Réunions spirituelles de 2018
La marque de l’Église vraie et vivante du Seigneur


La marque de l’Église vraie et vivante du Seigneur

Une soirée avec Patrick Kearon

Réunion spirituelle mondiale pour les jeunes adultes • dimanche 6 mai 2018 • Université Brigham Young-Idaho

Je suis vraiment reconnaissant pour Jen, qui sans exception, vit ce qu’elle enseigne. Elle sait qui elle est et elle s’en réjouit. Elle n’a pas peur d’en parler à d’autres personnes où qu’elle soit. Je suis vraiment reconnaissant de l’avoir rencontrée deux ans après être devenu membre de l’Église. Depuis, elle a été une bénédiction et un exemple pour moi et elle continue de l’être.

C’est merveilleux de penser que vous êtes réunis à travers le monde. Je prie, dans l’esprit de la belle prière d’ouverture de Landon, pour que vous receviez ce dont vous avez besoin, que si vous avez besoin d’inspiration, vous la receviez. Si vous avez besoin de quelque chose d’exceptionnel, que cela arrive. Il y a une grande puissance à nous réunir ainsi, quand nous nous préparons pour des moments comme celui-ci. Il y a du pouvoir à se réunir. Si vous avez besoin d’être guéri, puissiez-vous être guéri. Si vous avez besoin de réconfort, puissiez-vous être réconforté. Si vous avez besoin de paix, puissiez-vous avoir la paix. Si vous avez besoin d’aide pour vos examens, je suppose que c’est un peu tôt pour ça dans la plupart de vos semestres, mais quand ce moment viendra, puissiez-vous aussi avoir cette aide.

Je prie pour qu’en vous sentant inspiré, en recevant un message qui vous est destiné, vous aurez alors la force et la conviction d’agir en conséquence, et de ne pas dériver à nouveau vers vos habitudes actuelles quelles qu’elles soient. Si un temps de changement est ce qu’il vous faut, si vous avez besoin d’une force et d’une foi renouvelée, que vous les receviez.

Quand j’avais quinze ou seize ans, j’étais très égocentrique et j’éprouvais le genre de sentiments d’inquiétude, d’incertitude et de vulnérabilité que l’on peut avoir à l’adolescence. Certains de ces sentiments ont persisté avec le temps, mais c’est à cette période-là qu’ils étaient les plus vifs. Je me sentais perdu, mal à l’aise, étrange. Le fait d’être en internat sur une côte déserte de l’Angleterre n’aidait pas. Mes parents vivaient loin, en Arabie Saoudite. À propos de mon établissement scolaire, je pense que Poudlard et Severus Rogue auraient été plus accueillants.

Le mauvais temps était commun le long de la côte. Mais un hiver, une tempête particulièrement virulente a soufflé en Mer d’Irlande avec des rafales de vent atteignant les cent vingt kilomètres par heure. La mer venait s’écraser contre les digues de protection, les brisant parfois. Dans les environs, pas moins de cinq mille foyers furent inondés. Les gens se sont retrouvés coupés du reste du monde, sans électricité, ni aucun moyen de chauffage ou d’éclairage dans leur maison, et ils ont commencé à manquer de nourriture.

Quand la décrue a commencé, l’école nous a envoyés prêter assistance. Je n’avais jamais vu de catastrophe naturelle de cette ampleur auparavant, et j’étais stupéfait d’en faire l’expérience au plus près. Il y avait de l’eau et de la boue partout. Le visage des personnes qui avaient subi les inondations avait un aspect cendreux et émacié. Elles n’avaient pas dormi depuis plusieurs jours. Mes camarades de classe et moi nous sommes mis au travail. Nous avons déplacé les affaires détrempées vers les étages supérieurs des maisons pour qu’elles puissent sécher et nous avons arraché les moquettes abîmées par la crue. Je me souviens de ces moquettes, imbibées d’eau et extrêmement lourdes, et de l’odeur épouvantable qui régnait dans les maisons.

Ce qui m’a frappé ensuite, c’est la camaraderie qui s’est développée entre les personnes qui apportaient de l’aide et celles qui bénéficiaient de cette aide. Il régnait un sentiment merveilleux et jovial entre toutes ces personnes unies autour d’une cause qui en valait la peine dans ces circonstances difficiles. Plus tard, je me suis rendu compte que tous ces sentiments d’insécurité qui avaient régulièrement occupé mon esprit d’adolescent avaient disparu une fois que je m’étais investi dans cette tâche importante de porter secours à mes voisins.

