Session complète : Frère et sœur Renlund

Voici la session générale d’ouverture de la journée familiale de découverte de la conférence RootsTech de 2016.

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Frère Renlund

Nous vous remercions, frère Packer, pour cette introduction. Comme il l’a dit, je suis frère Renlund, un des nouveaux apôtres. Je suis reconnaissant d’être ici avec ma femme, Ruth. Et bien sûr, quand elle n’est pas avec moi, je ne suis pas très rutilant. Nous sommes reconnaissants d’être avec notre fille, Ashley. Sans Ashley notre vie serait affreusement vide. Chaque fois qu’elle revenait à la maison de l’université, que ce soit de la côte Est ou Ouest, c’était comme si le château de la Belle au bois dormant se réveillait. Toutes les ténèbres se dissipaient et la maison reprenait vie. Il n’y avait que joie et bonheur. Et c’est encore vrai aujourd’hui.

C’est un peu plus terrifiant que ce que j’avais imaginé. Nous aurons une discussion, une discussion en famille, ce qui n’est pas inhabituel pour nous, sauf qu’elle sera un peu plus formelle.

Ashley

Je ne suis pas censée l’interrompre.

Frère Renlund

Pouvez-vous me promettre, toutes les deux, de me laisser terminer mes phrases ?

Sœur Renlund.

Nous allons essayer.

Ashley

Rien n’est moins sûr.

Frère Renlund

Cette discussion sera un peu plus formelle car nous y avons invité 14 000 amis. Alors nous vous remercions d’être venus.

Renlund

Papa, tu es absolument adorable sur cette photo. Tu avais des cheveux ! Quel âge avais-tu quand elle a été prise ?

Frère Renlund

C’est une photo de notre famille qui date de 1963. J’avais onze ans. Ruth, tu veux bien tenir la photo et montrer du doigt ? Non pas à eux, à Ashley. Voilà mon père, ton grand-père, Åke, et voilà ta grand-mère, Mariana. C’est ton oncle Gary, qui avait douze ans à l’époque ; tante Anita, qui avait neuf ans ; et tante Linda qui avait deux ans et demi.

Ashley

Voyons voir, 1963, c’est juste avant que ta famille déménage en Finlande, c’est ça ?

Frère Renlund

Oui, mon père et ma mère avaient été appelés comme missionnaires bâtisseurs de l’Église. Nous avons d’abord vécu à Haaga, dans la banlieue d’Helsinki, pendant les sept mois les plus froids de ma vie. Puis nous avons déménagé à Göteborg, en Suède, où nous avons vécu deux années de plus.

Ashley

Combien de bâtiments grand-père Åke a-t-il aidé à construire ?

Ruth

Au moins trois : un en Suède, un en Norvège et un en Finlande.

Ashley

Ah, est-ce qu’ils existent toujours ?

Ruth

Je le pense. Nous en avons visité deux. Mais ton père en sait beaucoup plus à ce sujet.

Frère Renlund

Voyons [...] Il y a l’église de Haaga. C’est celui de Helsinki. Il y en a un en Suède dans la banlieue de Göteborg, qui s’appelle Västra Frölanda. Et il y en a aussi un à Bergen en Norvège.

Regarde, sur cette photo, j’aide mon père sur le site de construction.

Ashley

Oh, c’est fantastique. Et là aussi tu avais des cheveux. Et voilà mes arrière-grands-parents, tes grands-parents, Papa.

Les as-tu déjà rencontrés ?

Frère Renlund

Oui, en décembre 1963, j’ai rencontré ma grand-mère. Nous avons fait un trajet de six heures de Helsinki jusqu’à l’île de Larsmo, sur la côte ouest de la Finlande. C’est là où mon père a grandi et où ma grand-mère, Lena Sofia, a vécu.

C’est de nombreuses années auparavant, en 1912, que Lena Sofia et Leander, mes grands-parents, ont écouté des missionnaires venus de Suède pour prêcher l’Évangile rétabli. À ce moment-là, il y avait seulement 756 missionnaires dans le monde entier.

