2004
Un million de membres au Mexique
Juillet 2004


Un million de membres au Mexique

Au moment où ils atteignent une étape importante de leur histoire, les mem-bres du Mexique influencent, par leur foi et leur exemple, de plus en plus de personnes dans leur pays.

À un moment ou à un autre de cette année, si cela n’est pas déjà arrivé, le Mexique deviendra le premier pays, en dehors des États-Unis, à atteindre le jalon important du million de membres de l’Église.

Cette marque est un signe du développement de l’Église au Mexique et en Amérique du Sud au cours des dernières années. La prédication de l’Évangile a commencé il y a bien plus de 100 ans au Mexique (voir « Événements importants de l’Église au Mexique » , p. 42), mais la progression de l’Église a commencé à accélérer dans les années 1950-1960. En 1973, quand Spencer W. Kimball est devenu le douzième président de l’Église, il n’y avait que 3,3 millions de membres dans le monde entier. Le Mexique et l’Amérique du Sud comptent maintenant à eux seuls plus de membres que cela.

De nombreux membres rendent témoignage que cette croissance est l’accomplissement de la prophétie ou la réponse aux prières des justes. Ils expriment leur profonde gratitude pour les bénédictions que cette progression a apportée. Un exemple : Pendant des décennies, les membres du Mexique devaient se rendre aux États-Unis pour aller au temple. La consécration d’un temple à Mexico en 1983 a été enthousiasmante pour eux. À l’heure actuelle, le Mexique compte douze temples, 20 missions et 199 pieux.

La population de l’Église est diversifiée, allant de gens exerçant des professions libérales dans la mégapole de Mexico aux fermiers et manœuvres des zones rurales isolées. Leur lien réside en leur témoignage de Jésus-Christ et en leur désir de servir autrui suivant ses directives. Il serait impossible d’illustrer, par des mots ou des photographies, toute la richesse de la vie des saints des derniers jours du Mexique, mais les mots et les images qui suivent donnent un aperçu de la vie de membres de l’Église représentatifs.

Le mariage qu’ils voulaient vraiment

Le temple de Monterrey se dresse bien en vue sur une colline proche d’une grand autoroute. Il est impossible de passer sans remarquer la majesté du bâtiment et de son cadre. La première fois que Román et Norma Rodríguez sont passés devant le temple, des panneaux annonçaient une visite guidée. Attirés par l’édifice, ils se sont arrêtés et y sont entrés avec leur famille.

Unis à l’origine par un mariage civil comme l’exige la loi, ils étaient, quinze ans et trois enfants plus tard, en train de préparer l’impressionnant mariage religieux qu’ils n’avaient jamais eu. Mais pendant leur visite du temple de Monterrey, ils ont ressenti quelque chose de tout à fait nouveau. Il régnait une paix et une joie que Román ne pouvait pas expliquer. Norma a ressenti la même chose. Ils ont convenu qu’ils devaient en savoir davantage sur les enseignements de l’Église qui avait construit ce temple. Ils ont donc laissé leur nom et demandé la visite des missionnaires.

Sœur Rodriguez dit : « Je me rappelle notre préparation à cet autre mariage. Je n’arrêtais pas de me demander si ce que nous faisions était bien. J’ai prié le Seigneur de m’aider. Et j’ai senti que c’était une réponse à ma prière quand nous avons été informés du mariage éternel. »

Le 15 mai 2003, juste un an et huit jours après leur baptême, frère et sœur Rodriguez, leur fille et leurs deux fils sont retournés à la maison du Seigneur pour le genre de mariage qu’ils voulaient vraiment : le scellement éternel de leur famille. Ils sont membres de la paroisse de Santo Domingo, dans le pieu de San Nicolás, où frère Rodriguez est président du collège des anciens et sœur Rodriguez chargée des visites d’enseignement. Leurs enfants, Vanessa, 14 ans, Román, 11 ans, et Omar, 9 ans, aiment la Primaire et les programmes des jeunes, ainsi que les autres activités que propose leur paroisse.

Frère et sœur Rodriguez parlent tous les deux d’expériences spirituelles qui confirment le bien-fondé de leur décision de devenir membres de l’Église. Auparavant, dit frère Rodriguez, ils couraient après les choses ordinaires de la vie. Maintenant, ils voient avec une réelle profondeur et une clarté spirituelle. Il déclare : « J’ai l’impression que notre vie commence à se mettre en place. »

L’ancienne manière

Les pionniers de l’Église de différentes régions du Mexique racontent des expériences semblables : des années d’isolement, parfois de persécution, une lente progression et, plus récemment, à mesure que les membres de l’Église deviennent plus visibles dans la société mexicaine, l’acceptation et le respect.