J’aurais aimé que cette prise de conscience perdure, mais cela n’a pas été le cas. Découvrir qu’aider les autres était l’antidote à mon humeur morose et à mon égocentrisme aurait dû me transformer. Mais cela n’est pas arrivé, parce que cette découverte n’avait pas suffisamment imprégné mon être et que j’avais négligé de réfléchir plus profondément à ce qui venait de se passer. Cette compréhension ne m’est parvenue que plus tard. Vous avez sûrement déjà découvert cette vérité dans votre vie. Cela pourrait vous aider de vous rappeler quand cela vous est arrivé et comment.

L’invitation à servir lancée lors de la conférence générale

Voilà à quoi je réfléchissais pendant la conférence générale. Je me sens très honoré de m’adresser à vous seulement quelques semaines après cette conférence historique. J’en conserve encore les impressions et la paix ressenties, et l’énergie reçue.

Au cœur des messages de cette conférence se trouvait l’appel répété du service pastoral, c’est-à-dire de servir à la manière du Sauveur, en faisant preuve d’amour et en reconnaissant que nous sommes tous, nous et ceux qui nous entourent, enfants de notre Père céleste. Nous servirons non parce que notre service est comptabilisé et mesuré, mais parce que nous aimons notre Père céleste et sommes motivés par une quête plus élevée et plus noble, aider nos amis à trouver le chemin qui mène à lui et y rester. Nous aimons et servons nos voisins comme Jésus le ferait fait à notre place, nous efforçant véritablement d’améliorer la vie des gens qui nous entourent et d’alléger leurs fardeaux. C’est de là que proviennent la joie et le sentiment d’accomplissement durables, tant pour celui qui donne que pour celui qui reçoit, alors que nous prenons part aux fruits qui découlent de la connaissance et du sentiment de notre valeur infinie, et de l’amour éternel que Dieu a pour chacun de nous.

Le président Nelson a résumé cela en ces termes : « La marque de l’Église vraie et vivante du Seigneur sera toujours un effort organisé et dirigé pour veiller sur tous les enfants de Dieu et leur famille. Parce que cette Église est la sienne, nous, ses serviteurs, les servirons un par un, tout comme il l’a fait. Nous servirons en son nom, avec son pouvoir et son autorité, et avec sa bonté et son amour1. »

J’ai réfléchi aux enseignements que nous avons reçus, et je sais que si nous prêtons attention à cet appel à servir, nous aurons l’occasion de nous dépasser, de grandir dans la foi, la confiance et le bonheur, et de surmonter notre égoïsme et la sensation de vide et de tristesse qui l’accompagne. J’aurais voulu prendre conscience de cela bien plus tôt dans ma vie. Mais je suis très reconnaissant de l’avoir appris de façon progressive au fil des ans, et grâce au fait qu’on nous rappelle continuellement cette grande vérité.

Les avantages et les bénédictions de cette façon de servir

La beauté du service pastoral, ou d’œuvrer tel un disciple fidèle, se traduit par le fait qu’il permet d’aider autrui de tellement de manières que l’on ne peut toutes les énumérer, mais aussi qu’il nous transforme en nous éloignant de nos soucis, de nos craintes, de nos angoisses et de nos doutes. Au départ, le service nous distrait simplement de nos problèmes personnels, mais cet effet laisse rapidement la place à un sentiment bien plus élevé et plus beau. Nous commençons à ressentir la lumière et la paix, presque sans nous en apercevoir. Nous ressentons le calme, la chaleur et le réconfort. Et nous prenons conscience d’une joie qui ne vient d’aucune autre façon. Ces dons nous sont accordés dans une proportion qui dépasse en réalité ce que nous avons effectivement fait pour aider les autres.