Ruth

Et n’est-ce pas étonnant qu’un petit nombre de ces missionnaires ont été envoyés sur une petite île au large des côtes finlandaise pour instruire tes grands-parents !

Frère Renlund

Tout à fait ! Ces missionnaires ont enseigné le message de l’Évangile rétabli et Lena Sofia et Leander se sont fait baptiser le lendemain. Ils sont devenus membres de la petite branche, la première de Finlande.

Quelques années plus tard, la mère de Leander, qui vivait avec eux, est morte de la tuberculose. En 1917, Leander est lui aussi mort de la tuberculose, laissant Lena Sofia veuve, enceinte de leur dixième enfant. Cet enfant, mon père, ton grand-père, Ashley, est né deux mois après la mort de Leander. Lena Sofia a fini par enterrer sept de ses dix enfants. Ce fut extrêmement éprouvant pour elle, une paysanne pauvre, de garder intact ce qui lui restait de sa famille.

Pendant près de vingt ans, elle n’a pas eu une seule bonne nuit de repos. Le jour, elle faisait toutes sortes de petits boulots pour se procurer suffisamment de nourriture. Le soir, elle s’occupait des mourants dans sa famille. La mort planait littéralement au-dessus de leur tête parce qu’à cette époque, on fendait du bois qu’on mettait souvent à sécher sur les chevrons de la toiture. Ces planches de bois servaient ensuite à fabriquer des cercueils pour les défunts. Il est difficile d’imaginer ce qu’elle devait ressentir.

Le jour où nous nous sommes rencontrés en 1963, je venais d’avoir onze ans, et elle quatre-vingt-sept. Elle avait le dos voûté à cause d’une vie de dur labeur. Elle était si courbée que lorsqu’elle se levait de sa chaise, elle faisait la même taille. La peau de son visage et de ses mains était burinée, aussi dure et tannée que du cuir usé.

Elle s’est levée du mieux qu’elle pouvait, a désigné une photo de Leander sur le mur et m’a dit en suédois : « Det här är min gubbe. », c’est mon mari

Je m’étais inscrit dans une école suédoise plus tôt dans l’année et je réapprenais la langue. Je pensais qu’elle s’était trompée en utilisant le temps présent parce qu’elle avait dit : « C’est mon mari », alors que Leander était mort depuis quarante-six ans. J’ai dit à ma mère qu’elle aurait dû dire : C’était mon mari. » Ma mère m’a simplement répondu : « Tu ne comprends pas. »

Elle avait raison, je ne comprenais vraiment pas. Pas comme maintenant. Depuis, j’ai beaucoup réfléchi à la signification de cette expérience et à la leçon que ma grand-mère m’enseignait.

Je crois que le Seigneur nous a donné de nombreux messages concernant l’œuvre de l’histoire familiale et tout au long de ma vie, j’ai pu tirer profit de l’exemple de ma famille et nouer un lien avec elle.

Ashley

Vous savez, cela me rappelle curieusement certaines anecdotes à propos d’explosifs que tante Anita racontait.

Frère Renlund

Comment ça ?

Ashley

Ma tante Anita est une scientifique, experte en explosifs, et c’est le véritable génie de la famille.

Avant le milieu du dix-neuvième siècle, l’explosif le plus puissant du monde était la poudre noire, un mélange de charbon, de souffre et de nitrate de potassium. Elle existait depuis des siècles et on l’utilisait pour tirer des balles de mousquet ou des boulets de canon. C’était un explosif relativement stable et sûr[1].

En 1847, le chimiste italien, Ascanio Sobrero, a mis au point un mélange explosif complètement nouveau : la nitroglycérine. Contrairement aux mélanges contenant de la poudre noire, la nitroglycérine était un composé chimique simple et pur, environ mille fois plus puissant que la poudre noire. C’était le premier explosif puissant. On en faisait de nombreux usages, en particulier, dans les mines et la construction de tunnels, car elle avait la propriété de briser la roche de manière très efficace.

