2002
L’exode répété
Avril 2002


L’exode répété

Les Écritures données à l’Israël ancien et moderne attestent la puissance de la main du Seigneur dans leur délivrance.

Il y a de nombreux parallèles instructifs entre l’exode des Israélites d’Égypte, sous la conduite de Moïse, et l’exode des pionniers saints des derniers jours des Etats Unis, sous la conduite de Brigham Young. Nous avons beaucoup à apprendre de ces vaillants dirigeants de l’Israël ancien et moderne.

Les comptes rendus et les spectacles historiques ont, en général, bien montré ce que les pionniers ont fait. Mais peu d’écrivains sont allés suffisamment loin pour expliquer pourquoi ils l’ont fait. Plus rares encore sont ceux qui ont mentionné les similitudes entre l’exode des pionniers et l’exode des israélites d’Égypte. Une ressemblance évidente est que les deux groupes avaient une mer intérieure salée et une rivière appelée Jourdain. Mais il y avait beaucoup d’autres similitudes très importantes. Lël ancien et l’Israël moderne sont étroitement liés.

Les Deux Joseph

L’Israël ancien avait d’autres dirigeants avant Moïse et l’Israël moderne avait un prophète président avant Brigham Young (1801-1877). Les prédécesseurs, dans les deux groupes, se ressemblaient également. Un nom qui se retrouve des deux côtés est celui de Joseph – Joseph qui avait été vendu en Égypte et Joseph Smith, le prophète (1805-1844). Peu de personnages de l’Ancien Testament ont autant d’importance pour les saints des derniers jours que Joseph d’Égypte. Beaucoup d’entre nous descendent de lui par l’intermédiaire de ses fils Ephraïm et Manassé. Le Livre de Mormon révèle :

« Une partie du reste de la tunique de Joseph avait été préservée et ne s’était pas décomposée… Comme ce reste de vêtement… a été préservé, de même un reste de la postérité… sera préservé par la main de Dieu et sera pris en son sein » (Alma 46:24).

Les pionniers étaient des restes de cette précieuse postérité. Ils savaient que Joseph Smith avait été choisi par le Seigneur pour continuer l’œuvre de la tribu de Joseph, fils de Jacob. Des siècles auparavant, Joseph avait prophétisé à propos de Joseph Smith et il avait décrit leur parenté :

« Oui, Joseph a dit, en vérité : Ainsi me dit le Seigneur : Je susciterai un voyant de choix du fruit de tes reins, et il sera tenu en haute estime parmi le fruit de tes reins. Et je lui donnerai le commandement d’accomplir, pour le fruit de tes reins, ses frères, une œuvre qui aura une grande valeur pour eux, à savoir, de les faire parvenir à la connaissance des alliances que j’ai faites avec tes pères.

« Et je lui donnerai le commandement de ne faire aucune autre œuvre que l’œuvre que je lui commanderai. Et je le rendrai grand à mes yeux, car il fera mon œuvre » (2 Néphi 3:7-8)

Le nom de Joseph s’appliquait non seulement à Joseph Smith, fils, mais également au père du prophète. De nouveau, je cite Joseph, qui avait été vendu en Égypte :

« Voici, le Seigneur bénira ce voyant-là [Joseph Smith] ; … car cette promesse, que j’ai obtenue du Seigneur, concernant le fruit de mes reins, s’accomplira…

« Et il sera appelé du même nom que moi et ce sera le même nom que celui de son père. Et il sera semblable à moi, car ce que le Seigneur fera paraître par sa main, par le pouvoir du Seigneur, amènera mon peuple au salut » (2 Néphi 3:14-15 ; voir aussi TJS, Genèse 50:26-38).

Joseph, le fils de Jacob, et Joseph Smith avaient encore plus en commun. A l’âge de 17 ans, Joseph fut informé de sa grande destinée. Au même âge, Joseph Smith apprit quelle serait sa destinée concernant le Livre de Mormon. A l’âge de 17 ans, il reçut pour la première fois la visite de l’ange Moroni, qui informa le jeune prophète que « Dieu avait une œuvre à [lui] faire accomplir ». Il devait traduire un livre écrit sur des plaques d’or, contenant la plénitude de l’Évangile éternel. Son « nom serait connu en bien et en mal parmi toutes les nations, familles et langues » (Joseph Smith, Histoire 1:33 ; voir aussi versets 34-41).

