2022
Une mission spéciale
Août 2022


Voix de Membres

Une mission spéciale

Je m’appelle Lokpo Anicet Hughes. Je suis un membre du pieu Yopougon Selmer en Côte d’Ivoire. Je voudrais partager mon témoignage pour aider à fortifier tous ceux qui le liront.

Quand j’étais très jeune, à l’âge de 7 ou 8 ans, j’ai commencé à fréquenter l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours nouvellement créée à Bouaké, une ville provinciale de la région centrale de la Côte d’Ivoire. J’y suis allé avec mes frères. J’étais le plus jeune dans le groupe.

C’est avec joie que je me rendais le dimanche pour prendre la Sainte-Cène car à la primaire où nous jouions tout en apprenant les principes de l’Évangile, j’appréciais les friandises qui nous étaient distribuées de temps en temps.

Un jour, pendant le culte, nous avons reçu la visite d’un missionnaire à plein temps. Il a rendu un témoignage tellement puissant. Je n’avais jamais rien entendu de tel auparavant. Il a témoigné : « Je sais que l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est la seule véritable Église sur terre ». Il a laissé sa trace dans mon esprit pour toujours.

Pour moi, venant avec mes parents d’une Église évangélique, représentait un grand changement.

Ces paroles du missionnaire ont semé quelque chose d’ineffable en moi. Je suis reconnaissant à ce missionnaire qui m’a aidé à renforcer un témoignage personnel en moi et m’a donné la force et le désir de servir une mission à plein temps pour partager ce que j’ai appris et toucher le cœur d’autres personnes.

Ma mission était prévue en République démocratique du Congo, mais pour des raisons politiques, mon visa a été suspendu, et j’ai dû commencer à Abidjan. Mais cela ne m’a pas trop affecté car je m’étais confié au Seigneur et le lieu de ma mission n’avait pas d’importance. Je me suis donc lancé avec zèle dans le travail avec Elder Kalema Peron mon formateur dans le secteur de Koumassi où j’ai vécu l’une des expériences les plus enrichissantes de ma mission.

Un jour nous sommes allés rendre visite au DMP (Dirigeant de mission de paroisse) d’Adjahui, un sous-district de la commune de Koumassi. C’est une péninsule dont l’accès est difficile et ne se fait que par une pinasse, un moyen de transport rudimentaire et peu commode qui emprunte le chemin de la lagune. Le quartier n’a pas de bonne réputation en raison des conditions de vie précaires de ses habitants.

Mais mon compagnon et moi aimions y aller car ces gens sont humbles, ont le désir d’apprendre, le besoin d’être encouragés et fortifiés par les envoyés de Jésus-Christ que nous étions.

Nous discutions avec le DMP et sa famille à côté de sa maison dans une cour commune composée de maisons construites avec des matériaux précaires où son ami et voisin qui s’appelle Francis (pas son vrai nom) discutait de temps en temps avec nous. Francis était un homme gentil mais confronté à de grands défis. Ayant perdu son emploi, il vivait toujours seul dans sa maison et était très renfermé. Lorsqu’il nous voyait, il venait nous saluer respectueusement, puis rentrait chez lui. Francis était également confronté à une dépendance au tabac liée aux difficultés qu’il traversait et n’avait aucun espoir.

Le DMP nous a dit que Francis avait déjà reçu un Livre de Mormon qu’il avait lu entièrement dans sa solitude en seulement quatre jours. Une chose rare en Afrique où la lecture est un art difficile. J’ai remarqué son intérêt croissant pour la parole de Dieu par ses fréquentes visites.

Francis affirmait avoir ressenti quelque chose de spécial après avoir lu le Livre de Mormon. Nous lui avons expliqué que c’était le Saint-Esprit qui lui enseignait. Personnellement, j’ai ressenti une forte impression qui m’a dit qu’il allait se convertir à l’Évangile rétabli.

Francis a accepté d’aller à l’église et de suivre les leçons missionnaires. Il avait encore de la difficulté avec la parole de sagesse. À ce moment-là, il nous a dit qu’il lui serait difficile d’abandonner sa dépendance à la cigarette, dont il était prisonnier depuis environ 20 ans.

Nous avons passé du temps avec Francis à prier et à l’encourager. Avec l’aide de Dieu, il a pris l’engagement de se faire baptiser. Il avait vaincu sa dépendance et on pouvait voir la joie sur son visage. Nous aussi, nous étions heureux pour lui.

Quelque temps après son baptême, il a rechuté et j’avoue que c’est son attitude qui m’a le plus touché. En effet, très tard dans la nuit, il nous a envoyé le SMS suivant : « Elder, je suis tombé ».

Immédiatement, mon compagnon et moi, nous nous sommes agenouillés et avons prié en sa faveur.

Le lendemain, nous nous sommes rendus chez lui et l’avons rassuré en lui disant que cela faisait partie du processus de conversion et qu’il pouvait se repentir et recommencer. Nous avons partagé avec lui les petits conseils et astuces qui pourraient l’aider à vaincre sa dépendance.

En nous écoutant parler et enseigner le repentir, nous avons vu des larmes et une lueur d’espoir dans les yeux de Francis. Il a progressivement arrêté de fumer et a vaincu sa dépendance pour toujours.

J’ai finalement obtenu mes documents pour poursuivre ma mission en RDC lorsque la situation s’est améliorée.

J’ai appris par la suite que frère Francis avait progressé dans l’église et avait été appelé comme greffier de son pieu. Il s’était marié et scellé dans le temple d’Accra bien avant moi.

Je suis reconnaissant pour les nombreuses leçons que j’ai tirées de cette expérience. Premièrement, toutes les personnes qui ont des dépendances et qui ont un désir sincère de s’en libérer peuvent y parvenir grâce au sacrifice expiatoire de Jésus-Christ. J’ai également appris que, quel que soit l’endroit où vous êtes appelé à servir, c’est la manière dont vous servez qui compte le plus.

Je suis reconnaissant au Seigneur qui m’a gardé à Abidjan un moment pour un but spécial qu’il voulait que je vive personnellement.