Mais elle était incroyablement instable. Si on laisse tomber une bouteille de nitroglycérine depuis une petite hauteur, elle explose. Si elle devient trop chaude, elle explose. Si elle devient trop froide et qu’elle forme des cristaux, elle explose. Et si on la pose sur une étagère dans une pièce sombre et fraîche, dans des conditions idéales et qu’on n’y touche pas, elle finira par exploser.

Frère Renlund

Tu comprends le processus ?

Ruth

Oui je le comprends.

Ashley

À cause de son instabilité, il était presque impossible de transporter la nitroglycérine là où on en avait le plus besoin, et où elle serait le plus utile.

Quelques décennies plus tard, un chimiste suédois a commencé à expérimenter des façons de maîtriser sans risque, et de canaliser la puissance inhérente de la nitroglycérine. Il a fini par découvrir que l’on pouvait absorber la nitroglycérine liquide avec un matériau stabilisant appelé le kieselguhr, ou plus connu sous le nom de « terre de diatomées ».

Ruth

Oh, qu’est-ce que c’est ?

Frère Renlund

On la connaît mieux sous le nom de litière pour chats.

Ruth

Oh !

Ashley

Bref, ce scientifique s’appelait Alfred Nobel et il a donné à cette découverte, le mélange de nitroglycérine et de kieselguhr, le nom de « dynamite ».

La dynamite n’a pas été la découverte d’un nouveau matériau, mais c’était l’association de deux matériaux connus pour les rendre plus sûrs, plus efficaces et plus utiles. Je ne pense pas qu’il soit exagéré de dire que la puissance explosive de la dynamite a changé le monde.

Ruth

Impressionnant !

Frère Renlund

C’est incroyable, Ashley. Tu es aussi terriblement intelligente que ma sœur. Je pense que je sais où tu veux en venir avec ce sujet. Réfléchis à la force que Lena Sofia a pu acquérir et au réconfort qu’elle a dû ressentir en découvrant le pouvoir de scellement ! Mais ce pouvoir prend tout son sens quand nous recherchons et découvrons nos ancêtres. Elles peuvent être toutes deux importantes dans notre vie, mais à l’image de la nitroglycérine et du kieselguhr, c’est en associant l’œuvre de l’histoire familiale aux bénédictions du temple, que l’on en profite pleinement. Il ne s’agit pas simplement de mélanger les deux au hasard mais l’un sert à aider à diriger l’autre.

Ashley

Exactement. Sans l’œuvre de l’histoire familiale, l’autorité de scellement ne peut pas atteindre toute sa portée. On ne comprend la vraie valeur de cette œuvre que grâce à l’autorité de scellement. La véritable force que l’on reçoit réside dans cette association, tout comme l’association de nitroglycérine et de kieselguhr produit la dynamite.

Ruth

J’aime beaucoup cette idée. Ces deux bénédictions sont mentionnées partout dans les Écritures mais lorsque nous les associons, elles nous apportent davantage de bénédictions et de force. Prenons quelques exemples tirés des Écritures.

Nous allons lire Doctrine et Alliances, section 2.

Frère Renlund

Attendez-moi, je suis lent.

Ruth

D’accord.

Frère Renlund

D’accord.

Ruth

Le Seigneur nous dit qu’il a envoyé Élie implanter dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères. Promesses qui devaient tourner le cœur des enfants vers leurs pères. Dale, je pense que cela fait partie de ce que ta grand-mère a implanté en toi. Ensuite, le Seigneur nous dit que « la terre serait entièrement dévastée à sa seconde venue » si les cœurs n’étaient pas « tournés » vers leurs pères. C’est un message puissant.

Donc même si nous avions toutes les archives généalogiques du monde, et tous les documents qu’il serait possible de rassembler, sans l’autorité de scellement que le prophète Élie a rétablie, le but de la création serait contrecarré et « inutile » (D&A 2:3).

