Utiliser la prêtrise avec amour et fidélité

Au fur et à mesure des années, deux points ont été mentionnés pour définir la signification de la prêtrise. L’un est que la prêtrise est l’autorité que notre Père céleste a donnée à l’homme pour lui permettre d’officier dans tous les domaines ayant trait au salut de l’humanité sur la terre. L’autre point est exprimé par une autre pensée intéressante qui dit que la prêtrise est le pouvoir par lequel Dieu œuvre par l’intermédiaire de l’homme ².

La prêtrise de Dieu est ici et a été transmise depuis le rétablissement de l’Eglise par l’intermédiaire de messagers qui ont été envoyés pour rétablir cette autorité afin que les ordonnances du salut puissent être administrées à tous les fidèles de la terre. La prêtrise de Dieu détient les clefs du salut³.

Le Maître a parlé à Pierre et aux autres apôtres d’un pouvoir supérieur à celui de l’homme, qu’il a appelé « les clefs du royaume des cieux » et il a dit que par ce pouvoir ce qui serait lié sur la terre serait lié dans les cieux (voir Matthieu 16:19). Ce pouvoir et cette autorité, par lesquels on accomplit les saintes ordonnances, sont connus sous le nom de Sainte Prêtrise et ils ont toujours été présents dans l’Eglise de Jésus-Christ à n’importe quelle dispensation de l’Evangile sur la terre⁴.

[La prêtrise] est l’autorité d’accomplir les ordonnances selon le modèle que [le Seigneur] a révélé. Ce pouvoir… est le droit que le Seigneur a délégué à l’homme d’agir en son nom pour le salut de l’âme des hommes…

L’un des objectifs de la prêtrise supérieure était d’administrer les ordonnances et de donner à l’humanité cette connaissance de Dieu que le Maître a déclarée nécessaire ; parlant de l’organisation de l’Eglise, l’apôtre Paul a dit que la prêtrise était nécessaire pour venir à « la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait » [Ephésiens 4:13]. Et à nouveau, il y a le pouvoir de la prêtrise inférieure pour officier dans les autres ordonnances, comme ces jeunes gens qui bénissent et qui distribuent si bien la Sainte-Cène ce soir. La Prêtrise d’Aaron, a dit le Seigneur, est la prêtrise « qui détient les clefs du ministère d’anges, de l’Evangile de repentir et du baptême par immersion pour la rémission des péchés » [D&A 13:1] et la loi des commandements charnels. C’est pourquoi… la prêtrise [est] nécessaire à l’objectif exprès de donner du pouvoir à ceux qui sont appelés à administrer les ordonnances nécessaires au salut que le Seigneur a préparées dans son dessein⁵.

Le Seigneur règne au milieu de ses saints par l’intermédiaire de sa prêtrise, qu’il délègue à l’homme⁶.

Dans une grande révélation que nous appelons la section 121 des Doctrine et Alliances, donnée à Joseph Smith, le prophète, par inspiration , le Seigneur dit des choses très importantes. Il dit que la prêtrise ne peut être exercée que selon des principes de justice et que si nous l’utilisons de manière indue pour couvrir nos péchés ou assouvir notre orgueil, notre vaine ambition, ou pour exercer une emprise, une domination ou une contrainte, l’Esprit du Seigneur est attristé (voir D&A 121:37.).

La punition que nous recevons si nous utilisons injustement notre prêtrise est que les cieux se retirent et que l’Esprit du Seigneur est attristé. Lorsque nous perdons l’Esprit, l’autorité de notre prêtrise nous est ôtée et nous sommes laissés à nous-mêmes « pour regimber contre les aiguillons », lorsque nous sommes irrités par les exhortations et les instructions de nos dirigeants. Nous commençons alors à persécuter les saints, ce qui signifie critiquer et finalement lutter contre Dieu ; alors les pouvoirs des ténèbres nous environnent, à moins que nous ne nous repentions et que nous nous détournions de cette mauvaise route [voir D&A 121:37-38].

