2010-2019
Le fardeau joyeux du disciple
Avril 2014


Le fardeau joyeux du disciple

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Ronald A. Rasband

Soutenir nos dirigeants est un honneur; il s’accompagne de la responsabilité de partager leur fardeau et d’être des disciples du Seigneur.

Le 20 mai de l’an dernier, une énorme tornade a frappé les banlieues d’Oklahoma City, au centre de l’Amérique, laissant un sillage de plus d’un kilomètre et demi de largeur et de vingt-sept kilomètres de long. Cette tempête, un déferlement de tornades dévastatrices, a changé le paysage et la vie des gens qui se trouvaient sur son chemin.

À peine une semaine après que l’énorme tempête a frappé, on m’a demandé de me rendre dans la zone où les maisons et autres biens ont été éparpillés dans les quartiers rasés et dévastés.

Avant de partir, j’ai parlé avec notre prophète bien-aimé, le président Monson, qui se réjouit de tels services pour le Seigneur. Avec le respect dû non seulement à son appel mais aussi à sa bonté, je lui ai demandé : « Que voulez-vous que je fasse ? Que voulez-vous que je dise ? »

Il a pris tendrement ma main, tout comme il l’aurait fait avec chaque victime et à chaque bénévole s’il avait été sur place, et il m’a dit :

« Tout d’abord, dites-leur que je les aime.

« Ensuite, dites-leur que je prie pour eux.

« Et enfin, remerciez tous ceux qui aident. »

En tant que membre de la présidence des soixante-dix, je pouvais ressentir sur mes épaules le poids des paroles que le Seigneur a dites à Moïse :

« Assemble auprès de moi soixante-dix hommes des anciens d’Israël, de ceux que tu connais comme anciens du peuple et ayant autorité sur lui…

« Je descendrai, et là je te parlerai ; je prendrai de l’esprit qui est sur toi [Moïse], et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul1. »

Ce sont des paroles prononcées autrefois, mais la manière de faire du Seigneur n’a pas changé.

Actuellement dans l’Église, le Seigneur a appelé trois cent dix-sept soixante-dix, qui servent dans huit collèges pour aider les douze apôtres à porter la charge placée sur la Première Présidence. Je ressens joyeusement cette responsabilité au plus profond de mon âme, tout comme les autres frères. Toutefois, nous ne sommes pas les seuls à contribuer à cette œuvre glorieuse. Nous, les membres de l’Église du monde entier, nous avons tous la merveilleuse occasion de faire du bien aux autres.

Notre cher prophète m’a appris ce dont ces gens ballotés par la tempête avaient besoin : d’amour, de prières et de la reconnaissance pour des mains serviables.

Cette après-midi nous allons tous lever la main droite à angle droit et soutenir la Première Présidence et le Collège des douze apôtres comme prophètes, voyants et révélateurs de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Ce n’est pas une simple formalité, ce n’est pas non plus réservé aux personnes appelées au service au niveau général. Soutenir nos dirigeants est un honneur qui s’accompagne de la responsabilité de partager leur fardeau et d’être des disciples du Seigneur Jésus-Christ.

Le président Monson a dit :

« Nous sommes entourés de gens qui ont besoin de notre attention, de nos encouragements, de notre soutien, de notre réconfort, de notre gentillesse, que ce soient des membres de notre famille, des amis, des connaissances ou des inconnus. Nous sommes les mains du Seigneur ici sur terre, avec la mission de servir et d’aider ses enfants. Il compte sur chacune de nous. […]

« ‘[…] Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères […], c’est à moi que vous les avez faites2’. » [Matthieu 25:40]

Répondrons-nous avec amour quand nous aurons l’occasion de rendre visite à une personne, de téléphoner à quelqu’un, d’écrire un mot ou de passer une journée à répondre aux besoins de quelqu’un ? Ou bien serons-nous comme le jeune homme qui attestait suivre tous les commandements de Dieu ?

« J’ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore ? »

« Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi3. »

Le jeune homme avait été appelé à un plus grand service aux côtés du Seigneur pour accomplir l’œuvre du royaume de Dieu sur la terre, mais il s’est détourné « car il avait de grands biens4 ».

Qu’en est-il de nos biens matériels ? Nous voyons ce qu’une tornade peut en faire en quelques minutes. Il est très important que chacun de nous s’efforce d’amasser des trésors dans les cieux en utilisant son temps, ses talents et son libre arbitre au service de Dieu.