C’est l’un des tout premiers messages que Joseph Smith a inclus dans le livre des Doctrine et Alliances.

Frère Renlund

Tu as raison, Ruth. Sans même le savoir, ma vie durant, j’ai ressenti la force et la puissance de la vie et de l’exemple de ma grand-mère et d’autres ancêtres.

Il y a une prophétie dans la section 128 de Doctrine et Alliances dans laquelle Joseph cite Malachie 4 : Il parle de « ramener le cœur des enfants à leurs pères » en expliquant ces versets dans le contexte du pouvoir de scellement et du baptême pour les morts. Finalement, il dit au verset 18 :

« Et non seulement cela, mais ces choses qui n'ont jamais été révélées depuis la fondation du monde, mais ont été cachées aux sages et aux intelligents, seront révélées à de petits enfants et à des nourrissons en cette dispensation, qui est la dispensation de la plénitude des temps. »

Réfléchissez à cela ! Joseph Smith a prédit que même des enfants comprendraient et sauraient des choses que les hommes et femmes de science du monde ne pourraient expliquer. Tous les jours, des enfants et des jeunes du monde entier reçoivent ces bénédictions, tout comme moi à onze ans, lorsque j’ai appris ces principes de ma grand-mère et de ma mère. Des gens qui n’avaient jamais entendu parler du Sauveur durant leur vie peuvent avoir l’occasion de recevoir les mêmes bénédictions que ceux qui en ont eu l’occasion. Personne n’est oublié. Personne n’est privé de cette occasion de recevoir des bénédictions.

Ruth

Les ordonnances du temple sont au cœur de cette force individuelle que l’on reçoit. En fait, le Seigneur nous a donné des exemples de cette force individuelle. Les premiers membres de l’Église ont appris qu’ils devaient recevoir leur dotation avant d’être en mesure de faire avancer l’œuvre du salut. C’est pourquoi, en conséquence des transgressions de mon peuple, il m’est opportun que mes anciens attendent encore un peu la rédemption de Sion,

« Afin qu’ils soient eux-mêmes préparés, que mon peuple soit instruit plus parfaitement, ait de l’expérience, connaisse plus parfaitement ce qui est de son devoir et les choses que j’exige de sa part.

Et cela ne pourra se réaliser que lorsque mes anciens seront dotés de pouvoir d’en haut. »

Le Seigneur enseignait l’importance de se préparer à recevoir la dotation du temple afin qu’ils soient bénis du pouvoir d’en haut. Cette bénédiction leur a permis de continuer à être instruits plus parfaitement pour utiliser ce pouvoir correctement.

Frère Renlund

On peut mieux comprendre lorsqu’on lit la prière de consécration du temple de Kirtland à la section 109. Joseph Smith dit dans sa prière : « Et que tous ceux qui passeront le seuil de la maison du Seigneur sentent ta puissance et se sentent contraints de reconnaître que tu l'as sanctifiée et qu'elle est ta maison, lieu de ta sainteté » (D&A 109:13). La section 109 se poursuit ainsi : « afin qu’ils […] reçoivent une plénitude du Saint-Esprit. […] et afin que, lorsque quelqu’un parmi ton peuple transgressera, il se repente promptement [et] revienne à toi. […] afin que toute arme forgée contre eux soit sans effet, […] afin qu’aucune machination de la méchanceté n’ait le pouvoir de se dresser et de l’emporter sur ton peuple, sur qui ton nom sera mis dans cette maison. » (D&A 109:15-26)

Ashley

Oui, les ordonnances du temple sont comme la nitroglycérine, elles sont pures et nous renforcent. Quand on ajoute l’œuvre du temple à notre travail de recherche et de découverte de nos ancêtres, je peux voir à quel point cette puissance est plus grande et nous apporte de plus grandes bénédictions.

