2005
Un murmure doux et léger et un cœur palpitant
mai 2005


Un murmure doux et léger et un cœur palpitant

C’est un murmure doux et léger, et un cœur palpitant qui témoigne du miracle du Rétablissement.

En 1995, j’ai été invité à souhaiter la bienvenue et à faire quelques remarques préliminaires lors d’un séminaire scientifique sur l’alimentation des enfants qui se tenait à Salt Lake City. Quatre-vingt-seize scientifiques de vingt-quatre pays étaient présents. En regardant le public pendant mes propos, j’ai été impressionné par le nombre de nations représentées, comme le démontraient les vêtements portés, la couleur de la peau, la langue et d’autres traits distinctifs.

Trois ou quatre mois plus tard, j’ai assisté à une conférence de pieu sur la côte est des États-Unis. J’étais assis sur l’estrade pour me préparer à la session des dirigeants de la prêtrise lorsqu’un Africain est entré dans l’église et s’est assis près de l’allée. J’avais l’impression de l’avoir déjà vu mais je ne me rappelais pas où. Je me suis penché en avant et j’ai demandé au président de pieu qui était cet homme. Le président de pieu m’a répondu : « Oh, il n’est pas membre de l’Église. C’est un professeur venant d’Afrique qui enseigne dans une prestigieuse université de la région. Il y a quelques mois, il a assisté à un séminaire scientifique à Salt Lake City. Il a pris une brochure sur l’Église qui l’a amené à lire tout ce qu’il pouvait trouver sur le sujet. Il assiste maintenant à toutes les réunions qu’il peut. » En plaisantant à moitié, le président de pieu a ajouté : « Je serais étonné qu’il n’assiste pas aux réunions de la Société de Secours. »

Après la réunion des dirigeants de la prêtrise, je me suis à nouveau présenté à ce professeur en visite. Il a affirmé qu’il était enthousiaste à propos de la source de vérité qu’il venait de découvrir. Il a expliqué que sa famille, restée en Afrique, étudiait avec les missionnaires et le rejoindrait en Amérique dans quatre semaines, et qu’alors ils seraient tous baptisés ensemble.

À la fin de la session des adultes du samedi soir, cet homme est venu en courant à l’estrade et, se frappant la poitrine, il a déclaré avec feu : « Mon cœur bat aussi fort que cela. J’ai du mal à l’empêcher de sortir de ma poitrine. Je ne sais pas si je pourrai attendre quatre semaines pour que ma famille soit baptisée. » Je lui ai suggéré de ralentir son cœur et d’attendre sa femme et ses enfants pour qu’ils se fassent baptiser ensemble.

Quand Élie fuyait la méchante princesse phénicienne Jézabel pour échapper à la mort, l’Éternel l’a conduit à une haute montagne où il a fait une expérience des plus inhabituelles. Lorsque Élie était sur la montagne face à l’Éternel, il a senti « un vent fort et violent… L’Éternel n’était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre : l’Éternel n’était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu : l’Éternel n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger » (1 Rois 19:11-12).

Les personnes qui ne sont pas de notre foi me demandent de temps en temps pourquoi notre Église croît si rapidement, tant par le nombre de ses membres que par son activité, alors que d’autres périclitent, dit-on, dans ces domaines. La réponse à cette question est simplement un murmure doux et léger, puis un cœur palpitant. Dans notre monde agité, tumultueux et bruyant, ce n’est pas un vent, pas un feu, pas un tremblement de terre ; mais un murmure doux et léger, mais très audible, et il fait palpiter le cœur. C’est une chaleur intérieure paisible qui témoigne que c’est l’Évangile rétabli de Jésus-Christ, avec toute sa doctrine, sa prêtrise et ses alliances qui ont été perdues au cours des nom-breux siècles de ténèbres et de confusion. Oui, c’est un murmure doux et léger, et un cœur palpitant qui témoigne du miracle du Rétablissement.