Spencer W. Kimball a partiellement expliqué cela en ces termes : « La vie abondante dont il est question dans les Écritures est l’acquis spirituel auquel on parvient en multipliant notre service envers les autres et en investissant nos talents dans le service envers Dieu et envers l’homme2. » « En servant autrui, nous acquérons plus de substance. Il est, en effet, plus facile de nous ‘trouver’ nous-mêmes parce qu’il y a tellement plus à trouver3. »

Exemples de la transformation qui s’opère en nous lorsque nous servons et ce qui se passe dans le cas contraire

Cette transformation est celle que les nouveaux missionnaires connaissent lorsqu’ils cessent de s’inquiéter d’eux-mêmes et se demandent plutôt : « Qui puis-je aider et comment ? » Ce qu’il se produit alors, c’est qu’ils cessent de penser à eux-mêmes et se concentrent sur leur objectif d’amener des âmes au Christ. Cette découverte a un prix souvent élevé pour les missionnaires. Ils peuvent être tellement préoccupés par le fait d’être dans un nouvel endroit avec des gens différents, une nourriture et des coutumes nouvelles, et souvent une langue compliquée à apprendre, qu’il s’avère difficile pour eux de se tourner vers les autres et de servir. Mais lorsqu’ils y parviennent, cela change tout. Ils cessent de s’inquiéter, se mettent au travail et s’investissent dans les tâches désintéressées qu’ils ont devant eux. Ils découvrent alors une toute nouvelle dimension à leur mission et à leur vie, chargée de paix et de sens.

Malheureusement, l’inverse se produit trop souvent quand les missionnaires rentrent chez eux et s’engagent dans les nouvelles étapes de leur vie, à savoir les études, un emploi ou les questions personnelles et familiales. Ils ont passé dix-huit mois ou deux ans à apprendre qu’on est le plus heureux quand on ne se préoccupe pas de soi ou, comme le président Hinckley l’a dit, quand on s’oublie et qu’on se met au travail. Il arrive souvent que lorsqu’ils rentrent de mission et retrouvent leur vie d’avant, ils retrouvent également beaucoup des habitudes égoïstes qui en faisaient partie. Ils recommencent en particulier à trop se préoccuper d’eux-mêmes, leur bien-être, leur image, et ce que les autres pensent d’eux.

Aussi sûrement que le fait de se tourner vers les autres procure la lumière, la paix et la joie, le fait de se concentrer sur soi-même apporte le doute, l’anxiété et la tristesse.

Il y a quelques mois, je suis resté éveillé de nombreuses heures dans mon lit à chercher le sommeil, sans y parvenir. Finalement, je me suis levé, j’ai fait quelques pas dans la maison, puis je me suis recouché pour essayer à nouveau de m’endormir. Tandis que le sommeil continuait de me fuir, une pensée bouleversante m’est venue à l’esprit : « Cesse de penser à toi. » Puis cette question m’est venue : « Qui puis-je aider ? » Je me suis mis à prier dans mon lit avec ferveur, demandant : « Qui puis-je aider maintenant et comment ? » Une impression m’est venue de prendre contact avec un ami et de l’encourager. Ce n’était pas quelque chose de fort, mais le lendemain matin, j’y ai donné suite et, je l’espère, j’ai pu faire quelque bien. Ce que je sais, c’est qu’une fois que je me suis mis à prier avec cette intention, en demandant qui je pouvais aider, j’ai trouvé la paix qui m’avait quitté et j’ai finalement pu m’endormir.

Exemples du service du Sauveur

Le Sauveur « allait de lieu en lieu faisant du bien4 », cherchant toujours quelqu’un à aider et « guérissant tous les opprimés5 ». Il bénissait, instruisait et guidait constamment les autres afin de changer leur point de vue et, par là même, leur vie. Il est instructif de noter que lorsqu’il appela Pierre, André, Jacques et Jean à le suivre, leur changement de direction et d’attention fut instantané : « Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent6. »

Plus tard, après la crucifixion, alors que le Sauveur venait de leur être enlevé de la manière la plus cruelle qui fut, ils retournèrent à leurs filets, à ce qu’ils connaissaient. Un jour, le Sauveur ressuscité se montra à eux alors qu’ils pêchaient sans rien prendre. « Il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons7. » Ceci était la démonstration qu’il n’avait rien perdu de son pouvoir, mais aussi l’illustration évidente que ces hommes ne se trouvaient pas au bon endroit ni ne se concentraient sur les bonnes choses. Tandis qu’ils mangeaient le poisson sur la rive, le Sauveur demanda trois fois à Pierre s’il l’aimait. À chaque fois, et avec une inquiétude croissante, Pierre lui répondit par l’affirmative. Après chaque réponse, Jésus demanda à Pierre de paître ses brebis.