Les deux Joseph furent persécutés. Joseph des temps anciens fut faussement accusé d’un délit qu’il n’avait pas commis et fut mis en prison (voir Genèse 39:11-20). Joseph Smith subit l’emprisonnement sur de fausses accusations.

Joseph fut dépouillé de sa tunique de plusieurs couleurs par ses frères qui tentaient cruellement de convaincre leur père qu’il avait été tué (voir Genèse 37:2-33). Joseph Smith fut cruellement assassiné, en grande partie à cause de la trahison de faux frères.

Dans les temps anciens, « quand tout le pays d’Égypte fut aussi affamé, le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Pharaon dit à tous les Égyptiens : Allez vers Joseph, et faites ce qu’il vous dira » (Genèse 41:55). Dans les derniers jours, le peuple affamé de la nourriture que seul l’Évangile peut apporter, doit à nouveau être nourri – par Joseph. Le Seigneur a déclaré à Joseph Smith : « Cette génération aura ma parole par ton intermédiaire » (D&A 5:10). Aujourd’hui, et grâce à Joseph Smith, nous pouvons « nous faire un festin des paroles du Christ » (2 Néphi 32:3).

Moïse et Brigham Young

Moïse et Brigham Young avaient beaucoup en commun. Ils furent de sages disciples avant de devenir de grands dirigeants. Moïse avait été préparé à la cour d’Égypte et avait acquis beaucoup d’expérience, notamment par ses responsabilités militaires (voir Flavius Josèphe, Antiquités judaïques 2.10.1-2 ; voir aussi Actes 7:22 ; Hébreux 11:24-27). Brigham Young avait également été préparé pour son rôle de dirigeant. Lors de la marche du camp de Sion, il avait observé comment Joseph Smith, le prophète, dirigeait dans des conditions difficiles (voir History of the Church, 2:61-134, 183-185). Brigham Young avait aidé le prophète Joseph à déménager de Kirtland (voir History of the Church, 3:1-2 ; voir aussi Manuscript History of Brigham Young, 1801-1844, Elden J. Watson, rédacteur, 1968, pp. 23-24). Il avait aussi dirigé le départ des saints persécutés du Missouri pour Nauvoo (voir History of the Church, 3: 250-252, 261 ; voir aussi « Missouri Era : Residue of Wisdom », John K. Carmack, dans Regional Studies in Latter-day Saint Church History : Missouri, rédigé par Arnold K. Garr et Clark V.Johnson, 1994, pp. 2-3).

Pour les Israélites aussi bien que pour les saints, l’autorité séculière et l’autorité religieuse étaient réunies en une seule personne. Moïse assuma cette responsabilité pour son peuple (voir Enseignements du prophète Joseph Smith, Joseph Smith, compilés par Joseph Fielding Smith, 1981, p. 203). Brigham Young, le Moïse moderne (voir D&A 103:16)1– dirigea le mouvement des saints vers l’ouest, avec la bénédiction du Seigneur (voir D&A 136). Moïse et Brigham Young suivaient des systèmes de gouvernement parallèles (voir Exode 18:17-21 ; D&A 136:1-3). Brigham Young organisa la migration vers l’ouest d’un important groupe d’hommes, de femmes et d’enfants, qui se déroula avec ordre.

Nous déplorons que les dirigeants des deux groupes aient dû subir des dissensions de la part de leurs proches. Moïse rencontra l’opposition de ses chers Aaron et Myriam (voir Nombres 12:1-11). Les dirigeants des derniers jours connurent aussi la discorde parmi ceux à qui ils avaient fait confiance (voir History of the Church, 1:104-105, 226). Le même système de gouvernement unifié sera cependant à nouveau en vigueur, quand le Seigneur sera « roi sur toute la terre » (Psaume 47:3 ; voir aussi Zacharie 14:9) et dirigera depuis Sion et Jérusalem (voir Ésaïe 2:1-4).

