2011
Commencez à marcher
Juillet 2010


Nos dirigeants nous ont dit

Commencez à marcher

On pourrait croire que se détendre sur la crête est un moyen sûr d’éviter de faire des erreurs, mais c’est aussi le moyen d’éviter de faire des progrès.

On raconte l’histoire d’une équipe de pompiers parachutistes. Ces hommes et ces femmes courageux combattent les incendies de forêt en se faisant parachuter au-dessus des feux pour les combattre du haut vers le bas tandis que d’autres pompiers les combattent d’en bas.

Au cours d’un incendie de forêt particulièrement important, une équipe d’élite de pompiers parachutistes se réunit pour un briefing avant de décoller. Le dispatcheur, pompier avisé et expérimenté, leur dit que la situation était très instable et qu’il ne pouvait pas leur donner d’instructions précises. Il leur demanda donc de prendre contact avec lui par radio une fois qu’ils seraient arrivés sur la crête, au-dessus de l’incendie. Il leur donnerait alors des instructions sur la façon de s’attaquer au feu.

Les pompiers parachutistes décollèrent rapidement, se firent parachuter sur la crête au-dessus de l’incendie qui faisait rage et se se réunirent avant l’action. En regardant le feu d’en haut, ils pouvaient voir une demi douzaine de chemins qu’ils pourraient prendre pour commencer leur travail.

Comme convenu avec le dispatcheur, le chef d’équipe sortit une radio portative, trouva la bonne fréquence et l’appela pour demander des instructions sur le chemin à prendre. Mais la radio ne donnait que des parasites : pas moyen d’entendre le dispatcheur.

Pensant qu’il était occupé par d’autres tâches, les pompiers parachutistes décidèrent d’attendre dix minutes et de réessayer. Mais à leur deuxième tentative, toujours pas de communication, mais des parasites, et pas d’instructions.

Les pompiers se consultèrent. Ils voyaient toujours plusieurs chemins vers le bas de la montagne qui pourraient les mettre dans une bonne position pour combattre le feu. Mais ils étaient inquiets de ne pas avoir de directives du dispatcheur. Ils avaient peur, s’ils commençaient à descendre le chemin qui leur paraissait le meilleur, d’aller en fait dans la direction opposée à celle que le dispatcheur voulait qu’ils prennent et de devoir rebrousser chemin.

Ils décidèrent donc d’attendre en haut de la crête. Quinze minutes plus tard, ils essayèrent de nouveau de joindre le dispatcheur. Rien. Ils ôtèrent leurs sacs à dos et trouvèrent un endroit où s’assoir. La demi-heure devint une heure, l’heure en devint deux. Ils essayaient régulièrement de joindre le dispatcheur. Mais ils ne recevaient toujours que des parasites.

Ils décidèrent de déjeuner. Ensuite, ne pouvant toujours pas joindre le dispatcheur, ils s’adossèrent à leur sac à dos et firent une sieste. Ils étaient contrariés. Si le dispatcheur pouvait simplement s’occuper d’eux et leur dire quel chemin prendre, ils le suivraient volontiers et commenceraient à combattre le feu. Mais le dispatcheur semblait les ignorer, probablement préoccupé par d’autres pompiers. Et ils avaient décidé de ne pas bouger sans directives du dispatcheur. En effet, ces directives leur avaient été promises avant qu’ils ne soient parachutés sur la crête.

Sept heures après l’arrivée des pompiers parachutistes sur la crête, un chef d’équipe exténué, venant du groupe qui combattait le feu depuis le bas de la montagne, gravit le chemin et les trouva. Il était sidéré. S’approchant de leur chef, il demanda : « Qu’est-ce que vous faites à vous prélasser sur la crête ? Nous avions vraiment besoin de votre aide. Le feu nous a presque échappé parce que nous n’avons pas reçu d’aide pour le maîtriser. Et pendant tout ce temps-là, vous étiez ici à vous détendre sur la crête ? »

Le pompier parachutiste en chef expliqua leur problème au chef d’équipe. Le dispatcheur leur avait promis de leur donner des instructions. Ils avaient scrupuleusement essayé de les obtenir. Mais le dispatcheur les avait ignorés et n’avait jamais répondu à leurs appels. Il est vrai qu’ils avaient vu plusieurs chemins descendant vers le feu. Mais ils avaient eu peur de prendre le mauvais. Ils avaient donc décidé d’attendre les instructions promises par le dispatcheur.

