2000-2009
Les missionnaires d’âge mûr et l’Évangile
Octobre 2004


Les missionnaires d’âge mûr et l’Évangile

J’exprime ma reconnaissance à nos missionnaires d’âge mûr. Ils sont jeunes d’esprit, sages et disposés à travailler.

Cette année, mes responsabilités dans l’Église m’ont amené à me rendre dans de nombreux pays. Dans certains de ces pays, l’Église est relativement nouvelle. Où que j’aille, je rencontre nos missionnaires. Ils ont une grande capacité d’adaptation et sont toujours très efficaces. Ils sont une preuve visible et tangible que l’Église de Jésus-Christ a été rétablie dans sa plénitude.

C’est lui qui a dit : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création1. » Ce commandement vibre dans le cœur de tous les missionnaires qui témoignent de Jésus-Christ et qui enseignent son message.

Lorsque nous pensons aux missionnaires, nous nous représentons généralement des jeunes gens en chemise et en cravate et des jeunes femmes habillées pudiquement. Mais il y a aussi de merveilleux missionnaires d’âge mûr qui ont répondu à l’appel lancé par les prophètes et les apôtres pour qu’il y ait plus de couples missionnaires2.

J’exprime ma reconnaissance à nos missionnaires d’âge mûr. Ils sont jeunes d’esprit, sages et disposés à travailler. Ils ne se vexent même pas quand leurs enfants, qui aiment plaisanter, changent l’exhortation de Spencer W. Kimball : « Allongez la foulée » en « Traînez plus vite les pieds3. » Ces membres adorables sont disposés à servir et à améliorer la vie des autres4. Même si ces personnes d’âge mûr ne connaissent pas la langue du pays, elles accomplissent de grandes choses et leur esprit de sacrifice est précieux5.

Exemples de service de missionnaires d’âge mûr

Je pense par exemple à Lloyd Poelman et sa femme, Catherine. Ils ont neuf enfants adultes et vingt petits-enfants. Ils servent actuellement dans une région reculée du Chili, dans une petite branche. Ils rendent souvent visite aux membres non pratiquants et aux familles qui se sont récemment converties à l’Église. Ces visites permettent aux Poelman de lire avec ces familles et de rendre témoignage des bénédictions du temple. Dans les branches de leur mission, ils ont également appris aux gens à diriger la musique et à jouer les versions simplifiées des cantiques sur un petit clavier électronique. Récemment, frère et sœur Poelman ont écrit : « Le baptême n’est que la première étape de la conversion. Lorsque l’enthousiasme du début retombe et que les nouveaux convertis continuent de devoir travailler pendant de longues journées simplement pour avoir de quoi se nourrir, ils ont besoin que d’autres les aident à ressentir la joie de l’Évangile. C’est là notre spécialité. Notre action est en partie préventive : elle consiste à rester proche des nouveaux convertis. Cependant, d’autres personnes qui assistent rarement aux réunions n’ont pas perdu leur conviction et reçoivent nos messages avec reconnaissance. En voyant les changements qui se produisent dans la vie des personnes à qui nous rendons visite, nous nous sentons bénis de recevoir l’aide et les enseignements constants du Seigneur dans cette œuvre et, en même temps, nous savons que les membres de notre famille, chez eux, sont bénis par procuration par notre appel et ces bénédictions précieuses6. »

Des couples merveilleux comme celui-là sont engagés dans le travail de ramener les âmes qui ont précédemment fait l’alliance de prendre sur elles le nom de Jésus-Christ.

D’autres couples missionnaires rendent service dans les temples sacrés de l’Église. Kenneth et Barbara Willits, par exemple, servent au temple d’Accra, au Ghana. Ils ont conçu un profond amour pour les Ghanéens lorsqu’ils étaient missionnaires dans ce pays il y a plus de vingt ans. Ce sont des convertis énergiques et enthousiastes qui se sont joints à l’Église il y a cinquante ans. Ils ont trois enfants, seize petits-enfants et douze arrière-petits-enfants. Ils accomplissent les ordonnances de l’exaltation au temple. Frère Willits est scelleur. Plusieurs fois, ils ont été agréablement surpris de rencontrer des membres dont ils avaient fait la connaissance précédemment, lors de leur première mission. Récemment, frère Willits a accompli le scellement d’un mari et d’une femme qu’ils avaient instruits, en 1982. Frère Willits a scellé à ce couple quatre de leurs enfants décédés. Frère et sœur Willits écrivent : « Nous sommes disposés à quitter notre famille et notre maison en raison des alliances que nous avons faites au temple et notre plus grand désir est de devenir une famille éternelle. Notre famille nous soutient totalement et elle a sa part des nombreuses bénédictions que nous avons reçues. Nous sommes profondément reconnaissants de la bénédiction d’aider les autres à recevoir leurs bénédictions du temple7. »

