2019
« Je suis heureuse »
Juillet 2019


Autonomie

« Je suis heureuse »

Pressée par le temps, je n’avais pas eu la possibilité de lire les noms des ancêtres que mes enfants m’avaient remis pour les scellements au temple. Mais au moment de donner mes cartes à l’officiant du temple, je remarquai que le premier couple à sceller était mes grands-parents paternels !

En une fraction de seconde une chaleur envahit tout mon être… Je sentis que toute cette chaleur qui gonflait et gonflait en mon cœur ne dépendait pas de moi, un peu comme si nous étions plusieurs aux commandes de mes émotions… Ma joie se transformait en un bonheur qui me dépassait, inconnu auparavant.

Dans cette salle de scellements, nous étions une dizaine de membres à œuvrer pour des êtres disparus, certains connus, d’autres inconnus, et j’étais très gênée de ne pouvoir contenir mes larmes qui coulaient à flots. Il me fut impossible de parler tant mon émoi était grand. Et même si j’avais pu parler, je n’aurais pas eu les mots pour décrire cet amour qui me submergeait et que je ne comprenais pas. Je dois préciser que je n’ai jamais connu mon grand-père et n’ai eu que très peu de contacts avec ma grand-mère…

L’officiant me dit alors : « Ça va aller ? »

Je répondis « oui » comme je pus et je rajoutai : « Je suis heureuse. »

Il attendit une minute puis me demanda : « Sœur, peut-on commencer par vous ? »

Je fis un grand « oui » de la tête.

À l’autel, je me souviens du bonheur immense qui ne quitta pas mon cœur : les yeux fermés, le visage tourné vers le ciel, imaginant deux êtres célestes au-dessus de moi écoutant les paroles de scellement, heureux d’être réunis enfin, et sachant avec certitude que leurs deux vies seraient liées pour l’éternité.

Je me souviens que durant ce scellement, j’avais l’impression de tenir les mains de mes grands-parents. Je leur parlais en mon cœur leur disant combien je les aimais, combien ils étaient importants pour moi et combien je serai heureuse de les retrouver un jour à mon tour, tout en essuyant mes larmes qui ne se tarissaient pas.

L’ordonnance terminée, nous avons poursuivi par le scellement de six autres couples. À ce moment-là, je n’eus plus de larmes à essuyer et ne ressentis plus ce gonflement dans ma poitrine qui m’empêchait presque de respirer. J’étais juste épuisée mais si heureuse ! Je me sentais sereine et pleine d’amour pour mes aïeux que je voyais en pensée, partant main dans la main pour continuer leur vie céleste. J’éprouvai cependant aussi une grande joie pour les couples suivants. Je remerciai Dieu et son Église rétablie de tout mon cœur.

En venant au temple, je ne savais pas ce que j’y trouverais. Mais j’ai compris que la « maison de Dieu » est une maison de prières, de bonheur pur, de connaissance et de vérité. Le voile de l’oubli y est très fin ; il nous suffit d’être honnête et sincère et d’ouvrir notre cœur pour que les grâces nous soient données en abondance.

Je ne savais pas à quel point les personnes qui attendent leur scellement en ont besoin. Le temple sera à l’avenir pour moi une priorité, et je donnerai mon temps pour aider des êtres disparus, connus ou inconnus, à rejoindre leurs familles.

Ce voyage fut pour moi une découverte totale, sans mot pour en décrire l’intensité. Aussi, j’invite chaque membre à ne plus perdre de temps pour se qualifier et à aller au temple régulièrement : le temps passe vite et nous avons du travail sur terre à réaliser et des expériences spirituelles à partager. Au nom divin de Jésus-Christ notre Sauveur, amen.