Francisco et Estela Magdaleno, de la paroisse de Las Aguilas, pieu de Moctezuma Guadalajara, se sont fait baptiser au milieu des années 1960. La région où ils habitent est très attachée à ses traditions religieuses. Au début, les voisins ne voulaient pas beaucoup avoir à faire avec eux ou avec leur foi. Les Magdaleno ont continué à vivre leur religion et ont fait de leur mieux pour garder de bonnes relations avec leur entourage. Leurs trois enfants et eux-même ont tous fait une mission au Mexique. Et à présent, des voisins leur demandent des conseils sur des questions de religion.

Sixta María Martínez de la paroisse d’Aeropuerto, du pieu de Mérida Centro, avait déjà 62 ans quand elle s’est fait baptiser en 1974. Elle s’est vite prise de passion pour l’œuvre du temple et a fait plusieurs longs voyages du sud du Mexique jusqu’à Mesa, en Arizona, aux États-Unis, pour s’y rendre. Elle a été ravie d’avoir plus tard l’occasion d’aller au temple de Salt Lake City. Au fil des années, sœur Martínez a fait les ordonnances pour cinq générations de sa famille. Elle a vécu assez longtemps pour voir un temple se construire à quelques kilomètres de chez elle, à Mérida. À 92 ans, elle essaie d’y aller une fois par semaine. Elle affirme : « C’est ma joie. C’est ma vie. »

Amalia Estrada Catero, de la paroisse de Narvarte, dans le pieu de Ermita México, est membre de l’Église depuis sa naissance. Ses grands-parents sont devenus membres de l’Église vers la fin des années 1880. Mais, dans sa jeunesse, ses parents et elle étaient les seuls membres dans leur petite ville. Sœur Estrada n’a pas réussi à être pleinement pratiquante dans l’Église avant son déménagement à Mexico, en 1956, quand elle avait environ trente-cinq ans. Elle est allée au temple pour la première fois lors d’un voyage à Mesa, en 1963. Maintenant, elle se rend aussi souvent que possible au temple de Mexico, situé à proximité. Professeur de formation, sœur Estrada a enseigné dans toutes les auxiliaires de l’Église et a été présidente de la Société de Secours. Pendant ses jeunes années dans cette petite ville, elle a subi des pressions pour qu’elle suive la religion dominante. Aujourd’hui, à elle aussi des voisins viennent demander comment mener une vie meilleure. Comme l’a dit un jeune homme du quartier après lui avoir rendu visite : « J’ai parlé avec l’institutrice. »

Affermir les pieux

María Hernández de Martínez, de la paroisse de Huitzilzingo, dans le pieu de Chalco, dit : « J’ai dit à mon mari il y a quelque temps combien nos enfants étaient bénis ! » Convertie à l’Église, elle est reconnaissante de s’être fait sceller au temple et de toutes les bénédictions que l’Évangile apporte à sa famille.

Isaías Martínez, son mari, dit : « Chaque fois que je regarde les photographies de mes grands-parents, je suis plein de reconnaissance pour ce qu’ils ont fait en tant que membres de l’Église. » Ils se sont fait baptiser dans les années 1940. Son grand-père et son père ont tous les deux été dirigeants locaux de la prêtrise. Frère Martínez, qui a été appelé comme évêque à 25 ans, est maintenant greffier de pieu.

Il est ingénieur en électronique et sa femme a reçu une formation d’éducatrice. Frère Martinez dit qu’ils représentent d’une certaine manière ce qui est arrivé aux membres parce que grands-parents et parents se sont démenés pour que leurs enfants fassent des études. Ainsi de nombreux membres de la génération actuelle des dirigeants de l’Église du Mexique sont, dans leur collectivité, des symboles évidents de progression personnelle grâce au respect des principes de l’Évangile.