Des couples courageux et aimants comme frère et sœur Willits permettent d’accomplir et enrichissent l’œuvre qui se fait dans de nombreux temples de par le monde. Certains, comme le temple d’Accra, sont situés dans des régions où la plupart des membres npas encore eu l’occasion d’aller au temple. Les ordonnances pour ces membres sont maintenant facilitées par des couples qui ont de l’expérience et qui font une mission au temple. Nous leur exprimons également notre sincère reconnaissance.

Plus tôt cette année, Douglas L. Callister et moi étions à Kiev, capitale de l’Ukraine. Nous étions là-bas pour créer le premier pieu de l’ancienne Union des républiques socialistes soviétiques. Nous étions contents de voir que le district de Kiev avait été bien préparé pour devenir un pieu, qu’il était totalement organisé, et qu’il était prêt à prendre sa place parmi les pieux de Sion. Nous y avons également rencontré les missionnaires et, parmi eux, plusieurs vaillants couples d’âge mûr. Nous les avons écoutés attentivement.

Je me souviens de ce que nous ont dit Rudi et Eva Hegewald, qui ont grandi dans l’ex Allemagne de l’Est. Avec leur léger accent allemand, ils nous ont parlé des jours difficiles de la Deuxième Guerre mondiale et de l’occupation soviétique qui a suivi. Ils ont parlé de leurs nombreuses privations. Cela a été une grande bénédiction pour eux de trouver la véritable Église du Seigneur et d’émigrer ensuite en Amérique. Au cours des années qui ont suivi ils ont eu cinq enfants en bonne santé et ont connu un accroissement spirituel et financier. Ils ont eu le sentiment qu’une mission serait un bon moyen de montrer leur reconnaissance au Seigneur. Ils ont manifesté un grand désir de servir en Europe de l’Est. Ils ont été appelés dans la mission de Kiev. Frère et sœur Hegewald écrivent : « Nous approchons maintenant de la fin de notre mission dans le pays de nos anciens ennemis et nous sommes reconnaissants d’avoir l’occasion d’instruire et d’aimer les Ukrainiens. En servant le Seigneur, notre âme a été guérie et notre famille est devenue plus unie. Nous avons fait une expérience vraiment remarquable et très agréable et nous avons vu de nombreux petits miracles8. »

Vous remarquerez que les trois couples ont parlé de leurs bénédictions. Un autre couple parle des bénédictions que procure le service missionnaire. Il écrit : « Des personnes bienveillantes se sont acquittées mieux que nous de nos responsabilités parentales… Si un problème familial n’est pas encore résolu par la prière et le jeûne, une mission est peut-être à envisager9. »

Il n’est pratique de partir pour aucun missionnaire d’âge mûr. Cela ne l’était pas non plus pour Joseph, Brigham, John ou Wilford. Eux aussi avaient des enfants et des petits-enfants. Ils n’en aimaient pas moins leur famille mais ils aimaient également le Seigneur et voulaient le servir. Un jour, nous rencontrerons peut-être ces vaillants serviteurs qui ont contribué à l’établissement de cette dispensation. Nous nous réjouirons alors de ne pas avoir cherché à nous faire oublier lorsque le prophète a lancé un appel à servir en mission, même à l’automne de la vie.

Lors de la conférence générale d’octobre 1925, Heber J. Grant a lancé un appel vibrant pour que « des hommes d’âge mûr et d’une saine intelligence, qui ont de l’expérience dans la prédication de l’Évangile… aillent travailler dans le champ de la mission10 ».

Ce besoin est toujours d’actualité. Gordon B. Hinckley a lancé un appel semblable lors de la dernière formation diffusée aux dirigeants de la prêtrise dans le monde entier : « Il y a un besoin constant de couples missionnaires. Ils accomplissent un service merveilleux dans le monde entier. Vous [les dirigeants] n’avez pas besoin d’attendre que des couples se portent volontaires. Les sacrifices liés au service du Seigneur à plein temps apporteront d’abondantes bénédictions aux couples, à leurs familles et aux personnes qu’ils servent11. »

Qualifications pour l’œuvre

Les évêques doivent également répondre à l’appel du prophète et demander aux membres concernés s’ils peuvent servir. Les possibilités pour les missionnaires d’âge mûr sont nombreuses et variées12. Leur appel à servir leur est officiellement donné après réflexion, à l’aide de la prière, au sujet de leur expérience professionnelle, leurs connaissances linguistiques et leurs capacités personnelles13. De toutes les qualifications pour servir, le désir de le faire est peut-être le plus important. Le Seigneur a déclaré : »

Ô vous qui vous embarquez dans le service de Dieu, veillez à le servir de tout votre cœur, de tout votre pouvoir, de tout votre esprit et de toutes vos forces afin d’être innocents devant Dieu au dernier jour.