C’est un murmure doux et léger, et un cœur palpitant qui motive des millions de membres à imiter la vie de Jésus dans ses paroles, ses actions et son service. C’est un murmure doux et léger, et un cœur palpitant qui pousse des milliers de couples à la retraite à partir en mission, en général pour dix-huit mois ou plus. Ils mettent de côté le confort de la vie pour aller dans le monde servir d’autres personnes à leurs propres frais et au prix de ce que certains considéreraient comme de grands sacrifices, souvent dans des parties éloignées du monde où une douche chaude et un lit confortable sont un luxe qui ne demeure que dans leur mémoire.

C’est un murmure doux et léger, et un cœur palpitant qui amène des centaines de milliers de jeunes gens et de jeunes filles à quitter des professions prometteuses, à reporter leurs études (en renonçant parfois à des bourses pour les sports et pour d’autres activités) ou qui remettent leur histoire d’amour à plus tard pour servir le Seigneur à leurs frais afin de déclarer le rétablissement de l’Évangile. C’est un murmure doux et léger, et un cœur palpitant qui donne à nos jeunes le désir et le courage de défendre la pureté, l’honnêteté et les principes, parfois même au prix des moqueries et du rejet. C’est un murmure doux et léger, et un cœur palpitant qui nous aide à respecter les commandements de Dieu avec joie et à partager leurs fardeaux avec les défavorisés. Oui, un murmure doux et léger et un cœur palpitant ont de la puissance.

Alma avait sa manière de s’enquérir de la condition spirituelle de notre cœur. Il demande : « Êtes-vous nés spirituellement de Dieu ? » Il poursuit : « Votre visage est-il empreint de son image ? Avez-vous éprouvé ce grand changement dans votre cœur ? » (Alma 5:14 ; italiques ajoutées). En d’autres termes, votre cœur palpite-il du témoignage de Jésus-Christ ?

Je vais vous dire trois des nombreuses choses qui font palpiter mon cœur. Premièrement, mon cœur palpite de savoir que Jésus-Christ est mon Sauveur personnel et que son amour pour moi était suffisant pour qu’il subisse une douleur qu’on ne peut imaginer, et même la mort. Mon cœur palpite quand, seul, je médite et je comprends que je peux être purifié et racheté par le sang de Jésus-Christ. Mon cœur palpite quand je pense au prix payé, à la souffrance subie pour m’épargner une souffrance personnelle semblable pour mes péchés et mes transgressions.

Deuxièmement, mon cœur palpite de savoir qu’un jeune garçon de quatorze ans seulement est allé dans un bosquet et que, par une prière simple et humble, il a ouvert les cieux, que Dieu et le Christ sont apparus et que des anges sont descendus. Ainsi a été rétablie la plénitude de l’Évangile de Jésus-Christ, avec tout son pouvoir, ses alliances et la pureté de sa doctrine. Mon cœur palpite quand je considère ce que ce jeune prophète a enduré pour faire paraître la plénitude de l’Évangile rétabli. Alors que des anges célestes descendaient, ceux de Satan étaient aussi à l’œuvre. Les persécutions ont commencé et, comme celle des prophètes d’autrefois, la vie de Joseph s’est terminée par le martyre. Pendant toutes ses épreuves et ses persécutions, le jeune prophète est resté ferme et déterminé.

Grâce à Joseph Smith, le prophète, je comprends plus pleinement la grandeur de l’expiation du Christ. Grâce au prophète Joseph, je comprends mieux l’importance du jardin de Gethsémané, où le Christ a beaucoup souffert lorsqu’il a pris sur lui nos souffrances personnelles pour le péché, notre douleur, nos infirmités, nos épreuves et nos tragédies. Je comprends la nature infinie et éternelle de son grand et dernier sacrifice. Je comprends mieux l’amour dont notre Sauveur a montré l’exemple dans son dernier acte rédempteur. Grâce à Joseph Smith, mon amour et ma reconnaissance pour le Sauveur sont amplifiés et le culte que je rends prend plus de sens. Dans notre recueil de cantiques, parmi les nom-breux écrits par W. W. Phelps se trouve le chant familier comportant les mots : « Gloire a celui qui a vu Dieu le Père » (« Au grand prophète », Cantiques, n° 16). Mon cœur palpite quand je chante ce chant.

