Une chanson pour Manon
Ce qui était à l’origine censé être un spectacle pour une soirée a été un déversement d’amour pour une jeune fille.
Illustration Elizabeth Thayer
Les jeunes filles sont heureuses. En fait, la paroisse toute entière dans le sud de la France se réjouit. Pour qu’il y ait une plus grande unité, les dirigeants ont organisé une activité de paroisse, avec un dîner et un spectacle. Sachant que les Abeilles, les Églantines et les Lauréoles ont déjà appris des chants et des danses pendant certaines de leurs activités, ils les invitent à se charger du spectacle.
Les jeunes filles de la paroisse commencent donc à répéter sérieusement, toutes sauf une. Manon ne peut pas participer. Cela fait plus de deux ans qu’elle suit un traitement contre le cancer.
La jeune fille de seize ans vient quand-même aux réunions et aux activités aussi souvent que possible, et elle est toujours souriante malgré son épreuve. Mais, pendant la chimiothérapie, elle est parfois trop faible pour faire autre chose que se reposer. Les membres de la paroisse ont jeûné et prié plusieurs fois pour elle. Personne ne s’attend à ce qu’elle répète ou qu’elle danse.
Mais elle peut participer au dîner. Alors pourquoi ne pas dédier la soirée à Manon ?
Une soirée dédiée
L’idée fait rapidement son chemin.
Emma S., seize ans, explique : « Nous voulions que Manon ressente l’amour et le soutien de la paroisse. Si notre paroisse veut être plus unie, quel meilleur moyen que de travailler ensemble pour montrer notre amour à Manon ? »
La paroisse tout entière s’investit dans les préparatifs. Des familles sont chargées d’apporter la nourriture pour le dîner ; la Société de Secours aide à confectionner les costumes pour les jeunes filles ; les jeunes adultes assurent la partie technique (éclairage, son, et vidéos d’arrière-plan) pour les répétitions et le spectacle final ; et les frères de la prêtrise installent les tables et les chaises.
Tout ce travail est accompli par des membres de la paroisse disséminés sur une grande zone géographique. Aiolah V., seize ans, dit : « Les jeunes de la paroisse sont très unis, mais nous habitons loin les uns des autres. Nous ne nous voyons pas à l’école parce que nous vivons dans des quartiers différents de la ville, donc nous faisons de gros efforts pour ne laisser personne de côté. »
Inka S., quinze ans, dit : « Nous restons aussi toujours en contact, grâce au téléphone portable. Nous nous instruisons mutuellement en nous racontant nos différentes expériences. Nous savons que nous pouvons compter les uns sur les autres, et nous essayons de nous montrer le bon exemple les uns aux autres. » Les jeunes filles, qui aiment se retrouver chaque fois qu’elles peuvent, ont découvert que les répétitions pour le dîner-spectacle leur donnent des occasions supplémentaires de renforcer leur amitié.
Inka explique : « Avant de commencer les répétitions, j’étais assez timide. J’avais peur de me tromper. Mais quand nous avons dansé ensemble, j’ai mis ma timidité de côté. Je savais qu’il était temps de montrer à la paroisse combien nous avions travaillé dur. »
Manon, pour sa part, est à la fois humble et reconnaissante. Elle raconte : « Quand ils m’ont parlé du dîner et du spectacle, et m’ont dit que je serais l’invitée d’honneur, je pensais que ça me gênerait qu’ils fassent toute une histoire. D’une autre côté, j’étais contente d’être là ! »
Une manifestation d’amour et de soutien
La soirée arrive vite, et c’est l’occasion idéale d’offrir de l’amour et du soutien à Manon. Aiolah dit : « La nourriture était, bien sûr, excellente. On est en France, après tout ! »
Et ensuite le spectacle est digne du nom. Des jeux, des chants et des danses réjouissent le public. Puis les jeunes filles, en chœur, présentent le clou du spectacle. Elles ont dédié une chanson à Manon, une chanson qu’Emma a écrite et composée elle-même. Les paroles du refrain résument l’amour et le soutien que tout le monde souhaite communiquer à Manon :
S’il te plaît, n’abandonne pas,
Parce que nous croyons en toi,
Et n’oublie pas qui tu es,
Parce que nous croyons en toi.
Lorsque les jeunes filles chantent, c’est comme si tous les membres de la paroisse chantaient avec elle, au moins dans leur cœur. On a l’impression que la chanson simple d’Emma s’est transformée en un refrain silencieux qui résonne dans le cœur des saints des derniers jours où qu’ils soient : un hymne de courage et de compassion, de famille et d’amis, d’unité, de foi et d’espérance ; une prière sans fin qui est entendue dans les cieux.
L’intention des dirigeants en organisant l’activité était d’unir la paroisse. Dédier la soirée à Manon a non seulement permis d’atteindre cet objectif mais a également engendré un sentiment persistant de soutien pour Manon et pour sa famille et la compréhension que chaque enfant de Dieu est important. Aiolah dit : « C’est l’objectif de l’Église de nous aider à nous rapprocher de notre Père céleste et de Jésus-Christ. Nous savons qu’ils nous aiment et que nous ne sommes jamais seuls. »