Le voyage d’Égypte au Mont Sinaï dura environ trois mois (voir Exode 19:1). Le voyage de Winter Quarters (Nebraska) à la vallée du grand lac Salé dura aussi trois mois environ (111 jours). La destination des deux groupes fut décrite par le Seigneur comme un pays où coulaient le lait et le miel2. Les pionniers transformèrent leur pays aride en un champ fertile et firent fleurir le désert comme un narcisse – exactement comme Ésaïe l’avait prophétisé des siècles auparavant (voir Ésaïe 32:15-16 ; 35:1).

Miracles Semblables

Les deux groupes ont bénéficié de nombreux miracles, qui sont commémorés chaque année. La célébration de la Pâque se réfère au voyage des anciens Israélites. Et nous répétons chaque année, au mois de juillet, les histoires légendaires de nos pionniers. Les deux groupes ont traversé déserts, montagnes, et vallées sauvages. Les anciens Israélites ont quitté l’Égypte en traversant les eaux séparées de la mer Rouge « comme un lieu sec » (Hébreux 11:29). Les pionniers ont quitté les États-Unis en traversant les vastes eaux du Mississippi – qui avait gelé pour devenir une route de glace.

Le livre de l’Exode mentionne que des cailles furent miraculeusement fournies pour nourrir le peuple affamé de l’ancien Israël (voir Exode 16:13 ; Nombres 11:2 ; Psaumes 105:40).

Les pionniers vécurent une expérience semblable. Après que les derniers d’entre eux eurent été chassés de Nauvoo, il y eut beaucoup de malades et de morts. Les provisions étaient maigres. Le 9 octobre 1846, au bord du fleuve, près de Montrose (Iowa), de nombreuses cailles se posèrent miraculeusement sur le camp. On les fit cuire, et près de 640 personnes démunies furent nourries3(voir Stanley B. Kimball, « Nauvoo West : The Mormons of the Iowa Shore », BYU Studies, hiver 1978, p. 142).

Il est également miraculeux qu’une colonie permanente ait pu survivre dans la vallée du grand lac Salé. Les mouettes qui sauvèrent les récoltes participèrent à ce miracle.

Dieu protégea l’ancien Israël des plaies envoyées sur l’Égypte (voir Exode 15:26).

De même, Dieu protégea les saints des plaies de la guerre de Sécession des États-Unis, qui fit plus de victimes américaines que toute autre guerre.

Des Forces Spirituelles Semblables

Par leurs épreuves, les Israélites et les saints se forgèrent une grande force spirituelle. Leur foi fut mise à l’épreuve, ce qui élimina les faibles, et les forts reçurent le pouvoir d’endurer jusqu’à la fin (voir Éther 12:6 ; D&A 101:4-5 ; 105:19). Ils durent quitter leurs maisons et leurs biens terrestres et apprendre à placer leur confiance entièrement en Dieu. Le Seigneur subvint aux besoins de l’ancien Israël, car il « allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu » (Exode 13:21 ; voir aussi verset 22 ; Nombres 14:14 ; Deutéronome 1:33 ; Néhémie 9:19). On décrivit de la même manière la protection divine accordée aux pionniers (voir History of the Church, 3:xxxiv, voir aussi Thomas S. Monson dans Conference Report, avril 1967, p. 56).

Les Écritures données aux deux peuples témoignent de la force de la main du Seigneur dans leur délivrance. Moïse dit à l’ancien Israël : « Souvenez-vous de ce jour, où vous êtes sortis d’Égypte, de la maison de servitude ; car c’est par sa main puissante que l’Éternel vous en a fait sortir » (Exode 13:3).

Une Ecriture semblable fut révélée aux saints des derniers jours : « Car moi, le Seigneur, j’ai avancé la main pour mettre en branle les puissances du ciel ; vous ne pouvez pas le voir maintenant ; encore un peu de temps et vous le verrez et saurez que je suis » (D&A 84:119).