Cette révélation indique également soigneusement les caractéristiques que doit posséder un bon dirigeant de la prêtrise. Il doit présider l’Eglise avec patience, longanimité, gentillesse, douceur et amour sincère. S’il est nécessaire de discipliner et de réprimander avec rigueur, il doit le faire sous l’inspiration du Saint-Esprit et faire preuve ensuite d’un redoublement d’amour, de peur que celui qui a été réprimandé ne le considère comme son ennemi [voir D&A 121:41-43]. Dans tous nos appels dans la prêtrise, nous devons nous souvenir que l’œuvre de l’Eglise et du royaume de Dieu est de sauver des âmes, que toutes les personnes dont nous sommes les dirigeants sont les enfants de notre Père et qu’il nous aidera dans nos efforts pour les sauver tous.

Il y a un exemple classique de la manière dont notre Seigneur voudrait que nous servions ceux qui ont besoin de notre aide. Comme il est écrit dans les Actes des apôtres, Pierre et Jean sont allés voir un homme qui n’avait jamais marché et qui demandait l’aumône à la porte du temple et vous vous souvenez que l’apôtre Pierre lui a dit, au lieu de lui donner de l’argent : « Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche » (Actes 3:6).

Ensuite nous lisons une chose importante concernant cet événement. Pierre le prit par la main droite et le fit lever [voir Actes 3:7]. Souvenez-vous qu’il n’a pas suffi que Pierre lui commande de marcher ; il l’a ensuite pris par la main et l’a levé.

Dans notre relation avec nos saints chancelants, nous devons nous aussi ne pas nous contenter d’être des détenteurs de la prêtrise qui critiquent, réprimandent et condamnent. Nous devons, comme l’apôtre Pierre, les prendre par le bras, les encourager et leur donner un sentiment de sécurité et de respect d’eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils puissent surmonter leurs difficultés et se tenir debout.

C’est de cette manière que la prêtrise de Dieu peut apporter le salut et l’amitié à ceux qui sont faibles, afin qu’ils deviennent forts ⁷.

Notre succès… sera mesuré en partie à notre capacité d’aimer ceux que nous nous efforçons de diriger et de servir. Le véritable amour d’autrui peut nous permettre d’éliminer les mauvais motifs qui existent souvent dans les relations humaines. Le véritable amour d’autrui nous permet d’agir dans leur intérêt éternel et non par égoïsme.⁸

Après avoir été retrouvé dans le temple par Joseph et Marie, Jésus, âgé de douze ans, a répondu à leur question par une question importante : « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Luc 2:49.) Que voulait-il dire par les affaires de son Père ?

Dans une autre révélation, le Seigneur a expliqué la question de ce jeune garçon. Aux anciens de son Eglise assemblés à Kirtland (Ohio), il a fait comprendre leurs grandes responsabilités en tant que détenteurs de l’office sacré d’ancien dans la prêtrise. « C’est pourquoi », a-t-il dit, « puisque vous êtes agents, vous êtes en mission pour le Seigneur, et tout ce que vous faites selon la volonté du Seigneur constitue les affaires du Seigneur » (D&A 64:29).

Lorsqu’un homme devient détenteur de la prêtrise, il devient agent du Seigneur. Il doit considérer son appel comme une mission pour le Seigneur. C’est ce que signifie magnifier la prêtrise. Imaginez que le Maître demande à chacun de vous, comme ce jeune garçon a demandé à Joseph et Marie : Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? Tout ce que vous faites en accord avec la volonté du Seigneur constitue les affaires du Seigneur⁹.

Lorsque nous officions au nom du Seigneur, en tant que détenteurs de la prêtrise, nous le faisons au nom et à la place de notre Père céleste. La prêtrise est le pouvoir par lequel notre Père céleste œuvre par l’intermédiaire de l’homme…

… Je crains que certains de nos anciens ne comprennent pas que lorsqu’ils officient en tant qu’anciens de l’Eglise… ou en tant que grands prêtres, lorsqu’ils accomplissent l’ordonnance, c’est comme si le Seigneur agissait, par leur intermédiaire, pour ceux qu’ils servent. J’ai souvent pensé que l’une des raisons pour lesquelles nous ne magnifions pas notre prêtrise est que nous ne comprenons pas qu’en tant que détenteurs de la prêtrise, il agit par notre intermédiaire grâce au pouvoir de la sainte prêtrise ; j’aimerais que nous ayons tous ce sentiment et que nous enseignions à nos jeunes ce que signifie détenir et magnifier la prêtrise¹⁰.

