Enseignements des présidents de l’Église
Vie et ministère de Lorenzo Snow


Vie et ministère de Lorenzo Snow

Un jour de 1835, il avait alors vingt et un ans, Lorenzo Snow monta sur son cheval, quitta la maison de ses parents et prit la direction du Oberlin College, à Oberlin (Ohio). Il ne savait pas que pendant ce court trajet il aurait une expérience qui allait changer le cours de sa vie.

Tandis qu’il chevauchait sur la route de sa ville natale de Mantua (Ohio), il rencontra un homme qui était aussi à cheval. Cet homme, qui s’appelait David W. Patten, avait récemment été ordonné apôtre du Seigneur Jésus-Christ. Il retournait auprès des saints des derniers jours de Kirtland (Ohio) après être allé en mission. Les deux hommes firent ensemble une cinquantaine de kilomètres. Lorenzo Snow raconta plus tard :

« Notre conversation porta sur la religion et la philosophie, et comme j’étais jeune et que j’avais fait quelques bonnes études, j’étais tout d’abord d’humeur à traiter ses opinions à la légère, d’autant plus qu’il ne s’exprimait pas toujours correctement. Mais tandis qu’il m’expliquait le plan du salut de la manière humble et sincère qui était la sienne, il me semblait impossible de ne pas reconnaître que c’était un homme de Dieu et que son témoignage était vrai1. »

Lorenzo Snow n’était pas membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours quand il rencontra frère Patten, mais il connaissait certains des enseignements de l’Église. En fait, Joseph Smith, le prophète, avait rendu visite à la famille Snow, et la mère ainsi que deux sœurs de Lorenzo, Leonora et Eliza, avaient été baptisées et confirmées membres de l’Église. Cependant à l’époque, comme il le dit, Lorenzo était « occupé ailleurs » et ce genre de choses lui était « totalement sorti de l’esprit2 ». La situation commença à changer quand il parla à frère Patten. En parlant de cette expérience, il dit : « Ce fut le tournant de ma vie3. » Il décrivit ses sentiments au cours de leur conversation :

« J’eus le cœur vivement touché. À l’évidence, il le remarqua , car l’une des dernières choses qu’il me dit après avoir rendu son témoignage fut que je devais prier le Seigneur avant de me coucher le soir et lui demander de savoir par moi-même. C’est ce que je fis et depuis le jour de ma rencontre avec ce grand apôtre, toutes mes aspirations ont été considérablement accrues et renforcées. »

La « sincérité absolue [de frère Patten], son sérieux et sa force spirituelle4 » eurent une influence durable sur un jeune homme qui, un jour, serait lui-même ordonné apôtre. Et cette paisible conversation amena d’autres expériences qui allaient préparer Lorenzo Snow à devenir le président de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, le porte-parole de Dieu sur terre.

Il grandit dans une maison où régnaient la foi et le dur labeur

Deux familles fortes, pleines de foi et de traditions religieuses, s’unirent lorsqu’Oliver Snow épousa Rosetta Leonora Pettibone le 6 mai 1800. Le marié et la mariée avaient pour ancêtres certains des premiers colons européens aux États-Unis : les pèlerins anglais qui traversèrent l’océan atlantique au 17e siècle pour échapper aux persécutions religieuses. Oliver et Rosetta passèrent les premières années de leur mariage dans le Massachusetts, où naquirent leurs filles Leonora Abigail et Eliza Roxcy. Ils allèrent ensuite s’installer à Mantua (Ohio), qui était à l’époque l’une des implantations les plus à l’ouest des États-Unis. Ils étaient la onzième famille à emménager dans la région. À Mantua, deux autres filles, Amanda Percy et Melissa, vinrent agrandir la famille. Lorenzo, le cinquième enfant et le premier fils d’Oliver et Rosetta, naquit à Mantua le 3 avril 1814. Il eut plus tard deux petits frères, Lucius Augustus et Samuel Pearce5.

En puisant dans leurs traditions familiales, Oliver et Rosetta enseignèrent à leurs enfants l’importance d’avoir la foi, de travailler dur et de faire des études. En les écoutant raconter les difficultés qu’ils avaient endurées pour fonder leur foyer, leurs enfants apprirent à surmonter le découragement et à apprécier les bénédictions de Dieu dans leur vie. Eliza écrit : « Nous pouvons véritablement dire de nos parents que leur intégrité était irréprochable et qu’ils étaient dignes de confiance dans toutes les relations sociales et d’affaires de la vie. Ils prirent soin d’inculquer à leurs enfants l’habitude de travailler dur, d’être économes et d’avoir une éthique rigoureuse6. » Lorenzo exprima sa gratitude envers eux de l’avoir toujours traité avec « soin et tendresse7».

En grandissant, Lorenzo s’investit diligemment dans des activités temporelles et intellectuelles. Son père était souvent absent à servir la collectivité « dans des affaires publiques ». En l’absence d’Oliver, Lorenzo, qui était l’aîné des fils, avait la responsabilité de la ferme, une responsabilité qu’il prenait au sérieux et qu’il remplissait avec succès. Quand il ne travaillait pas, il avait pour habitude de lire. Eliza dit : « Son livre était son compagnon constant8. »

En repensant au développement de la personnalité de Lorenzo, Eliza observe : « Dès sa plus tendre enfance, il a manifesté l’énergie et le caractère décidé qui allaient plus tard marquer ses progrès dans la vie9. »

Il s’éleva au-dessus des ambitions de sa jeunesse

Oliver et Rosetta Snow incitaient leurs enfants à l’étude honnête de la religion. Ils leur permirent de s’informer sur les différentes églises et ouvrirent leur foyer aux « personnes honorables et intelligentes de toutes les confessions religieuses ». Même avec cet encouragement, Lorenzo « ne consacrait que peu voire aucune attention au sujet de la religion, du moins de manière suffisante pour choisir une confession en particulier10 ». Il rêvait de devenir chef militaire, et ce rêve dominait toutes les autres influences dans sa vie, « non pas parce qu’il aimait les conflits », écrit l’historien Orson F. Whitney, mais parce qu’il « était séduit par l’aspect romantique et chevaleresque d’une carrière militaire11 ». Mais il remplaça bientôt cette ambition par une autre. Il partit de chez lui et s’inscrivit à l’établissement d’enseignement supérieur tout proche à Oberlin afin de poursuivre des « études universitaires12 ».

Tandis qu’il étudiait à Oberlin, il se prit d’un intérêt nouveau pour la religion. Toujours sous l’influence de sa conversation avec frère Patten, il médita sur la doctrine de l’Évangile rétabli et en parla également à d’autres personnes à Oberlin, à ceux qui faisaient des études pour devenir ministres du culte. Dans une lettre adressée à sa sœur Eliza, qui avait rejoint les saints à Kirtland, il écrivit : « Parmi les ministres du culte et ceux qui veulent le devenir, je peux t’assurer que j’ai eu un certain succès dans ma défense du mormonisme. Il est vrai que je n’ai pas fait beaucoup de convertis, puisque je n’en suis pas un moi-même , cependant, je suis presque parvenu à faire dire à certains qu’ils voyaient une certaine [sagesse] dans votre doctrine. Ôter de l’esprit d’un étudiant à Oberlin les nombreux préjugés à l’encontre du mormonisme n’est pas chose aisée. »

Dans cette même lettre, Lorenzo répondit à une invitation qu’il avait reçue d’Eliza. Elle avait pris des dispositions pour qu’il loge chez elle à Kirtland et qu’il étudie l’hébreu dans une classe où se trouvaient Joseph Smith, le prophète, et quelques-uns des membres du Collège des douze apôtres. Il écrit : « Je suis ravi d’apprendre que tu es si heureuse à Kirtland. Bien que pour le moment cela ne m’intéresse pas d’échanger mon logement contre le tien, cependant, si les possibilités de faire des études étaient semblables, je pense que je serais presque enclin à tenter l’échange. Car, ne serait-ce que pour cela, ce serait fort intéressant pour moi et peut-être pas inutile d’entendre prêcher cette doctrine que j’ai si longtemps essayé de défendre et de soutenir ici à Oberlin. »

Bien qu’impressionné par la doctrine de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, il hésitait à devenir membre de l’Église. Mais il était intéressé. Dans sa lettre à Eliza, il posa plusieurs questions sur l’Église. Il écrivit que les étudiants d’Oberlin qui se préparaient à devenir ministres du culte devaient « consacrer au moins sept années à des études ardues avant d’être autorisés à dire aux païens qu’il y avait un Dieu dans les cieux, tout comme un avocat doit posséder certaines qualifications pour pouvoir obtenir la permission de parler ». En revanche, il dit à sa sœur : « Je présume que, pour l’enseignement de votre doctrine, ton peuple dépend davantage de l’aide divine que de ce qu’on peut apprendre dans l’enseignement supérieur. » Il exprima le désir de comprendre la façon d’agir de l’Esprit, demandant si le Saint-Esprit pouvait être conféré aux gens « à cette époque du monde ». Il demanda : Si les gens peuvent recevoir le Saint-Esprit, « Dieu le confère-t-il toujours par l’intermédiaire d’une tierce personne13 ? » En d’autres termes, il voulait savoir si l’autorité de la prêtrise était nécessaire pour la réception du Saint-Esprit.