Oui, parce que nous chantons avec enthousiasme et délices « Gloire à celui qui a vu Dieu le Père », nous chantons à propos du Sauveur avec encore plus de recueillement, d’émotion et de reconnaissance les paroles suivantes : « Oh ! que c’est merveilleux que son amour pour moi l’ai fait mourir pour moi ! Oh, que c’est merveilleux, merveilleux pour moi. » (« Merveilleux l’amour », Cantiques, n° 117). Mon cœur palpite grâce aux éclaircissements que le prophète Joseph a apportés dans ma vie à propos de l’effet personnel de l’expiation de mon Sauveur.

Troisièmement, mon cœur palpite lorsque j’étudie les Écritures sacrées du Livre de Mormon et que je médite à leur sujet parce qu’il complète la Bible et apporte un autre témoignage de la divinité de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Rédempteur et le Sauveur du monde. Grâce à ce compagnon sacré de la Bible, je comprends mieux la doctrine du Christ. De nombreuses questions restées sans réponse dans la Bible me sont ainsi pleinement expliquées. Le Livre de Mormon est une preuve tangible que Joseph est un prophète de Dieu, que le Christ lui est réellement apparu et que l’Évangile a été rétabli dans sa pureté et sa plénitude.

Mon cœur palpite dès que je pense au miracle admirable de l’existence du Livre de Mormon : au travail laborieux de la gravure des plaques de métal, à la protection attentive pendant tant d’années par des oints de Dieu et à sa traduction miraculeuse. Il répond à la définition parfaite d’écrit sacré. Par son amour majestueux pour nous, Dieu a fourni cette preuve que nous pouvons tenir en mains, que nous pouvons lire attentivement, que nous pouvons étudier et que nous pouvons même mettre à l’épreuve. Mais surtout Dieu m’aime assez pour vouloir nous donner, à moi et à quiconque recherche sincèrement, une révélation personnelle de la véracité du Livre de Mormon, la preuve tangible du Rétablissement et que Joseph Smith était un véritable prophète.

Parlant de cette connaissance sacrée, Alma, prophète du Livre de Mormon, témoigne :

« Ne pensez-vous pas que je sais ces choses moi-même ? Voici, je vous témoigne que je sais que ces choses dont j’ai parlé sont vraies. Et comment, selon vous, sais-je qu’elles sont certaines ?

« Voici, je vous dis qu’elles me sont révélées par l’Esprit-Saint de Dieu. Voici, j’ai jeûné et prié de nombreux jours afin de connaître ces choses par moi-même. Et maintenant, je sais par moi-même qu’elles sont vraies ; car le Seigneur Dieu me les a manifestées par son Esprit-Saint ; et c’est là l’esprit de révélation qui est en moi » (Alma 5:45-46).

Comme Alma autrefois, chacun de nous, membres tout comme amis de l’Église sincères, peut savoir avec certitude que ces choses sont vraies. Nous avons le grand privilège de le savoir. C’est plus qu’un privilège ; nous avons la responsabilité de le savoir. Nous perdons énormément de ne pas savoir quand ce privilège nous est donné. Le Seigneur a dit : « Frappez, et l’on vous ouvrira » (Matthieu 7:7). Jacob, prophète du Livre de Mormon, dit de « venir d’un cœur pleinement résolu » (Jacob 6:5). Il n’est pas nécessaire que nous nous en remettions à notre perception intellectuelle ou physique. Nous étudions, nous prions et, comme Alma autrefois, nous pouvons même jeûner ; alors viendront un murmure doux et léger et un cœur palpitant. Imaginez une révélation personnelle de Dieu que ces choses sont vraies. À cette seule pensée, mon cœur palpite. Au nom de Jésus-Christ. Amen.