L’humilité d’accepter et de suivre le Seigneur

Par Joni L. Koch

des soixante-dix

L’humilité est un critère d’éligibilité obligatoire pour retourner dans la présence de Dieu.

Le cinquième chapitre d’Alma comporte une question qui pousse à l’introspection : « Pourriez-vous dire en vous-mêmes, si vous étiez appelés à mourir en ce moment, que vous avez été suffisamment humbles¹ ? » Cette question implique que l’humilité est un critère d’éligibilité obligatoire pour retourner dans la présence de Dieu.

Nous nous plaisons tous à croire que nous sommes suffisamment humbles, mais certaines expériences de la vie nous font prendre conscience que l’homme (ou la femme) naturel orgueilleux est souvent très présent en nous.

Il y a des années, alors que nos deux filles vivaient encore à la maison, j’ai décidé de leur montrer, ainsi qu’à ma femme, l’unité opérationnelle dont j’étais responsable dans l’entreprise pour laquelle je travaillais.

Mon véritable objectif était de leur montrer un endroit où, contrairement à notre foyer, tout le monde faisait exactement ce que je demandais sans que cela soit contesté. En arrivant à la barrière principale, qui habituellement s’ouvrait automatiquement à l’approche de ma voiture, j’ai été surpris de voir que cette fois-ci, elle ne s’était pas ouverte. Au lieu de cela, un agent de sécurité que je n’avais jamais vu de ma vie s’est approché de la voiture et m’a demandé mon badge d’entreprise.

Je lui ai dit que je n’avais jamais besoin de badge pour entrer sur le site avec ma voiture, puis je lui ai orgueilleusement posé la question classique : « Savez-vous à qui vous parlez ? »

Ce à quoi il a répondu : « Dans la mesure où vous n’avez pas votre badge, je ne peux pas savoir qui vous êtes et tant que je serais à cette barrière, vous ne serez pas autorisés à entrer dans l’enceinte de l’entreprise sans preuve d’identité appropriée. »

L’idée de regarder dans le rétroviseur pour voir la réaction de mes filles m’a traversé l’esprit, mais je savais qu’elles étaient en train de savourer chaque seconde de cet instant ! Ma femme, à côté de moi, secouait la tête en signe de désapprobation de mon comportement. Mon dernier recours était donc de présenter mes excuses à l’agent et de lui dire que j’étais vraiment désolé de l’avoir si mal traité. Il a répondu : « Vous êtes pardonné, mais sans un badge de l’entreprise, vous n’entrerez pas dans les locaux aujourd’hui ! »

Je suis alors rentré très lentement chez moi pour récupérer mon badge et j’ai appris cette leçon précieuse : lorsque nous choisissons de ne pas être humbles, nous finissons par être humiliés.

Dans le livre des Proverbes, on peut lire : « L’orgueil d’un homme l’abaisse, mais celui qui est humble d’esprit obtient la gloire². » Pour acquérir l’humilité, nous devons comprendre ce que cela signifie réellement dans le contexte de l’Évangile.

Certaines personnes confondent l’humilité avec d’autres choses comme, par exemple, la pauvreté. Mais il y a beaucoup de pauvres qui sont orgueilleux et aussi beaucoup de riches qui sont humbles. D’autres personnes qui sont très timides ou qui ont une faible estime d’elles-mêmes peuvent parfois paraître humbles extérieurement, alors qu’au fond elles sont remplies d’orgueil.

Alors, qu’est-ce que l’humilité ? D’après Prêchez mon Évangile, « c’est le fait d’être disposé à se soumettre à la volonté du Seigneur. […] C’est être disposé à apprendre. […] [C’]est un élément essentiel à la progression spirituelle³ ».

Nous avons tous de nombreuses occasions d’améliorer notre pratique de cette vertu chrétienne. J’aimerais d’abord examiner à quel point nous avons été, ou devrions être, humbles pour ce qui est de suivre les conseils de notre prophète. Voici à quoi pourrait ressembler un petit questionnaire personnel :

Mentionnons-nous le nom complet de l’Église dans chacune de nos interactions ? Le président Nelson a dit : « Supprimer le nom du Seigneur de l’Église du Seigneur constitue une victoire considérable pour Satan⁴. »
Laissons-nous Dieu prévaloir dans notre vie en acceptant l’invitation très précise que notre prophète nous a lancée ? « Aujourd’hui, j’exhorte nos membres du monde entier à montrer la voie en abandonnant toutes attitudes et actions empreintes de préjugés⁵. »
Vainquons-nous le monde en faisant davantage confiance à la doctrine du Christ qu’aux philosophies des hommes, comme notre prophète l’a enseigné⁶ ?
Sommes-nous devenus des artisans de paix qui disent des choses positives aux gens et à leur sujet ? Le président Nelson a enseigné ce qui suit lors de la dernière conférence générale : « Tout ce que nous disons d’une personne (en face ou dans son dos) doit être vertueux, aimable, mériter l’approbation ou être digne de louanges. Voilà notre modèle de communication⁷. »