Ruth

Dale, penses-tu que Lena Sofia comprenait cela quand elle t’a dit ce qu’elle a dit sur Leander ? Comprenait-elle mieux parce qu’elle reconnaissait la force que peut nous donner l’œuvre du temple ainsi que son amour pour son mari et pour sa famille ? Et…

Frère Renlund

Attends, Ruth, nous en avons déjà parlé. Tu ne peux poser qu’une question à la fois.

Ruth

D’accord.

Frère Renlund

C’est bon ? Je vais essayer de répondre. C’est exactement ce qu’elle enseignait. Lena Sofia savait que son mari disparu depuis longtemps était et resterait son mari pour l’éternité. Grâce à la notion doctrinale de la famille éternelle, Leander est resté présent dans sa vie et faisait partie de son grand espoir en l’avenir. Lena était comme certaines personnes qui

sont « mortes dans la foi. »

Ashley

Très bien où veux-tu en venir ?

Frère Renlund

Hébreux 11. Hébreux 11, verset 13. Il est dit : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre » (Hébreux 11:13).

En 1938, en témoignage ardent de sa foi dans l’autorité de scellement, Lena Sofia a envoyé les fiches familiales de ses enfants qui avaient plus de huit ans au moment de leur décès. Ainsi, elle a pu faire accomplir les ordonnances du temple en leur faveur, bien qu’elle-même ne soit jamais allée au temple de son vivant. Ces ordonnances comptaient parmi les toutes premières demandes d’ordonnances envoyées de Finlande à un temple.

Est-ce que l’une d’entre vous se souvient de l’invitation que Neil L. Andersen a lancée lors de la conférence Rootstech d’il y a deux ans ?

Ashley

« Préparez autant de noms que possible à emporter au temple lorsque vous allez faire des baptêmes pour les morts. »

Ruth

Et l’année dernière, il a ajouté dix mots : « Et aidez quelqu’un d’autre à faire de même. »

Frère Renlund

Exactement. On a appelé cela l’invitation concernant le temple. Mais j’ai réfléchi davantage à cette invitation apostolique et je pense que nous pouvons faire davantage cette année. À la lumière de notre conversation, je pense que nous pouvons ajouter à cette promesse un élément de force spirituelle.

Lisons des passages du chapitre 47 d’Ézéchiel. Ruth, peux-tu lire les versets 1 à 5, puis Ashley, pourras-tu lire les versets 8 et 9 ?

Ruth

Oui, bien sûr.

Ashley

Ézéchiel 47 ?

Frère Renlund

Oui.

Ashley

D’accord.

Ruth

« Il [un ange] me [Ézéchiel] ramena vers la porte de la maison [du Seigneur]. Et voici, de l’eau sortait sous le seuil de la maison, à l’orient, car la face de la maison était à l’orient ; l’eau descendait sous le côté droit de la maison, au midi de l’autel.

« Il me conduisit par le chemin de la porte septentrionale, et il me fit faire le tour par dehors jusqu’à l’extérieur de la porte orientale. Et voici, l’eau coulait du côté droit.

« Lorsque l’homme s’avança vers l’orient, il avait dans la main un cordeau, et il mesura mille coudées ; il me fit traverser l’eau. »

Peux-tu me rappeler, ce qu’est une coudée ?

Frère Renlund

C’est le sixième d’un Goliath.

Ruth

Oh ! Cela m’a beaucoup aidée.

Ashley

Je crois qu’une coudée commence du coude jusqu’au bout des doigts, n’est-ce pas ?

Frère Renlund

Oui.

Ashley

Alors ça fait environ quarante-six centimètres.

Ruth

Environ quarante-six centimètres. Merci. Revenons-en à Ézéchiel :

« […] j’avais de l’eau jusqu’aux chevilles.

Il mesura encore mille coudées, et me fit traverser l’eau, et j’avais de l’eau jusqu’aux genoux. Il mesura encore mille coudées, et me fit traverser, et j’avais de l’eau jusqu’aux reins.

« Il mesura encore mille coudées ; c’était un torrent que je ne pouvais traverser, car l’eau était si profonde qu’il fallait y nager ; c’était un torrent qu’on ne pouvait traverser. »

Frère Renlund

Alors que voit-il ?