Que signifie recevoir l’imposition des mains ? Je vais prendre la section trente-six des Doctrine et Alliances et vous lire un verset que vous avez peut-être survolé et que vous n’avez pas compris. C’est une révélation adressée à Edward Partridge, premier Evêque président, par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète. Voici ce que le Seigneur a dit : « Et je poserai la main sur toi [Edward Partridge], par la main de mon serviteur Sidney Rigdon, et tu recevras mon Esprit, le Saint-Esprit, oui, le Consolateur, qui t’enseignera les choses paisibles du royaume » (D&A 36:2).

Avez-vous compris ce qu’il dit ? Il dit que chaque fois que vous accomplissez un service par l’autorité de votre prêtrise, c’est comme si le Seigneur plaçait sa main sur cette personne par l’intermédiaire de votre main pour que vous donniez les bénédictions de la vie, de la santé, de la prêtrise ou de quoi que ce soit. Et chaque fois que nous utilisons notre prêtrise, c’est comme si le Seigneur était avec nous, et par nous, en nous aidant à accomplir cette ordonnance ¹¹.

Vous, les hommes de l’Eglise, vous avez le droit de détenir ce qu’on appelle la prêtrise de Dieu… Certains d’entre vous ont reçu l’imposition des mains pour recevoir ce pouvoir et cette autorité, mais ne les ont jamais reçus. Et pourquoi ne peuvent-ils pas les recevoir ? Le Seigneur nous a dit deux choses : parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes (voir D&A 121:35). Repensez à ceux que vous connaissez et réfléchissez à la raison pour laquelle certains ont abandonné les choses spirituelles, et vous constaterez que c’est à cause d’un de ces deux points. Soit leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde - peut-être l’argent, peutêtre le rang dans la société, peut-être les choses dans le monde de l’éducation ? soit ils aspiraient tant aux honneurs des hommes qu’ils ne pouvaient se soucier des choses de l’Eglise. Oui, si vous voulez être un dirigeant dans l’Eglise et avoir ces… droits sacrés, vous devez en payer le prix¹².

Mes frères, on vous a accordé une confiance sacrée non seulement en vous donnant l’autorité d’agir au nom du Seigneur, mais aussi en vous préparant à être des vases purs afin que le pouvoir du Dieu Tout-Puissant puisse se manifester par vous lorsque vous officiez dans les ordonnances sacrées de la prêtrise. N’apportez jamais votre prêtrise dans un lieu où vous auriez honte que le président de l’Eglise vous voie¹³.

Nous devons dire : « En tant que détenteur de la prêtrise du Dieu vivant, je suis un représentant de notre Père céleste et je détiens la prêtrise grâce à laquelle il peut œuvrer par mon intermédiaire ; parce que je détiens la prêtrise de Dieu, je ne peux pas m’abaisser à faire des choses que je pourrais faire si je ne la détenais pas »…

Mes frères, nous avons besoin de vous pour porter l’étendard de la sainte prêtrise de Dieu… Que nos yeux soient fixés sur la valeur éternelle des choses, fixés uniquement sur la gloire de Dieu et que chacun se dise à lui-même : « A partir de maintenant, avec l’aide de Dieu, je ne ferai aucune activité qui ne m’aide pas à me rapprocher de l’objectif de la vie éternelle, qui consiste à retourner un jour en présence de mon Père céleste¹⁴. »

Mes frères de la prêtrise, vous qui êtes pères, lorsque vous recevez un appel, vous avez le droit de recevoir les bénédictions de la prêtrise et les révélations de l’Esprit pour vous guider et vous diriger si vous vivez de manière à ce que le Seigneur puisse vous ouvrir les écluses des cieux et vous guider dans les appels que vous recevez. Mes frères, pour recevoir cela, vous devez vivre de manière à en être digne. Vous devez vous qualifier¹⁵.

Souvenez-vous des merveilleuses promesses que le Seigneur vous fait si vous êtes remplis de charité envers tous les hommes et que la vertu orne sans cesse vos pensées : alors votre assurance deviendra grande en la présence de Dieu, et la doctrine de la prêtrise se distillera sur votre âme comme la rosée des cieux.