Ce sont des consignes simples, mais puissantes. Souvenez-vous que tout ce que le peuple de Moïse avait à faire pour être guéri était de regarder le serpent d’airain que le prophète avait élevé⁸. Mais « à cause de la simplicité du moyen, ou de sa facilité, il y en a eu beaucoup qui ont péri⁹ ».

Au cours de cette conférence, nous avons entendu et continuerons d’entendre les instructions sûres de nos prophètes et apôtres. C’est l’occasion parfaite de cultiver l’humilité et de laisser notre conviction profonde que le Seigneur parle par l’intermédiaire de ces dirigeants choisis engloutir nos opinions tranchées.

Par-dessus tout, pour cultiver l’humilité, nous devons aussi comprendre et accepter que nous ne sommes pas capables de surmonter nos difficultés ou d’atteindre notre plein potentiel par nos seuls efforts. Dans le monde entier, en particulier sur les plateformes numériques, des orateurs, des écrivains, des mentors et des influenceurs nous disent que tout ne dépend que de nous et de nos actions. Le monde se fie au bras de la chair.

Mais grâce à l’Évangile rétabli, nous avons appris que nous dépendons grandement de la bienveillance de notre Père céleste et de l’expiation de notre Sauveur, Jésus-Christ, « car nous savons que c’est par la grâce que nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons faire¹⁰ ». C’est la raison pour laquelle il est si important de contracter et de respecter des alliances avec Dieu, car si nous le faisons, cela nous donnera libre accès au pouvoir guérisseur, habilitant et parfait de Jésus-Christ, par son expiation.

Le fait d’assister chaque semaine à la réunion de Sainte-Cène et d’aller régulièrement au temple pour participer aux ordonnances, et pour recevoir et renouveler nos alliances est un signe que nous reconnaissons notre dépendance envers notre Père céleste et notre Sauveur, Jésus-Christ. Cela attirera leur pouvoir dans notre vie, lequel nous permettra de surmonter tous nos problèmes et de remplir, en fin de compte, la mesure de notre création.

Il y a peu de temps, mon niveau d’humilité et de compréhension de ma dépendance au Seigneur a été de nouveau mis à l’épreuve. J’étais dans un taxi qui m’amenait à l’aéroport pour prendre un court vol jusqu’à un endroit où une situation très difficile à résoudre m’attendait. Le chauffeur de taxi, qui n’était pas membre de l’Église, m’a regardé à travers le rétroviseur et m’a dit : « Je vois que vous n’allez pas bien aujourd’hui ! »

« Vous l’avez remarqué ? » ai-je demandé.

Il a répondu : « Bien sûr ! » Puis il a ajouté quelque chose comme : « Il y a un halo très négatif autour de vous ! »

Je lui ai expliqué que j’avais une situation très difficile à gérer, puis il m’a demandé : « Avez-vous fait tout ce qui est en votre pouvoir pour résoudre le problème ? »

J’ai répondu que j’avais fait tout ce que je pouvais.

Il a alors dit quelque chose que je n’ai jamais oublié : « Alors, laissez cela entre les mains de Dieu et tout ira bien. »

Je confesse que j’ai été tenté de lui demander : « Est-ce que vous savez à qui vous parlez ? » Mais je ne l’ai pas fait ! Ce que j’ai fait, c’est m’humilier devant le Seigneur tout au long de ce vol d’une heure, en demandant l’aide divine. En sortant de l’avion, j’ai appris que la situation difficile avait déjà été réglée et que ma présence n’était même plus nécessaire.

Frères et sœurs, le commandement, l’invitation et la promesse du Seigneur sont clairs et réconfortants : « Sois humble ; et l’Éternel, ton Dieu, te conduira par la main, et te donnera la réponse à tes prières¹¹. »

Puissions-nous avoir l’humilité de suivre les conseils de nos prophètes, et d’accepter que seuls Dieu et Jésus-Christ ont le pouvoir de nous transformer en la meilleure version de nous-mêmes dans cette vie et, un jour, nous rendre parfaits en Christ, par les ordonnances et les alliances que nous recevons dans son Église. Au nom de Jésus-Christ. Amen.