Pourquoi le Sauveur lui a-t-il demandé à trois reprises s’il l’aimait ? Pierre avait été appelé à suivre Jésus autrefois, et il avait répondu instantanément, laissant ses filets derrière lui. Mais lorsque Jésus fut pris du milieu d’eux, Pierre fut affligé, il se sentit perdu. Il est retourné à la seule chose qu’il savait faire : pêcher. À présent, Jésus voulait que Pierre l’écoute vraiment et saisisse, cette fois-ci, l’importance de son invitation. Il avait besoin que Pierre comprenne ce que cela signifiait d’être un disciple fidèle du Christ ressuscité, maintenant qu’il ne serait plus physiquement à leur côté. Qu’est-ce que le Seigneur attendait de Pierre ? Il voulait qu’il paisse ses brebis, ses agneaux. C’était là le travail qu’il fallait faire. Pierre prit conscience de cet appel doux et direct du Maître, et le chef des apôtres y répondit vaillamment et sans crainte en consacrant le reste de sa vie au ministère auquel il avait été appelé.

Comment cela s’applique-t-il à vous

Grâce au Rétablissement, nous avons un autre chef des apôtres sur la terre aujourd’hui. Le président Nelson nous lance, à vous et moi, l’invitation de paître les brebis de Jésus. Nous l’avons entendu lors de la conférence générale dans les termes les plus clairs et les plus aimants qui soient. Nous avons été émus et inspirés, mais avons été changés ? Face à toutes les distractions qui nous entourent et toutes les choses de moindre importance qui accaparent notre attention, c’est de répondre à cette invitation et d’agir, de véritablement faire quelque chose, de produire un changement en nous et de vivre différemment.

Vous pourriez vous demander, en réponse à l’appel à servir : « Par où dois-je commencer ? » Commencez par une prière. Le président Nelson nous a lancé le défi de « repousser les limites de [notre] capacité spirituelle actuelle de recevoir la révélation personnelle, car le Seigneur a promis : ‘Si tu le [recherches], tu recevras révélation sur révélation, connaissance sur connaissance, afin que tu connaisses les mystères et les choses paisibles, ce qui apporte la joie, ce qui apporte la vie éternelle’ [D&A 42:61]8. »

Demandez à votre Père céleste qui servir et ce que vous pouvez faire. Chaque petit acte de gentillesse nous amène à nous ouvrir sur l’extérieur et apporte ses propres bénédictions. Répondez à toute inspiration que vous recevrez, aussi insignifiante qu’elle vous paraisse. Agissez selon cette inspiration. Cela pourrait être d’envoyer un gentil message à une personne qui ne s’y attend pas. Cela pourrait être un message particulier. Cela pourrait être d’offrir une fleur ou quelques biscuits ou d’exprimer un mot gentil. Cela pourrait être davantage, comme nettoyer un jardin ou une cour, faire la lessive d’une personne qui ne peut le faire elle-même, laver une voiture, tondre une pelouse, déblayer la neige d’un chemin ou simplement écouter un ami exprimer les difficultés qu’il rencontre.

Comme Jean B. Bingham l’a déclaré : « Nous pensons parfois qu’il faut faire quelque chose de grandiose et d’héroïque pour que cela ‘compte’ comme service à notre prochain. Toutefois, les petits actes de service peuvent avoir une profonde influence sur les autres, ainsi que sur nous-mêmes9. »

Il est possible que vous soyez réticents à faire ce premier pas, convaincus que vous n’en avez pas le temps ou que votre geste ne fera pas une grande différence, mais vous serez surpris de voir l’effet que peuvent avoir même de petites choses.

Si vous vous souciez d’un ami qui s’éloigne de l’Église et qui est en train de perdre la foi et l’espérance lumineuses qu’il a eues un jour, invitez-le à se joindre à vous dans un acte de service. Il n’existe pas de meilleure manière pour sensibiliser notre cœur aux choses de Dieu et pour redécouvrir son amour que de s’engager dans le service véritable d’une personne dans le besoin.

