2021
Leçons (et nourriture) tirées de notre shamba de paroisse
Mars 2021


VOIX DES MEMBRES

Leçons (et nourriture) tirées de notre shamba de paroisse

Lorsqu’on réussit à quelque chose, on emploie souvent l’expression « du néant à la gloire », mais dans le cadre de notre shamba de paroisse, l’expression « du terrain vague à un potager » conviendrait mieux.

En tant que membres, les dirigeants de l’Église nous ont conseillé d’avoir un potager à la maison. Récemment, les membres de la paroisse de Mountain View à Nairobi (Kenya), ont suivi ce conseil et, à la suite de la demande de leur évêque, ont travaillé dur pour créer un shamba dans leur paroisse (le mot « shamba » signifie « potager » en kiswahili) Les membres de la paroisse ont uni leurs efforts et ont mis leurs connaissances en pratique pour transformer les aires de broussailles et d’arbustes en un champ dont la récolte est abondante.

Frère Michael Bahati a mentionné qu’il avait toujours voulu appliquer ses compétences en agriculture sur le shamba, disant que cela avait été négligé depuis aussi longtemps qu’il se rappelle. Frère Bahati a consacré du temps nécessaire pour labourer la terre, appliquer du fumier, planter les boutures et entretenir le jardin. Il aurait été attristé si la récolte, dont lui et tous les membres de la paroisse allaient bénéficier, était médiocre.

Ces paroles de Jacob 5:62 : « C’est pourquoi allons travailler de toutes nos forces… » décrivent également les efforts de l’évêque Musaka. Il se rendait à l’église le week-end, retroussait ses manches et travaillait avec assiduité. Il connaissait ses membres, comprenait leurs besoins et travaillait à leurs côtés. Comme l’évêque est également président du collège des prêtres, il s’est assuré que les prêtres n’étaient pas laissés pour compte et il les a invités à travailler.

Frère Bonabol était parmi ceux qui ont répondu à l’appel lancé par l’évêque. Il a pris la responsabilité de s’assurer qu’il y avait suffisamment de nourriture pour subvenir aux besoins des membres. Il considérait cela comme son devoir de prêtre, et il l’a rempli avec honneur.

Sœur Omondi faisait du footing tous les matins, partant de chez elle à Uthiru. Puis elle a pensé qu’elle pouvait faire quelque chose de plus. Elle a contacté le frère Vidonyi, qui l’a informée qu’il y avait du travail à faire dans le « shamba ». C’est ainsi qu’elle a alterné sa course du matin avec le travail dans le shamba.

Les membres de la paroisse qui y travaillaient auparavant n’avaient que peu de notion en plantation, alors sœur Omondi leur a appris à creuser et à labourer. Elle fait part de son expérience en ces termes : « Je doutais que les arachides (cacahuètes) puissent pousser, mais elles ont poussé et malgré que les pommes de terre étaient mal plantées, elles ont germé ». La principale responsabilité de sœur Omondi était d’arroser les plantes. Elle a appris son devoir et s’en acquittait avec une stricte obéissance.

Bien que ce fût une occasion d’apprentissage pour le frère Omondi, il en a également profité pour apprendre aux autres. D’après la nature du sol dans l’enceinte de l’église, il savait quelle plante allait le mieux pousser dans le shamba.

Sœur Mahindi était préoccupée par le fait que sa fille était malade, mais elle avait confiance qu’elle pourrait trouver un moyen de cesser de se faire du souci. Elle a jugé qu’en travaillant activement dans le shamba, les choses iraient mieux et cela a effectivement été le cas. Elle a trouvé du réconfort et de la paix lorsque sa fille s’est rétablie.

L’évêque Mukasa a fait en sorte que les membres puissent irriguer les plantes. Il s’est assuré qu’il y avait suffisamment de tuyaux pour pouvoir s’en servir, en attendant la mise en place des asperseurs d’eau. Il explique : « Comme les plantes ont besoin d’eau pour se nourrir, les membres ont eux aussi besoin des saintes Écritures pour se nourrir ». Les plantes ne pouvaient pas passer une journée sans eau, de même que les membres ne doivent pas passer une journée sans étudier leurs Écritures.

Les missionnaires ont également réussi à amener des amis de l’Église à venir travailler dans le shamba. Quel privilège ces amis de l’Église ont eu de recevoir l’Évangile rétabli en même temps que la nourriture provenant du potager dans lequel ils avaient travaillé.

Enfin, vint le jour où les récompenses étaient bien visibles et abondantes. Le travail acharné des membres de la paroisse de Mountain View a porté ses fruits. La nourriture était abondante ; il y avait des bananes, du mboga et des haricots, et ils sont sur le point de récolter le maïs. Il était clair que l’objectif des membres n’était pas la satisfaction instantanée. Ils ont compris que dans toutes les récoltes, certaines bénédictions n’arrivent que plus tard ; par conséquent, ils ont choisi d’être patients jusqu’au moment de la récolte des patates douces et du manioc.

En travaillant dans le shamba et en observant sa progression, j’ai constaté le changement en moi. Si la plante que le Maître a apprivoisée pousse comme il le souhaite, puis-je donc faire appel au Seigneur et lui permettre de me guider pour que je puisse atteindre mon potentiel et vivre selon mes privilèges ? La leçon que je tire du shamba se résume à un « oui » sans équivoque !

Marc Otieno est dirigeant missionnaire de paroisse de Mountain View dans le pieu de Nairobi Ouest.