Les enfants d’Israël avaient un tabernacle portatif où ils contractaient des alliances et effectuaient des ordonnances pour se fortifier pendant leur voyage4. Beaucoup de saints des derniers jours reçurent leur dotation dans le temple de Nauvoo avant leur marche pénible vers l’ouest.

Les Israélites célébrèrent avec reconnaissance leur exode d’Égypte. Les saints des derniers jours commémorèrent leur exode en établissant le siège mondial de l’Église rétablie sur le sommet des montagnes. Tous les célébrants acclamèrent leur délivrance par Dieu (voir Jérémie 23:7-8).

Les Principes Éternels de L’évangile

Les Écritures données à l’Israël ancien et moderne comprennent les principes éternels de l’Évangile. Vous connaissez sans doute la prophétie d’Ésaïe : « Tu seras abaissée, ta parole viendra de terre, et les sons en seront étouffés par la poussière ; ta voix sortira de terre comme celle d’un spectre, et c’est de la poussière que tu murmureras tes discours » (Ésaïe 29:4).

Quelles paroles auraient pu mieux décrire le Livre de Mormon, qui vint réellement « de terre » pour « murmurer de la poussière » aux gens de notre époque ?

D’autres passages de l’Ancien Testament annoncent le Livre de Mormon. L’un d’eux me vint à l’esprit en janvier 1997, alors que j’assistais à un petit-déjeuner de prière à la Maison Blanche à Washington, D.C. Pendant la réception informelle précédant le petit-déjeuner, je discutais avec un rabbin éminent et érudit de New York. Notre conversation fut interrompue par un autre rabbin, qui demanda à son collègue new-yorkais s’il se souvenait de la référence des Écritures concernant la pièce de bois de Juda et la pièce de bois de Joseph qui seraient unies un jour. Mon ami réfléchit un instant, il se caressa pensivement le menton, et répondit ensuite : « Je crois que vous trouverez cela dans le livre d’Ézéchiel. »

Je n’y tenais plus. « Regardez au chapitre 37 d’Ézéchiel », m’exclamai-je. « Vous y trouverez l’Écriture que vous cherchez. »

Mon ami rabbin exprima sa surprise : « Comment le savez-vous ? »

Je répondis : « Cette doctrine est très importante dans notre théologie. » Oui, elle est très importante. J’aimerais la citer :

« Et toi, fils de l’homme, prends une pièce de bois, et écris dessus : Pour Juda et pour les enfants d’Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois et écris dessus : Pour Joseph, bois d’Éphraïm et de toute la maison d’Israël qui lui est associée.

« Rapproche-les l’une de l’autre pour en former une seule pièce, en sorte qu’elles soient unies dans ta main » (Ézéchiel 37:16-17).

Dans le monde entier, les saints de l’Israël moderne ont la bénédiction d’avoir entre les mains la Bible et le Livre de Mormon réunis. Il ne faut jamais sous-estimer la valeur de ce privilège. Ésaïe dit de l’esprit du Livre de Mormon qu’il était « familier » (voir Ésaïe 29:4 ; traduction littérale de la version du Roi Jacques). Il semble familier aux personnes qui connaissent l’Ancien Testament, particulièrement à celles qui sont versées dans sa langue hébraïque. Le livre de Mormon est riche en hébraïsmes – traditions, symboles, expressions idiomatiques et formes littéraires. Il est familier parce que plus de 80 pour cent de ses pages proviennent de la même époque que des parties de l’Ancien Testament.

Le peuple de l’Israël ancien et moderne, a toujours accordé une grande importance aux vérités éternelles et aux principes de l’Évangile. Le jour du sabbat, par exemple, a été honoré de génération en génération pour des raisons diverses. Depuis l’époque d’Adam jusqu’à Moïse, le sabbat fut observé comme jour du repos du travail de la création (voir Exode 20:8-11 ; 31:16-17). Depuis l’époque de Moïse jusqu’à la résurrection du Seigneur, le sabbat commémorait aussi la libération des Israélites de l’esclavage en Égypte (voir Deutéronome 5:12-15 ; Ésaïe 58:13 ; Ézéchiel 20:20 ; 44:24 ; Mosiah 13:19). Dans les derniers jours, les saints sanctifient le sabbat en mémoire de l’expiation de Jésus-Christ (voir Actes 20:7 ; 1 Corinthiens 16:2 ; Apocalypse 1:10 ; D&A 59:9-19).

