«Que ferons-nous?»
L’Evangile nous donne la réponse et la promesse d’une direction divine. C’est un chemin que nous pouvons suivre un pas à la fois, avec patience, espérance et foi.
Il y a peu d’années, le monde a connu un certain nombre d’événements politiques … et le publique pensait que les nations trouveraient finalement la paix. On a parlé d’un nouvel ordre mondial à l’horizon. Mais beaucoup ont oublié que nous vivons dans des sociétés et des cultures où les normes et les valeurs changent et où les réformes sociales déterminent souvent la nature des hommes et des femmes. Une injustice est souvent remplacée par une autre injustice. Nous vivons dans une période d’ambiguité morale et pauvre en matière de direction. La paix du monde est en crise aujourd’hui tout comme elle l’était dans le passé … et dans cette lutte continue [pour la paix] nous sommes tiraillés par la même question qu’avaient les disciples après la résurrection du Christ : Que ferons-nous ?
C’est la question que nous nous posons en période d’incertitude et quand nous devons faire face au défi. Dans l’incompréhension nous agissons sans trop grande réflection, espérant trouver des solutions à travers les résultats de nos actions. Heureusement, le Seigneur nous comprend mieux que nous nous comprenons nous-mêmes. Il nous a donné l’Evangile qui nous enseigne à songer d’abord, puis à développer notre foi. Ce n’est que lorsque nous décidons honnêtement en faveur du bien, nous basant sur l’Evangile, que nous pouvons accomplir des bonnes actions. Par la foi vivante qui mène aux bonnes actions, nous recevons la force d’en haut pour toujours essayer d’aller vers la justice. Souvenons-nous toutefois que les grandes actions ne se perpétuent pas d’elles-mêmes. La continuité de ces grandes actions exige notre dévouement et celui des générations futures.
L’Evangile de Jésus-Christ doit être à la base de ce nouvel ordre mondial … car c’est le seul plan qui ne présente aucune erreur possible. Peu après le Sermont sur la montagne, le Seigneur mit en garde ses disciples sur l’adversité future et le besoin de faire de bonnes actions. Il leur expliqua qu’ils ne devaient pas avoir recours à leur propre force quand ils servent leur prochain, mais à son nom et à leur appel de lui. Nous aussi sommes des disciples et nous vivons dans un monde de besoins spirituels, matériels et émotionnels. Par le service de l’Evangile nos besoins éternels peuvent être satisfaits, et par ce fondement nous pourrons vraiment servir l’humanité. Nos besoins ne peuvent être satisfaits que par la recherche et la découverte de ce qui dure éternellement, et non de ce qui est éphémère. Quand nous cherchons les réponses sur le plan éternel, nous assurons notre rapport avec Dieu et nous obtenons une meilleure compréhension de nos semblables. Nous pourrons alors servir. Tel est le but de notre vie.
Le service ou l’expression visible de la volonté de Dieu apporte des sentiments de plaisir, de clarté et de joie de vivre, des sentiments que l’on chante dans les Psaumes. Mais la vie n’est jamais sans adversité ni même parfois sans certains moments de désespoir. Le monde autour de nous nous tente vers des choses non durables, vers l’injustice et la désobéissance. Si nous voulons résister et réussir, nous devons agir selon les principes de l’Evangile. Nous ne pouvons demander plus que de trouver le vrai sens de notre vie. «Celui qui aura gardé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la retrouvera» (Matthieu 10:39). La promesse nous est faite que nous recevrons l’abondance et la vie éternelle quand nous abandonnons ce que le Seigneur nous demande d’abandonner. Alors, «ne [craignons] pas!»
Nous choisissons d’accepter ou de rejeter l’évangile du Christ. A la base de la vie humaine se trouve le libre arbitre. Dieu désire des gens libres et des gens qui le servent librement. Il est donc difficile pour tous de suivre le chemin droit et étroit et d’éviter une vie qui manque de direction. Il y a sans doute des moments dans la vie où l’on se demande s’il n’y a pas d’autres chemins ou des raccourcis. L’Evangile nous donne la réponse et la promesse d’une direction divine. C’est un chemin que nous pouvons suivre un pas à la fois, avec patience, espérance et foi. Si nous n’avons pas la force aujourd’hui de faire face aux difficultés de demain, les décisions que nous prenons aujourd’hui influeront sur notre vie future, sur nos forces et nos capacités.
Thomas Carlye a dit : «Connaissez votre destiné et suivez-la.» Nous sommes ici aujourd’hui parce que nous croyons que notre destiné est d’obtenir l’exaltation éternelle. C’est le plus grand but de notre vie et il exige toute notre force, notre dévotion et notre travail. Toutefois, il est impossible de réaliser sa plus haute destinée sans direction. Le Seigneur nous donne des «panneaux indicateurs» qu’il nous faut suivre. Voyons un peu quelques-uns de ceux-ci:
1. Soyez fidèles. Défendez et soutenez les prophètes et les Ecritures. Nous voulons pouvoir dire comme Néphi:
« … nous parlons du Christ, … nous nous réjouissons dans le Christ, nous prêchons le Christ, nous prophétisons le Christ, et nous écrivons selon nos prophéties, afin que nos enfants sachent de quelle source ils peuvent attendre la rémission de leurs péchés» (2 Néphi 25:26).