« C’est pourquoi, si vous éprouvez le désir de servir Dieu, vous êtes appelés à l’œuvre14. »

Beaucoup de saints des derniers jours humbles ont peur de ne pas avoir les qualités requises pour l’œuvre missionnaire. Cependant le Seigneur a donné l’assurance suivante à un futur missionnaire : « La foi, l’espérance, la charité et l’amour, l’œil fixé uniquement sur la gloire de Dieu, le qualifient pour l’œuvre15. »

Restrictions dues à l’âge et à la santé

Je rends hommage au travail des missionnaires d’âge mûr mais je me rends compte également qu’il y a bien d’autres personnes qui aimeraient servir mais qui ne sont pas capables de le faire. Il faut évaluer de façon réaliste les restrictions dues à l’âge et à la santé fragile, tout comme les besoins importants des membres de la famille. Si vous avez l’ardent désir de partir en mission mais que vous êtes limité, vous pouvez servir par l’intermédiaire d’autres personnes. Ces dernières peuvent être vos bras et vos jambes et vous pouvez apporter les fonds nécessaires. D’autres personnes encore peuvent donner de leur temps et de leurs talents en étant missionnaires à temps partiel16. Chacune de ces personnes sera agréable aux yeux du Seigneur et chacune recevra ses louanges.

L’Évangile

Nous pouvons tous prêcher l’Évangile par le précepte et par l’exemple. Le mot « évangile » signifie « bonne nouvelle ». La bonne nouvelle est le Seigneur Jésus-Christ et son message de salut17. Jésus a assimilé l’Évangile à sa mission comme à son ministère dans la condition mortelle. Pour décrire sa mission, Jésus a dit :

« Ceci est l’Évangile que je vous ai donné : que je suis venu au monde pour faire la volonté de mon Père, parce que mon Père m’a envoyé.

« Et mon Père m’a envoyé pour que je sois élevé sur la croix18. »

Nous connaissons la mission du Sauveur dans la condition mortelle sous le nom d’Expiation.

Le ministère du Sauveur dans la condition mortelle comprend tout ce qu’il a fait d’autre : ses enseignements, ses expressions d’amour, l’attention qu’il a portée aux ordonnances, ses modèles de prière, sa persévérance, etc. Il a vécu pour être notre exemple, ce qu’il a également assimilé à l’Évangile lorsqu’il a décrit son ministère : « C’est là mon Évangile… car les œuvres que vous m’avez vu faire, vous les ferez aussi19. » Ainsi, la foi, le repentir, le baptême d’eau, le baptême de feu et du Saint-Esprit, le rassemblement des élus et la persévérance jusqu’à la fin font tous partie de l’Évangile20. Nous pouvons tous suivre l’exemple du Seigneur, quel que soit notre âge, notre situation ou l’endroit où nous vivons.

Moi qui suis l’un des « témoins spéciaux du nom du Christ au monde entier21 », je déclare qu’il est le Fils du Dieu vivant, notre Sauveur et Rédempteur qui a expié pour nous. C’est son Église, rétablie dans ces derniers jours pour remplir sa destiné divine. Son prophète actuel est le président Gordon B. Hinckley. J’en témoigne au nom de Jésus-Christ. Amen.

  1. Marc 16:15 ; voir aussi Matthieu 28:19 ; Mormon 9:22 ; D&A 42:58 ; 68:8 ; 80:1 ; 84:62 ; 112:28.

  2. Vous trouverez des exemples dans Gordon B. Hinckley, « Le service missionnaire », L’Étoile, mars 1988, p. 2-6 ; voir aussi L. Tom Perry, « Allez, faites de toutes les nations des disciples », L’Étoile, octobre 1984 ; M. Russell Ballard, « Couples missionnaires », L’Étoile, mai 1990, p. 16-21 ; Robert D. Hales, « Couples missionnaires : appel à servir », Le Liahona, juillet 2001, p. 28-31.