Lorenzo appréciait les amitiés qu’il avait nouées et l’instruction qu’il avait obtenue à l’université d’Oberlin, mais il était de plus en plus mécontent des enseignements religieux qu’on y donnait. Il quitta finalement l’établissement et accepta l’invitation de sa sœur d’étudier l’hébreu à Kirtland. Il dit qu’il n’assistait au cours d’hébreu que pour pouvoir se préparer à aller dans une université de l’Est des États-Unis14. Eliza remarqua néanmoins que, outre l’apprentissage de l’hébreu, « son esprit absorba aussi et son cœur intégra la foi vivante de l’Évangile éternel15 ». Il trouva rapidement la réponse aux questions qu’il avait posées à l’université d’Oberlin et, en juin 1836, il fut baptisé par John Boynton, l’un des premiers membres du Collège des douze apôtres dans notre dispensation. Il fut aussi confirmé membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.

Une quinzaine de jours plus tard, un ami lui demanda : « Frère Snow, avez-vous reçu le Saint-Esprit depuis votre baptême ? » Il se rappela : « Je fus presque frappé de consternation par cette question. Le fait était que, alors que j’avais peut-être reçu tout ce dont j’avais besoin, je n’avais pas reçu ce à quoi je m’attendais », autrement dit, bien qu’il eût été confirmé, il n’avait pas reçu de manifestation particulière du Saint-Esprit. « J’étais mécontent, dit-il, non pas de ce que j’avais fait, mais de moi-même. C’est dans cet état d’esprit que je me suis retiré le soir dans un endroit où j’avais l’habitude d’offrir mes prières au Seigneur. » Il s’agenouilla pour prier et reçut immédiatement la réponse à ses prières. Il déclara plus tard : « Cela ne sera jamais effacé de ma mémoire aussi longtemps que celle-ci durera… J’ai reçu la connaissance parfaite qu’il y avait un Dieu, que Jésus, qui était mort sur le calvaire, était son Fils, et que Joseph, le prophète, avait reçu l’autorité qu’il affirmait détenir. Aucune langue ne peut exprimer la satisfaction et la gloire que procura cette manifestation ! Je rentrai chez moi. Je pouvais maintenant témoigner au monde entier que je savais, avec une connaissance certaine, que l’Évangile du Fils de Dieu avait été rétabli et que Joseph était un prophète de Dieu ayant l’autorité de parler en son nom16. »

Fortifié par cette expérience, Lorenzo se prépara à devenir missionnaire. Comme le dit sa sœur Eliza, sa conversion changea ses ambitions et « un nouveau monde s’ouvrit à lui ». Elle fit cette remarque : « Au lieu de la renommée militaire sur terre, il entr[ait] maintenant dans l’arène pour devenir le champion des armées célestes17. »

Face à des épreuves en tant que missionnaire à plein temps

Lorenzo Snow commença sa mission au printemps 1837, dans l’état d’Ohio. Tout comme sa décision de devenir membre de l’Église, sa décision de remplir une mission à plein temps exigeait de lui qu’il change ses opinions et ses plans. Il écrivit dans son journal : « En 1837, j’abandonnai entièrement toutes les idées que j’affectionnais18. » Il abandonna son plan de poursuivre des « études classiques » dans une université de l’Est des États-Unis19. Il accepta aussi de voyager sans bourse ni sac ; en d’autres termes, de voyager sans argent et de dépendre de la bonté des autres pour le gîte et le couvert. Ceci fut particulièrement difficile pour lui, car dans sa jeunesse, il avait toujours estimé qu’il était important de payer sa part en utilisant l’argent qu’il avait aidé son père à gagner à la ferme familiale. Il dit : « Je n’avais pas l’habitude de dépendre de qui que ce soit pour le gîte et le couvert. Quand je voyageais, mon père s’assurait que je parte avec assez d’argent pour couvrir mes dépenses. Et maintenant, le fait de partir et de demander quelque chose à manger et un toit où dormir était très difficile pour moi, car c’était très différent de l’éducation que j’avais reçue20. » Il « décida de le faire », mais uniquement parce qu’il avait reçu « la connaissance certaine que Dieu l’exigeait21 ».

Certains des oncles, des tantes, des cousins et des amis de frère Snow assistèrent aux premières réunions qu’il dirigea en tant que missionnaire. Se souvenant de la première fois qu’il prêcha, il raconte : « J’étais fort timide à l’époque et… c’était très difficile pour moi de me lever pour prêcher aux membres de ma famille et aux voisins que l’on avait invités. Je me souviens d’avoir prié presque toute la journée avant le soir où je devais parler. Je suis sorti tout seul et j’ai demandé au Seigneur de m’inspirer quelque chose à dire. Ma tante m’a dit plus tard qu’elle avait failli trembler lorsqu’elle m’avait vu me lever pour parler, mais j’ai ouvert la bouche et je n’ai jamais su ce que j’ai dit, mais, selon ma tante, j’ai bien parlé pendant environ trois quarts d’heure22. » Avec reconnaissance, il se rappelle : « Je croyais et ressentais l’assurance qu’un Esprit d’inspiration me pousserait et me donnerait de m’exprimer. J’avais recherché par la prière et le jeûne, je m’étais humilié devant le Seigneur, l’invoquant en des prières ferventes pour qu’il me donnât le pouvoir et l’inspiration de la Sainte Prêtrise ; et lorsque je me suis tenu devant cette assemblée, bien que ne sachant quoi dire, dès que j’ai ouvert la bouche pour parler, le Saint-Esprit a reposé sur moi avec puissance, me remplissant l’esprit de lumière et me communiquant des idées et le langage approprié pour les transmettre23. » Avant de quitter la région, il avait baptisé et confirmé un oncle, une tante, plusieurs cousins et quelques amis24.

Après avoir parlé de l’Évangile à sa famille et à ses amis, frère Snow continua son travail missionnaire dans d’autres villes et villages pendant environ un an. Il écrit : « Pendant cette mission, j’ai voyagé dans différentes parties de l’État d’Ohio et, pendant ce temps-là, j’ai baptisé plusieurs personnes qui sont restées fidèles à la vérité25. »

Lorenzo Snow n’était pas rentré depuis longtemps de sa première mission quand il ressentit à nouveau le désir de prêcher l’Évangile. « L’esprit de mon appel missionnaire exerçait une telle pression sur mes pensées, dit-il, que j’aspirais à m’engager de nouveau dans cette œuvre26. » Cette fois-ci, il prêcha l’Évangile rétabli dans les États du Missouri, du Kentucky, de l’Illinois et à nouveau en Ohio.

Certaines personnes étaient hostiles à frère Snow et à son message. Il raconte, par exemple, une expérience qu’il eut au Kentucky lorsqu’un groupe de personnes se rassembla dans la maison de quelqu’un pour l’entendre prêcher. Après sa prédication, il apprit que certaines de ces personnes préméditaient de le passer à tabac dès qu’il partirait. Il se rappelle qu’au milieu de la bousculade dans la maison, l’un des hommes toucha accidentellement l’une des poches du bas de son manteau, ce qui lui causa une frayeur soudaine. Ayant senti quelque chose de dur dans la poche de frère Snow, il avertit immédiatement ses amis que le missionnaire était armé d’un pistolet. Frère Snow écrira plus tard : « Cela suffit à faire abandonner leurs mauvais desseins aux candidats délinquants. » Quelque peu amusé, frère Snow ajoute : « Le prétendu pistolet, qui était la cause de leur crainte et de ma protection, était ma Bible de poche, un cadeau précieux du patriarche bien-aimé, Joseph Smith, [père]27. »

D’autres gens accueillirent frère Snow et embrassèrent son message. Dans un village du Missouri, il instruisit cinq personnes qui se firent baptiser en plein hiver. Frère Snow et d’autres durent briser la glace qui recouvrait une rivière pour pouvoir accomplir l’ordonnance. Malgré le froid, certains convertis « sortirent de l’eau en battant des mains et en chantant des louanges à Dieu28 ».

Les deux premières missions de frère Snow couvrirent une période allant du printemps 1837 à mai 1840. Des extraits de ses lettres décrivent cette période passée au service du Seigneur : « J’ai passé le reste de l’hiver [1838-1839] à voyager et à prêcher… avec un succès et un traitement inégaux : parfois j’étais reçu de la façon la plus courtoise et on m’écoutait avec beaucoup d’intérêt, et en d’autres occasions, on m’insultait de façon abusive et effrontée. Mais je n’ai jamais été plus maltraité que Jésus, que je professe suivre29. » « Quand je repense maintenant aux choses qui me sont arrivées… je suis très surpris et étonné30. » « Le Seigneur a été avec moi, et j’ai été grandement béni dans l’accomplissement de mon dur labeur31. »

Sa mission en Angleterre

Au début du mois de mai 1840, Lorenzo Snow rejoignit les saints à Nauvoo, mais il n’y resta pas longtemps. Il fut appelé à traverser l’océan Atlantique et à remplir une mission en Angleterre, et il quitta Nauvoo le même mois. Avant de partir, il prit le temps de visiter les familles de quelques-uns des neuf apôtres qui étaient déjà partis en mission en Angleterre.

