2003
Respecter nos alliances avec constance
Mai 2003


Respecter nos alliances avec constance

La constance dans le Christ implique le respect des alliances… Lorsque nous faisons cela… nous prenons courage et notre cœur est rempli d’amour.

Depuis mon appel il y a juste six mois, Dieu m’inspire un amour profond pour vous, mes chères sœurs. Mon plus grand désir est que vous sachiez, jeunes filles du monde entier, que vous êtes aimées, non seulement par moi, mais aussi par vos parents, vos dirigeants et particulièrement par votre Père céleste.

Il est parfois difficile de ressentir cet amour. Je connais une jeune fille qui semblait avoir tout pour elle. Elle venait d’être choisie comme représentante des élèves de son lycée, elle avait passé une audition pour faire partie d’un chœur et avait réussi, et elle avait été élue reine du bal de sa promotion. Un jour, elle est rentrée chez elle et s’est effondrée en pleurs sur son lit. Sa mère lui a demandé ce qui n’allait pas et elle a répondu au milieu de ses larmes : « Je ne réussis rien. Personne ne m’aime. Je n’ai pas de talents. Je n’arrive pas à suivre en classe. Et en plus, je suis affreuse. » Personne ne se serait douté qu’elle était peu sûre d’elle, seule et mal à l’aise ; mais la plupart des adolescentes éprouvent la même chose à un moment ou à un autre.

Certains jeunes rencontrent des difficultés encore plus grandes. Par exemple, je connais une jeune fille dont la mère est en train de mourir d’un cancer. Les parents d’une autre ont divorcé. Une jeune fille reste seule chez elle le week-end pendant que tous ses amis sortent et boivent. Une autre a eu un accident qui l’a laissée infirme. Le père d’une jeune fille a été appelé à la guerre. Une sœur se fait du souci pour son frère qui s’est écarté du bon chemin.

Qu’est-ce qui peut aider les jeunes qui ont ces problèmes divers et énormes ? Le thème des activités d’échange de cette année, qui est aussi notre thème ce soir, apporte une réponse. Il dit : « C’est pourquoi, vous devez marcher résolument, avec constance dans le Christ, ayant une espérance d’une pureté parfaite et l’amour de Dieu et de tous les hommes » (2 Néphi 31:20). J’aime cette Écriture. Elle décrit la manière dont nous devons affronter les difficultés. Lorsque j’avance résolument avec espérance et amour, je ressens aussi de l’espérance et de l’amour.

La constance dans le Christ implique le respect des alliances. Chaque semaine nous renouvelons celles du baptême qui sont de prendre son nom sur nous, de toujours nous souvenir de lui et de garder ses commandements (voir D&A 20:77). Nous sommes constants dans le Christ lorsque nous faisons cela ; alors nous prenons courage et notre cœur est rempli d’amour. En résumé, lorsque je respecte mes alliances, je ressens de l’espérance et de l’amour.

Ma jeune amie, que j’appellerai Lindsey, avait besoin d’espérance. Elle vivait dans un foyer où il n’y avait ni Esprit ni amour. Elle n’avait pas de bonnes fréquentations. De plus, ses dirigeantes des Jeunes Filles ne la considéraient que comme un « cas à suivre ». Mais au fond d’elle-même, elle ressentait l’amour du Seigneur malgré sa situation déplorable. Elle s’est efforcée de toujours se souvenir du Christ. Elle a décidé de ne pas se joindre à ses amis lorsqu’ils agissaient mal. Elle a essayé de prier son Père céleste seule dans sa chambre parce qu’elle voulait ressentir son Esprit. Quelque chose en elle voulait faire le bien, garder les commandements. Malgré son peu de connaissance et le manque d’aide, elle essayait de respecter son alliance du baptême. Elle a ressenti de l’espérance pour aller de l’avant, et l’amour de notre Père céleste.

Le Seigneur nous a promis qu’il ne nous oublierait pas parce qu’il nous a gravés sur ses mains (voir Ésaïe 49:16). Et nous lui avons promis de ne pas l’oublier parce que nous l’avons gravé dans notre cœur.

