1990-1999
Le pouvoir intérieur de guérir
Avril 1995


Le pouvoir intérieur de guérir

«Par son pouvoir rédempteur, Jésus peut enlever l’aiguillon de la mort ou apporter la guérison à une âme dans l’épreuve.»

Mes frères et sœurs, j’exprime ma profonde appréciation pour l’influence merveilleuse du président Hunter sur les membres de l’Eglise pendant son court ministère de prophète. D’Hawaii à l’Afrique occidentale, j’ai vu des membres suivre son exhortation à être un peuple plus chrétien et plus désireux d’œuvrer au temple. Aujourd’hui, je soutiens Gordon B. Hinckley comme prophète, voyant et révélateur et comme président de l’Eglise. En suivant la conférence de presse qui annonçait la nouvelle Première Présidence, le Saint-Esprit m’a témoigné de son appel à l’office de prophète et de la préparation qui l’a précédé. J’ai aussi ressenti et je ressens aujourd’hui la même confirmation à propos de Thomas S. Monson et de James E. Faust, ses conseillers, et de Boyd K. Packer comme président du Collège des Douze. Je ressens aujourd’hui l’Esprit en ce qui concerne Henry B. Eyring. Le Seigneur a une manière merveilleuse et prodigieuse de préparer les prophètes.

J’ai assisté récemment aux funérailles du fils d’un ami. Au début de la semaine, le jeune homme rentrait tard avec des amis quand le conducteur d’un véhicule qui arrivait dans la direction opposée s’est endormi. Sa voiture a traversé la ligne médiane et a heurté de plein fouet la première voiture. L’accident est arrivé avec une telle rapidité qu’on n’a trouvé pratiquement aucune marque de freinage sur l’autoroute et que les deux véhicules ont été détruits. L’accident a causé la perte de trois vies, dont celle du fils de dix-sept ans de mon ami.

En réfléchissant à cet accident, je pensais aux leçons que la mort nous enseigne – en particulier la mort d’un être aimé. La première est que la vie est courte, que l’on meure à dix-sept ou à quatre-vingts ans. Pour un jeune de dix-sept ans, quatre-vingts ans paraissent une éternité. Pour un homme de soixante-dix ans, quatre-vingts années ne sont pas une longue période probatoire.

Deuxièmement, la mort nous rappelle qu’il y a un esprit en l’homme. Tandis que nous regardions la dépouille de notre jeune ami, il était évident que quelque chose de plus que le sang avait quitté son corps. La lumière de son esprit n’animait plus son visage ni ne brillait plus dans ses yeux. Lui aussi avait rendu l’esprit, mais à un âge tendre.

Une autre leçon que nous enseigne la mort concerne l’importance des familles éternelles. Tout comme il y a des parents pour accueillir un nouveau-né sur la terre, les Ecritures enseignent que des membres de la famille attentionnés accueillent les esprits au paradis et les soutiennent dans l’adaptation à une nouvelle vie (voir Genèse 25:8; 35:29; 49:33). Tandis que j’étais devant le cercueil, me vint la pensée que la séparation n’était pas seulement un choc pour les parents, mais aussi pour le jeune homme quand il se retrouva soudainement de l’autre côté du voile. Je suppose qu’il a voulu dire encore une fois à ses parents combien il les aimait. Mes frères et sœurs, les cieux n’existent que si la famille est éternelle.

Une quatrième leçon, peut-être la plus importante, concerne le but de la vie. Pour avoir un sens, la vie doit être plus que les plaisirs éphémères de la jeunesse. Il doit y avoir un plan. La mort, même si elle est accidentelle, doit faire partie du plan. Développer la foi et être amené à connaître son Créateur est le centre du plan. Avoir l’espoir en son destin éternel et connaître la joie doit aussi faire partie du but de la vie.

La mort nous enseigne que nous ne connaissons pas une plénitude de joie ici-bas et que nous ne pouvons pas obtenir la joie éternelle sans l’assistance du Maître (D&A 93:33-34). Tout comme le paralytique à la piscine de Béthesda avait besoin de quelqu’un de plus fort que lui pour être guéri (Jean 5:1-9), nous aussi nous dépendons des miracles de l’expiation du Christ pour que notre âme soit libérée de la douleur, du chagrin et du péché. Si les parents et les êtres chers affligés croient au Sauveur et à son plan, l’aiguillon de la mort est adouci car Jésus prend sur lui le chagrin des croyants et les réconforte par le Saint-Esprit. Par le Christ, les cœurs brisés sont consolés et la paix remplace l’anxiété et le chagrin. La semaine dernière, j’ai reçu une lettre des parents du jeune homme, qui me disaient la paix que leur a apportée leur foi au Christ. Ils savent qu’ils reverront leur fils et qu’il sera avec eux dans l’éternité. Comme Esaïe le déclare à propos du Sauveur: «Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; … et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris» (Esaïe 53:4-5).