Lorsqu’il visita la famille de Brigham Young, il vit qu’on n’avait rien mis pour obturer les espaces entre les rondins de sa cabane, ce qui l’« exposait au vent et aux intempéries ». Sœur Young était fatiguée parce qu’elle venait juste de rentrer après avoir vainement cherché la vache laitière de la famille. Malgré sa situation difficile, elle dit à frère Snow : « Vous voyez ma situation, mais dites-lui [à mon mari] de ne pas s’en faire, de ne pas s’inquiéter du tout pour moi. Je souhaite qu’il reste dans le champ de sa mission jusqu’à ce qu’il soit honorablement relevé. » Touché par « l’état de dénuement et d’extrême pauvreté » de sœur Young, frère Snow voulait apporter son aide : « Je n’avais que peu d’argent, pas assez pour parcourir le dixième de la distance qui me séparait du champ de ma mission et aucune perspective d’obtenir le reste dont j’avais besoin, et je devais partir le lendemain. J’ai tiré de ma poche une partie de ma petite bourse… mais elle n’a pas voulu l’accepter. Tandis que j’insistais de toute mon énergie pour qu’elle la prenne et qu’elle persistait à refuser, l’argent est tombé sur le sol de façon mi-accidentelle, mi-volontaire, et tomba bruyamment à travers les ouvertures entre les planches, ce qui régla le désaccord et, prenant congé d’elle, je lui ai laissé le soin de le ramasser à son aise32. »

Frère Snow voyagea de l’Illinois jusqu’à New York, où il monta sur un navire pour traverser l’océan Atlantique. Lors de la traversée, qui dura quarante-deux jours, le navire fut pris dans trois tempêtes. Entouré des autres passagers apeurés et en larmes, frère Snow garda son calme, croyant que Dieu le protégerait. Quand le navire arriva au port de Liverpool (Angleterre), le cœur de frère Snow fut « rempli de gratitude envers celui qui préserve et soutient ceux qu’il appelle et envoie en tant que ministres du salut aux nations de la terre33 ».

Après ses quatre premiers mois de mission en Angleterre, frère Snow reçut une responsabilité supplémentaire. Il fut désigné pour présider la conférence de Londres, un appel semblable aujourd’hui à celui de président de district. Il continua à prêcher l’Évangile et il supervisa aussi le travail des dirigeants de la prêtrise, tels que les présidents de branche, dans la région. Pendant qu’il remplissait cet appel de dirigeant, il faisait souvent rapport à Parley P. Pratt, membre du Collège des douze apôtres et président de la mission. Il mentionna de nombreuses personnes qui « recherchaient le chemin du salut », une pièce « pleine à craquer » pour une réunion du dimanche, et « le plaisir de faire entrer [des convertis] par le baptême dans le troupeau de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ». Enthousiaste et optimiste pour l’œuvre, il déclara : « Bien qu’elle soit entourée de toutes sortes de méchancetés éhontées, Sion commence à émerger et j’espère que d’ici peu elle deviendra une lampe qui éclairera cette ville34. »

La conférence de Londres connut une croissance importante sous la présidence de frère Snow. Tout en se réjouissant de ce succès, il se débattait aussi au milieu de ses responsabilités de dirigeant. Dans une lettre adressée à Heber C. Kimball, du Collège des Douze, il reconnut que ces problèmes l’avaient amené à « adopter une manière de gérer les choses totalement différente de ce qu’il avait déjà fait35 ». Il dit à frère Kimball : « [Wilford] Woodruff et vous disiez que cela se révélerait être une école de l’expérience, ce qui est déjà le cas… Depuis que je suis ici, il y a toujours eu quelque chose de nouveau qui s’est produit parmi les saints. Une chose était à peine réglée qu’une autre survenait. » Il confia une vérité qu’il avait rapidement apprise dans ses nouvelles responsabilités : « Je ne pourrais pas affronter les difficultés si Dieu ne m’aidait pas considérablement36. » Il exprima un sentiment semblable dans une lettre adressée à George A. Smith, du Collège des Douze : « Le peu que j’ai accompli n’a pas été fait grâce à moi mais grâce à Dieu. Une chose que j’ai réellement apprise dans mon expérience tout en m’efforçant de magnifier mon ministère d’instructeur en Israël est que je ne sais rien ni ne peux rien faire de moi-même : en outre, je vois clairement qu’aucun saint ne peut prospérer à moins d’être obéissant aux instructions et aux conseils de ceux qui sont appelés à présider dans l’Église. Je suis persuadé qu’aussi longtemps que je garderai ses lois, le Seigneur Dieu me soutiendra et m’aidera dans mon appel… Aussi longtemps que je marcherai humblement devant lui, il me donnera le pouvoir de tenir conseil en justice et dans l’Esprit de révélation37. »

En plus de prêcher l’Évangile et de présider la conférence de Londres, frère Snow écrivit un feuillet ou brochure pour aider les missionnaires à expliquer l’Évangile rétabli. Cette brochure, intitulée The Only Way to Be Saved [La seule façon d’être sauvé], fut traduite plus tard en plusieurs langues et utilisée pendant la deuxième moitié du 19ème siècle.

Frère Snow œuvra en Angleterre jusqu’en janvier 1843. Avant de partir, il accomplit une tâche qu’il avait reçue de Brigham Young. Il ne mentionna cette tâche par écrit que dans la marge d’une page de son journal : « Remis deux Livres de Mormon à la reine Victoria et au prince Albert à la demande du prés. B. Young38. »

Lorsqu’il quitta l’Angleterre, frère Snow emmenait un groupe de saints des derniers jours britanniques qui émigraient à Nauvoo. Il écrivit dans son journal : « J’étais responsable d’une compagnie de deux cent cinquante personnes, dont beaucoup étaient des amis intimes qui étaient entrés dans l’alliance à la suite de mon enseignement. La situation dans laquelle je me trouvais maintenant, en retraversant l’océan entouré d’amis, était très enviable comparée à la solitude dans laquelle je me trouvais deux ans et demi auparavant39. » Les expériences de frère Snow à bord du navire Swanton démontrèrent son aptitude à diriger et sa foi en Dieu. Le récit suivant est tiré de son journal :

« J’ai rassemblé [les saints] et selon le principe du consentement mutuel, je les ai répartis en groupes et en sous-groupes, en désignant des dirigeants pour chaque groupe, et j’ai fixé des règles pour la gestion de la compagnie. J’ai découvert qu’il y avait plusieurs grands prêtres et une trentaine d’anciens parmi nous, et connaissant la démangeaison naturelle de beaucoup d’anciens de faire ne serait-ce qu’une petite chose qui leur permettrait de se distinguer si peu que ce soit, et si ce n’est pas faisable de telle manière ce doit l’être d’une autre, j’en ai conclu qu’il serait plus sûr de fixer moi-même la façon dont ils allaient agir. J’en ai donc désigné autant que possible pour s’occuper d’une tâche ou d’une autre et je les ai tous responsabilisés. Toute la compagnie se rassemblait chaque soir de la semaine [pour] prier. Nous prêchions l’Évangile deux fois par semaine, avions des réunions le dimanche et la Sainte-Cène.

« Notre capitaine, avec qui j’espérais cultiver une bonne amitié, paraissait très distant et réservé… Je pouvais facilement voir qu’on lui avait monté la tête contre nous. Nous avions pris la mer depuis environ deux semaines au cours desquelles rien de très sérieux ne se produisit en dehors de ce qui se passe habituellement en mer, lorsque l’événement suivant eut lieu.

« Le steward du capitaine, un jeune Allemand, eut un accident qui mit sa vie en danger. Comme c’était un jeune homme très vertueux, sérieux et digne de confiance, et qu’il avait accompagné le capitaine lors de plusieurs voyages, il avait réussi à gagner son affection, ainsi que celle des officiers et de l’équipage. Les saints s’étaient aussi beaucoup attachés à lui. C’est pourquoi, la perspective de sa mort… provoqua une grande tristesse et un grand chagrin dans tout le navire.

« Du sang lui sortait de la bouche, accompagné de crampes et de crises violentes. Finalement, après avoir essayé en vain divers remèdes, on abandonna tout espoir de survie. Le capitaine demanda aux marins de se rendre un par un dans sa cabine, avant d’aller se coucher, pour lui faire leurs adieux ; ce qu’ils firent sans le moindre espoir de le revoir vivant le lendemain matin. Beaucoup pleuraient en sortant de la cabine.

« Sœur Martin, [une des saintes des derniers jours à bord], alors qu’elle était seule à son chevet, lui dit qu’elle souhaitait que l’on fasse appel à moi pour lui donner une bénédiction et peut-être qu’il pourrait encore être guéri. Il accepta cette proposition avec joie. Je dormais sur ma couchette quand le message me parvint. C’était aux alentours de minuit. Je me levai immédiatement, me rendis à la cabine, [et] en chemin croisai le second, qui venait juste de lui rendre visite. Dès qu’il m’eut croisé, il rencontra un certain frère Staines et lui fit la remarque que M. Snow allait imposer les mains au steward. ‘Mais, dit-il (d’une voix triste), cela ne sert à rien, tout est fini maintenant pour ce pauvre garçon’. ‘Oh, s’exclama frère Staines, le Seigneur peut le guérir grâce à l’imposition des mains… Vous croyez vraiment ?’ répliqua le marin dans la simplicité de son cœur.

« Tandis que j’avançais, je rencontrai le capitaine, qui semblait avoir pleuré, devant la porte de la cabine. ‘Je suis content que vous soyez venu, M. Snow, dit-il, bien que cela soit inutile, car ce sera bientôt la fin pour le steward.’ J’entrai dans sa cabine et m’assis à côté de son lit. Il avait la respiration très courte et il semblait être en train de mourir. Il ne pouvait pas parler fort, mais il me fit savoir qu’il souhaitait que je lui donne une bénédiction. J’appris qu’il avait une femme et deux enfants à Hambourg, en Allemagne, qui dépendaient de lui pour subvenir à leurs besoins. Il semblait très inquiet pour eux.

« Je lui posai les mains sur la tête et à peine avais-je terminé la bénédiction qu’il se redressa, s’assit et [battit] des mains, poussant des cris de louanges au Seigneur pour l’avoir guéri. Peu après, il se leva de son lit [et] sortit de la cabine pour marcher sur le pont.