Les premiers saints ont appris cela par leurs souffrances au Missouri. Le Seigneur leur a recommandé : « Espérez patiemment dans le Seigneur, car vos prières sont parvenues aux oreilles du Seigneur… C’est pourquoi, il vous fait cette promesse avec l’alliance immuable qu’elles seront exaucées ; et toutes les afflictions que vous avez subies concourront à votre bien » (D&A 98:2-3). Cette promesse n’a pas supprimé les épreuves des saints mais elle les a consolés en leur donnant de l’espoir pour l’avenir.

De même, Abraham est allé de l’avant, avec constance, en s’accrochant aux promesses que Dieu lui avait faites. Chaque fois que je lis le récit du voyage d’Abraham au mont Moriah pour offrir son fils Isaac en sacrifice, j’en suis malheureuse pour lui. Il ne savait pas ce qui allait se passer comme nous le savons maintenant, avec le recul du temps. Il avançait dans l’inconnu. Mais il avançait avec constance. Il vivait de la promesse que le Seigneur le bénirait. Quelle que soit l’anxiété qu’il a dû ressentir, cela ne l’a pas empêché de marcher résolument avec constance dans le Christ.

Comme les saints du Missouri, Lindsey savait qu’en dépit de sa situation déplorable, notre Père céleste ne l’avait pas abandonnée. Son amour pour elle était constant. Elle a trouvé de la consolation dans « l’alliance immuable » de son amour, elle a su que « toutes les afflictions… subies » concourraient à son bien (voir D&A 98:3). Son chemin, tout comme celui d’Abraham, n’était pas facile mais elle est allée résolument de l’avant. En le faisant, elle a trouvé de l’aide. Une dirigeante de l’Église en particulier l’a aimée et l’a guidée. Lindsey s’est peu à peu rapprochée de notre Père céleste, elle a trouvé un jeune homme qui l’aimait, qui lui a beaucoup appris sur l’Évangile et qui l’a épousée.

Beaucoup des bénédictions qu’elle avait tant espérées plus tôt dans la vie, lui ont enfin été accordées en abondance. Elle s’est rendu compte qu’elle pouvait avoir l’Esprit dans sa propre famille et élever des enfants dans la justice. Après avoir été seule et abandonnée, elle se sent maintenant entourée d’amour. Cela parce qu’elle a marché résolument en faisant patiemment confiance au Seigneur. Être constante dans le Christ a permis à Lindsey de connaître l’espérance comme cela se fera pour chacun de nous face aux difficultés. Les paroles chantées par le chœur ce soir vont nous encourager à aller au Christ :

Quoi qu’il puisse arriver,

Quelle que soit la main qui me menace ;

Il est toujours mon rempart,

Mon refuge contre mon ennemi.

Allez à lui, vous qui êtes déprimés,

Âmes errantes dans l’obscurité,

Âmes fatiguées aspirant au repos.

Allez à lui ! Allez à lui !

(« Come unto Him », Hymns, n° 114)

Le respect des commandements nous donne l’espérance pour aller de l’avant, et nous change aussi le cœur. Le Seigneur a enseigné dans Jérémie : « Voici l’alliance que je ferai… Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur » (Jérémie 31:33). Les alliances nous permettent d’avoir un plus grand cœur et de ressentir « l’amour de Dieu et de tous les hommes » (2 Néphi 31:20). Rappelez-vous que lorsque nous respectons nos alliances, nous avons de l’espérance et nous nous sentons aimés.

Dans le sermon sur la montagne, Jésus a enseigné les vertus du cœur que sont l’amour, le pardon et la compassion. Il nous a enseigné, à nous, ses disciples, à prendre sur nous son nom et sa personnalité. Cela nous change le cœur et modifie nos relations avec les autres personnes. Marvin J. Ashton a dit : « Lorsque nous sommes véritablement convertis à Jésus-Christ, engagés vis-à-vis de lui, il se produit quelque chose d’intéressant : nous portons notre attention vers le bien-être de notre semblable, et nous traitons les autres avec de plus en plus de patience, de gentillesse, [et] d’acceptation » (« La langue peut être une épée tranchante », L’Étoile, juillet 1992, p. 22).