Ruth

Ézéchiel a vu un ange qui le conduit à une maison, la maison du Seigneur. De l’eau sortait de la maison. Plus il avance, plus ce torrent devient profond. Et il devient si profond qu’il ne peut le traverser.

Ashley

Puis au verset 8 :

« Il me dit : Cette eau coulera vers le district oriental, descendra dans la plaine, et entrera dans la mer ; lorsqu’elle se sera jetée dans la mer, les eaux de la mer deviendront saines.

Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent coulera, et il y aura une grande quantité de poissons ; car là où cette eau arrivera, les eaux deviendront saines, et tout vivra partout où parviendra le torrent. (Ézéchiel 47:1-5, 8-9).

Frère Renlund

Ézéchiel voit un torrent devenant de plus en plus profond à mesure que l’eau s’écoule de la maison. L’eau qui jaillit du temple symbolise les bénédictions qui s’écoulent des temples pour guérir la famille et lui donner la vie.

Ashley

À mesure qu’il s’éloigne, le torrent devient de plus en plus profond. Et il ne provient d’aucune autre source d’eau. Je ne comprends pas très bien.

Frère Renlund

C’est un peu inattendu. Mais regardez-moi, j’ai deux parents, quatre grands-parents, huit arrière-grands-parents, sans compter tous mes ancêtres ainsi que mes descendants. La croissance de ce torrent est semblable à la croissance exponentielle de notre famille à travers les générations.

Les bénédictions du temple sont accessibles à tout être vivant. Et quelles bénédictions ! « Tout vivra partout où parviendra le torrent. »

Le Seigneur a prévu un plan pour surmonter les malheurs personnels de Lena Sofia, nos pertes, vos tragédies, en fait les calamités de tout le monde. Il a rétabli sa prêtrise et son autorité de scellement sur la terre. Lena Sofia le savait, et ma mère aussi.

Ruth

Tu veux parler de ce qu’elle a fait pour envoyer le nom de Lena Sofia pour faire accomplir les ordonnances du temple ?

Ashley

Oh, j’aime bien cette anecdote. Peu après la mort de Lena Sofia, en 1966 je crois, ma grand-mère Mariana a apporté en personne des noms au département généalogique. L’homme qui était à l’accueil lui a dit que les règles de l’Église imposaient d’attendre une année après le décès d’une personne avant qu’on puisse accomplir des ordonnances en sa faveur. Ma grand-mère a répondu : « Je n’aime pas cette réponse. J’aimerais parler à quelqu’un qui pourra m’en donner une autre. Elle a attendu un long moment. »

Frère Renlund

Tu tiens bien de ta grand-mère n’est-ce pas ?

Ashley

Mon grand-père a écrit dans son journal qu’il avait essayé de la raisonner, mais elle lui a jeté un coup d’œil qu’il ne connaissait que trop bien, que tous les maris connaissent très bien, c’est à dire que toute discussion serait tout à fait inutile. Il a aussi ajouté : « Je suis vraiment désolé pour l’homme de l’accueil qui a dit qu’on ne pouvait accomplir aucune ordonnance avant au moins un an. Cet homme ne savait pas à qui il avait affaire. J’aurais pu le lui dire mais il n’avait pas demandé[2]. »

Frère Renlund

Moins de deux mois plus tard, avec l’autorisation du président de l’Église, les ordonnances du temple en faveur de Lena Sofia ont pu être accomplies. Mes parents ont été scellés en faveur de Leander et de Lena Sofia pour le temps et pour l’éternité dans le temple de Salt Lake. Saviez-vous que maintenant, la règle de l’Église stipule qu’une personne qui n’a pas pu recevoir les bénédictions du temple à cause de son éloignement géographique n’a plus besoin d’attendre une année complète ? Ainsi, les personnes dans le même cas que Lena Sofia peuvent recevoir ces bénédictions aussi rapidement que possible. Comme ma mère l’a dit à l’homme au département de généalogie, « Ils ont attendu assez longtemps. »

Ruth

C’était un jour merveilleux pour ta famille ! Pouvez-vous imaginer la joie de Leander et de Lena Sofia ainsi que celle de leurs enfants ? Le fait de savoir que ces ordonnances seraient accomplies un jour a apporté le réconfort et la paix à Lena Sofia pendant ses longues années de veuvage.

