordieux au fur et à mesure que le temps passe. Même en faisant preuve de diligence, il n’est pas nécessaire d’avoir des attentes irréalistes. Une personne qui se trouve dans le processus de progression, bien qu’imparfaite, peut être assurée que la vie qu’elle mène est acceptable aux yeux du Seigneur malgré la distance importante qu’il reste à couvrir jusqu’à lui (Men and Women of Christ, 1991, p. 23).