De petits actes d’attention et d’amour fortifient nos vies

Par Eustache Ilunga

Soixante-dix d’interrégion

« Exactement comme pour la veuve de Sarepta dont la farine ne manqua point et l’huile ne diminua point, nos petites réserves au foyer n’ont pas séché. Nous avions eu un sentiment de réconfort et de quiétude – et que tout irait bien pour notre famille. »

La nouvelle Interrégion d’Afrique Centrale existe depuis le 1er Août 2020, et l’un des buts du plan de l’Interrégion est de « S’aimer, servir et faire du service pastoral les uns auprès des autres ».

La pandémie de la COVID-19 a affecté le monde entier, nous obligeant à changer certaines habitudes et même notre mode de vie. Cependant, il y a des choses qu’elle ne pouvait pas changer. Elle ne pouvait pas changer notre amour et notre engagement envers Dieu, ainsi que notre disposition de nous aimer, de nous servir les uns les autres et de faire du service pastoral les uns auprès des autres. D’ailleurs, le besoin de nous aimer, nous servir et faire du service pastoral n’aura jamais été aussi nécessaire qu’important.

Je suis toujours impressionné par l’exemple parfait de service donné par notre Seigneur Jésus-Christ. Lorsque le Sauveur visite les Néphites après sa résurrection, il y rencontre un groupe de deux mille cinq personnes. Dans le chapitre 17 de 3 Nephi, nous lisons pourtant que malgré le nombre élevé de personnes, le Sauveur trouve le moyen de les servir une à une. Analysons brièvement quelques versets de ce chapitre :

Au verset 2, il remarque qu’ils sont faibles. Au verset 5, il remarque qu’ils sont en larmes et il comprend leur besoin de vouloir lui demander de demeurer avec lui. Au verset 7, il demande que tous ceux qui ont des besoins ou problèmes particuliers lui soient amenés pour qu’il les guérisse. Le verset 9 indique qu’il guérit chacun d’eux. Au verset 11, Il commande qu’on lui amène les petits enfants ; et au verset 21 on lit « …Il prit leurs petits-enfants, un par un, et les bénit, et pria le Père pour eux ».

De ces quelques versets, nous pouvons comprendre et apprendre beaucoup de choses, du Sauveur lui-même, à propos du service :

Le service se concentre sur les « touts petits » et ceux qui sont faibles.
Quand nous avons le désir de servir, le Saint-Esprit peut nous donner la capacité de comprendre les besoins des autres même s’ils ne sont pas exprimés verbalement.
Le service consiste à aller à la recherche de ceux qui sont dans le besoin.
Le service signifie répondre aux besoins individuels, car même dans une même famille, chaque membre de la famille a et peut avoir des besoins particuliers.

Je me rappelle qu’il y a quelque temps, mon compagnon et moi accomplissions notre service pastoral (alors instruction au foyer) dans une famille composée des personnes des divers âges. Généralement mon compagnon enseignait la leçon (tirée du message du mois de la Première Présidence) et pour le compléter je me focalisais sur les enfants en adaptant les enseignements à leurs besoins et à leur niveau de compréhension. Un jour, un des parents a exprimé sa reconnaissance pour le fait que ces visites avaient un sens diffèrent pour ses enfants et plus de sens pour les parents car elles répondaient au besoin de chacun dans leur foyer.

Parlant de la période de la pandémie de COVID-19, Elder D. Todd Christofferson a déclaré que c’était une période qui nécessitait d’avoir « constamment conscience du bien-être des personnes qui vous entourent ».¹ Pour la plupart, nous avons tous vécu la peur et l’inquiétude à cause de l’incertitude que causait la maladie de COVID-19. Le confinement nous a obligés à rester chez nous en nous coupant de tout contact physique avec les autres. Par ailleurs, cette situation a donné à notre famille des grandes occasions d’exprimer notre amour, de rendre service et de faire le service pastoral. Et nous sommes reconnaissants que nous, en tant que famille, avons parfois pris la résolution de nous oublier pour le bien des autres. Nous avions accompli du service pastoral par le moyen de la technologie en appelant des personnes que nous avions considérées comme étant les plus touchées par la crise pour les réconforter et connaitre leurs besoins. Parfois c’était simplement par quelques textos ou par messagerie des réseaux sociaux.

Pour se préparer à la période de confinement, nous avions, comme la plupart des gens, fait de petites réserves d’articles essentielles et même d’un peu d’argent en espèces. Mais nous avions appris que notre désir de servir nous a permis d’atteindre les autres soit de notre propre initiative soit par leur sollicitation. Nous n’avions aucune idée combien de temps le confinement allait durer, nous n’avions pas hésité à donner de la nourriture et parfois de l’argent de nos petites réserves à quelques familles et personnes qui en avaient besoin (bien sûr tout en prenant des précautions sanitaires nécessaires). L’instruction du Sauveur donnée à ses nouveaux disciples qu’il avait choisis et appelés parmi des Nephites nous réconfortait : « …Car voici, vous êtes ceux que j’ai choisis pour instruire ce peuple… Ne vous inquiétez pas de votre vie de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez » (3 Néphi 13:25).

Aucune parole ne peut exprimer la récompense que nous avons reçue. Exactement comme pour la veuve de Sarepta dont la farine ne manqua point et l’huile ne diminua point (1 Rois 17:16) ; nos petites réserves au foyer n’ont pas séché et nous avions eu un sentiment de réconfort et de quiétude pendant cette période difficile et un sens d’assurance que tout irait bien pour notre famille. Un frère nous a écrit un peu plus tard : « …J’ai bien pensé à vous cette journée depuis ce matin. Je suis en train de réaliser combien vos petits actes d’attention et d’amour fortifient nos vies et nous donnent de l’énergie de continuer le cœur joyeux. Cela compte. Merci pour ces petits moyens dont votre vie abonde pendant vos services… Vous êtes à l’écoute… Sachez que vos petits actes font la différence. Merci. »

Je témoigne que c’est parfois un simple mot, un petit message, un doux sourire, un morceau de pain ou un regard attentionné envers les autres qui fait toute la différence. L’amour et son corollaire – le service – sont l’essence même de l’Evangile de Jésus-Christ.

Eustache Ilunga a été appelé Soixante-dix Autorité de l’Interrégion en avril 2018. Lui et sa femme, Mamie, sont parents de quatre enfants. Frère et Sœur Ilunga vit à Kinshasa, République Démocratique du Congo.