C’est l’aboutissement de l’œuvre de l’histoire familiale et du temple qui, ensemble, créent cette force que l’on reçoit et dont nous parlons aujourd’hui.

Je me suis récemment souvenue de ce que frère Bednar a dit de cette force dont nous avons parlé. Il y a quelques années, il a commencé à encourager les membres à reconnaître la bénédiction d’associer les deux facettes divines que sont l’œuvre du temple et de l’histoire familiale. Voici ce qu’il a dit :

Ruth

C’est merveilleux, n’est-ce pas ? Frère Bednar a rendu un témoignage personnel de la force dont nous parlons aujourd’hui.

Ashley

Vous savez, Russell M. Nelson nous a aussi promis que nous pourrons voir cette force individuelle. Il a dit : « L’œuvre du temple et de l’histoire familiale a le pouvoir de bénir les êtres qui sont au-delà du voile ; elle a tout autant le pouvoir de bénir les vivants. Elle exerce une influence purifiante sur les personnes qui s’y engagent. Elles participent littéralement à l’exaltation de leur famille » (Russel M. Nelson, « Des générations reliées par l’amour », Le Liahona, mai 2010, p. 93-94).

Ruth

Merci, Dale et Ashley. Cette discussion a été fantastique. Et nous vous remercions d’avoir été des nôtres.

Frère Renlund

Aujourd’hui, je suis reconnaissant de pouvoir ajouter mon témoignage au leur, d’être une voix apostolique supplémentaire pour soutenir cette invitation concernant le temple. Je réaffirme la promesse de protection qui a été faite dans le passé. Frères et sœurs, je vous promets que vous et votre famille serez protégés si vous acceptez cette invitation de « trouver autant de noms que possible à emporter au temple pour les ordonnances et enseignez à d’autres personnes à faire de même. »

Ruth

Alors, cela ne concerne pas que les baptêmes ?

Frère Renlund

Exactement. Cela ne concerne pas que les baptêmes, mais bien toutes les ordonnances du temple.

Ashley

Donc personne ne peut y échapper.

Frère Renlund

C’est juste. Oui, cela concerne tout le monde. Si vous acceptez cette invitation, vous et votre famille recevrez de nombreuses bénédictions comme la puissance du torrent dont Ézéchiel a parlé. Le torrent deviendra plus profond si vous continuez d’accomplir cette œuvre et d’enseigner à d’autres personnes à faire de même. Vous serez non seulement protégé de la tentation et des maux du monde mais vous trouverez aussi de la force personnelle pour changer, vous repentir, apprendre, être sanctifié, unir tous les membres de votre famille et apporter la consolation.

Je témoigne que Jésus-Christ vit. Je témoigne que l’autorité de scellement a été donnée à la terre, que ces clés et l’autorité de la prêtrise existent sur la terre pour le bien de tous les enfants de notre Père céleste. Au nom de Jésus Christ. Amen.

Ruth et Naomi

Amen.

[1] A. P. Cartwright, The Dynamite Company: The Story of African Explosives and Chemical Industries Limited, (Cape Town: Purnell & Sons (S.A.) (Pty) Ltd, 1964); H. Schück and R. Sohlman, The Life of Alfred Nobel, (London: William Heinemann Ltd., 1929) ; Thomas Hellberg and Lars Magnus Jansson, Alfred Nobel (Stockholm: Alno Production, KB, 1984, mis à jour en 1986. (Version anglaise publiée par Lagerblads Förlag, AB, Karlshamn.)

[2] Mats Åke Renlund, Reflections (journal personnel), p; 119.