Un amour et une miséricorde infinis

Par Sœur Damaris Fortuna

Consultante d’interrégion pour les organisations

Lors de la Conférence Générale d’avril 2022, le président Russell M. Nelson nous a enseigné : « Certaines épreuves sont des fardeaux profondément intimes que personne d’autre ne voit. D’autres se jouent sur la scène mondiale. »¹

Cela me rappelle l’expérience que j’ai eue avec une bonne membre nommée sœur Edna qui était dans ma paroisse Gazcue. C’était une personne toujours souriante et pleine d’enthousiasme pour la vie.

Un jour, elle a eu un accident alors qu’elle faisait du vélo et, à sa grande surprise, elle a glissé inopinément du vélo, ramenant silencieusement son corps au sol. La chute a été un coup dur pour son corps, et ils l’ont emmenée d’urgence à l’hôpital. Là, ils ont découvert que la chute avait causé des dommages extrêmes à son foie et à d’autres organes vitaux, et qu’il était nécessaire pour elle de se faire opérer. Toutes les familles et les membres de la paroisse étaient inquiets pour notre chère sœur Edna.

C’était juste sœur Edna et son mari dans leur maison à ce moment-là parce que sa fille faisait une mission dans un autre pays et que son fils venait de rejoindre la marine américaine.

Au fil des jours, l’infection générale due à l’accident a provoqué la détérioration de sa santé et elle est allée d’un hôpital à l’autre pour diverses interventions chirurgicales. Les sœurs de la Société de Secours se rendaient à l’hôpital tous les jours pour la réconforter et l’aider dans ses soins. Lorsque les médecins ont dû interdire les visites à cause de son état délicat, les sœurs de la Société de Secours ont attendu à la porte en priant et en attendant des nouvelles encourageantes. Chaque jour, nous priions et jeûnions pour invoquer les pouvoirs du ciel.

L’une des sœurs a partagé son expérience personnelle de cet événement. Un soir, elle s’était couchée trop préoccupée par l’état critique de sœur Edna. Elle priait avec ferveur tout en imaginant l’immense douleur physique que sœur Edna ressentait sûrement. En y réfléchissant , elle ressentit aussi la douleur indescriptible de sœur Edna dans son propre corps, comme si c’était elle qui était blessée et battue intérieurement. Cette sœur avait tellement d’amour et d’empathie pour Edna qu’elle a éprouvé pendant un moment la douleur qu’Edna ressentait.

Plus tard, grâce aux prières et aux interventions médicales, Sœur Edna s’est miraculeusement rétablie.

Cette expérience est restée dans mon esprit depuis. J’imaginais l’amour de cette sœur pour notre sœur blessée Edna et je pensais que nous étions imparfaits, mais à cause de notre amour pour une autre personne, nous sommes autorisés à ressentir leur douleur comme si cela nous était arrivé.

Bien que cela ne puisse pas être comparé à l’ampleur de la douleur que Jésus-Christ a subie pour nous, c’est à cause de son amour incommensurable pour nous que notre Frère a souffert d’une douleur indescriptible en notre faveur.

Dans Alma, nous lisons : « Et il s’en ira, souffrant de douleurs, d’afflictions et de tentations de toutes sortes ; et ceci afin que s’accomplisse la parole qui dit qu’il prendra sur lui les souffrances et les maladies de son peuple. »²

Jésus-Christ a pris sur lui toutes les douleurs de l’humanité, les douleurs de chaque homme et de chaque femme qui a vécu, qui vit maintenant et qui vivra toujours. Il a ressenti la douleur de celui qui est malade et craint un avenir incertain, Il a ressenti la douleur de celui qui pleure parce qu’il doit enterrer un être cher, de celui qui pleure à cause de la tromperie, de celui qui souffre de solitude, de celui qui souffre de dépression, de ceux qui ont faim, de ceux qui sont sans défense, de l’incompris, du pécheur repentant. Et ainsi, le seul homme pur et parfait sur terre a pris la douleur de toute l’humanité. Sa douleur physique et spirituelle était si grande qu’il saignait de tous les pores de son corps.

« Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. »³

Le sacrifice de notre Sauveur Jésus-Christ est la plus grande manifestation d’amour pour toute l’humanité. Grâce à Jésus-Christ, nous avons le don de la vie éternelle, qui est le plus grand don de Dieu pour ses enfants. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ».⁴

« De loin l’Éternel se montre à moi : Je t’aime d’un amour éternel ; C’est pourquoi je te conserve ma bonté ».⁵ Son amour ne dépend pas de nous, son amour est toujours là. De mauvaises décisions peuvent nous éloigner du Père et de l’influence du Saint-Esprit, mais Dieu, en tant que père aimant, continue de nous aimer et désire nous pardonner, parce qu’il veut que nous retournions en sa présence. Il nous écoute quand nous prions, communique avec nous par les murmures du Saint-Esprit et nous parle à travers les Saintes Écritures et par Ses saints prophètes.

Il est important de savoir que nous pouvons nous tourner vers notre Père céleste dans la prière et savoir avec certitude que nous serons entendus, tout comme les prières en faveur de notre chère sœur Edna ont été entendues.

Quelle bénédiction de savoir que nous avons un Père céleste : « Tu es un asile pour moi, tu me préserves de la détresse, Tu m’entoures de chants de délivrance ».⁶

Je suis infiniment reconnaissante pour l’amour de Dieu et de Jésus-Christ pour toute l’humanité, je suis reconnaissante pour leur sacrifice comme un acte d’amour, du plus profond de mon être, « Je te célèbre de tout mon cœur, Je chante tes louanges en la présence de Dieu. »⁷