2020
Hosanna et alléluia : Jésus-Christ vivant, le cœur du Rétablissement et de Pâques
Mai 2020


Hosanna et alléluia : Jésus-Christ vivant, le cœur du Rétablissement et de Pâques

En cette saison d’hosannas et d’alléluias, chantez alléluia, car il régnera pour toujours et à jamais !

Chers frères et sœurs du monde entier : avec des hosannas et des alléluias, nous célébrons Jésus-Christ vivant à cette époque de Rétablissement continu et de Pâques. Avec un amour parfait, notre Sauveur nous assure : « Vous [aurez] la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde1. »

Il y a quelques années, alors que sœur Gong et moi rendions visite à un couple charmant, Ivy, sa fillette, a sorti l’étui de son violon. Elle a sorti l’archer, l’a tendu et a mis de la colophane dessus. Ensuite, elle l’a soigneusement rangé, a souri, a fait une révérence et s’est assise. Débutante, elle venait de montrer tout ce qu’elle savait concernant le violon. Maintenant, des années plus tard, elle en joue magnifiquement.

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Ivy et son violon

Dans la condition mortelle où nous nous trouvons actuellement, nous sommes tous un peu comme Ivy et son violon. Nous commençons au commencement. Avec de l’entraînement et de la persévérance, nous progressons et nous nous améliorons. Au fil du temps, le libre arbitre et les expériences de cette vie nous aident à devenir davantage comme notre Sauveur tandis que nous œuvrons avec lui dans sa vigne2 et suivons son chemin des alliances.

Les anniversaires, y compris ce bicentenaire, mettent en relief des modèles de rétablissement3. En célébrant le rétablissement de l’Évangile de Jésus-Christ en cours, nous nous préparons aussi pour Pâques. Dans les deux nous nous réjouissons du retour de Jésus-Christ. Il vit ; non seulement alors, mais aujourd’hui ; pas seulement pour certains, mais pour tous. Il est venu et il vient guérir les personnes qui ont le cœur brisé, délivrer les captifs, redonner la vue aux aveugles et renvoyer libres les opprimés4. C’est de nous dont il s’agit. Ses promesses rédemptrices s’appliquent, quel que soit notre passé, notre présent ou nos problèmes à venir.

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Entrée triomphale du Seigneur à Jérusalem

Demain, c’est le dimanche des Rameaux. Dans la tradition, les rameaux (ou palmes) sont un symbole sacré utilisé pour exprimer la joie en notre Seigneur comme on peut le constater dans l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem où « une foule nombreuse de gens […] prirent des branches de palmiers, et allèrent au-devant de lui5 ». (Peut-être seriez-vous intéressé de savoir que le tableau original de cette scène peinte par Harry Anderson est accroché dans le bureau du président Nelson, derrière son bureau.) Dans le livre de l’Apocalypse, les personnes qui louent Dieu et l’Agneau le font revêtues de robes blanches, et des palmes dans les mains6. Avec la « robe de justice » et la « couronne de gloire », les palmes sont mentionnées dans la prière de consécration du temple de Kirtland7.

Bien sûr, la signification du dimanche des Rameaux ne se limite pas aux foules saluant Jésus avec des palmes. Ce jour-là, la façon dont Jésus entra dans Jérusalem permit aux fidèles de reconnaître l’accomplissement de la prophétie. Comme Zacharie8 et le Psalmiste l’avaient prophétisé, notre Seigneur est entré dans Jérusalem chevauchant un ânon pendant que la foule criait sciemment « Hosanna dans les lieux très hauts9 ». « Hosanna » signifie « accorde le salut10 ». À l’époque, comme maintenant, nous nous réjouissons en disant : « Béni soit celui qui vient au nom de l’Éternel11 ! »

Le dimanche de Pâques vient une semaine après celui des Rameaux. Le président Nelson enseigne que Jésus-Christ « est venu payer une dette qu’il ne devait pas parce que nous avions une dette que nous ne pouvions pas payer12 ». En effet, grâce à son expiation, tous les enfants de Dieu « peuvent être sauvés en obéissant aux lois et aux ordonnances de l’Évangile13 ». À Pâques, nous chantons « alléluia ». « Alléluia » signifie « louez le Seigneur Jéhovah14 ». L’« alléluia », dans l’oratario du Messie de Haendel est une déclaration bien-aimée de Pâques qu’il est « Roi des rois et Seigneur des seigneurs15 ».