« Le lendemain matin, tout le monde était étonné de le voir en vie, et stupéfait de voir qu’il était capable de vaquer à ses occupations habituelles. Tous les marins jurèrent que c’était un miracle. Les saints savaient que c’en était un, et ils se réjouirent et louèrent le Seigneur. Le capitaine le crut fermement et fut profondément reconnaissant, et son cœur s’attacha au nôtre à partir de ce moment-là. Il nous accorda toutes les faveurs qu’il était en son pouvoir de nous donner, s’enquérait constamment de notre confort, assistait à toutes nos réunions, acheta et lut nos livres. Les matelots firent la même chose et lorsque je les quittai à la Nouvelle-Orléans (Louisiane), ils me firent la promesse de se faire baptiser. Je reçus une lettre, environ un an après, de la part du capitaine en second, qui m’informa qu’ils avaient… tenu leur promesse. Le capitaine, lui aussi, manifesta son intention de recevoir un jour l’Évangile et de vivre parmi les saints. Le steward se fit baptiser lorsque nous arrivâmes à la Nouvelle-Orléans, et lorsque nous nous séparâmes, il m’offrit une Bible que j’ai aujourd’hui en ma possession40. »

Frère Snow écrit : « Plusieurs marins pleurèrent lorsque nous quittâmes le Swanton pour de bon. En fait, nous avions tous des sentiments très vifs41. » À la Nouvelle-Orléans, frère Snow et les saints embarquèrent à bord d’un ferry et remontèrent le Mississippi. Ils arrivèrent le 12 avril 1843 à Nauvoo.

Un dévouement constant à l’œuvre du Seigneur

Après avoir été missionnaire à plein temps pendant près de sept ans, Lorenzo Snow servit différemment le Seigneur pendant un certain temps. Pendant l’hiver 1843-1844, les administrateurs d’une école locale lui offrirent un emploi d’enseignant. Il accepta l’offre, bien que sachant que de nombreux élèves « se vantaient de rendre la vie impossible aux professeurs et de saboter les écoles ». Il décida que pour gagner le respect des étudiants, il devait leur montrer du respect. Sa sœur, Eliza, écrit : « Il parlait à ces garçons comme s’ils étaient des messieurs des plus respectables… Il se donna tout particulièrement du mal pour leur faire sentir qu’il s’intéressait à eux et qu’il désirait les aider à poursuivre leurs études… De cette manière, par la gentillesse et la persuasion, leurs sentiments s’apaisèrent, il gagna leur confiance et, grâce à des efforts patients et continus, ces rudes garçons sans scrupules se transformèrent en élèves respectueux ; et, bien avant la fin de l’année scolaire, ayant fait des progrès étonnants, ils avaient pris l’habitude d’être studieux42. »

En 1844, il reçut une nouvelle tâche au sein de l’Église. Il fut désigné pour se rendre en Ohio superviser une campagne pour élire Joseph Smith au poste de président des États-Unis. Le prophète avait été déçu de la façon dont les saints des derniers jours avaient été traités par le gouvernement des États-Unis et il avait écrit aux candidats à la présidence pour connaître leur position vis-à-vis de l’Église. N’étant pas satisfait de leur réponse, il avait décidé d’être lui-même candidat à la présidence.

Le Collège des Douze désigna Lorenzo Snow et d’autres pour « former une organisation politique dans tout l’Ohio afin de promouvoir Joseph à la présidence43 ». Ce faisant, ils portaient à la connaissance de la population la façon dont les droits constitutionnels des saints avaient été violés. Lorenzo déclara que ce fut « très intéressant44 ». Certains s’opposèrent violemment à la candidature du prophète, tandis que d’autres estimèrent que Joseph Smith pouvait mener la nation au succès et à la prospérité.

« Au milieu de ces extrêmes, se rappelle Lorenzo Snow, mes progrès furent soudainement arrêtés par un rapport bien confirmé du massacre du prophète et de son frère, Hyrum45. » Il retourna à Nauvoo « le cœur attristé46 ».

Même pendant cette période tragique, les saints travaillèrent diligemment à édifier le royaume de Dieu. Comme Lorenzo le dit plus tard : « Sous la direction du Tout-Puissant, le royaume alla de l’avant47. » Ils continuèrent à prêcher l’Évangile, à se fortifier les uns les autres, et ils travaillèrent ensemble pour finir la construction d’un temple dans leur ville.

Lorsque Lorenzo Snow rejoignit les saints à Nauvoo, il avait pris la décision de ne jamais se marier, choisissant à la place de consacrer sa vie à la prédication de l’Évangile. Plus tard, sa sœur Eliza fit cette réflexion : « Il n’avait qu’un seul désir : consacrer son temps, ses talents, s’investir totalement dans l’œuvre. » Il estimait que la vie de famille le rendrait d’une certaine façon moins utile à l’œuvre du Seigneur48.

L’opinion de Lorenzo sur le mariage et la famille commença à changer en 1843 lorsqu’il parla seul à seul avec Joseph Smith, le prophète, sur les bords du Mississippi. Le prophète témoigna de la révélation qu’il avait reçue sur le mariage plural. Il dit à Lorenzo : « Le Seigneur préparera la voie pour que tu reçoives et obéisses à la loi du mariage céleste49. » Suite à ce conseil, Lorenzo commença à comprendre que le mariage était un commandement du Seigneur et une partie essentielle du plan du bonheur de notre Père céleste.

En 1845, Lorenzo Snow contracta un mariage plural, comme on le pratiquait à l’époque dans l’Église, en épousant Charlotte Squires et Mary Adaline Goddard. Plus tard, il fut scellé à d’autres femmes. Son dévouement pour ses femmes et ses enfants devint partie intégrante de son dévouement à l’œuvre du Seigneur.

Les saints continuèrent à édifier le royaume de Dieu à Nauvoo, mais les persécutions se poursuivirent également. En février 1846, au plus fort de l’hiver, les émeutiers les forcèrent à abandonner leurs maisons et leur temple. Ils entamèrent une longue traversée en direction de l’ouest, vers une nouvelle patrie.

Il aida les saints à se rassembler dans la vallée du lac Salé.

Bien qu’ayant quitté Nauvoo avec le reste des saints, Lorenzo Snow et sa famille n’arrivèrent dans la vallée du lac Salé que plus d’un an après le premier convoi de pionniers. Comme la plupart des premiers pionniers de l’Église, ils restèrent dans les implantations temporaires créées le long du chemin. Ils restèrent un peu de temps en Iowa, dans une implantation appelée Garden Grove, où ils construisirent des cabanes de rondins pour les saints qui viendraient après eux. De là, ils allèrent s’installer dans une colonie appelée Mount Pisgah, également en Iowa.

À Mount Pisgah, Lorenzo travailla avec sa famille et les autres saints pour subvenir à nouveau à leurs besoins et aux besoins de ceux qui viendraient après eux pour se rendre dans la vallée du lac Salé. Ils construisirent des maisons de rondins, et allèrent jusqu’à semer et à cultiver, sachant que d’autres en feraient sûrement la récolte. Tandis qu’ils demeuraient à Mount Pisgah, Lorenzo fut appelé à diriger l’implantation. Comme le chagrin, la maladie et la mort frappaient le peuple, y compris sa propre famille, il travailla diligemment pour aider les gens à trouver l’espérance, à se fortifier les uns les autres et à rester obéissants aux commandements du Seigneur50.

Au printemps de 1848, Brigham Young dit à Lorenzo Snow de quitter Mount Pisgah et de se rendre dans la vallée du lac Salé. À nouveau, Lorenzo reçut un poste de dirigeant, cette fois-ci comme capitaine de convois de pionniers. Les convois arrivèrent dans la vallée du lac Salé en septembre 1848.

Son service en tant que membre du Collège des Douze

Le 12 février 1849, Lorenzo Snow fut invité à assister à une réunion du Collège des douze apôtres. Il arrêta immédiatement ce qu’il faisait et se rendit à la réunion qui avait déjà commencé. En chemin, il se demanda pourquoi on lui avait demandé de se présenter devant le Collège des Douze. Il était intrigué : avait-il été accusé d’avoir mal agi ? Sachant qu’il avait été fidèle dans l’accomplissement de son devoir, il écarta cette pensée. Mais il ne pouvait pas imaginer ce qui l’attendait. À son arrivée, il eut la surprise d’apprendre qu’il venait d’être appelé à devenir membre de ce collège. Au cours de cette même réunion, il fut ordonné apôtre avec trois autres personnes : Charles C. Rich, Franklin D. Richards et Erastus Snow, un cousin éloigné51.

L’ordination de Lorenzo Snow à l’apostolat détermina le reste de sa vie. Son appel à être l’un des « témoins spéciaux du nom du Christ » (D&A 107:23) influença tout ce qu’il fit. Il exprima plus tard ses sentiments concernant les responsabilités individuelles d’un apôtre :

« Premièrement, un apôtre doit posséder la connaissance divine, par révélation de Dieu, que Jésus vit et qu’il est le Fils du Dieu vivant.

« Deuxièmement, il doit recevoir l’autorité divine pour promettre le Saint-Esprit, un principe divin qui révèle les choses de Dieu, qui révèle sa volonté et ses desseins, qui conduit dans toute la vérité et qui montre les choses à venir, comme le déclare le Sauveur.

« Troisièmement, il a reçu l’autorité par le pouvoir de Dieu d’administrer les ordonnances sacrées de l’Évangile, dont la confirmation est donnée à chaque individu par un témoignage divin. Des milliers de gens qui habitent en ce moment dans ces vallées, et qui ont reçu ces ordonnances par mon ministère, sont les témoins vivants de la véracité de cette affirmation52. »

Outre la responsabilité individuelle de son appel, frère Snow avait sa conviction sur ce que voulait dire être membre du Collège des Douze : « Nous, les Douze, sommes déterminés à abandonner tout ce qui nous distrairait du chemin de notre devoir, afin d’être un, tout comme la [Première] Présidence est une, et d’être unis par le principe de l’amour qui lie le Fils de Dieu au Père53. »

Fort de cette compréhension personnelle de son appel et de la mission du Collège des Douze, Lorenzo Snow consacra sa vie à l’édification du royaume de Dieu sur la terre. Il répondit à l’appel à œuvrer de nombreuses façons et à différents endroits.

