2000-2009
Je sais que mon Rédempteur est vivant !
Avril 2007


Je sais que mon Rédempteur est vivant !

Parce que notre Sauveur est mort au Calvaire, la mort n’a aucune prise sur aucun de nous.

Je feuilletais récemment quelques albums de photos de famille. De beaux souvenirs m’ont envahi l’esprit tandis que je revoyais image après image de proches prises lors de sorties en famille, d’anniversaires, de réunions de famille, de commémorations. Depuis que ces photos ont été prises, certains de ces êtes chers sont décédés. J’ai pensé aux paroles du Seigneur : « Vous vivrez ensemble dans l’amour, de sorte que vous pleurerez la perte de ceux qui meurent1. » Chacun de ceux qui ont quitté notre cercle de famille me manque.

Bien que difficile et douloureuse, la mort est une partie essentielle de notre expérience terrestre. Nous avons commencé notre séjour ici en quittant notre existence prémortelle et en venant sur cette terre. William Wordsworth décrit ce voyage dans son poème inspiré « Ode à l’immortalité ». Il a écrit :

Notre naissance n’est qu’un sommeil et un oubli;

L’âme qui se lève avec nous, étoile de notre vie,

A pris ailleurs son départ

Et vient de bien loin;

Ce n’est pas dans un oubli complet

Ni dans une nudité totale,

Mais en traînant des nuées de gloire, que nous venons

De Dieu, qui est notre foyer.

Le ciel est autour de nous dans notre tendre enfance2 !

La vie continue. La jeunesse suit l’enfance et la maturité approche de manière imperceptible. En nous interrogeant sur le but et les problèmes de l’existence, nous devons tous affronter tôt ou tard la question de la durée de la vie et d’une vie personnelle et éternelle. C’est quand des proches s’en vont ou que nous devons les quitter que ces questions s’imposent à nous avec le plus d’insistance.

Dans ces moments-là, nous réfléchissons à l’espoir universel, si bien formulé autrefois par Job, qui, il y a des siècles, rêvait : « Si l’homme une fois mort pouvait revivre3. »

Aujourd’hui, comme toujours, la voix du sceptique conteste la parole de Dieu et chacun doit choisir qui il va écouter. Clarence Darrow, l’homme de loi et agnostique célèbre, a dit : « Aucune vie n’a de bien grande valeur, et chaque mort n’est pas une bien grande perte4. » Schopenhauer, le philosophe et pessimiste allemand, a écrit : « Désirer l’immortalité, c’est désirer la perpétuation éternelle d’une grande erreur5. » Et à leurs paroles viennent s’ajouter celles de nouvelles générations d’hommes insensés qui crucifient le Christ à nouveau, car ils modifient ses miracles, doutent de sa divinité et rejettent sa résurrection.

Robert Blatchford, dans son livre, God and My Neighbor (Dieu et mon prochain, N.d.T.), attaque avec vigueur les croyances chrétiennes reconnues telles que Dieu, le Christ, la prière et l’immortalité. Il affirme hardiment : « Je prétends avoir prouvé si complètement et de manière si décisive tout ce que j’ai entrepris de prouver qu’aucun chrétien, aussi grand et aussi capable qu’il soit, ne peut répondre à mes arguments ni ébranler ma position6. » Il s’entoure d’un mur de scepticisme. Et puis, voilà qu’une chose étonnante se produit. Son mur tombe soudain en poussière. Il se retrouve nu et sans défense. Il retrouve lentement et à tâtons le chemin de la foi qu’il a méprisée et ridiculisée. Qu’est-ce qui a causé ce profond changement d’attitude ? Le décès de sa femme. Le cœur brisé, il entre dans la chambre où se trouve sa dépouille mortelle. Il contemple de nouveau le visage qu’il a tant aimé. En sortant, il dit à un ami : « C’est elle, mais ce n’est pas elle. Tout est changé. Quelquechose qui était là avant est enlevé. Elle n’est pas la même. Qu’est-ce qui peut être parti si ce n’est l’âme ? »

Plus tard il écrira : « La mort n’est pas ce que certains imaginent. C’est seulement comme aller dans une autre chambre. Dans cette autre chambre nous trouverons… les femmes, les hommes et les enfants chéris que nous avons aimés et perdus7. »

Face au doute du monde d’aujourd’hui sur la divinité du Christ, nous cherchons un point de référence, une source inattaquable, voire un témoignage de témoins oculaires. Étienne, à l’époque biblique, condamné à la mort cruelle du martyr, a levé les yeux vers le ciel et s’est écrié : « Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu8. »