« Le Saint-Esprit sera votre compagnon constant et votre sceptre, un sceptre immuable de justice et de vérité ; et votre domination sera une domination éternelle et, sans moyens de contrainte, elle affluera vers vous pour toujours et à jamais (voir D&A 121:45-46).

Ces paroles inspirées sont celles du Seigneur et je les répète pour rappeler à chacun d’entre vous ses responsabilités de détenteur de la prêtrise et les grandes bénédictions que vous recevrez si vous magnifiez vos appels en tant que serviteurs du Dieu Tout-Puissant¹⁶.

Les détenteurs de la prêtrise sont en vérité les sentinelles sur les tours de Sion. Vous êtes ceux qui ont été appelés pour présider une branche de l’Eglise et pour alerter des dangers, visibles et invisibles, qui menacent le monde. Vous faites partie des détenteurs de la prêtrise qui sont bergers des troupeaux, des troupeaux de membres de l’Eglise dans le monde entier. Vous avez de nombreuses responsabilités. Vous devez accueillir les nouveaux membres qui se joignent à l’Eglise, trouver ceux qui recherchent sincèrement la vérité et les mettre en contact avec les missionnaires, être continuellement conscients des besoins des orphelins et des veuves. Ceci en particulier et le fait de se garder des souillures du monde est, comme l’a dit l’apôtre Jacques, la « religion pure et sans tâche » (Jacques 1:27). Vous devez veiller à ce que l’iniquité n’abonde pas et à ce que tous les membres aient le désir de devenir pratiquants dans l’Eglise. Vous devez enseigner des principes corrects afin que les membres, les dirigeants et les instructeurs sachent se gouverner eux-mêmes…

Vous, autorités présidentes, avez la responsabilité de veiller sur le troupeau, c’est-à-dire sur les branches, les districts, les paroisses ou les pieux que vous présidez. Vous devez être comme des pères, enseignant soigneusement et constamment aux pères à veiller sur leur propre famille et les appelant à diverses responsabilités dans l’Eglise, pour qu’ils soient des défenseurs de la foi¹⁷.

La vraie force de l’Eglise se trouve dans le pouvoir et l’autorité de la sainte prêtrise que notre Père céleste nous a donnés à notre époque. Si nous voulons utiliser correctement ce pouvoir et magnifier nos appels dans la prêtrise, nous devons veiller à ce que l’œuvre missionnaire aille de l’avant, à ce que la dîme soit payée, à ce que le programme d’entraide prospère, à ce que nos foyers soient sûrs et à ce que la morale soit préservée parmi les jeunes d’Israël¹⁸.

Il y a quelques années, je suis allé à une conférence de pieu près du temple de Manti, dans le sud de l’Utah. C’était une soirée sombre et orageuse et il neigeait. En rentrant chez le président de pieu après les réunions, nous avons arrêté la voiture pour regarder le temple situé sur une colline. Alors que nous admirions, impressionnés, ce temple superbement éclairé dans les ténèbres et la neige, le président de pieu a dit quelque chose de très important : « Avec son éclairage, ce temple n’est jamais aussi beau qu’au milieu d’une tempête ou d’un épais brouillard. » Pour comprendre l’importance de cela, je vous dis que l’Evangile de Jésus-Christ n’est jamais plus important pour vous que lorsque vous affrontez une tempête ou de grandes difficultés. Le pouvoir de la prêtrise que vous détenez n’est jamais aussi merveilleux que lorsqu’il y a des difficultés dans votre foyer, une grave maladie, une grande décision à prendre ou la menace sérieuse d’une inondation, d’un incendie ou d’une forme ou une autre de famine. Le pouvoir de la prêtrise, qui est le pouvoir du Dieu Tout-Puissant, comprend le pouvoir d’accomplir des miracles si c’est la volonté du Seigneur, mais pour utiliser cette prêtrise, nous devons être dignes. Si nous ne comprenons pas ce principe, nous ne pouvons pas recevoir les bénédictions qui découlent du fait de détenir cette grande prêtrise¹⁹.