Le chef d’équipe tendit la main et prit la petite radio que les pompiers parachutistes avaient utilisée. Il descendit ensuite d’une cinquantaine de mètres, en suivant l’un des chemins menant au feu. Il s’arrêta et essaya la radio. La voix du dispatcheur retentit clairement et distinctement. Le chef d’équipe remonta alors jusqu’à la crête et redescendit d’une cinquantaine de mètres par un autre sentier. Il s’arrêta et appela le dispatcheur. La voix de celui-ci se fit de nouveau entendre immédiatement.

Le chef d’équipe remonta jusqu’aux pompiers parachutistes et lança la radio vers le chef en disant : « Vous êtes dans un endroit sans réseau. Tout ce que vous aviez à faire, c’était de commencer à descendre par l’un des chemins et le dispatcheur aurait pu vous donner facilement des instructions pour prendre la bonne direction et vous amener exactement à l’endroit où nous avions besoin de vous. Au lieu de cela, vous vous êtes prélassés ici et vous nous avez été totalement inutiles. »

Souvent, lorsque nous avons besoin de directives spirituelles, nous pouvons être tentés d’agir exactement comme les pompiers parachutistes. Nous nous retrouvons en terrain inconnu. Nous voyons plusieurs chemins possibles et nous ne savons pas lequel prendre. Il nous a été promis que nous recevrions l’inspiration et l’aide de notre Père céleste. Mais elle ne vient pas toujours tout de suite. Cela nous contrarie et nous décidons que nous allons simplement nous assoir et attendre que les directives promises nous parviennent. Nous attendons, attendons, attendons, nous demandant pourquoi le Dispatcheur divin ne nous aide pas à trouver le chemin à suivre.

En agissant ainsi, nous négligeons un principe important de la révélation. Notre Père céleste attend de nous que nous utilisions notre intelligence, nos capacités et notre expérience pour décider de notre itinéraire de départ. Pendant que nous marchons résolument le long du chemin que nous avons choisi, nous sommes en bien meilleure position pour recevoir les changements de direction qu’il peut avoir pour nous. Mais si nous nous contentons de nous laisser tomber sur la crête et de nous adosser à notre sac à dos jusqu’à ce qu’il nous donne des instructions, nous risquons de nous retrouver dans un endroit où il n’y a pas de réseau spirituel.

Boyd K. Packer, président du Collège des douze apôtres, nous a enseigné :

« Nous sommes censés nous servir de la lumière et de la connaissance que nous possédons déjà pour résoudre les problèmes qui se présentent à nous. Nous ne devrions pas avoir besoin de la révélation pour nous apprendre à faire notre devoir, car cela nous a déjà été dit dans les Écritures ; nous ne devrions pas non plus nous attendre à ce que la révélation remplace l’intelligence spirituelle ou temporelle que nous avons déjà reçue, mais seulement à ce qu’elle l’accroisse. Nous devons vaquer à notre vie quotidienne de façon ordinaire, en suivant les habitudes, les règles et les réglementations qui la gouvernent.

« Les règles, les réglementations et les commandements offrent une protection précieuse. Si nous avons besoin d’une instruction révélée pour modifier notre route, elle nous attendra en chemin lorsque nous arriverons au point où elle sera nécessaire1. »

Je témoigne que les directives les meilleures et les plus claires nous parviennent non pas lorsque nous attendons simplement que notre Père céleste nous envoie de l’aide et des conseils, mais lorsque nous œuvrons avec zèle en nous arc-boutant à la tâche. Je lance ce défi à ceux d’entre vous qui attendent du Seigneur qu’il les guide dans leur vie, qui ont besoin d’aide pour prendre une décision importante ou pour avoir une réponse à une question cruciale : En vous aidant de la prière, utilisez soigneusement votre intelligence et vos propres ressources pour choisir le chemin qui vous semble le bon. Puis engagez-vous avec zèle dans cette direction (voir D&A 58:26-28). Quand viendra le moment d’un changement de direction, il sera là pour vous aider et vous guider.

Note

  1. Boyd K. Packer, « La quête de la connaissance spirituelle », Le Liahona, janvier 2007, p. 16.

Photo © Landov