Armando et Claudia Galíndez de la paroisse d’Estrella, dans le pieu de Churubusco, en sont des exemples. Juriste, Armando est aussi propriétaire d’une entreprise qui propose des formations professionnelles aux entreprises. Sœur Galíndez, qui a étudié la gestion du tourisme, travaille avec lui dans son entreprise. Connaissant la réussite au Mexique, frère Galíndez résiste à la tentation d’une plus grande prospérité au nord. Bien que capable de créer une entreprise aux États-Unis, il choisit de rester au Mexique pour contribuer à l’édification de l’Église. Il dit vouloir contribuer à l’accomplissement du rêve de Spencer W. Kimball à propos du rôle des membres dans la société mexicaine (voir « Rêve du président Kimball », p. 36).

Avant même de se marier, Armando et Claudia s’étaient fixé des buts centrés sur l’Évangile pour eux et pour leur famille. Frère Galíndez se sert, dans la formation qu’il offre, d’un certain nombre de principes fondés sur l’Évangile, dont celui-ci : « La seule chose que nous ayons à faire pour passer de l’ordinaire à l’extraordinaire est de comprendre qui nous sommes. »

Comme dans d’autres régions du monde, il y a au Mexique des membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours qui s’en éloignent des semaines ou des années après leur baptême, et certains n’y reviennent jamais. Cependant, les dirigeants de la prêtrise qui ont suivi le conseil du président Hinckley de veiller à ce que chaque membre ait un ami, une responsabilité dans l’Église et soit nourri spirituellement de la parole de Dieu, disent que c’est très efficace pour entrer en contact avec beaucoup d’entre eux qui n’ont pas la bénédiction d’être pleinement pratiquants et pour les ramener à l’Église. Certains membres de l’Église reviennent d’eux-mêmes quand un murmure ou une vision spirituels leur rappelle que l’Évangile a beaucoup à offrir.

Yolanda Elsie Díaz de Vega, de la paroisse de Jardines, dans le pieu de Reforma Guadalajara, se rappelle avoir veillé tard pour étudier l’Évangile avec son mari après leur baptême en 1979 : « Nous avions comme faim des Écritures. » Mais après sept mois dans l’Église, elle s’est sentie critiquée injustement par un membre plus ancien qu’elle et n’a pas pu assister à la réunion suivante. Les Vega n’ont pas été à l’église pendant quatre ans jusqu’à ce que, inquiets de faire perdre des bénédictions à leur famille, ils y retournent.

Les Vega sont maintenant pratiquants depuis de nombreuses années et font bénéficier de leur force leur famille, leur paroisse et leurs voisins. Frère Vega dit qu’apprendre à améliorer leurs relations conjugales et à servir les autres leur a apporté de grandes bénédictions. L’Évangile « a changé notre manière de penser et notre mode de vie ». Leurs enfants ont grandi en apprenant et en appliquant l’Évangile, et maintenant leurs petits-enfants ont les mêmes possibilités de progression spirituelle en étant pratiquants dans l’Église. Sœur Vega dit : « Je suis fier de nos enfants parce que nous n’avons jamais eu à nous inquiéter que les gens sachent que nous sommes membres de l’Église. » Leurs quatre enfants répondent que c’est grâce à l’exemple de leurs parents qu’ils vivent comme ils le font.

Partager les bénédictions

Samuel Briones, onze ans, de la paroisse de Primavera, dans le pieu de Moctezuma Guadalajara, a contribué à intéresser son institutrice à l’Évangile en l’invitant aux visites guidées du temple de Guadalajara. Après sa visite, elle a commencé à rencontrer les missionnaires. Le professeur de karaté de Samuel et de son frère de douze ans, José Julio, s’est intéressé à l’Évangile grâce à ses contacts avec les deux garçons ; il s’est fait baptiser et est maintenant secrétaire exécutif de pieu.

Le père des garçons, qui s’appelle aussi José Julio, affirme : « Beaucoup de gens recherchent la vérité, mais ils ne savent pas où la trouver. » Frère Briones dit qu’il est facile de parler de nos croyances aux gens quand nous, membres de l’Église, sommes suffisamment attentifs au murmure du Saint-Esprit pour connaître leurs besoins. Sa femme, Josefina, a appris que les semences que nous plantons peuvent mettre du temps à germer, mais qu’elles pousseront rapidement par la suite. Elle avait fait part de ses croyances à un couple ; ces gens paraissaient prêts à écouter mais ont refusé de venir assister aux réunions de l’Église parce que cela ne cadrait pas avec leur emploi du temps. Quand ils ont fini par pouvoir y assister avec elle, elle a été, elle-même, surprise de leur disposition et de leur rapidité à accepter l’Évangile.