  3. Voir « Serving as Couple Missionaries », Ensign, septembre 1997, p. 15.

  4. Voir Luc 22:32.

  5. Les préoccupations liées à la mission peuvent être classées en quatre catégories : 1) Les finances : Tous les frais dépassant ceux que les couples missionnaires auraient eus chez eux peuvent être financés par les enfants, les amis, les collèges ou d’autres membres de la famille. 2) La peur : Les missionnaires d’âge mûr n’ont pas à avoir peur de faire du porte à porte ou d’apprendre une nouvelle langue. Ils peuvent faire beaucoup en utilisant les talents qu’ils ont déjà acquis. Les missionnaires peuvent se lancer dans un environnement linguistique différent en sachant qu’ils apprendront ce qu’ils auront besoin de savoir sans exiger d’eux-mêmes de parler couramment. Ils apprendront un peu la langue de leur mission et trouveront de la joie à utiliser chaque nouvelle expression. 3) La condition physique : On ne peut garantir un environnement sans risque, que ce soit chez soi ou dans le champ de la mission mais des dispositions particulières peuvent être prises pour avoir un régime et des exercices physiques adéquats. On peut généralement procéder aux soins médicaux de routine dans le champ de la mission. Dans le cas d’une urgence, un rapatriement est possible, s’il est recommandé. 4) La famille : Les enfants et les petits-enfants des missionnaires d’âge mûr seront bénis grâce au service de ces derniers. Le Seigneur a fait la promesse suivante à un missionnaire : « Voici, tu as eu beaucoup d’afflictions à cause de ta famille ; néanmoins, je te bénirai, ainsi que ta famille, oui, tes petits ; et le jour vient où ils croiront, connaîtront la vérité et seront un avec toi dans mon Église » (D&A 31:2). Lorsque ces « petits » prient pour leurs parents missionnaires, ils se rapprochent du Seigneur ainsi que de leurs parents ou grands-parents.

  6. Lettre personnelle datée du 29 juin 2004.

  7. Lettre personnelle reçue le 28 juin 2004.

  8. Lettre personnelle reçue le 1er juillet 2004.

  9. Lettre adressée à Dallin H. Oaks, de la part de Dr. Brent et Carol Petersen, datée du 27 juin 2004.

  10. Conference Report, octobre 1925, p. 10.

  11. « Aux évêques de l’Église », Réunion mondiale de formation des dirigeants, 19 juin 2004, p. 27 ; voir aussi « Excerpts from Recent Addresses of President Gordon B. Hinckley », Ensign, avril 1996, p. 72.

  12. Les catégories comprennent le soutien des dirigeants et des membres, l’œuvre de la généalogie et du temple, les services médicaux, humanitaires et d’entraide, le travail dans des centres d’accueil de visiteurs, dans la communication, dans l’équipe du bureau d’une interrégion ou d’une mission, dans le département de la finance et des registres, dans l’équipement, dans le Département d’Éducation de l’Église, pour le fonds perpétuel d’études ou le soutien d’autres projets éducatifs. D’autres types de service sont possibles pour convenir aux capacités particulières des futurs missionnaires. Voir Giles H. Florence fils, « So Many Kinds of Missions », Ensign, février 1990, p. 6-11.

  13. Vous trouverez des détails sur les qualifications et la préparation des missionnaires d’âge mûr dans David B. Haight, « Les couples missionnaires : ‘Une aide précieuse’ », L’Étoile, octobre 1997, p. 26-33 ; Vaughn J. Featherstone, « Couple Missionaries : ‘Too Wonderful for Me’ », Ensign, septembre 1998, p. 14–17 ; « There Is Work for Us to Do », Ensign, octobre 1993, p. 36–41 ; « The Impact of Couple Missionaries », Ensign, avril 2003, p. 60–63 ; John L. Hart, « Working Miracles in Mission Field », Church News, 22 décembre 1990, p. 3, 7.

  14. D&A 4:2–3 ; italiques ajoutés.

  15. D&A 4:5.

  16. Vous trouverez des informations supplémentaires sur le site Internet de l’Église (www.lds.org), dans la rubrique « Service Opportunities for Senior Missionaries » (Sur la page d’accueil, cliquez sur « Other Resources », puis sur « Church Service Missionary Opportunities »).

  17. Voir le Guide des Écritures, « Évangile », p. 69.

  18. 3 Néphi 27:13–14.

  19. 3 Néphi 27:21.

  20. Voir D&A 33:6–12 ; 39:6.

  21. D&A 107:23.