Jésus-Christ nous lance toujours cette invitation : « Viens et suis-moi5. » Il a parcouru son pays avec ses disciples de façon désintéressée. Il continue de marcher avec nous, de se tenir auprès de nous et de nous diriger. Suivre son exemple parfait, c’est reconnaître et honorer le Sauveur, qui a pris sur lui tous nos fardeaux par son expiation sacrée et salvatrice, l’acte de service suprême. Ce qu’il nous demande à tous c’est d’être capables et désireux de prendre sur nous le « fardeau » joyeux du disciple.

Quand j’étais en Oklahoma, j’ai eu l’occasion de rencontrer certaines des familles touchées par les grandes tornades. J’ai rendu visite à la famille Sorrels et j’ai été particulièrement ému par l’expérience de leur fille, Tori, alors en dernière année à l’école primaire de Plaza Towers. Sa mère et elle sont ici aujourd’hui.

Tori et une poignée d’amies se sont blotties à l’abri des toilettes quand la tornade a dévasté l’école. Je vais vous lire son récit de ce qui s’est passé ce jour-là :

« J’ai entendu quelque chose toucher le toit. Je pensais que ce n’était que de la grêle. Le bruit est devenu de plus en plus fort. J’ai prié mon Père céleste de nous protéger tous. Tout à coup, nous avons entendu comme le bruit d’une grande aspiration, et le toit a disparu au-dessus de nos têtes. Il y avait beaucoup de vent et des débris qui volaient partout et qui me percutaient tout le corps. Il faisait très sombre dehors ; on aurait dit que le ciel était noir mais ce n’était pas le cas : c’était l’intérieur de la tornade. J’ai fermé les yeux en espérant et en priant que cela cesse bientôt.

« Tout à coup, tout est devenu calme.

« En ouvrant les yeux, j’ai vu un panneau « Stop » juste devant mes yeux ! IL me touchait presque le nez6. »

Tori, sa mère, trois de ses frères et sœurs et beaucoup d’amis qui étaient aussi à l’école avec elle, ont miraculeusement survécu à cette tornade. Mais cela n’a pas été le cas de sept de ses camarades.

Ce weekend-là, les frères de la prêtrise ont donné de nombreuses bénédictions aux membres qui ont souffert de la tempête. J’ai été ému de pouvoir donner une bénédiction à Tori. Quand je lui ai posé les mains sur la tête, l’une de mes Écritures préférées m’est venue à l’esprit : « J’irai devant votre face, je serai à votre droite et à votre gauche, et mon Esprit sera dans votre cœur, et mes anges seront tout autour de vous pour vous soutenir7. »

J’ai dit à Tori de se souvenir du jour où un serviteur du Seigneur lui a mis les mains sur la tête et a dit qu’elle avait été protégée par des anges pendant la tempête.

Tendre la main pour secourir son prochain est, dans tous les cas, un acte d’amour éternel. C’est le service dont j’ai été témoin en Oklahoma cette semaine-là.

Nous avons souvent l’occasion d’aider les autres quand ils en ont besoin. Nous, les membres de l’Église, nous avons chacun la responsabilité sacrée de « porter les fardeaux les uns des autres, afin qu’ils soient légers8 », de « pleurer avec ceux qui pleurent9 », de « fortifier les mains languissantes et d’affermir les genoux qui chancellent10 ».

Mes frères et sœurs, combien le Seigneur est reconnaissant envers chacun de vous des innombrables heures et actes de service, grands ou petits, que vous donnez si généreusement et gracieusement chaque jour.

Dans le Livre de Mormon, le roi Benjamin nous a enseigné : « Lorsque vous êtes au service de vos semblables, vous êtes simplement au service de votre Dieu11. »

Quand nous sommes concentrés sur le service de nos frères et sœurs, cela peut nous guider pour prendre des décisions inspirées par Dieu dans notre vie quotidienne et nous préparer à chérir et à aimer ce que le Seigneur aime. Quand nous le faisons, notre vie témoigne que nous sommes ses disciples. Quand nous faisons son œuvre, nous sentons son Esprit avec nous. Notre témoignage, notre foi, notre confiance et notre amour augmentent.

Je sais que Jésus-Christ, mon Rédempteur, vit. Je sais que de nos jours, il parle à son prophète, notre cher président Monson, et par son intermédiaire.

Puissions-nous tous connaître la joie qui découle du service sacré par lequel nous portons les fardeaux les uns des autres, même quand ils sont simples et petits. C’est là ma prière, au nom de Jésus-Christ. Amen.