2. Observez les dix commandements. «Tu n’auras point d’autres dieux devant moi» (Exode 20:3). A cause des choix et des tentations de ce monde, nous oublions souvent les vraies valeurs et notre cœur se tourne vers la richesse, les carrières, les passe-temps, les personnes, et au pire, le désir de la gratification de notre propre personne.
3. Faites la distinction entre la réalité et l’apparence. Dieu connaît notre cœur et nous ne pouvons le tromper. Nous pouvons tromper les gens parfois, mais pas Dieu. Nous ne pouvons jamais éprouver la joie des relations de confiance et d’amour avec nos semblables à moins que ces relations soient basées sur l’honnêteté. David le psalmiste a dit du Seigneur :
«Eternel ! tu me sondes et tu me connais. Tu sais quand je m’assieds et quand je me lève … la parole n’est pas sur ma langue, que déjà, Eternel ! tu la connais entièrement» (Psaumes 139:1-2, 4).
4. Elevez-vous au-dessus de l’égoïsme. Cela comprend l’égoïsme spirituel, lorsque l’on ne recherche que l’édification personnelle et la force, et que l’on ne recherche que son propre salut. Le but final n’est pas d’être béni, mais d’être une bénédiction pour les autres. Tout le monde a un talent d’une sorte ou d’une autre pour toucher et inspirer la vie d’autrui. Ne regardons pas seulement en nous-mêmes et ne disons pas : « … Tout est bien en Sion, Sion prospère … » (2 Néphi 28:21), mais soyons une lumière dans ce monde chaotique.
Pouvons-nous suivre de telles admonitions ? Combien de fois avons-nous fait des résolutions que nous ne pouvons pas réaliser ? La seule réponse à ces questions est de s’engager à servir le Seigneur et à soulever ses défis. Moroni a dit que la grâce du Seigneur suffit à tous ceux qui s’humilient devant lui. Si nous nous humilions devant lui et avons foi en lui il transformera nos faiblesses en forces (Ether 12:27). Ainsi il nous donne sa force et beaucoup de difficultés ont une solution. L’Esprit de Dieu non seulement renforce ceux qui sont forts, mais aussi ceux qui sont malades, faibles, affligés physiquement, spirituellement et émotionnellement. Nous devons donc décider de choisir le bon chemin. Caterina Di Genova, qui est morte au moyen âge en martyre et qui a inspiré des générations à sa suite par sa pureté, sa foi et son courage, a dit: «Lorsque Dieu possède la volonté d’une personne, Dieu demeure dans cette personne et la mène à la perfection.» Dans ce monde, être fort sans Dieu est difficile. Mais avec Dieu, tout est possible.
Devons-nous demander, ou nous attendre à recevoir une récompense pour nos efforts ? Les disciples de Jésus l’ont interrogé à ce sujet. Au lieu de les réprimander, il leur a répondu:
« … quiconque aura quitté, à cause de mon nom, maisons, frères, sœurs, père, mère, femme, enfants ou terre recevra beaucoup plus et héritera la vie éternelle» (Matthieu 19:29).
Les troubles du monde actuel et la paix qui ne dure pas sont le résultat des mauvaises actions du passé et de l’ignorance des principes de Dieu. La force spirituelle de chaque nouvelle génération a ses racines dans l’amour de Dieu et l’obéissance à l’Evangile de la part des parents et des grands-parents. En tant qu’individu et en tant qu’Eglise, nous devons nous demander ce que nous apportons de valeur à nos semblables. Quand la Suisse était en train de former une alliance politique au début de sa nouvelle fédération, Gottfried Keller, poète et romancier Suisse, s’interrogeait comme nous l’avons fait maintenant. A l’occasion de la fête nationale d’actions de grâce, de repentance et de prière en 1862 il a écrit:
«Moi et ma maison, avons-nous vécu de telle manière à pouvoir faire profiter l’ensemble [du pays] et à contribuer [à son] moindre embelissement, non pas aux yeux d’un monde ignorant, mais aux yeux du plus grand juge ? Alors, lorsque nous nous demandons : Quelle est notre situation aujourd’hui en tant que nation devant les autres nations ? et Comment avons-nous utiliser les atouts qui nous ont été confiés ? … le jour où nous devrons comparaître devant le Seigneur des nations, nous ne devrons pas nous présenter avec des sentiments de notre propre gloire; car il voit à travers toutes insufisances, il voit la différence entre la chance et l’effort honnête, entre la substance et l’apparence.»
Cherchons bien dans notre cœur quand nous nous demandons : «Que devons-nous faire?» et suivons l’admonition de Josué :
«Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir … Moi et ma maison nous servirons l’Eternel» (Josué 24:15).
Je dis ces choses au nom de Jésus-Christ, amen.