Le rétablissement de la prêtrise a renouvelé le principe de la dîme, le reliant aux enseignements de l’Ancien Testament énoncés dans la Genèse et dans Malachie (voir Genèse 14:20 ; Malachie 3:8-12). Les saints de l’Israël moderne savent calculer leur dîme à partir de cette instruction simple : « Ceux qui auront été ainsi dîmés payeront annuellement un dixième de tous leurs revenus ; et ce sera pour eux une loi permanente à jamais, pour ma sainte prêtrise, dit le Seigneur » (D&A 119:4).

Dans l’Evangile, il n’y a pas de vérité éternelle plus importante que celles qui concernent le culte au temple. Elles constituent un lien supplémentaire entre l’Israël ancien et moderne.

Chaque fois qu’il y a sur la terre un peuple qui obéit à la parole du Seigneur, il lui commande de construire des temples, des bâtiments sacrés dans lesquels on accomplit les cérémonies et les ordonnances sacrées de l’Évangile (voir Guide des Écritures, « Temple, maison du Seigneur », p. 202).

Le temple le plus célèbre de l’ancien Israël était celui de Salomon. Ses fonts baptismaux et sa prière de consécration ont fourni des modèles utilisés pour les temples de nos jours (voir 2 Chroniques 4:15 ; 6:12-42 ; D&A 109). Les Écritures de l’Ancien Testament se réfèrent aux vêtements particuliers (voir Exode 28:4 ; 29:5 ; Lévitique 8:7 ; 1 Samuel 18:4) et aux ordonnances (voir Exode 19:10 ; 2 Samuel 12:20 ; Ézéchiel 16:9) associées aux temples (voir D&A 124:37-40). Combien nous sommes reconnaissants que le Seigneur ait rétabli les bénédictions de la prêtrise les plus élevées pour ses fils et filles fidèles. Il a dit : « Car je daigne révéler à mon Église des choses qui ont été cachées dès avant la fondation du monde, des choses qui ont trait à la dispensation de la plénitude des temps » (D&A 124:41).

En 1833, Joseph Smith, le prophète, reçut la vérité révélée que nous appelons la Parole de sagesse. Tout saint des derniers jours la connaît comme l’un des principes permanents de notre religion. Le verset final de cette révélation crée un autre lien avec l’ancien Israël : « Et moi, le Seigneur, je leur fais la promesse que l’ange destructeur passera à côté d’eux, comme pour les enfants d’Israël, et ne les frappera pas » (D&A 89:21). Cette référence à la Pâque prouve que le Seigneur voulait que les saints obéissants de l’Israël moderne reçoivent la même protection physique et spirituelle qu’il avait accordée des siècles auparavant à ses fidèles disciples.

L’alliance, la Dispersion et le Rassemblement

Les enseignements divins révérés par les deux sociétés comprennent la doctrine de l’alliance avec Abraham et celle de la dispersion et du rassemblement d’Israël. Il y a environ 4000 ans, Abraham reçut du Seigneur la promesse que des bénédictions seraient accordées à toute sa postérité (voir D&A 132:29-50 ; Abraham 2:6-11). Il était promis, entre autres, que le Fils de Dieu serait issu de sa lignée, que sa postérité hériterait certains pays, que toutes les nations de la terre seraient bénies par l’intermédiaire de sa postérité. On trouve des confirmations répétées de cette alliance dans de nombreux passages de l’Ancien Testament (voir Genèse 26:1-4, 24, 28 ; 35:9-13 ; 48:3-4).