Les événements sacrés qui se sont déroulés entre le dimanche des Rameaux et celui de Pâques expliquent les « hosannas » et les « alléluias ». Par « hosanna », nous implorons Dieu de nous sauver. Par « alléluia », nous exprimons nos louanges au Seigneur pour l’espérance du salut et de l’exaltation. En criant « hosanna » et « alléluia », nous reconnaissons que Jésus-Christ vivant est le cœur de Pâques et du Rétablissement dans les derniers jours.

Le Rétablissement dans les derniers jours commence par une théophanie : l’apparition littérale de Dieu le Père et de son Fils, Jésus-Christ, au jeune Joseph Smith. Joseph, le prophète, a dit : « Si vous pouviez regarder cinq minutes dans les cieux, vous en sauriez plus qu’en lisant tout ce qui a jamais été écrit sur le sujet16. » Parce que les cieux sont de nouveau ouverts, nous savons et « croyons en Dieu, le Père éternel, et en son Fils, Jésus-Christ, et au Saint-Esprit17 », la Divinité.

Le dimanche de Pâques 3 avril 1836, dans les premières années du Rétablissement, Jésus-Christ vivant est apparu lorsque le temple de Kirtland a été consacré. Les personnes qui l’ont vu là ont témoigné de lui en utilisant des contrastes complémentaires du feu et de l’eau : « Ses yeux étaient comme une flamme de feu, ses cheveux étaient blancs comme la neige immaculée, son visage était plus brillant que l’éclat du soleil et sa voix était comme le bruit du déferlement de grandes eaux, oui, la voix de Jéhovah18. »

À cette occasion, notre Sauveur a déclaré : « Je suis le premier et le dernier, je suis celui qui vit, je suis celui qui fut immolé ; je suis votre avocat auprès du Père19. » De nouveau, des contrastes complémentaires : premier et dernier, vivant et immolé. Il est l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin20, le chef et le consommateur de notre foi21.

Suite à l’apparition de Jésus-Christ, Moïse, Élias et Élie vinrent également. Sous la direction de Dieu, ces grands prophètes de jadis rétablirent les clefs et l’autorité de la prêtrise. Ainsi, « les clefs de cette dispensation sont remises22 » à son Église rétablie, pour le bien de tous les enfants de Dieu.

La venue d’Élie dans le temple de Kirtland était aussi l’accomplissement de la prophétie de Malachie dans l’Ancien Testament selon laquelle Élie reviendrait « avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable23 ». Ainsi, l’apparition d’Élie coïncidait, sans toutefois être une coïncidence, avec le moment de la Pâque juive, tradition qui exprime respectueusement l’attente du retour d’Élie.

De nombreuses familles juives ferventes mettent un couvert pour lui à leur table de Pâque. Beaucoup remplissent une coupe à ras bord pour l’inviter et lui souhaiter la bienvenue. Et certains, pendant le Séder de Pâque, envoient un enfant à la porte, parfois laissée entrouverte, voir si Élie est dehors et attend qu’on l’invite à entrer24.

En accomplissement de la prophétie et dans le cadre du rétablissement promis de toutes choses25, Élie est venu comme promis, à Pâques et au début de la Pâque. Il a apporté l’autorité de scellement pour lier les familles sur terre et dans les cieux. Moroni a enseigné à Joseph, que le prophète, Élie implanterait dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères, et que le cœur des enfants se tournerait vers leurs pères. Moroni a poursuivi : « S’il n’en était pas ainsi, la terre entière serait complètement dévastée à sa venue [du Seigneur26] ». L’esprit d’Élie, une manifestation du Saint-Esprit, nous attire vers les générations passées, présentes et futures de notre famille, dans notre généalogie, notre histoire, notre service dans le temple.

Revenons brièvement sur la signification de Pâque. Pâque rappelle la délivrance des enfants d’Israël de quatre cents années de servitude. Le livre de l’Exode raconte comment cette délivrance est arrivée après les plaies des grenouilles, des poux, de mouches, de la mort du bétail, des ulcères et pustules, de la grêle et du feu, des sauterelles et des ténèbres épaisses. La dernière plaie menaçait de mort les premiers-nés du pays, mais pas ceux de la maison d’Israël si… si ces foyers mettaient le sang d’un agneau premier-né sans tache sur les linteaux de leur porte27.

L’ange de la mort passa outre les maisons marquées du sang symbolique de l’agneau28. Ce geste de passer outre représente la victoire finale de Jésus-Christ sur la mort. En effet, le sang expiatoire de l’Agneau de Dieu donne à notre Bon Berger le pouvoir de rassembler son peuple en tout lieu et toute circonstance dans la sécurité de son troupeau, des deux côtés du voile.

De façon significative, le Livre de Mormon décrit le « pouvoir et la résurrection du Christ29 », l’essence de Pâques, en termes de deux rétablissements.