Pourquoi servons-nous

Nous devons constamment nous rappeler pourquoi nous servons. Nous sommes les enfants de notre Père céleste, placés sur la terre pour apprendre et progresser par de multiples expériences de manière à être plus accomplis lorsque nous retournerons auprès de lui. Apprendre à diriger notre regard vers autrui et non vers nous-mêmes et nous servir les uns les autres constitue une partie essentielle de notre but ici-bas. En fait, c’en est le cœur. Le miracle repose sur le fait qu’en nous tournant vers l’extérieur et en servant une personne dans le besoin, nous apprenons que nous pouvons nous oublier nous-mêmes et oublier nos problèmes personnels.

Le président Nelson nous a présenté, à vous et moi, un modèle de service plus élevé et plus saint. En répondant à son appel, nous découvrirons combien cela peut être gratifiant, libérateur et apaisant pour nous, et comment nous pouvons être une source de transformation et de réconfort dans la vie des autres.

Une fois qu’on a reçu sa dotation dans le temple et qu’on a fait une mission, on peut être tenté de se dire : « C’est bon, j’ai terminé. J’ai été une machine qui a servi à plein temps pendant dix-huit mois ou deux ans. C’est au tour de quelqu’un d’autre maintenant. » On peut se dire la même chose une fois marié. On peut penser : « Ça y est, c’est fait. Il est maintenant temps de faire une pause. » Mais ce genre de service ne fait pas de pauses. C’est une façon de vivre. Nous faisons des pauses dans nos activités régulières, nous partons en vacances pour nous reposer et nous ressourcer, pour « détendre l’arc » comme le disait Joseph Smith10. Mais notre responsabilité, acceptée par alliance, de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimé et de paître ses brebis, ne prend pas de pause.

J’ai bénéficié de ce genre de service, et j’ai aussi découvert la paix et la joie qui découlent du fait d’être un instrument entre les mains de Dieu au service de quelqu’un d’autre.

Ma femme a évoqué la lutte que nous avons menée pour tenter de sauver la vie de notre petit garçon. Après l’avoir perdu, nous nous sommes demandé si nous serions capables de surmonter cette épreuve. Durant cette période, nous avons reçu un déversement d’amour, de gentillesse et de soutien de la part de notre famille et de nos amis, de même que de personnes que nous connaissions à peine. Un couple qui nous est cher et avec lequel nous étions amis a sans cesse veillé sur nous pendant tout ce temps-là. Ils sont restés auprès de nous, ont prié pour nous et avec nous, nous ont fait du bien, nous ont apporté des repas, nous ont réconfortés par leurs paroles et parfois par leur silence. D’une manière ou d’une autre, ils apparaissaient toujours au moment où nous recevions une information cruciale ou lorsque nous perdions pied en raison de l’épuisement puis du chagrin. Ils ont démontré au fil des ans que c’est pour eux un mode de vie. Ils servent en silence et constamment.

Le ministère de l’Église dans le monde entier

Tandis que je servais au sein de l’Église dans l’interrégion d’Europe ces dernières années et que je vivais en Allemagne, j’ai été témoin de la mise en pratique de ce principe et de ses effets stupéfiants en voyant les membres de l’Église et nos amis d’autres confessions venir en aide aux milliers de réfugiés qui avaient tout perdu alors qu’ils fuyaient les conflits et les ravages de la guerre qui continue de faire rage au Moyen-Orient. Ils arrivaient après avoir marché pendant des milliers de kilomètres parfois avec pour seuls effets un petit sac. Voyant les besoins, voyant des frères et sœurs, voyant ses agneaux, nos membres sont venus en aide, ont fourni des vêtements, de la nourriture, des abris et du réconfort à ces réfugiés qui avaient tout perdu. Ce faisant, les personnes qui aidaient ont été transformées. Elles ont été bénies en recevant une lumière, une énergie et une joie qu’elles n’avaient jamais connues auparavant ou qui avaient disparu parce qu’elles s’étaient concentrées sur elles-mêmes et sur la routine de la vie quotidienne. Nos membres continuent ces merveilleuses actions secourables dans le monde entier.

Les réfugiés ont des besoins immédiats et très apparents, mais il y a d’autres personnes autour de nous dont les difficultés sont peut-être moins apparentes et qui ont besoin de notre aide et nous devons aussi la leur apporter. Nous n’avons pas nécessairement besoin d’aller rendre service à l’autre bout du monde. Pour plusieurs raisons, c’est mieux de le faire près de chez soi.

