2016
La doctrine du Christ
Novembre 2016


La doctrine du Christ

La doctrine du Christ nous permet d’accéder au pouvoir spirituel qui nous fera passer de notre état spirituel actuel à un état où nous pouvons être rendus parfaits

La visite de Jésus aux Néphites après sa résurrection fut soigneusement prévue pour nous donner des enseignements de la plus grande importance. Cela commença par le Père témoignant au peuple que Jésus est son Fils bien-aimé, en qui il se complaît1. Puis Jésus-Christ en personne descendit et témoigna de son sacrifice expiatoire2, invitant les gens à savoir avec certitude qu’il était le Christ en s’avançant et en mettant la main dans son côté et en touchant la marque des clous dans ses mains et dans ses pieds3. Ces témoignages établirent avec certitude que l’expiation de Jésus était terminée et que le Père avait accompli l’alliance qu’il avait faite de donner un Sauveur. Jésus expliqua ensuite aux Néphites, en leur enseignant sa doctrine, comment obtenir toutes les bénédictions du plan de bonheur du Père qui nous sont accessibles grâce à son expiation4.

Aujourd’hui, mon message porte sur la doctrine du Christ. Les Écritures la définissent comme l’exercice de la foi au Christ et en son expiation, le repentir, le baptême, la réception du don du Saint-Esprit et la persévérance jusqu’à la fin5.

La doctrine du Christ nous permet d’obtenir les bénédictions de l’expiation du Christ

L’expiation du Christ crée les conditions permettant de nous reposer sur les mérites, la miséricorde et la grâce du saint Messie6, d’être rendus parfaits en Christ7, de recevoir tout ce qui est bon8 et d’obtenir la vie éternelle9.

D’autre part, la doctrine du Christ est le moyen, le seul moyen, grâce auquel nous pouvons obtenir toutes les bénédictions qui nous sont accessibles grâce à l’expiation de Jésus. C’est la doctrine du Christ qui nous permet d’accéder au pouvoir spirituel qui nous fera passer de notre état spirituel actuel à un état où nous pouvons être rendus parfaits comme le Sauveur10. D. Todd Christofferson a dit de ce processus conduisant à une nouvelle naissance : « Contrairement à notre naissance physique, naître de nouveau est davantage un processus qu’un événement. Et le but essentiel de la condition mortelle est de s’engager dans ce processus11. »

Examinons chaque élément de la doctrine du Christ.

Premièrement, la foi en Jésus-Christ et en son expiation. Les prophètes ont enseigné que la foi commence quand on entend la parole du Christ12. Les paroles du Christ témoignent de son sacrifice expiatoire et nous disent comment nous pouvons obtenir le pardon, des bénédictions et l’exaltation13.

Quand nous entendons les paroles du Christ, nous exerçons la foi en choisissant de suivre les enseignements et l’exemple du Sauveur14. Néphi enseigne que, pour faire cela, nous devons nous « reposer entièrement sur les mérites [du Christ] qui est puissant à sauver15 ». Comme Jésus était un Dieu dans la vie prémortelle16, comme il a eu une vie sans péché17 et, pendant son expiation, a satisfait toutes les exigences de la justice pour vous et pour moi18, il a le pouvoir de ressusciter tous les hommes et détient les clés pour le faire19, et il a permis que la miséricorde l’emporte sur la justice à condition que nous nous repentions20. Une fois que nous comprenons que nous pouvons obtenir la miséricorde grâce aux mérites du Christ, nous pouvons « avoir la foi qui produit le repentir21 ». Nous reposer entièrement sur les mérites du Christ signifie donc croire qu’il a fait ce qui était nécessaire pour nous sauver, et agir conformément à ce que nous croyons22.

La foi nous amène aussi à ne plus autant nous inquiéter de ce que les autres pensent de nous et à commencer à nous préoccuper beaucoup plus de ce que Dieu pense de nous.