Bien que certains aspects de cette alliance soient déjà accomplis, beaucoup d’autres ne le sont pas encore. Le Livre de Mormon enseigne que nous, l’Israël moderne, faisons partie du peuple de l’alliance du Seigneur (voir 1 Néphi 14:14 ; 15:14 ; 2 Néphi 30:2 ; Mosiah 24:13 ; 3 Néphi 29:3 ; Mormon 8:15). Et, plus remarquable encore, il enseigne que l’alliance avec Abraham ne sera accomplie que dans les derniers jours ! (Voir 1 Néphi 15:12-18.) Le Seigneur a de nouveau accordé cette alliance, cette fois-ci à Joseph Smith, afin qu’elle soit une bénédiction pour lui et pour sa postérité (voir D&A 124:58).

Saviez-vous que le nom d’Abraham figure plus souvent dans les versets de la révélation moderne que dans tous les versets de l’Ancien Testament5? Abraham – ce grand patriarche de l’Ancien Testament – est inséparablement lié à tous ceux qui deviennent membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours6.

La doctrine concernant la dispersion et le rassemblement de la maison d’Israël faisaient également partie des premiers enseignements du livre de Mormon. Je cite 1 Néphi : « Et lorsque la maison d’Israël aurait été dispersée, elle serait de nouveau rassemblée ; … les branches naturelles de l’olivier, ou les restes de la maison d’Israël, seraient greffées, ou parviendraient à la connaissance du vrai Messie, leur Seigneur et leur Rédempteur » (10:14).

Les saints de l’Israël moderne savent que Pierre, Jacques et Jean furent envoyés par le Seigneur avec « les clefs de [son] royaume et une dispensation de l’Évangile pour les derniers temps et pour la plénitude des temps » au cours de laquelle il « rassemblerait toutes choses en une, tant celles qui sont dans le ciel que celles qui sont sur la terre » (D&A 27:13 ; comparez Éphésiens 1:10).

Les voyages et les labeurs de nos pionniers étaient d’une portée éternelle. Leur mission ne se limitait pas à une immigration internationale ou à une migration transcontinentale avec des chariots et des charrettes à bras. Ils allaient poser les fondations d’une œuvre sans fin qui « remplirait le monde » (Joseph Smith, cité dans Wilford Woodruff, The Discourses of Wilford Woodruff, sélectionnés par G. Homer Durham, 1946, p. 39). Ils étaient indispensables à la prophétie de Jérémie : « Nations, écoutez la parole de l’Éternel, et publiez-la dans les îles lointaines ! Dites : Celui qui a dispersé Israël le rassemblera, et le gardera comme le berger garde son troupeau7 » (Jérémie 31:10).

Ils comprirent le message. Très tôt, des missionnaires furent envoyés dans « les îles lointaines » pour commencer l’œuvre du Seigneur. Grâce à cela, l’Église fut établie dans les îles Britanniques et dans les îles de la Polynésie française bien avant l’arrivée des pionniers dans la vallée du grand lac Salé.

La descendance de Joseph, par l’intermédiaire d’Éphraïm et de Manassé, est la postérité qui doit diriger le rassemblement d’Israël. Les pionniers savaient – grâce à leur bénédiction patriarcale et à l’Ancien Testament, confirmés par les Ecritures et les révélations du rétablissement – que le rassemblement d’Israël, si longtemps attendu, devait commencer par eux. C’était à eux de l’accomplir !

Résumé

Les premiers convertis de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours étaient des pionniers de l’Israël moderne. Tous les membres fidèles de l’Église recevront leur juste récompense, quels que soient l’époque et l’endroit où ils vivent. « Tout est à eux, que ce soit la vie ou la mort, les choses qui sont présentes ou les choses qui sont à venir, tout est à eux, et ils sont au Christ, et le Christ est à Dieu » (D&A 76:59).

L’Israël ancien et l’Israël moderne adhèrent à un message éternel de l’Ancien Testament : « Sache donc que l’Éternel, ton Dieu… garde son alliance et sa miséricorde jusqu’à la millième génération envers ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements » (Deutéronome 7:9)8.