Premièrement, la résurrection comprend le rétablissement physique de notre « forme propre et parfaite », « chaque membre et jointure », « même un cheveu de la tête ne sera pas perdu30. » Cette promesse donne de l’espérance aux personnes qui ont perdu un membre ou la faculté de voir, d’entendre ou de marcher, ainsi qu’à celles en proie à des maladies impitoyables, à des maladies mentales ou autrement diminuées. Il nous trouve. Il nous guérit.

La seconde promesse de Pâques et de l’expiation de notre Seigneur est que spirituellement « tout sera rendu [ou rétabli] à son ordre propre31 ». Ce rétablissement spirituel reflète nos œuvres et nos désirs. Tout comme le pain sur les eaux32, il ramène « le bien » « le droit » « le juste » et « le miséricordieux33. » Il n’est pas étonnant que le prophète Alma emploie le mot restauration, ou un autre synonyme de « rétablissement » vingt-deux fois34 en nous exhortant à agir avec justice, à juger avec droiture et à faire continuellement le bien35.

Parce que « Dieu lui-même expie les péchés du monde36 », l’expiation du Seigneur peut rétablir non seulement ce qui était, mais aussi ce qui peut être. Parce qu’il connaît nos peines, nos afflictions, nos maladies et toutes nos tentations37, avec toute la miséricorde qui est la sienne, il nous portera secours dans nos afflictions38. Parce que Dieu est « un Dieu parfait et juste, et aussi un Dieu miséricordieux », le plan de la miséricorde peut « apaiser les exigences de la justice39 ». Nous nous repentons et faisons tout ce que nous pouvons. Il nous enserrera éternellement « dans les bras de son amour40 ».

Aujourd’hui nous célébrons le Rétablissement et la Résurrection. Tout comme vous, je me réjouis avec vous du rétablissement en cours de la plénitude de l’Évangile de Jésus-Christ et j’en témoigne. Comme cela a commencé il y a deux cents ans ce printemps, la lumière et la révélation continuent de se déverser au travers du prophète vivant du Seigneur et de son Église qui porte son nom : l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, et au travers de la révélation et de l’inspiration personnelles par le don divin du Saint-Esprit.

Tout comme vous, en cette période de Pâque, je témoigne de Dieu, notre Père éternel, de son Fils bien-aimé, Jésus-Christ qui est vivant. Des hommes mortels ont été cruellement crucifiés et sont ressuscités plus tard. Mais seul Jésus-Christ vivant, dans sa forme ressuscitée parfaite porte encore les marques de la crucifixion dans les mains, les pieds et le côté. Lui seul peut dire : « Je t’ai gravée sur mes mains41. » Lui seul peut dire : « Je suis celui qui a été élevé. Je suis Jésus qui a été crucifié. Je suis le Fils de Dieu42. »

Comme la petite Ivy et son violon, nous, par certains côtés, en sommes encore au commencement. « Ce sont [vraiment] des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment43. » À cette époque qui est la nôtre, puissions-nous en apprendre le plus possible sur la bonté de Dieu et notre potentiel divin, afin que l’amour de Dieu grandisse en nous pendant que nous le cherchons et tendons une main secourable à autrui. Il existe de nouvelles façons et de nouveaux lieux pour agir et devenir meilleur, ligne après ligne, gentillesse après gentillesse, individuellement et ensemble !

Chers frères et sœurs du monde entier, alors que nous nous réunissons et nous instruisons mutuellement, votre foi et votre bonté me remplissent de reconnaissance pour l’aventure qu’est l’Évangile. Votre témoignage et votre parcours dans l’Évangile enrichissent les miens. Vos préoccupations et vos joies, votre amour pour la famille de Dieu et la communauté de saints, et le fait que vous viviez votre compréhension de la vérité et de la lumière rétablies font grandir ma plénitude de l’Évangile rétabli, dont le Christ vivant est le cœur même. Ensemble, nous avons confiance car « [tu] [r]este[s] avec nous, Seigneur, [tu] reste[s] avec nous44 ». Ensemble nous savons, car malgré les fardeaux et les soucis, nous pouvons compter les bienfaits de chaque jour45. Dans les plus petits détails et les choses petites et simples de la vie quotidienne, nous voyons que de grandes choses sont réalisées46.

« Et il arrivera que les justes seront rassemblés d’entre toutes les nations et viendront en Sion avec des chants de joie éternelle47. » En cette saison d’hosannas et d’alléluias, chantez alléluia, car il régnera pour toujours et à jamais ! Criez hosanna, à Dieu et à l’Agneau ! Au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.