Veillées de Noël
L’histoire de Noël dans sa plénitude


L’histoire de Noël dans sa plénitude

Noël est une période propice aux sentiments de tendresse, de joie et d’amour. Et comme tout parent pourrait en témoigner, ces mêmes sentiments accompagnent généralement la naissance de chaque nouveau-né. Bien sûr, la naissance du Christ était unique. Les détails précieux du voyage à Bethléhem, de l’auberge pleine, de l’humble mangeoire, de la nouvelle étoile ou de la visite des anges, font de sa naissance une histoire inoubliable. Pourtant, l’histoire de la naissance du Sauveur n’explique qu’en partie pourquoi nous ressentons l’Esprit lors de la période de Noël. Noël n’est pas seulement une façon de célébrer la manière dont Jésus est venu au monde, mais aussi qui il est, à savoir notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et la raison pour laquelle il est venu.

Le président Monson a dit : « Grâce à sa venue au monde, […] nous [pouvons éprouver] de la joie, du bonheur et de la paix chaque jour de l’année. […] Grâce à sa venue, notre existence mortelle a un sens1. »

Le Premier-né du Père

Le sens de ces paroles nous apparaît plus clairement lorsque nous examinons la plénitude de l’histoire de Noël. Comme Gordon B. Hinckley l’a expliqué : « Il n’y aurait pas de Noël s’il n’y avait pas de Pâques. L’enfant Jésus de Bethléhem ne serait qu’un bébé comme un autre sans le Christ rédempteur de Gethsémané et du Calvaire, et sans la résurrection triomphante2. »

La naissance de Jésus à Bethléhem n’est pas le début de l’histoire, ni le Calvaire sa fin. Les Écritures indiquent qu’ « [au] commencement [...] », il « était avec Dieu3 » dans le conseil des cieux prémortel. Nous aussi étions présents et le connaissions sous le nom de Jéhovah, le Premier-né de notre Père éternel4. Nous avons appris qu’il remplirait le rôle central de créateur et de rédempteur du monde. Nous avons crié de joie en acceptant le grand plan de bonheur de notre Père5. Bien que certains se rebellèrent contre le plan de Dieu, nous faisons partie de ceux qui placèrent leur foi en Jésus-Christ. Nous avons volontairement accepté les dangers de la condition mortelle parce que nous avions la conviction que Jésus accomplirait la volonté du Père, et qu’à travers lui nous serions sauvés.

La naissance du Fils unique de Dieu

Ici, sur terre, un voile d’oubli couvre les souvenirs de notre vie prémortelle. Notre but en venant ici-bas était d’apprendre à « marcher par la foi et non pas la vue6. »

Pour fortifier notre foi, Dieu a envoyé des prophètes qui ont vu et ont prophétisé la venue du Messie promis. L’un d’entre eux était Néphi. Il eut la vision d’un arbre extrêmement beau et blanc. Lorsqu’il demanda l’interprétation de sa vision, la ville de Nazareth et Marie, une vierge extrêmement belle, lui furent montrés. L’ange qui accompagnait Néphi lui posa alors cette question pénétrante : « Connais-tu la condescendance de Dieu ? » En d’autres termes, « Comprends-tu pourquoi Dieu lui-même viendra dans le monde, et pourquoi il descendra plus bas que tout ? » La réponse de Néphi fut quelque peu hésitante : « Je sais qu’il aime ses enfants ; néanmoins, je ne connais pas la signification de tout. »

L’ange lui dit alors : « Voici, la vierge que tu vois est, selon la chair, la mère du Fils de Dieu. » Néphi vit Marie portant un enfant dans ses bras et l’ange déclara : « Vois l’Agneau de Dieu, oui, le Fils du Père éternel ! » Soudain, la signification de l’arbre, et la raison pour laquelle nous célébrons la naissance du Christ, apparurent clairement à Néphi. Il dit : « Oui, c’est l’amour de Dieu, qui se répand dans le cœur des enfants des hommes; c’est pourquoi, c’est la plus désirable de toutes les choses. » Et l’ange ajouta : « Oui, et la plus joyeuse pour l’âme7. »

Puis finalement, près de 600 ans après la vision de Néphi, le jour tant attendu et prophétisé depuis si longtemps arriva. Jésus franchit le voile et entra dans le monde comme un bébé sans défense, bien que différent de tous les autres bébés. Le Premier-né de Dieu en esprit devint son Fils unique dans la chair. Cet enfant, né dans d’humbles circonstances, allait porter sur ses épaules le poids du salut de la famille éternelle de Dieu. En vérité, « la réponse à nos appels » se trouvait « dans la petite ville [de] Bethléhem » cette nuit-là8.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Aussi miraculeuse qu’ait été la naissance du Sauveur, de plus grands miracles encore allaient suivre.