Sa mission en Italie

Pendant la conférence générale d’octobre 1849, frère Snow fut appelé à ouvrir une mission en Italie. Bien que ne connaissant pas le pays, sa culture ni sa langue, il n’hésita pas à accepter l’appel. Moins de deux semaines après la conférence, il était prêt à partir, ayant fait de son mieux pour que ses femmes et ses enfants reçoivent de l’aide en son absence.

Tandis qu’il se rendait avec d’autres missionnaires dans l’est des États-Unis, où ils devaient embarquer à bord d’un navire pour traverser l’océan Atlantique, ses pensées se tournèrent vers sa famille et les gens qu’il servirait bientôt. Dans une lettre adressée à sa sœur Eliza, il écrivit : « Beaucoup de pensées contradictoires occupaient mon esprit… Nous nous éloignions en toute hâte et de plus en plus de cet aimant puissant : notre FOYER ! Mais nous savions que l’œuvre dans laquelle nous étions engagés consistait à apporter la lumière à ceux qui étaient assis dans les ténèbres et dans la vallée de l’ombre de la mort. Notre cœur était rempli d’amour et nos larmes étaient essuyées54. »

Frère Snow et ses compagnons arrivèrent à Gênes (Italie), en juillet 1850. Ils virent que le travail du Seigneur progresserait lentement. Frère Snow écrivit : « Je me sens seul et étranger dans cette grande ville, à plus de douze mille kilomètres de ma famille bien-aimée, entouré de gens dont je ne connais ni les manières ni les particularités. Je suis venu éclairer leur esprit et leur enseigner les principes de la justice, mais je ne vois aucune possibilité d’y parvenir. Les perspectives sont peu encourageantes. » Inquiet des « sottises… de la méchanceté, de l’obscurité profonde et de la superstition » du peuple qu’il avait été appelé à servir, il écrivit : « Je demande à mon Père céleste de considérer ce peuple avec miséricorde. Ô Seigneur, qu’ils deviennent l’objet de ta compassion, afin que tous ne périssent pas. Pardonne-leur leurs péchés, et veuille que je sois connu parmi eux, afin qu’ils te connaissent et sachent que tu m’as envoyé pour établir ton royaume… N’as-tu pas quelques élus parmi ce peuple auprès duquel j’ai été envoyé ? Veuille me conduire à eux, et ton nom sera glorifié par l’intermédiaire de ton Fils, Jésus55. »

Frère Snow trouva ces « élus » parmi un groupe de gens appelé les Vaudois. Les Vaudois vivaient dans une vallée de la région du Piémont, qui se trouve au sud de la frontière entre l’Italie et la Suisse et à l’est de la frontière entre la France et l’Italie. Leurs ancêtres avaient été persécutés et chassés de lieu en lieu parce qu’ils croyaient en l’autorité des anciens apôtres et voulaient suivre les enseignements des apôtres au lieu de se joindre aux religions de l’époque.

Dans une lettre qu’il adressa à Brigham Young, frère Snow écrivit que les Vaudois avaient souffert pendant des siècles « de ténèbres et de cruauté » et « étaient restés immuables, pour ainsi dire, comme le roc battu par les vagues d’un océan déchaîné ». Mais juste avant l’arrivée des missionnaires de l’Église, les Vaudois commencèrent à jouir d’« une période de calme profond » et ils semblaient avoir une plus grande liberté religieuse que le reste de l’Italie. « Ainsi, observa-t-il, la voie n’a été ouverte que peu de temps avant la décision d’ouvrir la mission, et aucune autre partie de l’Italie n’est soumise à des lois aussi favorables. »

Voulant en apprendre plus sur ce peuple, frère Snow se rendit à la bibliothèque pour trouver un livre qui parlait d’eux. Il raconte : « Le bibliothécaire à qui je m’adressai, m’informa qu’il avait un ouvrage qui correspondait à ma description mais le livre venait tout juste d’être emprunté. Il venait à peine de finir sa phrase qu’une femme entra avec le livre. ‘Oh, s’exclama-t-il, quelle coïncidence remarquable, cet homme vient juste de me demander ce livre’. Je fus rapidement convaincu que ce peuple était digne d’être le premier à recevoir la prédication de l’Évangile en Italie56. »

Frère Snow et ses compagnons étaient impatients de prêcher l’Évangile dans le Piémont, mais ils estimaient qu’ils devaient le faire prudemment, en se créant des amitiés et en montrant aux gens qu’ils pouvaient leur faire confiance. Lorsqu’ils sentirent qu’ils avaient créé de bonnes relations avec les gens, ils se rendirent sur une montagne proche, chantèrent « des louanges au Dieu des cieux » et offrirent une prière pour consacrer l’Italie à l’œuvre missionnaire. Ils exprimèrent aussi leur dévouement personnel à l’œuvre et frère Snow donna des bénédictions de prêtrise à ses compagnons pour les aider dans leurs responsabilités. Inspiré par leur expérience sur la montagne, frère Snow appela ce lieu Mount Brigham57.

Même après cette expérience, il se passa presque deux mois avant que quelqu’un ne manifestât le désir de devenir membre de l’Église. Le 27 octobre 1850, les missionnaires se réjouirent de voir enfin le premier baptême et la première confirmation en Italie58. Frère Snow fit plus tard le rapport suivant : « Le travail dans cette région est lent et fastidieux… Néanmoins, l’Église a été établie. L’arbre a été planté et il est en train d’étendre ses racines59. »

Une nuit, il fit un rêve qui l’aida à comprendre la nature de sa mission en Italie. Dans son rêve, il était à la pêche avec ses amis. Il raconte : « Nous étions ravis de voir de beaux gros poissons à la surface de l’eau, tout autour de nous, sur une très grande distance. Nous vîmes de nombreuses personnes qui jetaient leurs filets et leurs lignes, mais elles semblaient toutes immobiles, tandis que nous étions toujours en mouvement. Tandis que je passais devant l’une d’elles, je remarquai qu’un poisson avait gobé mon hameçon, et je me dis que cet homme serait peut-être mécontent de voir que je l’avais attrapé sous son nez ; néanmoins, nous poursuivîmes notre chemin et arrivâmes sur le bord. Je remontai alors ma ligne et je ne fus pas peu surpris et humilié par la petite taille de ma prise. Je trouvais très étrange de n’avoir attrapé que ce menu fretin au milieu de cette grande multitude de poissons qui avaient une apparence supérieure et noble. Mais toute ma déception s’envola lorsque je découvris qu’il avait des qualités d’une nature extraordinaire60. »

Le rêve de frère Snow fut prophétique. Il ne fit pas un grand nombre de convertis en Italie, et, comme l’observa un autre missionnaire plus tard, ceux qui acceptèrent l’Évangile n’étaient « pas les riches et les nobles61 ». Il n’empêche : frère Snow et ses collègues furent des instruments entre les mains du Seigneur et firent entrer dans le royaume de Dieu de bonnes personnes, des personnes fidèles, des gens qui se dirent reconnaissants d’avoir « commencé à suivre le chemin d’une vie nouvelle et sans fin62 ». Et sous la direction de frère Snow, le Livre de Mormon fut traduit en italien.

Près d’un siècle et demi plus tard, un autre apôtre, James E. Faust, parla des hommes et des femmes qui étaient devenus membres de l’Église grâce au travail de frère Snow et de ses collègues : « Certains se trouvèrent dans les premiers convois de charrettes à bras qui arrivèrent dans la vallée du lac Salé… Beaucoup de leurs descendants prirent soin des vignobles de l’Église fraîchement rétablie et contribuent énormément, aujourd’hui, à l’Église dans le monde entier car ils croient, tout comme leurs ancêtres, que les apôtres détiennent les clefs qui ne rouillent jamais63. »

Il édifia l’Église

Plus tard, frère Snow remplit d’autres missions, magnifiant son appel de membre du Collège des Douze à travailler « sous la direction de la [Première] Présidence de l’Église… pour édifier l’Église et en régler toutes les affaires dans toutes les nations » (D&A 107:33).

En 1853, Brigham Young appela Lorenzo Snow à conduire un groupe de familles dans une colonie qui se trouvait dans le comté de Box Elder dans le nord de l’Utah. La colonie existante était petite, sans organisation et en déclin. Frère Snow se mit rapidement au travail et organisa les gens conformément aux principes de la loi de consécration comme l’avait enseigné Joseph Smith, le prophète. Les gens fondèrent une ville florissante, que frère Snow appela Brigham City en l’honneur du président Young. En travaillant ensemble et en se soutenant les uns les autres, les citoyens mirent en place un système scolaire, des usines, un système d’irrigation, une infrastructure commerciale et même une compagnie théâtrale. Ils ne pratiquèrent pas l’intégralité de la loi de consécration, néanmoins ils étaient guidés par ses principes, et ils montrèrent ce qu’une communauté pouvait accomplir en coopérant et en travaillant dur. « Il n’y avait aucun paresseux à Brigham City », écrivit Leslie, la fille du président Snow. « Il y eut une période d’activité et de prospérité qui ne fut peut-être jamais égalée dans l’histoire de toutes les autres colonies de l’État64. »

Frère Snow et sa famille vécurent pendant des années à Brigham City. Il présida les saints, s’absentant de temps en temps pour remplir de petites missions ailleurs. En 1864, il s’absenta pendant trois mois environ pour remplir une courte mission à Hawaï. Il y alla avec Ezra T. Benson, qui était aussi membre du Collège des Douze, Joseph F. Smith, Alma Smith et William W. Cluff65. En 1872 et 1873, frère Snow et d’autres membres accompagnèrent George A. Smith, premier conseiller dans la Première Présidence, au cours d’un voyage d’une durée de neuf mois en Europe et au Proche-Orient, en passant par la Terre Sainte. Ils s’y rendirent à la demande de Brigham Young, qui espérait que leur justice inciterait d’autres nations à se préparer à recevoir l’Évangile rétabli66. En 1885, il fut appelé à visiter plusieurs groupes d’Indiens d’Amérique dans le nord-ouest des États-Unis et dans l’État du Wyoming. Du mois d’août jusqu’à la fin du mois d’octobre, il y créa des missions et organisa les dirigeants de l’Église pour aider ceux qui avaient été baptisés et confirmés.