Je suis très reconnaissant d’appartenir à une Église qui met cela en pratique. Rien que l’année dernière, elle a fait don de plus de sept millions d’heures de service bénévole pour cultiver, récolter et distribuer de la nourriture aux pauvres et aux nécessiteux. À nouveau, l’année dernière, l’Église fournit de l’eau saine à un demi-million de personnes qui en seraient privées autrement. Quarante-neuf mille personnes dans quarante et un pays ont chacune reçu un fauteuil roulant. Des bénévoles ont soigné la vue et formé 97 000 aides-soignants, dans 40 pays, pour qu’ils aident les personnes ayant des problèmes de vue. 33 000 aides-soignants ont été formé en soins aux mères et aux nouveau-nés dans 38 pays. Sans mentionner les Mains serviables, ces dernières années : des centaines de milliers de nos membres ont fait don de millions d’heures. Ces membres accourent pour venir en aide aux personnes touchées par des catastrophes, grandes ou petites, et pour améliorer leur quartier et leur collectivité.

L’initiative naissante de l’Église, JustServe, qui est un très bon endroit où chercher des occasions de services à proximité, compte déjà 350 000 bénévoles inscrits, qui ont donné des millions d’heures de service dans leurs collectivités locales.

C’est une Église d’action. Voilà ce que nous faisons. Voilà ce que vous faites. Faites-en ce qui vous caractérise. C’est de cette façon que nous trouvons la joie et la paix, parce que c’est l’une des manières les plus élevées, les meilleures et les plus concrètes de suivre l’exemple du Sauveur.

M. Russell Ballard a déclaré : « On réalise de grandes choses grâce à des choses petites et simples. Comme les petites paillettes d’or qui se sont accumulées avec le temps pour constituer un grand trésor, nos petits actes simples de gentillesse et de service s’accumuleront pour constituer une vie remplie d’amour pour notre Père céleste, de dévouement pour l’œuvre du Seigneur Jésus-Christ et dominée par un sentiment de paix et de joie chaque fois que nous allons les uns vers les autres11. »

Trois genres de services

J’aimerais mettre en lumière les trois grands genres de service que nous pouvons rendre.

Le premier genre de service est celui où une tâche nous est attribuée ou bien où nous sommes invités à rendre service dans le cadre d’une responsabilité au sein de l’Église. On en a parlé de façon remarquable et inspirante à la conférence générale. Nous devons nous efforcer de rendre le genre de service que l’on chérit, celui où nous réfléchissons, prions et aidons les personnes dont nous avons reçu la responsabilité de nous occuper et non celui qui se mesure.

Le second genre de service est celui que nous choisissons de rendre de notre propre gré. C’est une extension du premier, qui se mêlera à toutes nos actions et interactions quotidiennes si nous cherchons sciemment à nous oublier et à nous tourner vers les autres. Aucune tâche officielle ne nous est attribuée, mais nous sommes motivés par l’exemple du Christ, en commençant par faire preuve de plus de bonté et de considération envers les personnes qui nous entourent. Des actes de bonté et une générosité discrète changent les cœurs et conduisent à des relations plus chaleureuses et plus significatives.

Le troisième genre est celui du service à la collectivité À votre âge déjà, vous pouvez servir dans les conseils d’écoles, les organisations caritatives et au sein de votre gouvernement local, régional et national. J’encourage nos frères et nos sœurs à s’engager dans ce sens. Là où cela semble approprié, impliquez-vous dans la politique, avec un regard tourné vers le service et l’édification de l’individu et de la collectivité. Évitez l’esprit de clan qui est devenu tellement divergent, véhément et destructeur au sein des collectivités, des pays et des continents. Unissez-vous avec les autres dirigeants politiques autour d’une cause commune pour guérir la vie troublée des personnes qui se trouvent sous leur juridiction et au-delà. Vous pouvez être la voix de l’équilibre et de la raison, prenant parti pour l’équité dans tous les domaines de la société. Votre contribution et votre énergie sont de plus en plus nécessaires à ces engagements civiques.