Qui peut s’empêcher d’être convaincu par le témoignage émouvant de Paul aux Corinthiens ? Il a déclaré « que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures; et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze » et, a dit Paul, finalement « il m’est aussi apparu à moi9. »

Dans notre dispensation, ce même témoignage a été rendu hardiment par Joseph Smith, le prophète, quand Sidney Rigdon et lui ont témoigné : « Et maintenant, après les nombreux témoignages qui ont été rendus de lui, voici le témoignage, le dernier de tous, que nous rendons de lui: qu’il vit !10 »

C’est cette connaissance qui soutient. C’est cette vérité qui soulage. C’est cette assurance qui guide, hors des ombres et vers la lumière, ceux qui sont écrasés de douleur.

La veille de Noël 1997, j’ai rencontré une famille remarquable. Chacun de ses membres avait le témoignage inébranlable de la vérité et de la réalité de la résurrection. La famille se composait de la mère, du père et de quatre enfants. Chacun des enfants, trois fils et une fille, était né avec une forme rare de dystrophie musculaire, et chacun était handicapé. On avait opéré Mark, qui avait alors seize ans, de la colonne vertébrale, pour lui permettre de se déplacer plus librement. Les deux autres garçons, Christopher, treize ans, et Jason, dix ans, devaient partir pour la Californie quelques jours plus tard pour subir le même genre d’opération. La seule fille, Shanna, avait alors cinq ans – une belle enfant. Tous les enfants étaient intelligents et pleins de foi, et il était évident que leurs parents, Bill et Sherry, étaient fiers de chacun. Nous avons bavardé un moment et l’esprit spécial de cette famille a rempli mon bureau et mon cœur. Le père et moi, nous avons donné des bénédictions aux deux garçons quiallaient devoir être opérés, après quoi les parents ont demandé si la petite Shanna pourrait chanter pour moi. Son père a mentionné que sa capacité pulmonaire était réduite et que cela risquait d’être difficile pour elle, mais qu’elle voulait essayer. Accompagnée d’une cassette enregistrée, et, d’une belle voix claire, sans manquer une note, elle a chanté un avenir meilleur :

Un beau jour dont je rêve,

Dans un monde que j’aimerais voir,

Il y a un bel endroit où le soleil apparaît

Et il brille dans le ciel pour moi.

En ce beau matin d’hiver,

Si mon souhait pouvait se réaliser,

Le beau jour dont je rêve

Serait là tout de suite11.

Tandis qu’elle terminait, l’émotion montait en nous. La spiritualité de cette visite a donné le ton de mon Noël cette année-là.

Je suis resté en contact avec la famille et, quand Mark, l’aîné, a eu dix-neuf ans, des dispositions ont été prises pour lui faire faire une mission spéciale au siège de l’Église. Par la suite, les deux autres frères ont également eu la possibilité de faire une mission de même nature.

Il y a presque un an, Christopher, qui avait alors vingt-deux ans, a succombé à la maladie dont chacun des enfants était affligé. Et puis, en septembre dernier, j’ai appris que la petite Shanna, qui avait alors quatorze ans, était décédée. Lors des obsèques, Shanna a été honorée par de beaux hommages. En s’appuyant à la chaire, chacun de ses frères survivants, Mark et Jason, a raconté des expériences familiales intenses. La mère de Shanna a chanté dans un magnifique duo. Le père et le grand-père de Shanna ont prononcé des discours émouvants. Bien qu’en proie à un profond chagrin, chacun a rendu un témoignage puissant et venant du fond du cœur de la réalité de la résurrection et du fait que Shanna vit toujours, de même que son frère Christopher, chacun attendant des retrouvailles magnifiques avec sa famille bien-aimée.

Quand cela a été mon tour de parler, j’ai raconté cette visite que la famille m’avait faite à mon bureau presque neuf ans auparavant et j’ai parlé de la belle chanson que Shanna avait chantée à cette occasion. J’ai conclu par la pensée : « Parce que notre Sauveur est mort au Calvaire, la mort n’a aucune prise sur aucun de nous. Shanna vit, elle est bien vivante et, pour elle, le beau jour qu’elle a chanté un peu avant une veille de Noël spéciale en 1997, le jour dont elle rêvait, est arrivé. »

Mes frères et sœurs, nous rions, nous pleurons, nous travaillons, nous jouons, nous aimons, nous vivons. Et puis nous mourons. La mort est notre héritage universel. Tous doivent franchir ses portes. La mort appelle les vieux, les fatigués, les épuisés. Elle visite les jeunes à qui tous les espoirs sont permis et qui sont dans la fleur de l’âge. Les petits enfants ne lui échappent pas non plus. Pour employer les termes de l’apôtre Paul : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois12. »

Et morts nous resterions, sans cet Homme et sa mission, Jésus de Nazareth. Né dans une étable, couché dans une mangeoire, sa naissance a réalisé les déclarations inspirées de beaucoup de prophètes. Il a été instruit d’en haut. Il a fourni la vie, la lumière et le chemin. Des foules l’ont suivi. Les enfants l’ont adoré. Les hautains l’ont rejeté. Il a parlé en paraboles. Il a enseigné par l’exemple. Il a vécu une vie parfaite.