L’œuvre du temple

Heber J. Grant, septième président de l’Église, observa que le président Snow « consacr[a] des années de sa vie à œuvrer dans le temple67 ». Cet amour pour l’œuvre du temple commença très tôt après la conversion du président Snow et s’intensifia au cours de son ministère en tant qu’apôtre. Il assista à des réunions dans le temple de Kirtland peu de temps après son baptême et sa confirmation. Plus tard, il accepta avec enthousiasme un appel à récolter des dons pour construire le temple de Nauvoo. Une fois la construction du temple de Nauvoo achevée, il y remplit les fonctions d’officiant, aidant les saints des derniers jours à recevoir les ordonnances de la dotation et du scellement avant leur exode vers l’Ouest. Ses responsabilités dans le temple se prolongèrent et se multiplièrent lorsqu’il fut appelé à être apôtre. Il prit la parole lors du service de consécration du temple de Logan (Utah). Après la consécration du temple de Manti (Utah) par le président Woodruff, le président Snow lut la prière de consécration au cours des sessions des jours suivants. Lorsque la pierre de faîte fut posée sur la plus haute flèche du temple de Salt Lake City, il entonna le cri du Hosanna avec une grande assemblée. Après la consécration du temple de Salt Lake City, il fut le premier à y remplir les fonctions de président du temple.

Pour les quatre-vingts ans du président Snow, un journal local publia cet hommage : « Au crépuscule de sa vie, [il est] toujours occupé et fervent à œuvrer pour la grande cause à laquelle il a donné ses précédentes années. Il poursuit dans les murs sacrés du temple l’œuvre glorieuse à laquelle ses amis et lui se sont consacrés, une œuvre d’une importance considérable pour ce monde affligé par la mort et le péché68. »

Il s’occupait de chaque personne

Tandis qu’il voyageait de lieu en lieu, instruisant de grands groupes de gens, le président Snow prenait le temps de s’occuper des familles et des personnes individuellement. Par exemple, en mars 1891, alors qu’il était le président du Collège des Douze, il donnait un discours lors d’une conférence à Brigham City. En plein milieu de son discours, on lui glissa un message sur la chaire. Un témoin oculaire dit qu’il « s’arrêta de parler, lut le message et expliqua ensuite aux saints que c’était un appel à visiter des personnes qui étaient dans une profonde tristesse ». Il s’excusa et s’éloigna de la chaire.

Le message venait d’un habitant de Brigham City appelé Jacob Jensen. Il racontait qu’Ella, sa fille, était morte ce jour-là après des semaines de lutte contre la scarlatine. Frère Jensen n’avait écrit le message que pour informer le président Snow du décès et pour lui demander de s’occuper des obsèques. Mais le président voulait visiter la famille sur le champ, même si pour cela il devait interrompre son discours et quitter une réunion qu’il présidait. Avant de quitter la réunion, il demanda à Rudger Clawson, qui était alors le président du pieu de Box Elder, de l’accompagner.

Jacob Jensen raconte ce qui se passa lorsque le président Snow et le président Clawson arrivèrent chez lui :

« Après s’être tenu au chevet d’Ella pendant une minute ou deux, le président Snow demanda si nous avions de l’huile consacrée dans la maison. Je fus très surpris, mais je lui répondis que oui et j’allai la lui chercher. Il tendit la bouteille d’huile à frère Clawson et lui demanda d’oindre Ella. [Le président Snow] scella ensuite l’onction.

« Pendant la bénédiction, je fus particulièrement impressionné par certains des mots qu’il employa et dont je me souviens très bien aujourd’hui. Il dit : ‘Chère Ella, je te commande, au nom du Seigneur, Jésus-Christ, de revenir à la vie, ta mission n’est pas encore finie. Tu vivras et accompliras une grande mission.’

« Il dit qu’elle allait vivre, qu’elle allait avoir une grande famille et qu’elle serait un réconfort pour ses parents et ses amis. Je me souviens très bien de ces paroles…

« Après qu’il eut fini la bénédiction, le président Snow se tourna vers ma femme et moi et nous dit : ‘Ne soyez plus en deuil et ne pleurez plus maintenant. Tout ira bien. Frère Clawson et moi sommes occupés et nous devons partir, nous ne pouvons pas rester, mais soyez patients et attendez, et ne pleurez plus parce que tout ira bien’…

« Ella resta dans cet état pendant plus d’une heure après la bénédiction du président Snow, ou pendant plus de trois heures en tout après son décès. Nous étions assis à son chevet, sa mère et moi, quand tout à coup elle ouvrit les yeux. Elle regarda partout dans la pièce, nous vit assis là, mais elle cherchait quelqu’un d’autre et la première chose qu’elle dit fut : ‘Où est-il ? Où est-il ?’ Nous lui demandâmes : ‘Qui ? De qui parles-tu ?’ Elle répondit : ‘Eh bien, frère Snow. Il m’a rappelée69.’ »

Quand Ella s’était retrouvée dans le monde des esprits, elle avait ressenti une paix et un bonheur si grands qu’elle n’avait pas voulu revenir. Mais elle obéit à la voix du président Snow. À partir de ce jour-là, elle réconforta les membres de sa famille et ses amis, et les aida à comprendre qu’ils n’avaient pas besoin de pleurer leurs êtres chers qui étaient morts70. Plus tard, elle se maria, eut huit enfants et remplit fidèlement ses appels dans l’Église71.

Il dirigea l’Église en tant que prophète, voyant et révélateur du Seigneur

Le 2 septembre 1898, Wilford Woodruff mourut après avoir présidé l’Église pendant plus de neuf ans. Lorenzo Snow, qui était alors le président du Collège des douze apôtres, était à Brigham City quand il apprit la nouvelle. Sachant que la responsabilité de diriger l’Église reposait maintenant sur le Collège des Douze, il prit dès qu’il le put, le train en direction de Salt Lake City.

Ayant le sentiment de ne pas être compétent mais étant prêt à suivre la volonté du Seigneur, il se rendit au temple de Salt Lake City pour prier. En réponse à sa prière, il reçut la visite du Seigneur en personne. Le président Snow témoigna plus tard qu’il « vit vraiment le Sauveur… dans le temple, et lui parla face à face ». Le Seigneur lui dit de réorganiser immédiatement la Première Présidence et de ne pas attendre comme on l’avait fait lorsque les présidents de l’Église précédents étaient décédés72. Le 13 septembre 1898, il fut soutenu par le Collège des Douze comme président de l’Église et commença alors son ministère en tant que président. Il fut soutenu, le 9 octobre, par l’assemblée générale de l’Église et fut mis à part, le 10 octobre, comme cinquième président de l’Église.

Grâce à son exemple et aux révélations qu’il reçut, les saints des derniers jours surent qu’il était leur prophète. Les membres d’autres cultes apprirent aussi à le respecter en tant que véritable homme de Dieu.

Ses interactions avec les saints des derniers jours

Le président Snow présida souvent les conférences de pieu lorsqu’il était président de l’Église. Quand il rencontrait les saints, il exprimait l’amour et le respect qu’il avait pour eux. Ses paroles et ses actions montraient que même s’il était conscient du caractère sacré de son appel, il ne se plaçait pas au-dessus des gens qu’il servait.

Au cours d’une conférence de pieu, il assista à une session spéciale pour les enfants. On invita les enfants à se mettre bien en ligne pour leur permettre de s’approcher un par un du prophète et de lui serrer la main. Avant qu’ils ne se mettent en place, il se leva et leur dit : « Lorsque je vous serrerai la main, je veux que vous me regardiez dans les yeux afin que vous puissiez toujours vous souvenir de moi. Je ne suis pas meilleur que beaucoup d’autres hommes, mais le Seigneur m’a donné de grandes responsabilités. Depuis que le Seigneur s’est manifesté à moi de la manière la plus parfaite, je me suis efforcé d’accomplir tous les devoirs qui m’incombaient. C’est parce que j’occupe cette position élevée que je souhaite que vous vous souveniez de moi, que vous vous souveniez que vous avez serré la main du président de l’Église de Jésus-Christ. J’espère que vous n’oublierez pas de prier pour moi, pour mes conseillers, les présidents Cannon et Smith, et pour les apôtres73. »

LeRoi, fils du président Snow, raconte l’événement suivant qui eut lieu lors d’une conférence de pieu à Richfield (Utah) : « Le président Snow et Francis M. Lyman [du Collège des Douze] assistaient à une conférence de pieu à Richfield. Après le cantique d’ouverture, le président de pieu demanda à frère Lyman qui devait faire la prière d’ouverture. Frère Lyman répondit : ‘Demandez au président Snow’, c’est-à-dire, demandez au président Snow pour savoir qui doit faire la prière. Mais au lieu de cela, le président de pieu demanda au président Snow de faire la prière. Celui-ci accepta gracieusement et avant de commencer la prière il exprima son plaisir d’avoir été choisi et dit que cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu ce plaisir. On dit qu’il fit une merveilleuse prière d’ouverture74. »

Ses interactions avec les membres d’autres cultes

L’influence du président Snow ne s’arrêtait pas aux saints des derniers jours. Lorsqu’ils faisaient sa connaissance, les membres des autres confessions religieuses le respectaient ainsi que l’Église qu’il représentait. W. D. Cornell, pasteur d’une autre église, visita Salt Lake City et eut l’occasion de passer du temps avec le président Snow. Il écrit :

« Sa secrétaire, courtoise et expérimentée, me conduisit auprès de son auguste personne et je serrai la main de l’un des hommes les plus agréables et les plus sympathiques que j’aie jamais rencontrés, un homme qui a la capacité singulière de dissiper tout sentiment de malaise chez les gens qui se trouvent en sa présence, un homme passé maître dans l’art de la conversation, possédant le génie rare de vous sentir paisiblement accueilli en sa compagnie.