Quand nous lisons les journaux, nous avons le sentiment que le monde est en train de sombrer. Si chacun de nous accomplit des actes petits et grands chaque jour, nous pourrons changer notre propre monde et celui des personnes qui nous entourent. En servant votre voisin et en servant à ses côtés au sein de votre collectivité, vous deviendrez amis avec des personnes qui partagent votre désir d’aider. Vous développerez une amitié solide, établissant des ponts entre les cultures et les croyances.

Antoine de Saint-Exupéry a dit : « L’expérience nous montre qu’aimer, ce n’est point nous regarder l’un l’autre mais c’est regarder ensemble dans la même direction. Il n’est de camarades que s’ils s’unissent dans la même cordée, vers le même sommet en quoi ils se retrouvent. Sinon pourquoi, au siècle même du confort, éprouverions-nous une joie si pleine à partager nos derniers vivres dans le désert12 ? »

Conclusion

Si chacun d’entre vous répond à l’invitation de servir en suivant l’exemple de Jésus, il sera transformé et deviendra altruiste plutôt qu’égoïste. Ce faisant, vous découvrirez la joie de servir à la manière du Sauveur, et laisserez derrière vous vos inquiétudes, vos incertitudes et votre tristesse, suscitées par la perception de vos faiblesses.

Peut-être qu’en m’écoutant, vous avez pensé à un nom ou à une cause. C’est très probablement une invitation de l’Esprit, que vous aviez peut-être déjà reçue. Tendez la main, tournez-vous vers les autres et édifiez-les. Choisissez de répondre à cette invitation et priez aujourd’hui pour savoir ce que vous pouvez faire. Lorsque vous aurez vu et ressenti les bénédictions que cela apporte dans votre vie et dans celle des personnes que vous servez, vous aurez envie d’en faire une activité quotidienne.

Notre entreprise la plus élevée et la plus importante consiste à faire don de la lumière, de l’espérance, de la joie et des desseins de l’Évangile de Jésus-Christ à tous les enfants de Dieu et de les aider à trouver le chemin de leur foyer céleste. Les aider et les servir sont les manifestations de l’Évangile en action. En faisant de ces actes un mode de vie, nous découvrirons qu’ils nous comblent d’une façon unique et que c’est le moyen par lequel nous pouvons trouver la paix et la joie que nous avons peut-être perdues.

Permettez-moi de répéter ce que le président Nelson a enseigné : « La marque de l’Église vraie et vivante du Seigneur sera toujours un effort organisé et dirigé pour veiller sur tous les enfants de Dieu et leur famille. Parce que cette Église est la sienne, nous, ses serviteurs, les servirons un par un, tout comme il l’a fait. Nous servirons en son nom, avec son pouvoir et son autorité, et avec sa bonté et son amour13. »

C’est ainsi que le Sauveur a vécu et c’est la raison pour laquelle il a vécu : afin de procurer le baume parfait et la guérison finale au travers de son don immense et infini, son sacrifice expiatoire, pour vous et moi. Puissions-nous suivre le Christ vivant avec plus de volonté et d’efficacité que jamais et nous efforcer de devenir ses véritables disciples en servant à sa manière.

Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. Russell M. Nelson, « Servir avec le pouvoir et l’autorité de Dieu », Le Liahona, mai 2018, p. 69.

  2. Spencer W. Kimball, « The Abundant Life », Ensign, juillet 1978, p. 4.

  3. Spencer W. Kimball, « The Abundant Life » Ensign, juillet 1978, p. 3.

  4. Actes 10:38.

  5. Actes 10:38.

  6. Matthieu 4:20, italiques ajoutés.

  7. Jean 21:6.

  8. Russell M. Nelson, « Révélation pour l’Église, révélation pour notre vie », Le Liahona, mai 2018, p. 95.

  9. Jean B. Bingham, « Servir à la manière du Sauveur », Le Liahona, mai 2018, p. 104.

  10. Voir William M. Allred, dans « Recollections of the Prophet Joseph Smith », Juvenile Instructor, 1er août 1892, p. 472.

  11. M. Russell Ballard, « Trouver de la joie par un service aimant », Le Liahona, mai 2011, p. 49.

  12. Antoine de Saint-Exupéry, Terres des hommes (1939), p. 172.

  13. Russell M. Nelson, « Servir avec le pouvoir et l’autorité de Dieu », Le Liahona, mai 2018, p. 69.