Mauro Gil, de Mérida, qui a été président de la mission de Torreón de 1999 à 2002, dit que l’exemple des membres est probablement ce qui contribue le plus à l’accueil qui est réservé aux missionnaires. Méditant sur l’influence des membres exemplaires, il dit : « Je crois que l’Évangile va ajouter à la grandeur du Mexique. » Il a constaté une progression régulière dans la vie des membres de la péninsule du Yucatán, ces vingt dernières années, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan matériel, dans la mesure de leur obéissance aux principes de l’Évangile, entre autres à la loi de la dîme.

Il dit qu’au Mexique, les temples ne sont que l’un des symboles visibles de l’épanouissement et de la croissance des membres. « Ils vont être une bénédiction pour les gens. Ils vont être une bénédiction pour nos enfants. »

L’effet des temples

Les membres qui se rappellent la période des voyages au temple de Mesa qui duraient une semaine, se réjouissent d’avoir maintenant un temple à une journée de voiture de presque tous les points de leur pays. Habituellement le samedi, les parkings des temples du Mexique accueillent plusieurs bus amenant des membres de régions éloignées.

Certains sont heureux de seulement participer au nettoyage de la maison du Seigneur. À Guadalajara, Alfredo Gómez, deuxième conseiller dans la présidence du temple, salue un membre qui part après avoir nettoyé le temple en équipe. Le président Gómez demande si l’homme est fatigué. Celui-ci répond : « Oui, mais c’est une bonne fatigue », et il repart fortifié.

Le président Gómez déclare : « La valeur du temple pour les membres locaux est incalculable. » Certaines personnes venant de régions éloignées se passent même du nécessaire, par exemple de nourriture pour payer le voyage. « Les membres savent que c’est leur temple. Il en font leur temple en y venant pour accomplir des ordonnances ou même pour le nettoyer. »

Il explique que les dirigeants locaux leur recommandent d’accomplir cette œuvre et les soutiennent. « En quelque sorte, le plan du président Hinckley était d’approcher les temples des membres puis de faire aller les membres à leur temple. »

Dans tout le Mexique, les membres se prennent d’intérêt pour le culte au temple et pour les bénédictions qui en découlent. De Matamoros et Ciudad Victoria à Mazatlán et à Guaymas, de Puebla et de Campeche à Acapulco, des membres sont heureux des bénédictions reçues grâce aux temples qui sont maintenant à portée de chez eux.

À Monterrey, la construction du temple a rencontré beaucoup d’opposition. Cependant, le président du temple, Eran A. Call, membre des soixante-dix de 1997 à 2000, dit que beaucoup de membres peuvent témoigner l’avoir vu en rêve et avoir su qu’il serait construit à cet endroit. Là aussi, les membres l’appellent leur temple. Le président Call dit qu’aucun missionnaire n’y sert parce que tous les servants sont des membres locaux. Beaucoup de membres du secteur du temple ont saisi la vision de cette œuvre. Il n’y a pas longtemps, un groupe de pieu a apporté 3000 noms de personnes décédées pour lesquelles il allait accomplir les ordonnances du temple.

Espoir pour l’éternité

Saidy Castillo de Gaona, de la première paroisse de Zacil-Ha, dans le pieu de Mérida, raconte que le premier lieu de culte bâti par l’Église à Mérida a été très important pour les membres qui ont participé à sa construction et, comme c’était la règle à l’époque, payé sa construction. Elle dit que les membres ont payé la moitié en temps de travail, de travail dur. La jeune Saidy a appris à faire fonctionner la machine à fabriquer des briques en participant à la construction. Et c’est là qu’elle a rencontré son futur mari, Noé, missionnaire bâtisseur qui a aidé à la construction du bâtiment.

Saidy poursuit : « Quand ils ont démoli ce bâtiment, j’ai été très émue. Mais ce qui comptait, c’est qu’ils ont construit quelque chose de plus grande valeur. » Le temple de Mérida occupe maintenant ce terrain.

Adolescente, Saidy s’est vue en rêve dans un temple à Mérida. « Je savais qu’il y aurait un temple. J’ai demandé au Seigneur de me laisser vivre assez longtemps pour le voir. »

Il y a plus de 35 ans qu’elle et son mari sont mariés. Ils ont été scellés dans le temple de Mexico, peu après sa consécration. Au long de ces années, ils ont fidèlement soutenu l’Église dans divers appels de la prêtrise et des auxiliaires. En 2000, à la consécration du temple de Mérida, les Gaona étaient prêts à y servir également ; ils ont été les deux premiers servants du temple à être mis à part.