« Le président Snow est un homme cultivé, d’esprit, d’âme et de corps. Ses mots sont bien choisis, diplomatiques, amicaux et érudits. Sa façon de se tenir révèle la grâce acquise par quelqu’un qui a fait des études. Son esprit est aussi doux que celui d’un enfant. On vous présente à lui. Vous êtes heureux de le rencontrer. Vous parlez avec lui, vous l’appréciez. Si vous restez assez longtemps avec lui, vous finissez par l’aimer. » En s’adressant à ses lecteurs, qui avaient apparemment des préjugés vis-à-vis de l’Église, le révérend Cornell fit le commentaire suivant : « Et pourtant, c’est un ‘mormon’ ! Eh bien, si le mormonisme veut réussir à faire un jour du président Snow un homme grossier et brutal, il aura beaucoup à faire. Si le ‘mormonisme’ a été la force qui a façonné pour le monde un homme à l’esprit paisible, posé comme il l’est, et intellectuellement épanoui, il doit sûrement s’y trouver quelque chose de bon après tout75. »

Un autre pasteur, le révérend Prentis, nous parle aussi d’une rencontre avec le président Snow : « Son visage, qui révèle une âme où règne le Prince de la paix, est son meilleur témoin. Au cours d’une vie passée à étudier les hommes, j’ai trouvé, de temps en temps, un témoin de ce genre. C’est un visage comme cela que j’ai vu aujourd’hui… Je m’étais attendu à trouver de l’intellect, de la bienveillance, de la dignité, de la sérénité et de la force sur le visage du président de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, mais lorsqu’on m’a présenté à Lorenzo Snow, j’ai eu un instant de surprise… Son visage était un pouvoir de paix, sa présence une bénédiction de paix. Dans la profondeur tranquille de ses yeux il y avait non seulement ‘la maison de la prière silencieuse’ mais aussi la demeure de la force spirituelle. Tandis qu’il parlait de la ‘parole prophétique plus certaine’, de la certitude de l’espérance qu’il avait et de la foi durable qui avait surmonté les épreuves et les difficultés d’une vie tragique, je regardais le jeu des émotions et j’étudiais avec fascination les variations subtiles de ses traits qui révélaient si clairement les mouvements de son âme, et j’ai été envahi par le très étrange sentiment de me ‘tenir dans un lieu saint’ : que cet homme n’agissait pas pour les raisons habituelles de la politique, par intérêt ou par opportunisme, mais qu’il était animé par une source lointaine… Si l’Église mormone peut produire de pareils témoins, elle n’aura guère besoin de la plume de l’écrivain prolixe ou de l’éloquence du grand prédicateur76. »

La révélation sur la dîme

C’est peut-être pour la révélation qu’il reçut sur la loi de la dîme que Lorenzo Snow est le mieux connu. En mai 1899, il se sentit poussé à se rendre à St. George (Utah) avec d’autres dirigeants de l’Église. Bien que ne sachant pas pourquoi ils devaient s’y rendre, ses frères et lui suivirent rapidement l’inspiration et, dans la quinzaine, ils étaient à St. George. Le 17 mai, après leur arrivée à St. George, le président Snow reçut la révélation qu’il devait enseigner la loi de la dîme. Le lendemain, il fit la déclaration suivante aux saints : « La parole que le Seigneur vous adresse n’a rien de nouveau, c’est simplement ceci : LE TEMPS EST MAINTENANT VENU OÙ CHAQUE SAINT DES DERNIERS JOURS QUI CHERCHE À ÊTRE PRÊT POUR L’AVENIR ET À S’ÉTABLIR SUR UN FONDEMENT FERME DOIT FAIRE LA VOLONTÉ DU SEIGNEUR ET PAYER ENTIÈREMENT SA DÎME. C’est la parole que le Seigneur vous adresse et ce sera la parole du Seigneur à toutes les colonies dans tout le pays de Sion77. »

Après avoir donné ce message à St. George, le président Snow et ses compagnons de route remirent le même message dans les villes du sud de l’Utah et dans d’autres communautés entre St. George et Salt Lake City. Avant leur retour, le 27 mai, ils avaient tenu vingt-quatre réunions au cours desquelles le président Snow avait fait vingt-six discours et serré la main à quatre mille quatre cent dix-sept enfants. Ils avaient parcouru six cent soixante-seize kilomètres en train et quatre cent quatre-vingt quatorze kilomètres en voitures tirées par des chevaux78. Cette expérience remplit le président Snow d’énergie et il fut très désireux de continuer à prêcher la loi de la dîme dans toute l’Église. « Je suis tellement satisfait du résultat de cette visite, dit-il, que j’envisage de voyager prochainement dans tous les pieux de Sion79. » Il présida plusieurs conférences de pieu où il promit aux saints que l’obéissance à cette loi préparerait les membres de l’Église à recevoir des bénédictions temporelles et spirituelles80. Il promit aussi que l’obéissance à la loi de la dîme permettrait à l’Église de s’affranchir de ses dettes81.

Partout dans l’Église, les membres répondirent au conseil du président Snow par un dévouement renouvelé. En 1904, Orson F. Whitney, historien, qui allait devenir plus tard membre du Collège des Douze, écrivit : « L’effet fut immédiat. Les dîmes et les offrandes affluèrent avec une rapidité et une ampleur que l’on n’avait pas connues depuis des années. La situation de l’Église et ses perspectives d’avenir s’améliorèrent de nombreuses façons. Le président Snow s’était déjà acquis l’amour et la confiance de son peuple, et à présent, ces bons sentiments augmentèrent et s’intensifièrent82. » Heber J. Grant, qui était membre du Collège des Douze lorsque le président Snow reçut la révélation sur la dîme, déclara plus tard : « Lorenzo Snow est devenu président de l’Élise à l’âge de quatre-vingt-cinq ans et l’œuvre qu’il a accomplie les trois années suivantes est tout simplement prodigieuse à contempler… En trois courtes années, cet homme, qui, aux yeux du monde, aurait dépassé l’âge de la compétence, qui ne s’était jamais occupé de finances, qui s’était consacré à l’œuvre du temple pendant des années, a pris en charge les finances de l’Église du Christ et, sous l’inspiration du Dieu vivant, en a changé du tout au tout la situation financière83. »

Il rendit témoignage dans les derniers jours de son ministère

Le 1er janvier 1901, le président Snow assista à une réunion dans le tabernacle de Salt Lake City en l’honneur de l’entrée dans le 20e siècle. Des gens de toutes les religions furent invités à y assister. Le président Snow avait préparé un message pour l’occasion mais, étant fortement enrhumé, il fut incapable de le lire lui-même. Après un cantique et une prière d’ouverture, suivis d’un hymne interprété par le Chœur du Tabernacle, LeRoy, fils du président Snow, se leva et lut le message intitulé « Salutation au monde de la part de Lorenzo Snow84 ». La conclusion du message était révélatrice des sentiments du président Snow à l’égard de l’œuvre du Seigneur :

« Dans la quatre-vingt-septième année de ma vie sur terre, mon cœur déborde d’un désir fervent pour le bien-être de l’humanité… Je lève les mains et j’invoque la bénédiction du ciel sur les habitants de la terre. Puissent les rayons du soleil vous être favorables. Puissent le sol donner généreusement ses trésors et la terre ses fruits pour votre bien. Puisse la lumière de la vérité chasser les ténèbres de votre âme. Puisse la justice augmenter et l’iniquité diminuer… Puisse la justice triompher et la corruption être éliminée. Et puissent la vertu, la chasteté et l’honneur régner jusqu’à ce que le mal soit vaincu et que la terre soit purifiée de l’iniquité. Que ces sentiments parviennent au monde entier comme étant la voix des ‘mormons’ dans les montagnes de l’Utah, et que tous les peuples sachent que notre souhait et notre mission sont de bénir et de sauver tout le genre humain… Puisse Dieu être glorifié dans la victoire prochaine sur le péché, le chagrin, la misère et la mort. Que la paix soit avec vous tous85 ! »

Le 6 octobre 1901, le président Snow s’adressa aux saints lors de la dernière session de la conférence générale. Il avait été très malade les jours précédents et lorsqu’il arriva à la chaire, il dit : « Mes chers frères et sœurs, je me surprends moi-même en essayant de m’adresser à vous cet après-midi. » Il donna un court message sur la manière de diriger dans l’Église. Puis il prononça les derniers mots que l’assemblée générale de l’Église l’entendrait dire : « Que Dieu vous bénisse. Amen86. »

Quatre jours après, le président Snow mourait d’une pneumonie. Après les funérailles qui eurent lieu dans le tabernacle de Salt Lake City, son corps fut enterré dans le cimetière de sa ville bien-aimée, Brigham City.