Nous avons la responsabilité de maintenir la foi dans notre génération. Cela dépend maintenant de nous ! Nous qui faisons partie de l’Israël moderne, nous sommes destinés à devenir « un royaume de sacrificateurs et une nation sainte » (Exode 19:6). Nous savons que nous sommes les enfants de l’alliance (voir Actes 3:25 ; 3 Néphi 20:25-26). Nous sommes les restes de la semence qui doit maintenant être glanée et rassemblée dans les greniers éternels de Dieu (voir Alma 26:5).

En tant que saints de l’Israël moderne, nous parlons d’une seule voix. Nous aimons notre Père céleste. Nous aimons le Seigneur Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant. Nous sommes son peuple. Nous avons pris sur nous son saint nom. Nous savons que le Livre de Mormon est la parole de Dieu et nous le considérons comme inséparable de la sainte Bible. Nous proclamons que Joseph Smith fut le grand prophète du rétablissement. Et nous soutenons Gordon B. Hinckley, président de l’Église, comme prophète appelé de Dieu à notre époque.

Tiré d’un discours donné à l’Université Brigham Young le 7 septembre 1997, lors d’une veillée du Département d’Education de l’Église.

Notes

  1. Spencer W. Kimball, ancien président de l’Église (1895-1985), écrivit à propos du rôle de Brigham Young dans cet exode : « Depuis Adam, il y a eu beaucoup d’exodes et de terres promises : Abraham, Jared, Moïse, Léhi et d’autres ont conduit des groupes. Il est si facile d’accepter que ceux qui sont éloignés dans le temps étaient dirigés par Dieu, et de considérer au contraire ceux qui sont proches de nous comme étant le produit de décisions et de calculs humains. Souvenons-nous un instant de la grande marche des réfugiés mormons de l’Illinois jusqu’à la vallée du lac Salé. Il n’existe que peu ou pas de mouvements comparables. On entend souvent dire que Brigham Young conduisit des gens qui ouvrirent de nouvelles pistes dans le désert, escaladèrent des montagnes peu fréquentées, passèrent à gué des rivières sans pont et traversèrent un pays hostile occupé par les Indiens. Brigham Young fut l’instrument du Seigneur, mais ce ne fut pas lui, mais le Seigneur des cieux, qui conduisit l’Israël moderne à travers les plaines vers sa terre de promission » (Faith Precedes the Miracle, 1972, p. 28).

  2. Pour les Israélites anciens, voir Exode 3:8, 17 ; 13:5 ; 33:3 ; Lévitique 20:24 ; Nombres 13:27 ; 14:8 ; Deutéronome 6:3 ; 11:9 ; 26:9, 15 ; 27:3 ; 31:20 ; Josué 5:6 ; Jérémie 11:5 ; 32:22 ; Ézéchiel 20:6, 15 ; TJS, Exode 33:1. Pour les pionniers, voir D&A 38:18-19.

  3. La capture des cailles, tableau peint à l’huile par C. C. A. Christensen, qui se trouve au Museum of Art de l’Université Brigham Young.

  4. Les ordonnances et les alliances de l’ancien Israël sont citées dans 1 Corinthiens 10:1-3 ; pour celles de l’Israël moderne, voir D&A 84:26-27. Le tabernacle de l’ancien Israël était destiné à être un temple portatif, avant que le peuple ne perde la loi supérieure (voir D&A 84:25 ; 124:38).

  5. Abraham est mentionné dans 506 versets des Écritures, dont 289 se trouvent dans la révélation moderne.

  6. L’alliance peut également être reçue par adoption (voir Matthieu 3:9 ; Luc 3:8 ; Galates 3:27-29 ; 4:5-7).

  7. Le mot anglais signifiant « rassembler » (gather) vient du verbe hébreu qabats qui veut dire « assembler ».

  8. Voir aussi Deutéronome 11:1, 27 ; 19:9 ; 30:16 ; Josué 22:5 ; 1 Jean 5:2-3 ; Mosiah 2:4. D’autres passages de l’Ancien Testament parlent des récompenses promises à ceux qui obéissent aux commandements de Dieu « pour mille générations » (voir 1 Chroniques 16:15 ; Psaumes 105:8).