Il servait dans le temple le jour où il est mort subitement, à la fin de l’année 2002. Saidy affirme que seule sa connaissance de la nature éternelle du mariage lui a permis de supporter la perte de son conjoint. « Je crois que, sans l’Évangile, j’aurais voulu mourir. La connaissance de l’Évangile me donne la force de continuer. L’Évangile est tout pour moi. C’était également tout pour mon mari. »

Elle s’est une fois de plus tournée vers le service dans l’Évangile pour trouver de l’aide et se remettre de sa mort. En plus de servir dans le temple, elle a trouvé du réconfort en se consacrant à ses cinq enfants et petits-enfants ainsi qu’à ses appels dans l’Église. Elle explique : « Je crois que je suis le plus heureuse lorsque je travaille. »

Cela pourrait bien être le cas pour chaque membre mexicain. Ceux qui ont l’air les plus heureux sont ceux qui travaillent au service des autres et qui proclament l’Évangile. Peut-être sans même y penser, ils contribuent jour après jour à la réalisation du rêve du président Kimball d’une croissance prodigieuse de la population de l’Église au Mexique.

Rêve Du Président Kimball

« Quand je me trouvais au Mexique en 1946… j’ai vu en rêve votre progression et votre développement…

« … Je vous ai vus, au lieu de travailler pour d’autres, prendre les postes de responsabilité…

« J’ai vu le peuple de Léhi ingénieurs et constructeurs…

« J’ai vu beaucoup de vos fils devenir avocats et aider à résoudre les problèmes mondiaux. J’ai vu vos compatriotes propriétaires d’industries et d’usines…

« J’ai vu des médecins ainsi que des juristes s’occuper de la santé de votre peuple. J’ai vu de jeunes Mexicains devenir de grands professeurs d’université et propriétaires de journaux avec de l’influence sur les affaires publiques. J’ai vu de grands artistes parmi vous…

« J’ai vu l’Église avancer à pas de géant ; j’ai vu les membres organisés en paroisses et en pieux… J’ai vu un temple de Dieu et j’attends de le voir rempli d’hommes, de femmes et de jeunes…

« Oui, c’était là mon rêve. Peut-être était-ce une vision. Peut-être le Seigneur me montrait-il ce qu’accomplirait ce grand peuple. »

Le président Kimball (1895-1985), Conference Report, Conférence interrégionale de Mexico de 1977, p. 31.

Racines au Mexique

Dès le milieu des années 1870, Brigham Young a envoyé des représentants de l’Église au Mexique pour chercher des endroits où installer des colons comme lieux de refuge contre la persécution aux États-Unis et comme moyen d’introduire l’Évangile en Amérique Latine. Les premiers colons de l’Église arrivèrent en 1885 et, par la suite, sept colonies s’établirent sur la Casas Grandes, rivière du nord du Chihuahua, et deux autres sur la Bavispe, rivière du nord du Sonora.

Malgré les difficultés de la vie des pionniers dans le désert, les colonies se développèrent en paix pendant quelques années. En 1895, le premier pieu mexicain fut organisé à Colonia Juárez. Les colons d’origine anglaise furent chassés du Mexique au cours de la révolution qui débuta en 1910, mais certains y retournèrent par la suite pour récupérer leur maison et leurs terres. La majeure partie des colonies disparurent, mais à Colonia Dublán et Colonia Juárez dans le nord du Chihuahua, vivent encore de nombreux descendants des premiers colons.

De nombreux noms de colons anglophones sont célèbres dans l’histoire de l’Église : Bowman, Brown, Call, Eyring, Hatch, Ivins, Romney, Smith, Taylor, Turley, etc. Marion G. Romney (1897-1988), ancien premier conseiller dans la Première Présidence, est né là-bas. Ainsi qu’un frère et une sœur : Camilla et Henry Eyring. La première est devenue la femme du président Kimball, et le second est le père de Henry B. Eyring, du Collège des douze apôtres. Ces premiers colons se sont bien acquittés de leur devoir d’implanter l’Évangile et, actuellement, les descendants des pionniers d’origine anglaise sont dépassés, dans les assemblées locales, par le nombre de membres d’ascendance mexicaine.

Il y a maintenant un temple de l’Église à Colonia Juárez, qui a été consacré en 1999.