Notes

  1. Lorenzo Snow dans Lycurgus A. Wilson, Life of David W. Patten, the First Apostolic Martyr, 1900, p. v.

  2. Lorenzo Snow, « The Grand Destiny of Man », Deseret Evening News, 20 juil. 1901, p. 22.

  3. Lorenzo Snow dans Life of David W. Patten, the First Apostolic Martyr, p. v.

  4. Lorenzo Snow, Life of David W. Patten, the First Apostolic Martyr, p. v.

  5. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, 1884, p. 1-2.

  6. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 2.

  7. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, Church History Library, p. 18.

  8. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 2-3.

  9. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 3.

  10. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 2, 3.

  11. Orson F. Whitney, History of Utah, 4 vol., 1892-1904, 4:223.

  12. Voir Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 4.

  13. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 62.

  14. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 32.

  15. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 6.

  16. Lorenzo Snow, «The Grand Destiny of Man », p. 22. Pour en savoir plus sur la conversion de Lorenzo Snow, voir le chapitre 3.

  17. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 6.

  18. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 33.

  19. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 33 ; voir aussi « The Grand Destiny of Man », p. 22.

  20. Lorenzo Snow, « The Grand Destiny of Man », p. 22.

  21. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 15.

  22. Lorenzo Snow, « The Grand Destiny of Man », p. 22.

  23. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 16.

  24. Voir Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 16, 19.

  25. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 19.

  26. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 30.

  27. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 37-38.

  28. Lettre de Lorenzo Snow à Oliver Snow, citée dans une lettre d’Eliza R. Snow à Isaac Streator, 22 fév. 1839, Church History Library.

  29. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 37.

  30. Lettre de Lorenzo Snow à Oliver Snow, citée dans une lettre d’Eliza R. Snow à Isaac Streator, 22 fév. 1839.

  31. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 19.

  32. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 47.

  33. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 50–51. Pour en savoir plus sur le voyage en Angleterre, voir le chapitre 14.

  34. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 58-59.

  35. Lettre de Lorenzo Snow à Heber C. Kimball, 22 oct. 1841, dans Lorenzo Snow, Letterbook, 1839-1846, Church History Library.

  36. Lettre de Lorenzo Snow à Heber C. Kimball, 22 oct. 1841, dans Lorenzo Snow, Letterbook, 1839-1846.

  37. Lettre de Lorenzo Snow à George A. Smith, 20 janv. 1842, dans Lorenzo Snow, Letterbook, 1839-1846.

  38. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 45.

  39. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 65-66.

  40. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 72-83.

  41. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 91.

  42. Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 74-75 ; voir aussi p. 73.

  43. Lorenzo Snow, Journal and Letterbook, 1836–1845, p. 49.

  44. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 79.

  45. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 79.

  46. Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 79-82.

  47. Lorenzo Snow, dans « Laid to Rest : The Remains of President John Taylor Consigned to the Grave », Millennial Star, 29 août 1887, p. 549. Pour les autres commentaires de Lorenzo Snow sur le martyre de Joseph Smith, voir le chapitre 23.

  48. Voir Eliza R. Snow Smith, Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 84.

  49. Joseph Smith, cité par Lorenzo Snow dans Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 70.

  50. Pour en savoir plus sur l’expérience à Mount Pisgah, voir le chapitre 7.

  51. Voir Biography and Family Record of Lorenzo Snow, p. 94-95.

  52. Lorenzo Snow, « Address of Apostle Lorenzo Snow », Millennial Star, 15 fév. 1886, p. 110.

  53. Lorenzo Snow, Deseret News, 14 janv. 1857, p. 355.

  54. Lettre de Lorenzo Snow à Eliza R. Snow, dans The Italian Mission, 1851, p. 5.

  55. Lettre de Lorenzo Snow à Franklin D. Richards, dans The Italian Mission, p. 8–10.

  56. Lettre de Lorenzo Snow à Brigham Young, dans The Italian Mission, p. 10–11.

  57. Voir Lettre de Lorenzo Snow à Brigham Young, dans The Italian Mission, p. 15–17.

  58. Voir Lettre de Lorenzo Snow à Brigham Young, dans The Italian Mission, p. 17.

  59. Lettre de Lorenzo Snow à Franklin D. Richards, dans The Italian Mission, p. 20.

  60. Lettre de Lorenzo Snow à Orson Hyde, dans The Italian Mission, p. 23.

  61. Lettre de Jabez Woodard à Lorenzo Snow, dans The Italian Mission, p. 26.

  62. Cité dans une Lettre de Jabez Woodard à Lorenzo Snow, dans The Italian Mission, p. 26.

  63. James E. Faust, « Les clefs qui ne rouillent jamais », L’Étoile, janv. 1995, p. 74.

  64. Leslie Woodruff Snow, « President Lorenzo Snow, as the Silver Grays of Today Remember Him », Young Woman’s Journal, sept. 1903, p. 391.

  65. Pour en savoir plus sur l’expérience de frère Snow à Hawaï, voir le chapitre 4.

  66. Pour en savoir plus sur l’expérience de frère Snow en Terre Sainte, voir le chapitre 24.

  67. Heber J. Grant, Conference Report, juin 1919, p. 10.

  68. Deseret Evening News, 3 avr. 1894, p. 4.

  69. Jacob Jensen, cité dans Leroi C. Snow, « Raised from the Dead », Improvement Era, sept. 1929, p. 884-886.

  70. Voir LeRoi C. Snow, « Raised from the Dead », p. 886 ; LeRoi C. Snow, « Raised from the Dead (Conclusion) », Improvement Era, oct. 1929, p. 975–979.

  71. Voir LeRoi C. Snow, « Raised from the Dead (Conclusion) », p. 980.

  72. Voir LeRoi C. Snow, « An Experience of My Father’s », Improvement Era, sept. 1933, p. 677; voir aussi la correspondance de John A. Widtsoe avec Noah S. Pond, mari d’Alice Armeda Snow Young Pond, 30 oct. 1945, et 12 nov. 1946, Church History Library. Brigham Young attendit plus de trois ans après le martyre de Joseph Smith, le prophète, avant de réorganiser la Première Présidence. John Taylor attendit plus de trois ans après la mort du président Young. Le président Woodruff attendit presque deux ans après la mort du président Taylor. Pour en savoir plus sur la manifestation divine que le président Snow reçut dans le temple, voir le chapitre 20.

  73. Lorenzo Snow, dans « President Snow in Cache Valley », Deseret Evening News, 7 août 1899, p. 1.

  74. Biographical Notes on Lorenzo Snow, rédigées par LeRoi C. Snow, Church History Library, p. 2.

  75. W. D. Cornell, cité dans « Mormonism in Salt Lake », Millennial Star, 14 sept. 1899, p. 579.

  76. Le révérend Prentis, cité dans Nephi Anderson, « Life and Character Sketch of Lorenzo Snow », Improvement Era, juin 1899, p. 569–570.

  77. Lorenzo Snow, Millennial Star, 24 août 1899, p. 533 ; voir aussi Deseret Evening News, 17 mai 1899, p. 2 ; Deseret Evening News, 18 mai 1899, p. 2. Le Millennial Star écrit que le président Snow donna ce discours le 8 mai mais d’autres sources de l’époque montrent qu’il le fit le 18 mai. Le président Snow parla aussi de la dîme le 17 mai. On trouvera au chapitre 12 un récit plus détaillé de la révélation sur la dîme.

  78. Voir « Pres. Snow Is Home Again », Deseret Evening News, 27 mai 1899, p. 1.

  79. Lorenzo Snow, dans « Pres. Snow Is Home Again », p. 1.

  80. Voir, par exemple, Deseret Evening News, 24 juin 1899, p. 3.

  81. Voir, par exemple, Improvement Era, août 1899, p. 793.

  82. Orson F. Whitney, History of Utah, vol. 4, p. 226.

  83. Heber J. Grant, Conference Report, juin 1919, p. 10.

  84. Voir « Special New Century Services », Deseret Evening News, 1er janv. 1901, p. 5.

  85. Lorenzo Snow, « Greeting to the World by President Lorenzo Snow », Deseret Evening News, 1er janv. 1901, p. 5.

  86. Lorenzo Snow, Conference Report, oct. 1901, p. 60, 62.

Oliver Snow, père de Lorenzo Snow.

Lorenzo Snow fut baptisé et confirmé à Kirtland (Ohio), en juin 1836, deux mois après la consécration du temple de Kirtland, représenté ci-dessus.

Lorenzo Snow pendant sa mission

Un grand nombre des premiers convertis d’Europe émigrèrent aux États-Unis pour rejoindre les saints.

Sur le navire Swanton, un homme grièvement blessé fut guéri immédiatement après avoir reçu une bénédiction de Lorenzo Snow.

Lorenzo Snow fut capitaine de convois de pionniers qui arrivèrent en 1848 dans la vallée du lac Salé.

On fabriquait des bottes, des chaussures, des harnais et des chapeaux dans ce bâtiment de Brigham City (Utah).

La Première Présidence et le Collège des douze apôtres en 1898. Rangée supérieure, de gauche à droite : Anthon H. Lund, John W. Taylor, John Henry Smith, Heber J. Grant, Brigham Young Jr., George Teasdale, Rudger Clawson, Marriner W. Merrill. Rangée du milieu : Francis M. Lyman, George Q. Cannon, Lorenzo Snow, Joseph F. Smith, Franklin D. Richards. Rangée inférieure : Matthias F. Cowley, Abraham O. Woodruff.