Deuxièmement, le repentir. Samuel le Lamanite a enseigné : « Si vous croyez [en Christ], vous vous repentirez de tous vos péchés23. » Le repentir est un don précieux de notre Père céleste qui est rendu possible par le sacrifice de son Fils unique. C’est le processus qu’a donné le Père par lequel nous pouvons changer nos pensées, nos actions et notre personnalité afin de devenir davantage comme le Sauveur24. Il ne sert pas seulement pour les péchés graves mais c’est un processus quotidien d’auto-évaluation et d’amélioration25 qui nous aide à surmonter nos péchés, nos imperfections, nos faiblesses et nos défauts26. Le repentir nous fait devenir de « vrais disciples » du Christ, ce qui nous remplit d’amour27 et bannit toute crainte28. Le repentir n’est pas une solution de secours pour le cas où notre plan de vie parfaite échoue29. Le repentir continuel est le seul chemin qui peut nous apporter une joie durable et nous permettre de retourner vivre avec notre Père céleste.

Grâce au repentir, nous devenons soumis et obéissants à la volonté de Dieu. Mais on ne peut pas y arriver tout seul. La reconnaissance de la bonté de Dieu et de notre néant30 combinée à tous nos efforts pour conformer notre comportement à la volonté de Dieu31 fait entrer la grâce dans notre vie32. La grâce « est l’aide ou la force divine, donnée grâce à l’immense miséricorde et l’amour de Jésus-Christ […] afin d’accomplir les bonnes œuvres que [nous] ne pourrions pas faire si nous étions laissés à nous-mêmes33 ». Comme le but du repentir est que nous devenions comme le Sauveur, ce qu’il nous est impossible d’accomplir seul, nous avons désespérément besoin de sa grâce afin de faire les changements nécessaires dans notre vie.

Lorsque nous nous repentons, nous remplaçons notre ancien comportement mauvais, nos faiblesses, nos imperfections et nos craintes par un nouveau comportement et de nouvelles croyances qui nous rapprochent du Sauveur et nous aident à devenir comme lui.

Troisièmement, le baptême et la Sainte-Cène. Le prophète Mormon a enseigné que « les prémices du repentir, c’est le baptême34 ». Pour que le repentir soit total, il doit être associé à l’ordonnance du baptême accompli par une personne qui détient l’autorité de la prêtrise de Dieu. Pour les membres de l’Église, les alliances contractées au moment du baptême et à d’autres occasions sont renouvelées lorsqu’ils prennent la Sainte-Cène35.

Au cours des ordonnances du baptême et de la Sainte-Cène, nous faisons alliance de respecter les commandements du Père et du Fils, de toujours nous souvenir du Christ et d’être disposés à prendre son nom (ou son œuvre et ses qualités36) sur nous37. En contrepartie, le Sauveur fait alliance de nous pardonner, ou de nous remettre, nos péchés38, et de déverser plus abondamment son Esprit sur nous39. Il promet aussi de nous préparer à la vie éternelle en nous aidant à devenir comme lui40.

Douglas D. Holmes, premier conseiller dans la présidence générale des Jeunes Gens, a écrit : « Les ordonnances du baptême et de la Sainte-Cène symbolisent à la fois l’aboutissement et le processus de la nouvelle naissance. Au cours du baptême, nous enterrons notre ancien être de chair et nous débutons une nouvelle vie41. Pendant la Sainte-Cène, nous apprenons que ce changement est un processus graduel, où, petit à petit, semaine après semaine, nous sommes transformés par le repentir et les alliances, et, grâce à un déversement plus abondant de l’Esprit, nous [devenons comme le Sauveur42]. »

Les ordonnances et les alliances sont essentielles dans la doctrine du Christ. Quand nous recevons dignement les ordonnances de la prêtrise et respectons les alliances qui leur sont associées, le pouvoir de la divinité se manifeste dans notre vie43. D. Todd Christofferson a expliqué que « ce ‘pouvoir de la divinité’ se manifeste en la personne et par l’influence du Saint-Esprit44 ».

Quatrièmement, le don du Saint-Esprit. Après le baptême, nous recevons le don du Saint-Esprit par l’ordonnance de la confirmation45. Si nous le recevons, ce don nous permet d’avoir la compagnie constante d’un Dieu46 et l’accès continuel à la grâce qui accompagne son influence même.