Événements importants pour l’Église au Mexique

Juillet 1847 : Des pionniers de l’Église, dirigés par le président Young, arrivent dans la vallée du Lac Salé, qui est territoire mexicain.

1874 : Le président Young appelle Daniel W. Jones à traduire le Livre de Mormon en espagnol, mais frère Jones ne maîtrise pas cette langue. Melitón G. Trejo, Espagnol, se rend à Salt Lake City et, avec son aide, des morceaux choisis du Livre de Mormon sont publiés.

6 janvier 1875 : Les premiers missionnaires de l’Église entrent au Mexique.

1876 : Un deuxième effort missionnaire commence dans l’État de Sonora. Les premiers membres sont baptisés.

15 novembre 1879 : Les premiers missionnaires de l’Église arrivent dans la capitale. Moses Thatcher, du Collège des douze apôtres, Melitón G. Trejo, et James Z. Stewart.

Novembre 1879 : La première branche est ouverte à Mexico, avec Plotino Rhodakanaty comme président de branche.

25 janvier 1880 : La première consécration du Mexique à l’œuvre missionnaire est faite par frère Thatcher, dans une chambre d’hôtel de Mexico.

6 avril 1881 : À Popocatépetl, frère Thatcher consacre à nouveau le Mexique à la prédication de l’Évangile et à l’établissement de colonies. Huit autres personnes se joignent à lui sur le versant du volcan pour la première conférence de l’Église au Mexique.

1885 : Une première tentative de colonisation au Mexique par les saints d’origine anglaise commence. Sept colonies sont finalement établies au Chihuahua et deux au Sonora.

1886 : Melitón G. Trejo et James Z. Stewart terminent la traduction de tout le Livre de Mormon en espagnol, et elle est publiée.

Milieu de 1889 : Tous les efforts missionnaires au Mexique sont provisoirement suspendus à cause de la persécution de l’Église en Utah.

9 décembre 1895 : Le pieu de Juarez est organisé dans les colonies de l’Église de Chihuahua, avec Anthony W. Ivins (qui deviendra plus tard membre du Collège des douze apôtres) comme président.

8 juin 1901 : La mission mexicaine est rouverte.

Septembre 1907 : Rey Lucero Pratt (qui deviendra plus tard membre des soixante-dix) est appelé à présider la mission mexicaine. Il gardera cet office pendant vingt-quatre ans. De 1901 à 1910, la mission mexicaine s’étend et comprend les États de Mexico, d’Hidalgo, de Morelos et le district fédéral.

29 août 1913 : La révolution mexicaine, qui a commencé en 1910, force le président Pratt et ses missionnaires à quitter le Mexique en fermant la mission. La révolution entraîne de grandes souffrances pour les membres. Certains sont tués ; Rafael Monroy et Vicente Morales, exécutés en 1915, deviennent, pour les membres, des martyrs de leur foi. La guerre pousse les membres à quitter les colonies.

1922 : Les missionnaires des États-Unis retournent au Mexique.

1937: La mission mexicaine commence la publication du magazine In Yaotlapiyoui , précurseur du Liahona.

1960 : Un système scolaire de l’Église est fondé au Mexique. Benemérito de las Américas, École préparatoire fondée à Mexico en 1964, est maintenant célèbre pour la qualité de ses étudiants.

3 décembre 1961 : Le premier pieu des saints pour la plupart d’ascendance mexicaine est créé à Mexico. C’est le premier pieu hispanophone de l’Église.

1967 : Le pieu de Mexico est divisé et le pieu de Mexico nord est ouvert, avec Agricol Lozano Herrera comme président, premier président de pieu d’origine mexicaine.

1972 : Le nombre de membres de l’Église au Mexique atteint les 100 000.

2 décembre 1983 : Le temple et le centre d’accueil des visiteurs de Mexico sont consacrés.

25 juillet 1989 : Le Mexique devient le premier pays en dehors des États-Unis à atteindre le nombre de 100 pieux, avec la création du pieu de Tecalco. Le nombre de membres mexicains est estimé à plus de cinq cent mille.

11 décembre 1994 : En visite au Mexique, le président Hunter crée le 2000e pieu de l’Église, celui de Mexico Contreras.

2004: Le Mexique, avec deux interrégions, douze temples, vingt missions et près de deux cents pieux, atteint le nombre d’un million de membres.

Avec la permission de El museo de Historia del Mormonismo en México, A. C.