Le prophète Alma parle également du pouvoir guérisseur du Christ quand il instruit le peuple de Gidéon. Faisant référence au Sauveur, Alma déclare qu’il viendrait «endurer des douleurs, des afflictions, et des tentations de toutes sortes; et cela, pour que soit accomplie la parole qui dit: Il se chargera des peines et des misères de son peuple … il prendra ses infirmités, afin que ses entrailles soient remplies de miséricorde … et pour connaître, d’après la chair, comment secourir son peuple … » (Alma 7:11-12). Quelle que soit la cause de la souffrance, Jésus comprend l’esprit autant que le corps et a le pouvoir de les guérir.

En qualité de membre de la Divinité, le Sauveur connaît chacun d’entre nous personnellement. Esaïe et le prophète Abinadi ont dit que quand le Christ livrerait «sa vie en sacrifice pour le péché, il verra[it] une postérité» (Esaïe 53:10; comparez avec Mosiah 15:10). Abinadi explique que sa «postérité» ce sont les justes, ceux qui suivent les prophètes (voir Mosiah 15:11). Dans le jardin et sur la croix, Jésus a vu chacun d’entre nous et il n’a pas seulement porté nos péchés, mais il a aussi ressenti nos sentiments les plus profonds de manière à pouvoir nous réconforter et nous fortifier.

Par son pouvoir rédempteur, Jésus peut enlever l’aiguillon de la mort ou apporter la guérison à une âme dans l’épreuve. Les Ecritures sont pleines d’exemples, mais une jeune sœur coréenne a gravé cette leçon dans mon cœur d’une manière indélébile. Au début de 1994, j’ai assisté à une conférence de pieu à Séoul; j’y ai rencontré Kim Young Hee, une jeune fille d’une vingtaine d’années. J’ai remarqué sa belle attitude tandis qu’assise dans un fauteuil roulant, elle attendait son tour sur l’estrade pour parler. Quand son tour est arrivé, un frère a poussé son fauteuil roulant à l’avant de l’estrade mais sur le côté du pupitre pour qu’elle puisse voir et être vue. Il lui a donné un micro et elle nous a raconté son histoire.

Quand elle était plus jeune, elle était en bonne santé, avait un excellent travail et était heureuse de la vie. Elle n’était pas chrétienne. En 1987, elle fut victime d’un terrible accident de voiture qui la laissa paralysée à partir de la taille. Après sa convalescence à l’hôpital, elle retourna chez ses parents se demandant ce que la vie lui réservait. Elle était découragée et sentait un vide en elle. Un jour, quelqu’un frappa à la porte. Sa mère alla ouvrir et deux jeunes Américaines demandèrent à lui transmettre un message sur Jésus-Christ. La mère était hésitante, mais la fille entendit les voix et demanda qu’on les fasse entrer. C’étaient des missionnaires de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Kim Young Hee accepta de recevoir les leçons missionnaires. Elle lut le Livre de Mormon, pria pour savoir s’il était vrai, assista aux réunions de l’Eglise, reçut un témoignage de la divinité du rétablissement et se fit baptiser.

En rendant son témoignage à la conférence de pieu, elle dit: «Je sais que notre Père céleste ne considère pas l’apparence, mais le cœur. Je sais aussi que le véritable miracle est la guérison intérieure, le changement de cœur et l’abandon de l’orgueil. Même si mon corps physique n’est pas guéri ici-bas, mon esprit a ressenti le pouvoir guérisseur du Saint-Esprit. A la résurrection, un corps restauré et parfait abritera à nouveau mon esprit, et je recevrai une plénitude de joie.»

En l’écoutant, j’ai reçu le témoignage de l’Esprit qu’un des grands miracles de l’expiation du pouvoir du Sauveur est de consoler les cœurs brisés, de guérir intérieurement. J’ai appris la signification de la parabole des dix lépreux. Luc décrit la rencontre de Jésus avec les dix lépreux. Quand ils virent le Sauveur, ils crièrent: «Jésus, maître, aie pitié de nous!» Jésus répondit: «Allez vous montrer aux sacrificateurs.» Et pendant qu’ils y allaient, il arriva qu’ils furent guéris. L’un d’eux revint. Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. Jésus lui dit: «Les dix n’ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils?» Le Seigneur dit alors à celui qui était revenu: «Lève-toi, va; ta foi t’a sauvé» (Luc 17:12-19). En retrouvant la santé, le lépreux reconnaissant a été guéri intérieurement tout autant qu’extérieurement. Ce jour-là, neuf lépreux ont été guéris superficiellement, mais un seulement a eu la foi nécessaire pour être totalement rétabli. Le dixième lépreux et sœur Hee ont été changés éternellement par leur foi au Sauveur et le pouvoir guérisseur de l’expiation.

L’expiation du Sauveur dans le Jardin et sur la croix a été personnalisée autant qu’infinie. Infinie parce qu’elle est effective pendant toutes les éternités. Elle est aussi personnalisée en ce que le Sauveur éprouve la souffrance, les douleurs et les maladies de chacun. Par conséquent, il sait comment se charger de nos chagrins et alléger nos fardeaux afin que nous soyons guéris intérieurement, que nous retrouvions la santé et que nous recevions une joie éternelle dans son royaume. Puisse notre foi dans le Père et dans le Fils nous permettre d’être guéris. Au nom de Jésus-Christ. Amen. 9