Les affaires du Père

Nous savons très peu de choses de l’enfance de Jésus. Nous lisons qu’il « croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes9. » À l’âge de douze ans, son désir était de « [s’occuper] des affaires de [son] Père10 ». Ces affaires consistaient à montrer au monde le « grand et merveilleux amour » du Père envers ses enfants11.

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, […] pour que le monde soit sauvé par lui12. »

Les affaires de son Père consistaient à « [aller] de lieu en lieu, faisant le bien13 ». C’était une œuvre de compassion, « guérir les malades, ressusciter les morts, faire marcher les boiteux, rendre la vue aux aveugles et l’ouïe aux sourds14 ».

Les affaires de son Père consistaient à ouvrir les yeux de notre foi, pour accroître nos facultés spirituelles, guérir nos douleurs, notre orgueil, nos maladies et nos péchés. Il s’agissait de nous « secourir selon [nos] infirmités ». Et pour y parvenir, Jésus a volontairement subi des souffrances, des rejets, des afflictions, et des tentations de toute espèce15.

Les affaires de son Père consistaient à nous aider à accomplir notre but sur terre, à nous « [accorder] [...] d’être aux cieux près de [lui]16 ». En d’autres termes, les affaires de son Père consistaient à « réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme17 ».

L’expiation de Jésus-Christ

Au final, la plénitude de l’histoire de Noël trouve son apogée dans les trois derniers jours de la vie du Sauveur. Au cours de cette période cruciale, le Sauveur est passé par le Jardin de Gethsémané, par la croix du Calvaire, et par le jardin du sépulcre. Comme Jeffrey Holland l’a enseigné, « la portée et les conséquences » de cet acte « s’étendraient du début des temps et à toute éternité18 ».

Avec le sort de chaque âme humaine en jeu, Jésus est entré pratiquement seul dans le Jardin de Gethsémané. S’en suivirent les interrogatoires, la flagellation et, finalement, la mort atroce sur la croix. Avec la même humilité et soumission qui lui firent dire au commencement : « Me voici, envoie-moi19 », il déclara : « Père, je remets mon esprit entre tes mains20. »

La terre frémit, ses amis furent affligés et l’obscurité recouvrit le pays. Le Sauveur se rendit alors dans le monde des esprits où « une foule innombrable d’esprits des justes » décédés attendait sa venue. De façon tout à fait similaire à ce qui s’était produit au commencement, les fils et les filles de Dieu crièrent de joie et se prosternèrent pour adorer leur « libérateur21 ».

La Résurrection de la « lumière du monde »

Le moment arriva bientôt pour le Sauveur de reprendre son corps physique et de vaincre définitivement la mort. Un matin de printemps, le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit à sa tombe et la trouva vide. Elle fut la première à entendre sa voix et à contempler son visage bien-aimé. Jésus apparut ensuite à ses apôtres, les invitant à voir ses mains et ses pieds, et à le toucher22, confirmant que c’était bien lui, que leur Rédempteur était de nouveau en vie !

C’est la « bonne nouvelle […] d’une grande joie23 » que nous célébrons à Noël, non seulement que le Christ est né, mais qu’il a vécu parmi nous, qu’il a donné sa vie pour nous, qu’il est ressuscité et qu’il a finalement « achevé l’œuvre que [son Père lui avait] donnée à faire24 ». Nous nous réjouissons de ce que la confusion et le chaos de ce monde puissent être éteints par la promesse qui nous a été faite depuis le commencement, cette promesse que l’expiation de Jésus-Christ a réalisée. C’est pour cette raison que l’histoire de Noël n’est pas complète sans l’histoire de Pâques. C’est le sacrifice expiatoire du Sauveur qui a rendu sainte la douce nuit de Bethléhem. C’est son don de rédemption qui nous a amenés à crier de joie dans la vie prémortelle, ce don qui guérit nos maladies, nous rend la vue et sèche toutes nos larmes25.

La lumière que nous aimons tant à Noël émane de la « lumière du monde », à savoir Jésus-Christ. L’histoire de Noël que nous chérissons nous parle du plan du bonheur de notre Père, rendu possible par le Christ. Le cadeau qui rend la période de Noël si sacrée est sa vie même, qu’il a donnée pour que nous ayons la vie éternelle. Puissions-nous recevoir ce don et partager son amour et son Évangile avec le monde entier, tout spécialement durant cette magnifique période de Noël. C’est là ma prière, au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.