Le Saint-Esprit, notre compagnon constant, nous donne le pouvoir ou la force supplémentaire de respecter nos alliances47. Il nous sanctifie aussi48, ce qui signifie que nous sommes libérés du péché et devenons purs et saints par l’expiation de Jésus-Christ49. Le processus de sanctification non seulement nous purifie mais il nous dote aussi des dons spirituels ou des qualités divines du Sauveur50 et change notre nature même51 « de sorte que nous n’avons plus de disposition à faire le mal52 ». Chaque fois que nous recevons le Saint-Esprit dans notre vie par la foi, le repentir, les ordonnances, le service chrétien et d’autres comportements justes, nous sommes transformés jusqu’à ce que, progressivement, petit à petit, nous devenions comme le Christ53.

Cinquièmement, persévérer jusqu’à la fin. Le prophète Néphi a enseigné qu’une fois que nous avons reçu le don du Saint-Esprit, nous devons persévérer « jusqu’à la fin à suivre l’exemple du Fils du Dieu vivant54 ». Dale G. Renlund a décrit le processus de persévérance jusqu’à la fin de la façon suivante : « Nous pouvons être rendus parfaits […] en faisant preuve de foi en lui, en nous repentant, en prenant la Sainte- Cène pour renouveler les alliances et les bénédictions du baptême, et en ayant la compagnie constante du Saint-Esprit. Si nous le faisons, nous devenons plus semblables au Christ et nous sommes capables de persévérer jusqu’à la fin, avec tout ce que cela implique55. »

En d’autres termes, la réception du Saint-Esprit et le changement qu’elle opère en nous édifient davantage notre foi. Une foi plus grande conduit à un repentir plus profond. En sacrifiant symboliquement notre cœur et nos péchés sur l’autel de la Sainte-Cène, nous recevons le Saint-Esprit à un degré supérieur. La réception plus abondante du Saint-Esprit nous permet d’avancer sur le chemin de la nouvelle naissance. En continuant ce processus et en obtenant toutes les ordonnances et en contractant toutes les alliances salvatrices de l’Évangile, nous recevons « grâce sur grâce » jusqu’à ce que nous recevions la plénitude56.

Nous devons mettre en pratique la doctrine du Christ dans notre vie

Frères et sœurs, en mettant en pratique la doctrine du Christ dans notre vie, nous sommes bénis à la fois temporellement et spirituellement, même dans les épreuves. Nous finirons par nous saisir « de tout ce qui est bon57 ». Je témoigne que ce processus s’est produit et continue de se produire dans ma vie, progressivement, petit à petit.

Mais nous devons surtout mettre en pratique la doctrine du Christ dans notre vie parce qu’elle indique le seul chemin qui ramène auprès de notre Père céleste. C’est la seule façon de recevoir le Sauveur et de devenir ses fils et ses filles58. En fait, la seule façon d’être racheté du péché et de progresser spirituellement est de mettre en pratique la doctrine du Christ dans notre vie59. Autrement, comme l’enseigne l’apôtre Jean, « quiconque […] ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu60 ». Jésus en personne a dit aux douze disciples néphites que, si nous ne faisons pas preuve de foi en Christ, ne nous repentons pas, ne nous faisons pas baptiser et ne persévérons pas jusqu’à la fin, nous serons abattus et jetés au feu, d’où nous ne pouvons plus revenir61.

Comment pouvons-nous donc mettre en pratique la doctrine du Christ plus complètement ? Nous pourrions faire un effort conscient chaque semaine pour nous préparer pour la Sainte-Cène en prenant le temps de nous demander dans la prière dans quel domaine nous avons le plus besoin de nous améliorer. Nous pourrions ensuite apporter en sacrifice sur l’autel de la Sainte-Cène au moins une chose qui nous empêche d’être comme Jésus-Christ, suppliant avec foi pour recevoir de l’aide, demandant les dons spirituels nécessaires et faisant alliance de nous améliorer pendant la semaine à venir62. Si nous le faisons, le Saint-Esprit se manifestera davantage dans notre vie et nous aurons plus de force pour surmonter nos imperfections.

Je témoigne que Jésus-Christ est le Sauveur du monde et que son nom est le seul par lequel nous pouvons être sauvés63. Tout ce qui est bon ne nous est accessible que par lui64. Mais pour nous saisir de tout ce qui est bon65, notamment la vie éternelle, nous devons continuellement mettre en pratique la doctrine du Christ. Au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.