Bien que le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, soit venu, certains lui ont réservé l’accueil que l’on fait à un ennemi, à un traître. Il s’en est suivi un simulacre que certains ont appelé un procès. Les cris « crucifie, crucifie-le !13 » ont rempli l’air. Puis a commencé la montée à la colline du Calvaire.

On s’est moqué de lui, on l’a insulté, on l’a raillé et cloué à une croix aux cris de « Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions! 14 » « Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même!15 » Sa réponse : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font16. » « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Et, en disant ces paroles, il expira17. Son corps a été déposé par des mains aimantes dans un sépulcre de pierre. Le premier jour de la semaine, au point du jour, Marie de Magdala et Marie, la mère de Jacques, et d’autres se sont rendues au sépulcre. À leur grand étonnement, le corps de leur Seigneur avait disparu. Luc écrit que deux hommes en vêtements éclatants se tenaient tout près et leur ont dit : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant? Il n’est point ici, mais il est ressuscité18. »

La semaine prochaine, le monde chrétien célébrera l’événement le plus important de l’histoire connue. La déclaration simple « Il n’est point ici, mais il est ressuscité » a été la première confirmation de la résurrection littérale de notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ. Le tombeau vide en ce premier matin de Pâques a apporté une assurance réconfortante, une réponse affirmative au vœu de Job : « Si l’homme une fois mort pouvait revivre19. »

Nous voudrions, pour tous ceux qui ont perdu des proches, transformer le souhait de Job en une affirmation : Si un homme meurt, il revivra effectivement. Nous le savons parce que nous avons la lumière de la vérité révélée. « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais20. »

Au milieu des larmes et des épreuves, au milieu des craintes et des chagrins, au milieu de la tristesse et de la solitude à la perte de proches, il y a l’assurance que la vie est éternelle. Notre Seigneur et Sauveur est le témoin vivant qu’il en est ainsi.

De tout mon cœur et de toute l’ardeur de mon âme, j’élève la voix pour attester en témoin spécial et déclarer que Dieu vit. Jésus est son Fils, le Fils unique du Père dans la chair. Il est notre Rédempteur, il est notre Médiateur auprès du Père. Il est mort sur la croix pour expier nos péchés. Il est devenu les prémisses de la résurrection. Parce qu’il est mort, tous revivront. Ah, qu’elle est douce, la joie que cette phrase donne : « Je sais que mon Rédempteur est vivant21 ! » Puisse le monde entier la connaître et vivre en fonction de cette connaissance. C’est là mon humble prière, au nom de Jésus-Christ, le Seigneur et Sauveur. Amen.

Notes

  1. D&A 42:45.

  2. William Wordsworth, « Ode: Intimations of Immortality from Recollections of Early Childhood », strophe V., The Oxford Book of English Verse: 1250–1900, dir. de publ. Arthur Quiller-Couch, 1939, p. 638.

  3. Job 14:14.

  4. The Story of My Life, 1932, chapitre 47, p. 37.

  5. Arthur Schopenhauer (1788-1860), dans The Home Book of Quotations, sél. Burton Stevenson, 1934, p. 969.

  6. God and My Neighbor, 1914.

  7. More Things in Heaven and Earth: Adventures in Quest of a Soul, 1925, p. 11.

  8. Actes 7:56.

  9. 1 Corinthiens 15:3-5, 8.

  10. D&A 76:22.

  11. « The Beautiful Day », du film Scrooge, 1970, musique et paroles de Leslie Bricusse.

  12. Hébreux 9:27.

  13. Luc 23:21.

  14. Marc 15:32.

  15. Marc 15:31.

  16. Luc 23:34.

  17. Luc 23:46.

  18. Luc 24:5, 6.

  19. Job 14:14.

  20. Jean 11:25, 26.

  21. « Je sais qu’il vit, mon Rédempteur », Cantiques, no. 73 ; voir aussi Job 19:25.