2011
Sans valeur pour l’un, précieux pour l’autre
Juillet 2010


Du champ de la mission

Sans valeur pour l’un, précieuxpour l’autre

Un livre avec des lettres d’or sur la couverture est devenu un trésor pour quelqu’un à la quête de la vérité.

J’étais en mission, c’était l’été et il faisait très chaud. Mon collègue et moi avions sillonné les rues de Saint-Pétersbourg, en Russie, dans l’espoir de trouver de nouveaux amis de l’Église. Ce soir-là, près de chez nous, nous avons rencontré un homme âgé et nous nous sommes mis à parler avec lui. Il ne manifestait aucun intérêt pour l’Évangile, mais nous nous sommes tous les deux sentis poussés à lui donner un exemplaire du Livre de Mormon. À l’intérieur du livre, nous avons écrit nos vœux à son égard, notre témoignage et nos coordonnées.

Plus tard dans la soirée, à notre insu, un jeune homme du nom d’Ilya est sorti avec son frère. En marchant dans un couloir mal éclairé du métro, Ilya a remarqué le brillant de l’or sur la couverture d’un livre qui se trouvait par terre. Se baissant pour mieux voir, il a lu les lettres dorées et gaufrées de la couverture de ce livre, le Livre de Mormon, un autre témoignage de Jésus-Christ. Il l’a ramassé et emporté chez lui.

Le lendemain, mon collègue et moi réfléchissions au moyen de trouver d’autres amis de l’Église. Des pensées ont traversé mon esprit : « Nous faisons tous nos efforts pour trouver de nouvelles possibilités. Et qu’est-ce que cela a donné ? Nous devons peut-être changer de façon de faire. »

Un instant après, le téléphone a sonné. J’ai décroché. À l’autre bout du fil, une voix a demandé : « Vous êtes bien missionnaire ? J’ai trouvé le livre que vous avez perdu dans le couloir du métro. Je veux vous le rendre. »

J’ai immédiatement regardé l’étagère où se trouvaient mes Écritures. J’ai répondu : « Je ne crois pas avoir perdu mes Écritures dans le métro. Non, je n’ai pas perdu mon Livre de Mormon, mais vous pouvez le garder et le lire. »

Le jeune homme a dit qu’il s’appelait Ilya et a expliqué qu’il était d’Orsk, en Russie, et qu’il était venu à Saint-Pétersbourg pour travailler.

Il a dit : « J’aimerais en savoir plus sur ce livre et sur votre Église. Puis-je vous rencontrer ? »

J’ai sauté de joie. Cela n’arrivait pas tous les jours que des amis de l’Église potentiels demandent de nous rencontrer pour en savoir plus sur l’Église.

« Bien sûr que nous pouvons nous rencontrer, Ilya ! », ai-je répondu joyeusement.

Quand nous avons rencontré Ilya, il a écouté attentivement et a posé des questions. Nous étions heureux qu’il soit aussi réceptif à l’Évangile.

À un moment de la leçon, j’ai ouvert le Livre de Mormon d’Ilya. En allant aux pages de garde, j’ai vu une écriture que je connaissais : la mienne ! Je me suis rendu compte que c’était le livre que nous avions donné la veille au vieil homme. Apparemment, il s’était débarrassé du livre qu’Ilya avait trouvé peu après. J’étais plein de reconnaissance que mon collègue et moi ayons décidé de laisser ce livre au vieil homme, bien que, sur le moment, nous n’ayons pas compris pourquoi.

Ilya n’a pas mis longtemps à décider de devenir membre de l’Église. Il a également commencé à parler avec enthousiasme du message de l’Évangile à sa famille et à ses amis.

J’ai appris que notre Père céleste sait quand quelqu’un est prêt à recevoir sa parole. Tout ce qu’il nous demande, à nous, missionnaires et membres de son Église, c’est d’obéir à ses commandements et de nous soumettre à sa volonté en cherchant à parler de l’Évangile. Dans ce cas-là, Dieu savait que la personne qui avait reçu notre Livre de Mormon en premier ne l’apprécierait pas à sa juste valeur, mais qu’Ilya le ferait, lui (voir 1 Néphi 19:7).

Illustration Allan Garns