Pourriez-vous avoir plus de constance dans le Christ dans votre foyer, avec les membres de votre famille ? Lorsque vous promettez de prendre son nom et sa personnalité sur vous, cela signifie que vous devez parler un peu plus doucement, agir un peu plus gentiment, rendre service à vos frères et sœurs plus généreusement et apprécier et aider vos parents plus ouvertement.

C’est ce qu’a fait notre fils il y a longtemps lors d’une sortie en famille. Nous avions fait beaucoup de kilomètres pour voir un beau château. Lorsque nous sommes enfin arrivés, l’une des plus jeunes de nos filles était fatiguée et de mauvaise humeur. Elle a refusé de sortir de la voiture pour faire à pied la distance qui nous séparait du site pour lequel nous étions venus de loin. Nous perdions presque tous patience. Mais, avec gentillesse, notre fils de 14 ans l’a mise sur son dos et l’a portée jusqu’au château. Ce moment de tension a été adouci par sa douce expression d’amour, qui nous revient plus souvent en mémoire que la vue du château.

Il est parfois plus difficile de donner le meilleur de nous-mêmes dans notre propre famille. Il faut, pour cela, faire des efforts pour « marcher résolument ». Mais en respectant vos alliances, vous apprendrez à aimer plus pleinement les personnes à qui vous êtes scellés pour l’éternité. Puis vous serez aussi capables d’offrir votre amour à d’autres personnes au-delà de ce cercle.

Il y a un certain nombre d’années, notre famille a vécu pendant une courte période au Brésil. Deux semaines avant la date prévue de notre retour, nous avons eu un accident de voiture. Nous revenions de la réunion de Sainte-Cène sous une pluie battante quand nous sommes arrivés à une intersection. Une voiture stationnée a déboîté et nous a percutés sur le côté. Par chance, personne n’a été blessé, mais les voitures étaient très abîmées. Quand John, mon mari, est descendu pour faire le constat avec l’autre conducteur, je lui ai rappelé que ce n’était pas de notre faute. Il est revenu assez vite à la voiture et nous sommes lentement rentrés jusqu’à la petite ferme où nous habitions, le métal crissant sur les pneus à chaque tour de roue. L’autre voiture nous a suivis. Mon mari a simplement dit : « Je vous expliquerai plus tard. »

Une fois arrivé à la maison, John a pris la petite enveloppe où nous mettions de l’argent pour les urgences et il a donné à ces gens de quoi réparer leur voiture. Ils sont partis tout contents. J’étais étonnée. Alors mon mari a réuni les enfants. Il nous a expliqué un peu en s’excusant pourquoi il avait agi ainsi : « Je sais que cet accident n’était pas de notre faute, mais en faisant le constat avec cette famille, la seule pensée que j’avais à l’esprit était qu’un peu plus d’une heure avant, j’avais fait alliance avec notre Père céleste de toujours agir comme il le ferait. Je savais, que s’il avait été à ma place, il aurait eu compassion de cette famille et aurait fait tout son possible pour l’aider. » Quel mari et père exemplaire ! Il s’était souvenu de ses alliances. Faisant preuve d’un amour chrétien, il avait adouci des cœurs.

Je vous témoigne que, lorsque je me souviens de mes alliances, chaque jour, je ressens de l’espoir et de l’amour. Je sais que faire preuve de constance dans le Christ me remplit le cœur d’une espérance d’une pureté parfaite et de l’amour de Dieu et de tous les hommes.

« Que nous demande le Seigneur ? Que disent les Écritures ? Ayez l’espoir, la foi au Christ, montrez la route sûre » (« Il envoya son Fils aimé », Chants pour les enfants, p. 20-21). Je prie pour que chacun de nous aille à lui chercher l’espérance, et suive son exemple d’amour. Au nom de Jésus-Christ. Amen.